« Brice Hortefeux condamné pour injure raciale« 

 

« Le ministre de l’intérieur a été condamné à 750 euros d’amende pour les propos tenus lors de l’université d’été de l’UMP en septembre 2009 à l’encontre d’un jeune d’origine maghrébine. »

 

Commentaire:

Ce Ministre apprend ainsi, à ses dépens, qu’en France, et face à des  juges qui ne plaisantent pas avec l’humour, les blagues  sont juridiquement et strictement règlementées.

 

Sont désormais bannis du champ de l’humour, tout ce qui, de près ou de loin, peut être assimilé à de « l’humour noir »….. le noir ayant tendance à disparaître de la palette du paysage social, pour être remplacé par le « black ».

Petite précision. Les « blacks »- qui bénéficient d’une tolérance particulière – sont autorisés à pratiquer « l’humour noir » sur les « blancs », mais à l’inverse, il est délictueux pour un blanc de se risquer à de « l’humour blanc » sur les noirs….

 

« L’humour rose » est également banni du champ des plaisanteries, le rose étant comme on sait, devenu une couleur symbolique pour la communauté de ceux qui se distinguent par « d’autres préférences sexuelles ».

 

En outre, l’écologie et la « protection de la planète » étant en passe de devenir la  « religion » qui monte, il sera bientôt nécessaire d’en protéger les ayatollahs contre les plaisanteries douteuses des « écolo-sceptiques ». En conséquence, » l’humour vert » risque à brefs délais, d’être considéré comme susceptible de poursuites judiciaires, car de « petits hommes verts » veillent au grain.

 

Par contre,  il est possible, car cela est considéré comme une forme d’humour inoffensive et non dévalorisante pour ceux qui en sont les cibles, de publier, par exemple, un ouvrage que l’on peut se procurer dans toutes les « bonnes librairies », intitulé « Nique la France », qui fourmille d’histoires drôles sur les Français de couleur blanche. ( Voir mon précédent billet sur ce sujet ).

Mais malheur à qui s’aviserait d’écrire un livre d’anecdotes qu’il intitulerait « Nique les Arabes ». Cela pourrait lui coûter cher.

 

J’ai dans ma bibliothèque, un ouvrage que je consultais de temps à autres, pour entretenir ma bonne humeur. Cet ouvrage intitulé « Humour Juif », je l’ai planqué dans les rayons les plus inaccessibles, craignant qu’un jour, il soit interdit de détenir des livres incitant à une forme d’humour appliquée à une communauté, quelle qu’elle soit.

 

La prudence incite désormais, à ne plus « faire l’humour » avec n’importe qui et sans protection, car cela est devenu une pratique dangereuse.

 

On comprend, à travers ce propos, les raisons qui poussent notre société à sombrer dans la morosité.

 

Eugène Ionesco a eu, sur ce sujet , le noir pressentiment de ce qui attend ceux qui, pour se conformer aux exigences d’une évolution que rien ne pourra plus arrêter, se condamnent à ne plus pratiquer qu’un humour aseptisé….

 

Dans un ouvrage publié chez Gallimard, intitulé « Notes et contre-notes. L’auteur et ses problèmes », au chapitre « Entretiens », Ionesco écrit:

 

« Où il n’y a pas d’humour, il n’y a pas d’humanité; où il n’y a pas d’humour ( cette liberté prise, ce détachement vis à vis de soi même), il y a le camp de concentration. »

 

(Extrait duRobert,  Dictionnaire des Citations).