Macron : des racines et du zèle ???


Beltrame

Je ne suis pas un « Fan » de Macron. Chacun l’aura compris en feuilletant les pages de ce blog.

J’ai des raisons personnelles pour détester ce profil d’hommes que j’ai longuement fréquenté et souvent affronté, tout au long de ma longue carrière, et dont j’ai pu jauger l’intelligence abstraite, l’agilité intellectuelle, mais aussi le cynisme et le mépris de « petits marquis »de la République, pour tout ceux qui ne font pas partie de leur caste. Arrivistes, prêts à écraser ceux qui sont en travers de leur route, capables de trahisons, ils agissent en petites meutes, solidaires, et peuplent depuis la naissance de la Vème République, les allées du pouvoir républicain….

Macron est un cas sur lequel les Historiens du futur se pencheront.

Élu Président de la République, dans un contexte « abracadabrant », par un Centre et une Gauche qui ont cru voir, en lui, l’héritier d’un François Hollande, dont il n’était que le valet sournois, se préparant à exploiter les carences de son maître, il est sur le point de prendre tout le monde à contre-pied.

Sans doute, ceux qui, comme moi, n’ont pas voté pour lui, tout comme ceux qui ont voté pour lui dans l’espoir que « tout change, afin que rien ne change », ont été, dès le début de son ascension, trompés par ce qu’il décrit lui même comme « une pensée complexe », capable « en même temps », de concevoir une chose et son contraire et de traduire cette capacité dans l’action.

D’où la « divine surprise » d’un peuple de droite qui découvre, qu’après tout, il est capable d’agir,parfois, en politique, dans un sens qu’aucun conservateur, parmi lesquels je me situe, ne désavouerait.

J’aurais beaucoup à dire sur ce chapitre.

Mais aujourd’hui, je veux m’en tenir à l’hommage solennel qu’il a rendu, dans un discours de haute tenue et lourd de significations et de symboles, au Colonel Beltrame, élevé au rang de héros historique de la République.

Pour moi, qui suis depuis toujours attentif et sensible à tout ce qui touche à la Patrie, la Nation, à ses valeurs éternelles que j’oppose souvent aux « valeurs à deux balles  » que se  fabriquent pour l’usage et pour satisfaire leur « bonne conscience », ceux qui rêvent de réécrire le « roman national »afin d’ y trouver leur place, pour moi, dis-je, l’éloge funèbre du Colonel Beltrame prononcé par Macron, est un morceau d’anthologie.

Roman National

Le Livre qu’il faut lire !!!

Faisant appel à l’Histoire de notre pays, à ses héros et héroïnes les plus lointains, à la force et à la dignité de son peuple et à sa capacité, dans les moments où la Patrie est réellement en danger, de faire surgir d’authentiques héros, capables de regarder la mort en face et d’aller jusqu’au sacrifice suprême pour sauver d’autres vies, en restant fidèles à des convictions intimes, nourries par le souffle d’une transcendance qui les soulève au dessus de tous les autres, Macron m’a bluffé !!!

Comment ne pas être bluffé, lorsqu’il assène, avec la force d’une conviction apparemment sincère ( mais c’est un excellent comédien !!!). Qu’on en juge, par cet extrait :

« ……. Et tous – je le sais – partagent la certitude profonde qui animait le lieutenant-colonel BELTRAME : celle que son destin ne lui appartenait pas tout à fait, qu’il avait partie liée avec quelque chose de plus élevé que lui-même. Car il était un engagé, et il avait juré de faire corps avec un idéal plus grand et plus haut.

Et cet idéal, c’était le service de la France.

Dès que nous eûmes appris son geste, à l’issue incertaine, nous tous, Français, avons tremblé d’un frisson singulier.

L’un d’entre nous venait de se dresser.

Droit, lucide, et brave, il faisait face à l’agression islamiste, face à la haine, face à la folie meurtrière, et avec lui surgissait du cœur du pays l’esprit français de résistance, par la bravoure d’un seul entraînant la Nation à sa suite.

Cette détermination inflexible face au nihilisme barbare convoqua aussitôt dans nos mémoires les hautes figures de Jean Moulin, de Pierre Brossolette, des Martyrs du Vercors et des combattants du maquis. Soudain se levèrent obscurément dans l’esprit de tous les Français, les ombres chevaleresques des cavaliers de Reims et de Patay, des héros anonymes de Verdun et des Justes, des compagnons de Jeanne et de ceux de Kieffer – enfin, de toutes ces femmes et de tous ces hommes qui, un jour, avaient décidé que la France, la liberté française, la fraternité française ne survivraient qu’au prix de leur vie, et que cela en valait la peine.

Car l’intolérable, jamais ne peut l’emporter.

Le camp de la liberté, celui de la France, est confronté aujourd’hui à un obscurantisme barbare, qui n’a pour programme que l’élimination de nos libertés et de nos solidarités. Les atours religieux dont il se pare ne sont que le dévoiement de toute spiritualité, et la négation même de l’esprit. Car il nie la valeur que nous donnons à la vie. Valeur niée par le terroriste de Trèbes. Valeur niée par le meurtrier de Mireille KNOLL, qui a assassiné une femme innocente et vulnérable parce qu’elle était juive, et qui ainsi a profané nos valeurs sacrées et notre mémoire.

Non, ce ne sont pas seulement les organisations terroristes, les armées de Daesh, les imams de haine et de mort que nous combattons. Ce que nous combattons, c’est aussi cet islamisme souterrain, qui progresse par les réseaux sociaux, qui accomplit son œuvre de manière invisible, qui agit clandestinement, sur des esprits faibles ou instables, trahissant ceux-là mêmes dont il se réclame, qui, sur notre sol, endoctrine par proximité et corrompt au quotidien. C’est un ennemi insidieux, qui exige de chaque citoyen, de chacun d’entre nous, un regain de vigilance et de civisme.

Il s’agit-là, et depuis plusieurs années, d’une nouvelle épreuve. »

Stupéfiant !!! Il jette, par dessus bord, toutes les vieilles lunes du « relativisme » qui écrase notre société sous le poids de ce ceux pour qui « tout se vaut », donc toutes le cultures se valent. Ceux qui n’ont pas trouvé de mots assez cassants pour critiquer le Livre dont le succès a été mondial sous le titre du « Choc des Cultures ».

Choc des cultures

Macron, – avec une lucidité sans doute tardive , n’évoque-t-il pas ce terrible choc des cultures lorsqu’il oppose la « culture de mort » d’un islam dévoyé qui incite à la recherche de la mort pour accéder au statut de martyr ( Chouada en Arabe ) afin d’accéder à un « paradis peuplé de vierges », en récompense, pour avoir pris la vie d’innocents méprisés parce que « koufirs », à la culture judéo-chrétienne fondée sur le respect de la vie qui pousse le héros à accepter le sacrifice  de sa propre vie pour sauver d’autres vies, au nom d’une transcendance et d’une foi absolue dans les valeurs qui ont fondé notre civilisation.

Macron a ainsi révélé des racines profondes, avec un zèle surprenant mais avec un talent et une force de conviction qui, – s’ils sont sincères -, le rehausseraient dans l’estime de ceux que, jusqu’ici, il avait beaucoup de difficultés à convaincre, en raison des ambiguïtés de son parcours politique….

Peut-être y aura-t-il un « avant et un après Trèbes dans le quinquennat de Macron ???

Ô Méditerranée toujours….


Sliema 2

Port de Sliema ( Malte).

« Il n’y a qu’une seule mer: la Méditerranée. Après elle, il y a des mers, des océans, de l’eau… » ( Gabriel Audisio. Héliotrope; Gallimard 1928 ).

Mais moi je vous parle de La Mer, l’Unique, celle qui m’a vu naître, grandir, dont le sel a brûlé ma peau de jeune homme, celle qui a rougi mes yeux éblouis par le soleil ardent, celle dont j’ai exploré les fonds mille fois, auprès de laquelle je me ressource, le soir, après une marche bienfaisante, en la contemplant, avec une pensée pour les miens qui sont restés sur l’autre rive, et en prenant de larges respirations de cet air chargé d’iode qui fouette mon visage et m’apporte l’odeur du grand large.

Car je suis de cette race improbable, en voie de disparition dont les veines sont chargées d’un sang mélangé qui fait que je suis de tous ces rivages où flotte le parfum du thym sauvage, de la lavande, et du romarin.

Je suis de cette Mer qui ne connaît pas l’impudeur des marées basses qui étalent leur ventre de vase et de déchets humains, mais d’une mer qui, chaque soir, au soleil couchant scintille de mille feux. 

Napoléon, navigant au large de la Corse prétendait qu’il savait en reconnaître la proximité rien qu’à l’odeur de maquis qui flotte dans l’air, tout le long des côtes sauvages.

Je n’ai pas honte de paraphraser Napoléon !!! : quel que soit le pays où je me trouve quand il borde la Méditerranée, je sais reconnaître, à l’odeur, qu’Elle est là, pas très loin, et qu’au détour d’une rue qui descend vers son rivage, ou d’un chemin caillouteux, au bord du quel poussent des asphodèles, je vais l’apercevoir.

Car, dans toutes le villes côtières, en Méditerranée, flottent les mêmes parfums qui se mélangent à celui de l’iode marin: approchez-vous du bord de mer et vos narines seront envahies par l’odeur de friture de rougets de roche, de sardines grillées, qui se mélangent à celle de l’ail et du poivron frit.

Mais il n’y a pas que les odeurs !!! Les couleurs, elles aussi sont différentes. Leur éclat a attiré tant de peintres de talent !!! Les Impressionnistes en ont fait l’une de leurs terres d’inspiration….

Le bleu laiteux de l’aurore, quand le soleil s’élève au dessus de l’horizon, à l’heure où les oiseux de mer prennent leur vol, le bleu cobalt qui orne les céramiques, les bleus azur, turquoise, outre-mer, et j’en passe, se disputent une place lumineuse sur les façades blanches des maisons.

La palette des peintres n’est pas assez riche pour en rendre toutes les nuances, et les contrastes, et pour fixer sur la toile les phosphorescences de la mer pendant les nuits d’été.

J’ai toujours été attiré par les ports méditerranéens. Et tout particulièrement par les ports de pêche.

J’aime regarder le spectacle des pêcheurs raccommodant leurs mailles, pendant que les oiseaux de mer tentent de récupérer les restes de poissons encore accrochés au filets….Et je ne manque jamais de contempler la danse immobile des barques aux couleurs vives qui se reflètent dans la vague. 

Les plus beaux échantillons de « pointus » que j’aie eu l’occasion d’observer, pour leur couleurs vives et leur silhouette singulière, sont à Sliema, près de La Vallette, à Malte.

Mais comment évoquer la Méditerranée sans s’attarder sur ce que j’appelle « l’arrière-pays »identique à lui-même quels que soient ses rivages ???

Car il n’y a pas que les calanques aux eaux claires où pullulent les oursins, – car plus personne ne les cueille par crainte de la pollution -, et les petites plages où l’on peut encore se livrer à des baignades solitaires, ou bronzer à l’ombre d’un pin….

Tournez le dos à la mer et enfoncez-vous dans la campagne environnante, au printemps, quand les amandiers fleurissent, et quand les pâquerettes entreprennent d’envahir le sol encore humide de leur neige blanche. Attardez-vous un instant pour observer, dans les rangs d’oliviers pluri-centenaires, d’où émerge la silhouette d’un cyprès , les reflets d’argent qui, sous l’effet de la brise, scintillent au soleil.

J’ai un respect infini pour ces oliviers, plus vieux que toutes les religions, qui ont traversé le temps, témoins de toutes les folies humaines, sous lesquels des bergers sortis de la mémoire de Virgile, viennent chercher le repos, à l’ombre, pour souffler, – comme en Kabylie – dans leur flûte de roseau, et répandre à l’infini une musique qui a traversé le temps.

Ô Méditerranée !!! Il y aurait tant à dire sur tes rivages.

D’autres l’ont fait. Avant moi. Bien mieux que moi.

Berceau de cultures qui ont traversé les âges, et qui ont encore aujourd’hui, le culot d’affronter, sans honte, « la modernité »d’une époque où la négation des racines et des identités est devenue « un must », ….. en attendant de revenir aux sources.

Car les modes sont passagères et ne résistent pas à l’usure du Temps….

 

Éloge de la Nostalgie…..


Le Temps passe et fuit. « Tempus Fugit ». Ceux pour qui tout s’efface ont la conviction de ce que demain sera mieux qu’hier. … La nostalgie c’est le souvenir plus l’émotion. C’est un hommage à la fidélité.

Tempus Fugit....

nostalgie

Oui, je sais : ce n’est pas « une idée neuve ». Cela ne va pas dans le sens du vent qui souffle en direction d’un progrès factice, dans une fuite insensée car la course « en avant » n’a plus de sens, dans une « société en perte de sens », qui ne sait plus où elle va, à force de se forcer à oublier d’où elle vient…..

Je vais, encore une fois, heurter quelques certitudes et susciter quelques moqueries car, faire, aujourd’hui l’éloge de la Nostalgie c’est s’exposer aux ricanements de ceux qui « ringardisent » tous ceux qui ne partagent pas leur conception obsessionnelle du « progrès ». Car les « progressistes » ont le mépris facile à l’égard de ceux qui, comme moi, pensent que l’on peut avancer, mais sans se priver,- pour reprendre son souffle, et vérifier que l’on est dans la bonne direction -, de jeter, de temps à autres, un regard en arrière….

Bien sûr…

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