Europe, qui paiera la fracture ???


Macron dur

Qu’ils viennent me chercher….S’ils me cherchent, ils me trouveront.

 

La question de l’immigration, a longtemps été traitée avec légèreté par les « zélites »passées expertes dans l’art de « fanfaronner », parées de bons sentiments, pour masquer, soit d’inavouables calculs, soit une bonne dose de lâcheté, dans l’évitement d’un écueil qui, sur le chemin de la construction de l’Europe risque de devenir fatal.

Les derniers développements politiques, dans toute l’Europe, montrent que se répand le refus d’adhérer à un projet européen qui, peu à peu, s’est éloigné,- sans que l’on s’en explique devant les peuples – des objectifs des « pères fondateurs » de ce beau rêve.

Au moment de la signature des accords de Shengen, conçus pour ouvrir le droit aux citoyens et capitaux européens de circuler sans entrave dans toute l’Europe, il n’a jamais été question de transformer nos frontières en passoires ouvertes à « toute la misère du monde ».

Les Peuples ont cru comprendre alors, que la construction de l’Europe les rendrait plus forts pour se protéger contre les menaces extérieures et nous engageait sur la voie d’une communauté de destins. Or, c’est exactement le contraire qui est en train d’advenir !!!

De même, il n’a jamais été question, – à l’origine de la création des « Fonds de Restructuration » destinés à aider les pays récemment entrés dans notre communauté à rattraper leur retard de développement sur les pays fondateurs -, d’imposer, en contrepartie, aux pays bénéficiaires, l’acceptation de quotas définis par la Commission Européenne, de migrants qui franchissent, toujours plus nombreux, la traversée de la Méditerranée.

A moins d’être atteint de crétinisme, comment ne pas comprendre les frustrations et la colère de ceux qui, en Europe, considèrent qu’il y a là, un véritable détournement des finalités de la Construction Européenne, – sans aucune consultation populaire -, au nom du respect de valeurs, prétendument « universelles », qui ne sont partagées que par ceux qui en sont les promoteurs, et dont l’instrumentalisation est mise au service d’une obscure volonté de casser les identités nationales, pour assoir une autorité technocratique qui entend régner sans partage sur toute l’Europe.

Une colère qu’aggrave le sentiment d’insécurité culturelle, l’angoisse identitaire, la montée en puissance de l’islam radical, qui s’étend peu à peu comme une tache d’huile sur toute l’Europe.

Nous allons le vérifier, selon toute vraisemblance, en Suède, à l’occasion des élections législatives qui s’y tiennent dans dix jours.  Car la question migratoire que les « populistes » ont mise en haut de leur agenda est majeure et prioritaire pour les peuples européens – et pas seulement dans les pays où ces mêmes « populistes » sont au pouvoir.

La question identitaire est désormais prégnante partout en Occident, que cela plaise ou non à certains. Ce sera le grand sujet des élections européennes de mai 2019.

On comprend donc, le raidissement de la position de certains pays, réfractaires à toutes les idées véhiculées par une élite européenne, qui s’est autoproclamée « progressiste », tendant à faire de l’Europe la Patrie du Multiculturalisme, l’auberge espagnole de tous les exotismes, et la terre bénie de tous les métissages en commençant par le métissage culturel, vieux fantasme des amateurs d’exotisme au coin de la rue.

Des pays comme la Hongrie, l’Autriche, la Tchéquie, la Slovénie, la Pologne, ne se sentent nullement débiteurs d’une Afrique qui met en avant le passé de colonisateurs de certains pays, pour légitimer, au nom du partage des richesses, une immigration économique qui est au cœur du différent qui expose l’Europe à une fracture historique.

J’ajoute que les pays appartenant à l’ancienne « Autriche-Hongrie » ont affronté pendant plusieurs siècles, la menace musulmane constituée par les avancées de l’Empire Ottoman. Les peuples concernés portent le souvenir de batailles meurtrières, dans leur mémoire collective, et ne sont pas prêts à accepter de cohabiter avec des gens venus d’ailleurs, avec des traditions et des cultures moyen- âgeuses face aux quelles ils n’entendent pas renoncer.

J’ajoute qu’ils ont eu, il n’y a pas si longtemps, à leur porte, l’exemple détestable de ce qui s’est passé lors de l’éclatement de l’ancienne Yougoslavie, avec l’affrontement sanglant entre Chrétiens Orthodoxes  et Musulmans , les Européens « progressistes » n’ayant pas contribué en favorisant le séparatisme musulman à apaiser les relations entre des communautés agrippées à leur identité religieuse qui a transformé la Bosnie en repaire de djihadistes.

L’Europe se prépare donc à des élections européennes qui risquent d’être décisives quand à l’avenir de ce continent.

Macron vient, avec beaucoup d’imprudence, d’en fixer les enjeux. Il nous prépare à un affrontement dangereux. L’orgueil de sa petite personne ne le porte pas à la recherche d’un compromis avec les pays qui, en Europe, accepteraient l’idée d’une immigration voulue, organisée, contrôlée, respectant les seuils acceptables par les peuples qui en redoutent ou en subissent déjà les effets.

 » Macron fait fausse route en disant que l’Europe se divise entre ceux qui sont contre et ceux qui sont pour. Dire cela revient à dire qu’il n’y a pas de possibilités de changement, pas de rapport de force. Donc, si on est contre la Commission Juncker, on est contre l’Europe. C’est une erreur de jugement. Chaque élection ne peut tourner au référendum. Ce n’est pas novateur et c’est même dangereux. C’est ce qu’a fait Renzi en Italie… on a eu Salvini. La haine de l’Europe est la revanche de la politique. »( Le philosophe Rafaêl Gluksman dans « le Point » )

Macron veut nous entraîner dans un combat idéologique, dont il n’est pas certain qu’il sortira vainqueur, et que l’Europe réduite à une France sous protectorat allemand en sortira renforcée.

Avec une certaine insolence et sur un ton provocateur, il veut faire de cette élection un affrontement entre les « progressistes » autoproclamés et les « populistes » considérés comme de rétrogrades identitaires, dont le crime serait le refus de se laisser imposer, par une minorité considérée comme « élitiste », une vision de l’Europe totalement détachée des volontés populaires.

De toute évidence, Macron isolé dans son Palais de l’Élysée, entouré de ses courtisans, ne perçoit pas la montée de la colère contenue d’un Peuple européen, qui a compris que ce qui menace le plus son avenir, c’est l’arrogance de ceux qui tendent la main à un communautarisme musulman, et qui sont prêts à sacrifier l’identité nationale à des ambitions suspectes.

Il ne voit pas, aveuglé par ses certitudes, la montée des dangers qui guettent la Démocratie, non seulement dans les pays du groupe de Visegrad, mais aussi, en Italie, en Pologne, en Suède,au Danemark et peut-être, demain, en Allemagne et en France….

Tout cela fait beaucoup de monde, à convaincre, …ou à affronter !!!

Et si tout cela se termine mal, qui paiera la fracture ???

https://www.nouvelobs.com/monde/20180829.OBS1511/macron-opposant-principal-du-front-orban-salvini-l-affrontement-en-3-actes.html#xtor=EPR-2-%5BObsActu17h%5D-20180829

Quand soudain, les « Valeurs » se sont inversées…..


Riches à Gauche

Issu d’une famille modeste, – je n’ai jamais eu honte de l’assumer – ayant grandi dans un des quartiers les plus « populaires » d’Alger, – à deux pas de la rue où Albert Camus a grandi -, je suis de ceux qui ne supportent pas que l’on puisse mépriser « le petit peuple ».

Fort de l’éducation reçue dans ma famille, fondée sur le travail, la rigueur et les sacrifices personnels,  puis pourvu d’une capacité d’adaptation intellectuelle que je dois à des Enseignants d’une espèce disparue, que je n’ai jamais cessé de vénérer, j’ai pu, après un exode familial forcé, faire une longue carrière professionnelle.

Une carrière qui m’a permis de pénétrer les milieux sociaux les plus divers, et notamment, d’apprendre à connaître, dans ses profondeurs, puis à apprécier cette France rurale, enracinée, qui aujourd’hui se sent méprisée, et enfin à découvrir, au sein de l’Etat-Major d’une grande institution financière, le microcosme que constitue « l’élite » arrogante, venue des Cabinets Ministériels, issue des promotions des meilleures écoles de la République, dont j’ai appris à apprécier l’agilité intellectuelle, mais aussi, à observer les codes, les pratiques, les comportements de meutes, et les postures de « petits Marquis » de la République.

Pardonnez-moi cette longue introduction, destinée à amener mon sujet.

J’ai, durant ma longue vie, rencontré, fréquenté, observé, estimé ou affronté parfois, des gens de tous milieux sociaux. L’éducation que j’ai reçue, a fait que je me suis toujours senti « à l’aise » dans tous ces milieux.

Et j’ai, plus d’une fois été hanté par une question , (je le suis encore aujourd’hui) : comment peut-on « être de Gauche », quand on appartient à l’élite bourgeoise friquée, qui ne voyage qu’en « Classe Affaires », ne fréquente que les Restaurants gastronomiques, ne s’habille que chez les meilleurs tailleurs de Paris, ou à défaut qu’avec des vêtements de marque, et ne conçoit de rouler que dans certaines marques de voitures  ???

La réponse à cette question, je ne l’ai jamais trouvée, même en lisant assidûment « le Monde » ou « le NouvelObs », ou les « Inrockuptibles »… qui sont, selon mes observations, les véhicules de toute pensée au sein de la « Gauche Caviar « !!!

https://berdepas.com/2017/02/12/terra-nova-bien-plus-quun-think-tank/

https://berdepas.com/2008/10/31/la-pedaledans-le-caviar/

Or, je viens de refermer un livre qui m’apporte, enfin, un éclairage lumineux.

Le livre de l’Américain Thomas Frank « Pourquoi les riches votent à gauche » permet de comprendre ce qu’est devenue la gauche, au fil des années, par une lente transformation de ses valeurs traditionnelles, au point de trahir les aspirations du « Peuple de Gauche »qu’elle a toujours fait mine de défendre ….

Cet auteur nous montre que le phénomène n’est pas propre à la France. Il a pris naissance depuis plusieurs années, aux États Unis, comme la plupart des courants de pensée qui aujourd’hui, traversent les sociétés européennes, dont, parmi d’autres, le courant « Politiquement correct » qui est le plus souvent mis en avant.

Dans « Pourquoi les riches votent à gauche », Thomas Frank répond, enfin, à la question que je me pose depuis toujours : comment des Partis qui prétendaient défendre les intérêts des catégories populaires et des classes moyennes sont-ils devenus, à partir des années 80, les porte-parole des catégories sinon privilégiées, du moins fort éloignées de la sociologie du Peuple qu’ils prétendent défendre ?

Car ce que dit Thomas Frank du Parti Démocrate américain pourrait être généralisé à tous les partis sociaux-démocrates européens, et notamment au PS français. À compter des années 90, les catégories populaires ont commencé à déserter ces formations.

Thomas Frank nous décrit les causes politiques de cette mutation.

Si, aux États-Unis, le Parti Démocrate avait toujours attiré les intellectuels, il va, au début des années 90, devenir le porte-parole de la «classe professionnelle». Comme le PS français, le Parti Démocrate va se muer en parti des « zélites », avec un fort pourcentage de cadres et d’adhérents issus des grandes universités. Ces nouveaux bataillons du parti partagent un postulat: les études supérieures qu’ils ont accomplies leur confèrent le droit d’imposer à la société américaine leur vision du monde et leurs choix !!!

Évoluant dans les secteurs de la nouvelle économie ou dans des secteurs protégés de la concurrence mondiale, les élites progressistes considèrent, dès cette époque, qu’il y a d’un côté le « Vieux Monde « ( industrie d’extraction, agriculture ) et de l’autre le « Nouveau Monde », celui des nouvelles technologies, de la Finance et des avancées sociétales. D’un côté, un monde rétrograde et fermé car peuplé de « ringards » non-diplômés, condamné à tomber dans les oubliettes de l’Histoire ; de l’autre, le monde ouvert et branché des diplômés.

D’un côté, ceux qui croient détenir les clés de l’intelligence parce que  » Diplômés » et de l’autre, …. les autres….

Ce type de comportement a été lumineusement illustré par Hillary Clinton lorsqu’elle traita les électeurs de Trump de «ramassis de minables» lors de la campagne présidentielle américaine : elle ne faisait qu’exprimer cette vision clivante et élitiste du monde. Cela lui a probablement coûté très cher, lors de cette élection.

De même, le mépris à peine voilé des élites socialistes envers la France périphérique, peuplée de «beaufs et de racistes» ne doit pas étonner, il est la conséquence de cette représentation de la société.

Pour ces « zélites », le vieux monde est aussi celui des vieilles lunes auxquelles sont rattachées les religions. Ainsi, le catholicisme, qui cumule l’ancienneté et une morale jugée «outdated», est devenu la cible de ces nouvelles élites.

Très souvent, s’agissant de spiritualité, – à en croire les articles que diffuse la Presse « progressiste » – une certaine élite adhère à une sorte de « New Age » héritage nostalgique des « post-soixante-huitards ». Une sorte de bouddhisme bricolé, parfois mâtiné de véganisme ou de « droit-de-l’hommisme », et peu exigeant au plan de la « morale »sexuelle est devenu la religion de substitution pour nombre de dirigeants de la nouvelle économie : le cas de Steve Jobs en témoigne.

Thomas Frank développe également un point très intéressant : selon lui, la fusion, au début des années 2000, des élites intellectuelles et économiques a été un tournant dominant dans l’évolution des sociétés occidentales.

Aux Etats Unis, désormais, les nouveaux capitalistes, à de rares exceptions près, soutiennent en masse le Parti Démocrate. Si nos « journaleux » avaient une once de curiosité, ils feraient, en France, les mêmes constats. Or, le progressisme de certains essayistes à la mode est très proche de celui des élites progressistes américaines.

Note : Il suffit, pour le vérifier de s’informer les Grandes Entreprises qui financent le « Think tank » préféré du Parti Socialiste, « Terra Nova » à l’origine d’une préconisation incitant le Parti Socialiste à se détourner de la Classe Ouvrière et à reporter son attention sur les « minorités », ethniques, sexuelles, les féministes, les Cadres, etc…. J’ai dans le passé abondamment traité ce sujet sur ce blog :

https://berdepas.com/2017/02/12/terra-nova-bien-plus-quun-think-tank/

Cette vision d’un monde nomade où le salut de chacun dépend de sa faculté à s’adapter et à capter, mieux que les autres, les opportunités disponibles est au cœur de l’idéologie progressiste.

Dans cette vision, il n’y a plus de place pour la quiétude et l’enracinement. La valeur de l’individu est mesurée à l’aune de sa propension à bouger et à changer de métier. Le nouveau monde est un monde de gens qui gagnent, en avançant au rythme des « Premiers de Cordée ». Un monde qui méprise les « identitaires »de tous bords….

C’est ce qui explique, aujourd’hui, la cassure entre la société des « somewhere« , c’est-à-dure de ceux qui sont enracinés quelque part, dans un lieu ou une culture et les « anywhere«  aptes à se mouvoir et à tirer opportunément parti de tous les environnements.

Le statut du « perdant » dans la vision progressiste du monde est celui d’un individu qui n’a pas su saisir sa chance et qui a résisté à l’injonction du changement. Ou de l’individu cramponné à ses racines, à sa culture, à ses traditions, à « son identité » !!!

Son « identité !!! Ce mot que les progressistes détestent !!! Et pourtant, les progressistes vont devoir regarder dans les yeux cet autre Européen, qui ne veut pas l’être selon les termes posés par Bruxelles, qui refuse l’altérité, qui ignore Erasmus et qui se dit prêt à mourir pour son pays. Car cet européen là, existe et n’est pas prêt à rendre les armes !!!

Cela explique le paradoxe qui veut que les gouvernements de gauche – pour qui l’identité est un concept creux et ont les culte de « l’altérité » – soient souvent plus impitoyables avec les perdants identitaires de la mondialisation que ceux de droite.

Pour Frank Thomas, le «yes we can» tant loué d’Obama n’est pas, comme on l’a cru souvent, seulement injonction volontariste visant à fixer une nouvelle frontière mais une obligation qui ne se discute pas.

Si vous ne pouvez pas, c’est que vous êtes un incapable, donc un perdant, et que vous ne méritez pas de faire partie du nouveau monde.

La montée en puissance des partis populistes découle largement de cette mutation de la gauche et le succès de Trump résulte indéniablement de la prise en compte de cette réalité. Et dans tout l’Occident, irrigué par les idées américaines, la montée en puissance des partis populistes découle largement de cette mutation de la gauche. 

À contre-courant  de l’élite du Parti Républicain qui pensait que tout se joue dans le domaine du combat culturel, et autour de la « morale chrétienne »,Trump avait compris qu’il fallait aussi réinvestir le domaine économique avec des propositions susceptibles d’intéresser les «rétros», telles que la réindustrialisation des États-Unis. D’où son discours en direction des agriculteurs, mais aussi des mineurs, ou des ouvriers de l’industrie automobile américaine, sinistrée par la « mondialisation ». D’où son succès auprès des bataillons de « laissés pour compte » de l »Amérique profonde, qui suscite l’incompréhension des classes privilégiées.

Thomas Frank nous explique aussi que les éléments-clefs mis en avant par les Démocrates centristes qui représentent l’élite d’aujourd’hui sont la méritocratie, l’expertise, le consensus, le multilatéralisme.

Ce genre de discours délaisse complètement les thèmes démocrates traditionnels qui s’adressaient aux travailleurs, aux syndicats, aux habitants des zones rurales, qui promettaient de défendre les Américains moyens contre les intérêts monopolistiques ; en bref, défendre le « petit peuple ».

Selon Thomas Frank, c’est ce changement chez les Démocrates qui pousse l’électorat populaire dans les bras des Républicains. Ce changement a commencé avec Bill Clinton, dont le mandat a été marqué par la signature de l’ALENA, le plus grand accord de libre-échange de l’histoire des États-Unis. Il aura un effet destructeur sur l’industrie du Midwest.

Selon Thomas Frank, c’est aussi sous Bill Clinton que la loi Glass-Steagall, qui régulait Wall Street depuis 1933, a été abrogée. Cette politique, à l’opposé de ce que défendaient les Démocrates depuis Franklin D. Roosevelt, était justifiée par des arguments rationnels : c’est-à-dire sur l’avis d’économistes et de banquiers, de techniciens de la politique et de l’économie.

Ainsi, le secrétaire du Trésor de 1995 à 1999, Robert Rubin, était un ancien membre du conseil d’administration de Goldman Sachs. Avoir un diplôme d’une université de l’Ivy League est une condition sine qua non pour être accepté au sein de cette élite, de même que croire dur comme fer à la loi du marché, à la dérégulation et au libre-échange. Et ce n’est pas un hasard si bon nombre de politiciens sociaus-démocrates ont fait leurs classes dans la Banque d’Affaires internationale.

La présidence de Barack Obama n’échappa pas à cette tendance. Les Démocrates se trouvaient, en 2008, dans une situation parfaite pour réformer l’économie en profondeur : ils contrôlaient le Congrès et la crise financière appelait à punir les responsables.

Mais plutôt que d’appliquer les lois anti-trusts et d’imposer des politiques de régulation à Wall Street, ils n’ont mis en place que de timides réformes. Selon Thomas Frank, cela s’explique par le fait que l’agenda démocrate était fixé par la « classe professionnelle » qu’il décrit, qui voit les régulations d’un mauvais œil et préfère appliquer les recommandations d’économistes : la présidence Obama a marqué l’avènement de la technocratie aux États-Unis et du pouvoir des Banques d’Affaires.

Pour les élites démocrates, les banquiers de Wall Street sont des personnes tout à fait recommandables : elles possèdent un diplôme prestigieux, donc elles savent ce qu’elles font, et se comportent de manière rationnelle. Ils constituent « l’oligarchie des sachants »…..

On comprend, à la lecture de Thomas Frank, que bien avant l’élection de Trump, tous les éléments étaient donc déjà présents pour sa victoire. De fait, c’est bien l’Amérique qui a cru en Obama qui a élu Trump.

L’Iowa, État agricole du Midwest, avait été gagné par Obama en 2008 avec neuf points d’avance ; en 2016, Trump l’a remporté avec une marge de dix points. Difficile d’accuser des personnes qui ont voté deux fois pour Obama d’avoir voté Trump par racisme ; et ce sont précisément ces électeurs qui ont voté pour Obama puis pour Trump qui lui ont permis de remporter l’élection, en gagnant des États qui n’avaient pas été remportés par les Républicains depuis 1988 comme le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie.

Mais plutôt que de remettre en question leur stratégie, dont ils sont persuadés qu’elle est la seule rationnelle, les élites Démocrates, comme le montre Thomas Frank, préfèrent analyser ce backlash comme une expression bêtement raciste.

Quand Hillary Clinton se vante d’avoir gagné des districts représentant les deux-tiers du PIB étasunien avant de qualifier ses électeurs d’« optimistes, divers, dynamiques, allant vers l’avant », en opposition à ceux de Trump décrits comme simplement « racistes et misogynes », elle représente parfaitement la vision qu’a l’élite démocrate de la situation électorale du moment.

Incapables de remettre en question leur vision technocratique de la politique, ils préfèrent analyser en termes manichéens tout ce qui ne va pas dans leur sens : les électeurs de Trump doivent être racistes et l’élection n’a pu qu’être truquée par la Russie !!!

A la lecture de Thomas Frank, on comprend tout !!!

On comprend qu’à la fin des années 1960, la concurrence internationale et la peur du déclassement transforment un populisme de gauche ( rooseveltien, conquérant, égalitaire ) en un « populisme » de droite faisant son miel de la crainte de millions d’ouvriers et d’employés d’être rattrapés par plus déshérités qu’eux.Les « déshérités » étant de plus en plus ceux que l’immigration massive a jeté en pâture aux exploiteurs de la misère.

« C’est alors que la question de l’insécurité liée à l’immigration surgit. Elle va « caractériser l’identité de la gauche, perçue comme laxiste, soumise, efféminée, « intellectuelle, et prolétariser celle de la droite, jugée plus déterminée, plus virile, « moins « naïve ».

« Cette métamorphose s’accomplit à mesure que l’inflation resurgit, que les usines « ferment et que l' »élite », jadis associée aux grandes familles de l’industrie et de la « banque, devient identifiée à la « nouvelle gauche » surdiplômée, friande « d’innovations sociales, et à une grande tolérance au plan sexuel et racial.

« Les médias conservateurs n’ont donc plus qu’à se déchaîner contre une oligarchie « radical-chic » protégée d’une insécurité qu’elle conteste avec l’insouciance de ceux « que cette violence épargne. Au reste, n’est-elle pas entretenue dans ses « aveuglements par une ménagerie de juges laxistes, de « journaleux », d’intellectuels « jargonnants et autres boucs émissaires rêvés du ressentiment populaire ? « Progressistes en limousine » là-bas ; « gauche caviar » chez nous.( 1 )

C’est à ces bouleversements sociologiques que la jeune Droite Républicaine, en France, doit réfléchir en approfondissant sa réflexion sur un monde en perte de repères et qui, – je l’ai souvent dénoncé sur ce blog -, n’a jamais compris pourquoi ceux qui étaient élus sur un programme de gauche, en France, faisaient ensuite une politique libérale, et ceux qui avaient été élus sur un programme de droite, s’empressaient une fois élus, de faire une politique de clins d’œils à la gauche !!!

Au mépris de leur électorat et des citoyens de bon sens qui les avaient élus !!!

Les racines du populisme qui monte, en Occident, s’alimentent de ce mépris. Il est inutile d’aller les chercher ailleurs !!!

Dans le bouillonnement intellectuel contemporain, la droite Républicaine française a tous les ingrédients pour élaborer une vision alternative qui réveillerait l’esprit de conquête de notre économie tout en préservant les trésors de notre civilisation, de notre culture, de nos traditions, en régénérant son discours politique à la lumière des évolutions évoquées dans ce billet !!!!

( 1 ) – . Extrait de la préface au second livre de Thomas Frank:  » Pourquoi les pauvres votent à droite ».

L’Honneur de Denoix de Saint-Marc.


Aujourd’hui serait l’anniversaire de la mort de de Hélie Denoix de Saint-Marc. Rendons hommage à ce héros, Grand Soldat, qui a payé pour être resté fidèle à ses Valeurs !!!

Tempus Fugit....

Le fait que le Maire de Béziers ait décidé de donner à une place de cette ville le nom de Denoix de Saint-Marc , pour remplacer la date du 19 Mars , date de signature des accords d’Evian considérés comme une victoire pour les uns, et comme un renoncement indigne par les autres, a une haute valeur symbolique.

Je veux seulement dire ici, à tout les petits journaleux, qui, en plumitifs asservis tentent de salir la mémoire du Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc, qu’il y a un mot qui a disparu de leur pauvre vocabulaire: c’est le mot « Honneur ».

Aucun d’entre eux n’arrivera jamais à la cheville d’un homme dont ils feignent d’ignorer le parcours, qui fut un pur héros, un de ceux  dont le courage, le sens de l’honneur, et le respect de la parole donnée n’ont rien à envier à ceux d’un de Gaulle, qui fut, lui-même…

Voir l’article original 1 380 mots de plus

Démocraties en sursis ???


Brecht

Face à l’émergence dans de nombreux pays, de pouvoirs autoritaires incarnés par une nouvelle génération d’apprentis dictateurs, les Démocraties – affaiblies par ceux-là même qui se prétendent « démocrates » – tentent de survivre, sous la menace d’un mal nouveau qui les ronge sous couvert de « populisme ».

On voit poindre, un peu partout, dans le monde, dans des pays où la Démocratie est en échec,car trop souvent instrumentalisée, la tentation de s’en remettre à un pouvoir autocratique, légitimé par sa capacité à « incarner » les aspirations populaires. ( 3 ) .

Et dans la plupart des pays où ce processus s’est développé, on constate que c’est « démocratiquement » que les autocrates s’emparent du pouvoir, mettant à profit les maux dont souffrent les Démocraties : la Russie nous en a fourni un bel exemple, avec Poutine, qui a su, sous couvert de procédés « démocratiques », installer une oligarchie à sa botte, comme tente de le faire plus récemment, en Turquie, un Recep Tayyip Erdogan . Je pourrais allonger substantiellement cette liste….

http://premium.lefigaro.fr/vox/monde/2018/08/06/31002-20180806ARTFIG00309-renaud-girard-pourquoi-l-afrique-a-t-elle-tant-de-mal-avec-la-democratie.php

Partout où la Démocratie s’affaiblit, renaît la tentation d’un recours à « l’Homme Providentiel » capable de répondre enfin, aux aspirations supposées du Peuple. Même une vieille démocratie comme la France n’y échappe pas, tant l’aventure « macronienne » semble inspirée par la tentation de capter, au profit d’une petite oligarchie, la légitimité du pouvoir conféré par la volonté populaire.

Car, si Macron a été légitimement élu Chef de l’État, nul ne doit oublier qu’il n’a obtenu, en vote d’adhésion à son programme et à sa personne, que moins de 20 % des voix du corps électoral au premier tour, et qu’il ne doit sa majorité qu’au ralliement des électeurs effrayés par un « vote Le Pen » !!!

De nombreux observateurs politiques s’en inquiètent, et l’on voit fleurir chez de nombreux éditorialistes une formule qui n’est pas neuve: « la Démocratie contre le Peuple » devient une expression à la mode.

Quelques essayistes vont même jusqu’à considérer que l’arrivée inattendue de Macron au pouvoir en France, grâce à la promesse d’exemplarité et de renouvellement qu’il portait. est  le résultat d’un vertigineux scandale.Un documentaire diffusé sur BFMTV considère cette élection comme « Le casse du Siècle » !!!

Cette élection s’inscrivait dans le contexte d’un pays traumatisé par la succession d’affaires et de drames mettant en cause ses dirigeants, à l’image de l’emblématique « affaire Cahuzac », ou de la rocambolesque éviction de Fillon, victime de ses propres errements, tous deux symboles aveuglants des maux dont souffre notre Démocratie. ( 1 )

http://premium.lefigaro.fr/vox/politique/2018/01/31/31001-20180131ARTFIG00125-derriere-bourgi-la-deliquescence-de-la-politique-francaise.php

Ajoutez à cela les effets d’une « politique migratoire » défiant tous les réflexes du bon sens populaire et qui peu à peu accrédite l’idée autrefois émises par l’écrivain Allemand de l’Est  Berthold Brecht, selon laquelle « puisque le Peuple ne veut plus suivre les « zélites », il ne reste plus qu’à « dissoudre » le Peuple  ( https://www.monde-diplomatique.fr/mav/106/BRECHT/17658 ). La citation exacte du tract célèbre de Brecht est : « J’apprends que le gouvernement estime que le peuple à trahi la confiance du régime’ et ‘devra travailler dur pour regagner la confiance des autorités . A ce stade, ne serait-il pas plus simple de dissoudre le peuple et d’en élire un autre? »!!!.

« Dissoudre le peuple » !!!

C’est la question qui se pose dans de nombreux pays européens, dont les dirigeants sont soupçonnés de nourrir un projet destiné à modifier, en profondeur, la démographie européenne, par un métissage à grande échelle et par l’agrégation forcée, aux peuples enracinés dans la vieille Europe, de populations faméliques issues d’un continent africain qui, depuis la « décolonisation », s’est englué dans un déclin dû le plus souvent à une gouvernance irresponsable et corrompue résultant elle aussi de détournements systématique de processus démocratiques….

Le but de la démarche étant, à long terme, de dissoudre les identités nationales afin d’imposer un modèle de société dans lequel le peuple deviendrait plus docile….

Toutes ces réflexions hantaient mes pensées au cours ma soirée d’hier après la lecture d’un article paru dans Marianne ( 2 ) qui s’interrogeait sur les dérives possibles du pouvoir personnel dans la République « néo- bonapartiste » de Macron, à l’aube de la naissance d’un « Monde nouveau’, quand je décidai, une fois de plus, de recourir aux sources de la pensée démocratique, en feuilletant l’ouvrage de Tocqueville sur « De la Démocratie en Amérique ».

Un paragraphe de ce livre, prémonitoire, attire alors mon attention. Ce livre que tout Démocrate devrait relire aujourd’hui pour se ressourcer et prendre conscience des dangers qui, depuis toujours guettent les Démocraties.

Pour Tocqueville, le respect de la liberté d’opinion, celui de la volonté populaire exige de la part des gouvernants, une haute idée de l’idéal démocratique. Celui-ci est bafoué lorsque une oligarchie s’en écarte, considérant qu’elle sait mieux que ceux qui l’ont portée au pouvoir, ce qui est bon pour le Peuple.

Tocqueville s’inquiétait déjà, – son livre sur « la Démocratie en Amérique » remonte aux années 1835-1840 -, de la tentation de ceux qui parvenus au pouvoir affichaient pour objectif prioritaire, celui de « modifier les Institutions », …  à leur avantage….

( 1 ) .- L’affaire Benhalla n’aura fait que renforcer l’idée, dans le Peuple, que rien n’a changé dans ce « Monde Nouveau ».

( 2 ).- https://www.marianne.net/politique/le-pouvoir-personnel-jusquou

( 3 ).- https://www.franceculture.fr/player/export-reecouter?content=ac3221e0-a34b-11e5-8e9e-005056a87c89

Citoyenneté


Algériens....

Parmi les impostures de l’Histoire, celle-ci restera dans les Annales !!!

Pour le fun, je vous propose d’inverser les termes de cette affiche, destinée aux Pieds Noirs pour les convaincre de la nécessité d’approuver les « Accords d’Evian », accordant l’Indépendance à l’Algérie.

 

Vous qui êtes Algériens

Que serez- vous dans la France Nouvelle ???

L’Algérie ayant choisi d’être un État indépendant coopérant avec la France

Pendant 3 ans, rien n’est changé à votre statut actuel. Vous êtes Algériens et vous exercez tous les Droits des Français.

Après 3 ans, selon votre choix, ou bien vous prenez la nationalité Française: vous êtes Français en France, avec des garanties particulières. touts en restant Algériens en Algérie, ou bien vous ne prenez  pas la Nationalité Française : vous êtes Algériens en France, et protégés par un STATUT PRIVILÉGIÉ.

A TOUT MOMENT : Vous pourrez rentrer en Algérie puisque vous avez conservé la nationalité algérienne.

….. DANS TOUS LES CAS VOUS RESTEZ ALGERIENS.

Étonnant, non ??? C’est ce qui s’appelle un renversement de situation, une sorte d’appropriation par les Algériens des « promesses » faites aux Français d’Algérie!!!

En somme, toutes les promesses faites aux Français d’Algérie, – qui n’ont évidemment jamais été tenues -, ce sont les Algériens qui en bénéficient, en France, avec la complaisance des « belles âmes »….

Un mensonge d’État de plus, qui explique bien des frustrations et des rancunes à l’égard du Pouvoir gaulliste de l’époque !!!

Souveraineté et immigration.( Suite ).


Europe

 » … l’idée que l’avenir du monde tient au dépassement des nations a totalement échoué, et même réveillé son contraire. Les peuples résistent à l’acharnement des élites à dissoudre leur souveraineté et leur identité. Il y a une forte demande pour une mondialisation moins nivelante et pour une Europe plus respectueuse des intérêts de chaque pays et des cultures nationales. ».( Figaro Vox, 26/7/2018 )

Cette phrase tirée d’un entretien accordé au Figaro par Hubert Védrine, fin connaisseur des « affaires du monde », – que je respecte depuis toujours -, résume fort bien le fond de ma pensée sur la question de l’immigration.

Il est de bon ton, dans le petit monde des « sachants »de faire passer pour des imbéciles tout ceux qui, comme moi, considèrent qu’il n’y a pas d’avenir pour un monde sans frontières, ouvert, et sans contrôle, à tous les phénomènes migratoires, et ce, au nom d’une prétendue générosité et d’une conception délétère des Droits Humains.

Les courants migratoires ont toujours existé et constituent une sorte de « respiration » pour les peuples : une soupape d’échappement pour ceux qui se trouvent à l’étroit dans leur pays de naissance, et un enrichissement économique et culturel pour les pays d’accueil, ainsi qu’un stimulant pour leur démographie.

Je ne suis pas assez stupide pour ne pas en être convaincu. Sauf que les courants migratoires ont besoin d’être maîtrisés, et ne peuvent se concevoir sans le consensus souverain des peuples d’accueil: aucun peuple civilisé n’acceptera jamais que l’on s’installe chez lui, contre son gré, en s’appropriant son espace, en lui imposant des mœurs et des coutumes qui ne sont pas les siennes, en refusant ses règles élémentaires de vie commune.

 Tout comme Hubert Védrine, je pense que l’idée «d’ouverture totale», d’un monde sans frontières, est irresponsable, et conduit à l’explosion des sociétés occidentales.

Il faut, entre ces deux extrêmes, « gérer les flux ». C’est une question de bon sens, et de dosage, avant d’être une question de valeurs. Certes, c’est compliqué à mettre en œuvre, mais il faut dépasser les affrontements binaires et pseudo-moraux en cherchant des solutions concrètes.

Les « solutions concrètes » passent par un respect de la souveraineté populaire des États, et par une régulation maîtrisée, tenant compte à la fois des besoins et des capacités d’intégration des pays d’accueil : c’est une question de pur bon sens, et de quantités avant d’être une question de « valeurs ».

Ceux qui mettent en avant leur prétendues valeurs pour prêcher en faveur d’une ouverture illimitée des frontières, suscitent la colère des citoyens de bon sens et poussent à des affrontements « binaires »dont le seul résultat est de faire monter les extrêmes et d’encourager « la lèpre » populiste.

Le « phénomène identitaire » que les crétins traitent avec mépris n’est rien d’autre qu’un réflexe grandissant de défense contre la négation de l’identité des peuples.

( http://premium.lefigaro.fr/international/2018/08/10/01003-20180810ARTFIG00047-amazonie-les-kayapos-choisissent-l-arme-de-la-culture.php )

Mais l’arrogance et l’agressivité de ceux qui se posent en gardiens de « valeurs » qu’ils se sont fabriquées – et qui leur permettent de jouer les « généreux » et de se fabriquer une bonne conscience pour pas cher, – est telle qu’aucun dialogue constructif n’est possible, tous ceux qui combattent cette forme de délire « immigrationniste »étant considérés comme des « fachos » !!!

L’excellent livre de Stephen Smith,  » La ruée vers l’Europe », ( Grasset ), – que j’ai déjà évoqué dans un précédent billet – devrait pourtant les inciter à réfléchir.

Ce fin connaisseur de l’Afrique, dans une étude extrêmement fouillée et documentée des données démographiques et des perspectives de développement économique du continent africain, démonte péremptoirement la Légende qui veut  que ce soit la misère qui pousse les jeunes africains à s’engager sur les routes qui mènent en Europe. Bien au contraire et paradoxalement, c’est un début d’amélioration de leur niveau de vie qui leur permet, enfin, de réunir les fonds nécessaires à la rémunération des passeurs et au financement d’un long voyage plein de dangers et d’incertitudes.

Conclusion : plus l’Afrique sortira de la misère, plus il y aura de candidats à l’émigration.

L’Union Européenne compte aujourd’hui 510 millions d’habitants vieillissants, quand l’Afrique en compte 1,25 milliards, dont quarante pour cent ont moins de quinze ans. En 2050, 450 millions d’Européens feront face à 2,5 milliards d’Africains. D’ici à 2100, trois personnes sur quatre venant au monde naîtront au sud du Sahara !!! On voit que ce formidable défi exige de la part de nos responsables politiques, autre chose que des postures d’angélisme humaniste….

L’idéalisme des « zélites » cosmopolites, qui défendent l’idée d’un État-providence sans frontières constitue une illusion ruineuse et dangereuse pour la paix sociale dans les pays européens. La génération des « anywhere » trouvera sur sa route celle des « somewhere », attachée à ses racines, à sa culture, à son Histoire, et à ses valeurs qui ne sont pas moins glorieuses que celles des « généreux irresponsables ».

Le livre de David Goodhart « The road to somewhere » décrivant la fracture politique qui traverse la plupart des démocraties libérales entre une élite intégrée et très mobile « les anywhere », et les « somewhere » représentant des populations plus ancrées, aussi bien dans leurs valeurs que dans leur territoire, décrit fort bien le scenario de la rupture qui se profile dans les sociétés occidentales.

Déjà les premières fissures apparaissent en Europe, au point d’en menacer la survie. Les mêmes fissures se profilent en France, et les prochaines élections européennes risquent d’être le révélateur du fossé profond qui sépare deux conceptions du destin des nations européennes.

Car l’Europe n’ira plus très loin, si ses Institutions continuent à pratiquer un ersatz de « Démocratie sans le Peuple ». On est passé outre le refus du peuple lors du référendum sur la Constitution européenne. On ne refera pas « le même coup » aux peuples européens !!!!

Les « zélites » haïssent le peuple prétend Michel Houellebecq dans un excellent article de « Valeurs Actuelles ». Il n’a pas tort, mais que les « zélites » prennent garde. Le peuple pourrait bien se réveiller !!!

https://www.valeursactuelles.com/societe/michel-houellebecq-les-elites-haissent-le-peuple-67809

On ne pourra pas continuer encore longtemps à piétiner la souveraineté populaire en Europe, au nom d’obscures motivations, tout en se prévalant d’être un modèle de société démocratique habilité à faire la leçon, en permanence, au monde entier .

J’ajoute que le « bon sens populaire » n’est pas dupe: il y a un « projet » derrière le laxisme affiché d’une puissance nucléaire dont les armées combattent pour défendre l’intégrité de pays lointains et qui n’est pas capable de sécuriser les frontières de son propre pays !!!

 

Songes d’une Nuit d’été….


rivage méditerranéen

Aussi loin que ma mémoire se souvienne, je n’ai jamais pu imaginer de vraies vacances d’été ailleurs que sur les bords de la Méditerranée.

Ma jeunesse, jusqu’à l’âge de trente ans – j’ai quitté l’Algérie en Janvier 1963 – ressemble, en tous points, à celle que décrit Albert Camus dans plusieurs de ses œuvres, la plus significative étant pour moi, depuis toujours, celle tirée de « Noces », dans laquelle il décrit « l’Été à Alger ».

Des circonstances heureuses m’ayant permis de poursuivre ma carrière à Ajaccio, en Corse, pendant près de cinq ans, le lien qui unit mon destin à la Méditerranée ne s’est pas rompu.

Puis, nommé en France métropolitaine, j’ai fait en sorte de conserver un point de chute en Espagne, non loin du lieu où avaient vécu mes arrières grands-parents espagnols.

Je pourrais écrire , paraphrasant Camus, que « J’ai grandi dans la mer et la pauvreté m’a été fastueuse, puis, j’ai perdu la mer, tous les luxes alors, m’ont  paru gris, la misère intolérable ».

Loin de la Méditerranée, pour des raisons de carrière, j’ai patienté.

J’ai supporté la grisaille, avec le sourire, me sentant le plus souvent étranger à tout ces gens avec lesquels je n’avais rien en commun.

Dans les années soixante, il n’était pas facile d’appartenir à ce petit peuple d’exilés, de déracinés qui, la rage au cœur entendait conquérir sa place, non plus au soleil, mais dans les brumes humides, entouré de ces gens dont l’égoïsme et l’absence de chaleur humaine m’étonnait à peine, et dont les outrages ne m’atteignaient guère: ils étaient le plus souvent dus à des préjugés que leur inculquait un Parti intellectuel de dégénérés marxisants qui, à cette époque encore, dominait le monde des idées.

Le « couteau entre les dents », j’ai affronté, animé d’un puissant désir de revanche, des Énarques semblables à certains de ces petits marquis qui nous gouvernent aujourd’hui.

Seul, et « sans réseaux », je me suis heurté à de petites combines dont seuls les médiocres ont le secret, trainant le lourd fardeau d’une réputation qui voulait que les Pieds Noirs étaient des fainéants habitués à  « faire suer le burnous aux autres »…..J’ai surmonté ces obstacles par un travail acharné.

Mais sur ma route, j’ai rencontré, aussi, des personnages d’exception, qui ont marqué ma vie et ont profondément influé sur mon destin. Je leur dois une fidèle reconnaissance.

 Rien ne m’a jamais détourné de mon projet: celui d’atteindre les sommets. Mais rien, non plus, ne m’a empêché de rêver.

Car, durant toutes ces années, je n’ai jamais cessé de rêver.

Les plus beaux chênes de la forêt d’Orléans ne m’ont jamais fait oublier la beauté majestueuse des oliviers séculaires de ma jeunesse de méditerranéen.

Je n’ai jamais cessé de rêver aux plages désertes, bordées de maquis odorants où les pins, le thym et le romarin disputent leur rayon de soleil à l’héliotrope et aux absinthes odorantes entre lesquelles se glisse un lézard furtif….

Et de revoir en songe ces levers de soleil triomphants sur une mer d’un bleu étincelant.

Et d’entendre au loin les cloches d’un troupeau de chèvres et la musique arabe d’un berger soufflant dans sa flûte de roseau comme un personnage sorti d’un poème de Virgile….

Au soir de ma vie, j’aime toujours autant admirer , au cœur de l’été, la jeunesse insouciante qui s’ébroue sur la plage. Mais j’aime tout autant le silence relatif de la plage déserte, à peine rompu par le murmure rythmé de la vague qui vient mourir sur le sable….

Et au bord de la nuit, de retour à la maison, m’enivrer du parfum des jasmins, du « galan de noche » et de la lavande en fleurs…..

 

Cassiopée.


Cassiopée

Hier soir, éprouvé par une journée caniculaire, je me  laissais flotter, pendant un long moment, dans la piscine, comme chaque soir, avant d’aller au lit….

Au-delà de minuit, la luminosité de la ville voisine s’atténue, et, enveloppé par la nuit, je contemplais le ciel étoilé de l’été, à la recherche de la planète Mars, dont on nous avait dit, tout au long du jour, qu’elle serait plus lumineuse, car exceptionnellement proche de notre planète.

Déçu par la pâleur de la lumière rougeâtre de Mars, je portai mon regard sur une constellation plus lumineuse et c’est le W de Cassiopée qui, captant mon attention a ouvert le champ de mes rêveries : car je ne connais pas de plus grand plaisir que celui de rêver en divagant, et en se laissant flotter dans la piscine, accroché à une « frite », en regardant la voute céleste.

Il m’arrive très souvent de me dire, tel Blaise Pascal dans ses Pensées que  » «le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie», et d’éprouver en regardant les étoiles, le vertige de l’Infini….

Hier soir, la fraîcheur bienfaisante de ce bain nocturne a soudain réveillé ma mémoire et me sont revenus à l’esprit de vieux souvenirs de l’époque où j’étudiais le grec en classe de seconde au Lycée Bugeaud d’Alger.

J’ai toujours été passionné par la mythologie grecque et je me souviens encore de la légende de Cassiopée. 

Dans la mythologie grecque, Cassiopée épouse de Céphée, roi d’Éthiopie, prétendit un jour que sa fille Andromède était plus belle que les Néréides, nymphes de la mer pourvues d’une beauté incroyable. Outrées par cette insolence, les nymphes demandèrent à Poséidon, dieu de la mer, de les venger de cette insulte. Mais pour punir l’orgueil de la reine Cassiopée les Dieux décidèrent de la condamner à tourner autour du Pôle, tête en bas.

Cassiopée est ainsi devenue l’une des constellations les plus remarquables de la Voie lactée.

Dans un éclair de mémoire, je revois la silhouette voutée de notre professeur de Latin-Grec et son visage émacié orné d’une petite barbiche poivre et sel….

Il me revient alors que Mr Lahile, notre excellent professeur, m’avait sévèrement puni pour avoir remis un « travail bâclé »sur la traduction d’un texte où il était question de  » l’Allégorie de la Caverne » de Platon, que bien plus tard je redécouvrirai dans toute sa signification symbolique.

L’allégorie de la caverne est une des plus fameuses allégories exposée par Platon, dans le « Livre VII de La République ».

Elle met en scène, au fond d’un caverne, des hommes enchaînés qui tournent le dos à l’entrée, et ne voient donc que leurs ombres et l’ombre des objets présents derrière eux dans la caverne. Ces hommes croient connaître la vérité du monde (ils croient que les ombres sont des objets), quand ils vivent dans l’erreur, car ils n’ont jamais vu la lumière du jour.

Ceci symbolise l’Humanité, qui n’a pas connaissance de la Lumière Divine et de la Vérité. Les hommes ne connaissent des choses que leur ombre.

Si l’un d’entre eux venait à se libérer de ses chaînes et à accéder au grand jour, il serait ébloui par le contraste entre le monde qu’il supposait et le monde réel. Il en souffrirait.  Refusant la Vérité du monde réel, il ne parviendrait pas à percevoir ce que l’on veut lui montrer.

Alors, cèderait-il à la tentation de revenir à sa perception antérieure ?

En persistant, il s’accoutumerait à la lumière et il pourrait voir le monde dans sa réalité. Prenant conscience de sa condition antérieure, ce n’est qu’en se faisant violence qu’il retournerait auprès de ses semblables. Mais ceux-ci, incapables d’imaginer ce qui lui est arrivé, le recevraient très mal et refuseraient de le croire.

Dans cette allégorie, Platon explique donc, par une métaphore, la pénible accession des hommes à la connaissance de la réalité, ainsi que la non moins difficile transmission de cette connaissance.

Platon veut nous montrer également que les hommes ne peuvent accéder à la connaissance par la seule faculté de leurs sens.

En d’autres termes, Platon veut nous enseigner qu’il faut se défier des apparences….souvent illusoires.

A une époque où le déni de réalité devient pratique courante, cette leçon de Platon, mal apprise pendant ma jeunesse m’entraine sur un terrain de réflexion accidenté et mes idées se bousculent, entre deux clapotis d’eau fraîche, sous le ciel étoilé !!!

Il est temps que j’aille rejoindre mon épouse qui dort déjà d’un sommeil profond….