L’Europe en crise ???


Merkel

Le résultat des élections allemandes provoque un réel désarroi parmi les « zélites » politiques au pouvoir dans les Démocraties européennes.

La Chancelière en difficulté !!! Et, nous dit-on, ces difficultés résulteraient de l’impossibilité de trouver le compromis sur lequel repose la stabilité politique allemande, face à la menace d’une spectaculaire irruption de l’Extrême-Droite au sein du Bundestag.

Au cœur de tous les débats qui agitent les plateaux télévisés, une seule et même question exprime l’angoisse, passé l’instant de la sidération, qui s’est emparée de ceux qui rêvaient depuis l’élection de Macron, de la reconstitution d’un couple franco-allemand conforme aux rêves déçus de ceux qui- sautant comme des cabris, en criant l’Europe, l’Europe, l’Europe – espérent une relance du « projet européen », dont nul ne sait en quoi il consiste réellement.

Car, faute d’un réel débat, à l’échelle du continent européen, et faute de rechercher un réel consensus sur l’Europe souhaitée par les peuples, il se développe dans presque tous les pays, une forme sournoise de suspicion à l’égard des « zélites », qui semblent avoir un « projet » caché qui alimente les réticences de ceux qui, qualifiés de « populistes », – la dernière injure à la mode – tentent de faire entendre démocratiquement leur voix.  Sans succès.

L’idée d’une Europe sans frontières à l’intérieur de laquelle les Européens, partageant un même socle de valeurs, circuleraient librement a été détournée au profit d’une Europe sans frontières extérieures, ouverte à une immigration incontrôlée, et condamnée à accepter avec fatalité, l’augure d’un envahissement de son territoire, l’acceptation d’un multiculturalisme enchanteur, doublé d’un métissage des peuples, et à contraindre ses habitants à renoncer à des éléments constitutifs de leur identité, pour se soumettre unilatéralement, – au nom d’un hypothétique « vivre ensemble » –  aux exigences de « nouveaux arrivants »qui ne se privent plus d’abuser de nos libertés pour contester nos valeurs, nos traditions, notre Histoire, notre culture et même depuis peu, notre langue …..

Il existe chez nos « zélites » une forme d’autisme qui les empêche d’admettre l’existence d’un fossé culturel à franchir par l’immigré qui rend ce « vivre ensemble » impossible, tel qu’il est perçu par ceux qui sont au contact quotidien de réalités insoupçonnées par ces mêmes « zélites », qui vivent à l’écart de ces réalités, confinées dans les « beaux-quartiers ».

Ceux que les « zélites » désignent sous le vocable volontairement réducteur « d’identitaires », un peu partout, en Europe, relèvent la tête.

Et partout, en Europe, cette forme de mépris dispense nos « zélites » de répondre aux interrogations, aux alertes, aux angoisses, et aux arguments de ceux qui, au contact quotidien d’une immigration dont nul ne sait quand ni comment son courant pourra être maîtrisé, sont obligés de déserter les quartiers et les banlieues où ils vivaient autrefois paisiblement, et où le sentiment d’un envahissement se développe, aggravé par les exactions, les « incivilités », les destructions, les agressions que les médias s’efforcent d’occulter pour en minimiser les conséquences aux yeux de ceux qui en supportent quotidiennement les effets.

Il existe un refus d’admettre que si le modèle d’intégration par les États européens de leurs immigrés a fonctionné correctement tout au long du XXe siècle avec des populations d’origines très différentes, ce modèle semble impuissant à  intégrer les populations de confession musulmane.

Les exemples quotidiens montrant le refus d’une proportion élevée de musulmans de s’adapter à nos mœurs et à notre mode de vie ne suffisent pas à ébranler les « certitudes » des fanatiques d’une société nouvelle, multiculturelle et largement métissée….

Mais les attentats djihadistes, et les nombreuses provocations qui témoignent du refus de trop nombreux musulmans d’accepter les codes de notre société judéo-chrétienne, ne font qu’aggraver, dans l’ensemble de l’Europe, un malaise qui explique, – s’il ne la justifie -, la montée en puissance de Partis populistes.

Les « populistes » estiment, à juste titre, que c’est à l’immigré de s’adapter aux sociétés dans lesquelles il pénètre et non aux sociétés de s’adapter à lui.

Or, il faut bien admettre que les sociétés européennes contemporaines ont de la peine à séduire nombre de jeunes musulmans qui, élevés dans leur milieu familial dans la détestation de nos modes de vie, ont tendance à constituer une « contre-société, à base de communautarisme et de rejet amer de notre culture.

Le procès d’Abdelkader Merah nous en a administré la preuve….Dans un article paru dans le Figaro, le sociologue Gilles Kepel, l’un de nos meilleurs connaisseurs des banlieues, nous en apporte la confirmation .

http://premium.lefigaro.fr/vox/societe/2017/10/26/31003-20171026ARTFIG00329-gilles-kepel-une-radiographie-de-la-contre-societe-salafiste.php

Si vous êtes un jeune musulman et que vous ne vous sentez pas à l’aise dans le monde des grandes surfaces, de Disney World, de la téléréalité et du fast-food, et de la pornographie, et que vous vous cherchiez un idéal, quelles options avez-vous? Le communisme? Il a fait faillite. Le christianisme? La majorité des Européens le désertent….

Reste, pour des esprits certes peu cultivés, l’islam fantasmé des premiers califes.

Le jeune immigré musulman en vient à penser, comme le proclament les Frères musulmans, que «l’islam est la solution» : la solution à tous ses propres problèmes, comme à tous ceux de la société qui l’entoure. La charia devient la seule voie possible au bon gouvernement des hommes. « Il faut à tout prix revenir aux mœurs de nos pieux ancêtres » (les «salafs»).

Toutes ces réalités, qui « dérangent » ceux qui veulent les ignorer se conjuguent pour nourrir, dans un nombre croissant de pays européens, la montée de Partis contestataires, qui risquent de constituer une menace croissante pour l’équilibre et la stabilité de nos régimes démocratiques.

L’Allemagne vient, à son tour d’en faire l’expérience. La percée de l’extrême-droite dans ce pays qui croyait en avoir fini avec un passé toujours présent dans les mémoires trouble désormais le jeu politique et risque, à la faveur du « désamour » dont sont victimes partout en Europe, les Partis traditionnels, de constituer une vraie menace dans de nombreux pays.

Les « magouilles » électorales ne suffiront plus, bientôt, à contenir la montée en puissance d’un courant contestataire qui trouve sa source dans la défiance qu’inspire une Europe technocratique aux méthodes et aux objectifs de plus en plus opaques pour le citoyen européen qui attendait autre chose de ce projet qui a pu enthousiasmer ceux de ma génération.

Après le « Brexit », partout, en Autriche, en Hongrie, en Pologne, mais aussi en Italie, en France, et aujourd’hui en Allemagne, la menace se précise. Car les grands peuples ne sont plus sensibles aux discours abscons de ceux qui prétendent construire « leur » Europe contre la volonté des peuples….

Markel avoue s’être trompée en provoquant un « appel d’air » sans précédent pour la masse des candidats à l’immigration qui piétine d’impatience, de l’autre côté de la Méditerranée. Mais l’Allemagne n’a pas fini de payer cette erreur….

Être conservateur,…ou ne pas être ???


Il n’est pas en France de famille de pensée et de sensibilité politique plus méconnue et caricaturée que celle des conservateurs, auxquels j’assume mon appartenance, nonobstant le souffle de « l’air du temps », qui gonfle les voiles du « progressisme » ambiant : ce dernier voudrait nous convaincre, par médias interposés, que la Droite conservatrice, émiettée, n’existe plus.

En oubliant un peu vite le résultat électoral des primaires de la Droite qui ont porté, à la surprise de ceux qui avaient misé sur une victoire aux points de Juppé, à la tête du scrutin, le candidat Fillon, sans doute le plus « conservateur » de tous les concurrents.

J’ai toujours considéré qu’il valait mieux s’efforcer d’être un « conservateur éclairé » plutôt qu’un « progressiste borné », surtout à une époque où « le Progrès » ne se conçoit plus qu’à travers le reniement, l’oubli, voire l’effacement de tout ce qui a précédé : nul n’échappe aujourd’hui à l’évocation enthousiaste et naïve de « la fin du monde ancien » et de l’avènement du « monde nouveau »….

La lecture de Tocqueville m’a enseigné que le penchant vers « l’égalitarisme » du processus démocratique s’oppose à l’expression d’un courant « libéral conservateur »et génère tôt ou tard la « crise de l’autorité », à laquelle la plupart des Démocraties sont, aujourd’hui, confrontées : il suffit pour s’en rendre compte de se référer aux sondages qui sont devenus l’étalon de la popularité des Chefs d’État. Après de Gaulle, qui, pendant longtemps a bénéficié d’une légitimité due à la place qu’il occupe dans l’Histoire du pays, mais qui a fini par s’éroder pour aboutir à la « chienlit » de Mai 1968, tous les Chefs d’Etat en sont victimes.

Le taux de popularité du Président Jupiterien que la France s’est donnée, après six mois de mandat, est spectaculairement inférieur à celui de Hollande à la même époque, lequel était lui-même très inférieur à celui de Sarkozy, lui même inférieur à celui de Chirac etc….

Notre époque a un talent fou pour brûler ses idoles d’hier…

Qu’est-ce qu’être « conservateur » et à quoi cela sert-il si tout est aboli et supprimé dès que l’on disparaît? Pourquoi s’acharner à maintenir, à préserver ce qui sera très bientôt perdu, ou confisqué par un État vorace, sans que ses descendants, ses amis, ses disciples puissent obtenir la moindre parcelle de ce qui a été patiemment construit ou amassé tout au long d’une vie?

Mais aussi, pourquoi, en ce cas, se projeter dans la durée et s’empêcher de tout dépenser au plus vite, en égoïste, sans limite ni discernement en proclamant : « que chaque génération se débrouille » ( pour rester correct )  !!!

La remarque n’est pas absurde à un moment où « le monde nouveau » s’interroge sur la légitimité de l’héritage dont procède « le conservatisme » au sens actuel du terme….

Pour moi, « être conservateur », demeure inséparable de la notion de fidélité. Fidélité à ses origines, aux liens du sang qui rassemblent la famille, fidélité à des traditions, à l’héritage culturel légué par « les anciens », et pour ceux qui sont croyants, fidélité à l’appartenance à une communauté partageant la même foi et les mêmes principes de vie.

Pour moi, si « être progressiste » consiste à célébrer le rejet de l’autorité et de la morale commune héritée de nos traditions, ou à célébrer le saccage de l’École des Beaux-Arts et à lacérer, en Sorbonne, le Richelieu de Philippe de Champagne, ou à faire passer des bateleurs d’estrades pour des orateurs, et des guignols stupides pour des humoristes, alors,….. je me sens plus « conservateur » que jamais.

L’ironie teintée de mépris avec laquelle on évoque le « c’était mieux avant »me révolte. Je ne dis pas que TOUT était mieux avant !!!!Mais je reste sceptique sur les perspectives d’un « monde nouveau » qui donne souvent l’impression de ne pas savoir où il va….sans doute parce qu’il s’obstine à refuser de savoir d’où il vient.

Le « transhumanisme », ce n’est pas ma tasse de thé, pas plus que la GPA et bien d’autres « progrès » de notre « civilisation »….

Cette volonté systématique de cracher sur le passé et sur la tradition me révolte. Il est devenu intelligent de célébrer les délires de la contre-culture et la haine de la vraie culture.

La musique, la vraie, celle de la sonorité profonde et « boisée » du violoncelle et mieux encore, celle de l’orchestre symphonique accompagnant le concertiste dominant son piano à queue, a été étouffée par la « musique électronique » qui confond trop souvent les bruit et la débauche de décibels avec celui des sons harmonieux d’une symphonie.

On célèbre la déculturation de l’école et l’abandon de la transmission du patrimoine littéraire. Même la langue française, ce superbe héritage, se voit contester et soumis à des velléités de « rafistolage » par des bricoleurs. 

On assiste à la ruine de l’enseignement supérieur, sous la pression d’un égalitarisme hystérique proclamant le droit de tous aux diplômes universitaires.

J’appartiens à une génération qui a été « enseignée » par des Maîtres respectés, parce qu’ils se respectaient eux-mêmes. Ils arrivaient en classe, costumés, cravatés, bien rasés et « propres sur eux ».

Du même coup ils avaient une légitimité à vérifier, avant d’entrer en classe, la propreté de nos mains, a exiger que l’on ne s’assoie pas avant d’en avoir reçu l’autorisation, et que l’on « lève le doigt » pour demander à prendre la parole afin que la classe ne se transforme pas en un véritable « foutoir » où la parole de l’enseignant devient inaudible.

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Lycée Bugeaud d’Alger : nos Profs. Années 50.

Je n’ai jamais pu me résoudre à choisir entre les deux grandes tendances qui inspirent la gauche qui s’est emparée du qualificatif de « progressiste »: le collectivisme et le courant libertaire.

Aux deux pôles extrêmes et largement antagonistes de cette gauche, jugée « irréconciliables » par quelques uns  de ses éminents dirigeants, on trouve le projet d’une société unanime aux individus standardisés, totalement soumis au dogme de l’égalité, face à une Gauche libertaire ivre de ses fantasmes individualistes et de ses désirs de jouissance, qui confond la libération de l’individu avec la satisfaction de toutes ses pulsions et de ses caprices.

Qui ne voit qu’avec l’élection de Macron s’est accompli pleinement le grand basculement par lequel la gauche libertaire,  a pris le pas sur la gauche collectiviste d’inspiration marxiste ???

Car si le souhait de voir la France sortir de l’ornière où l’ont engluée trois ou quatre quinquennats de laxisme et de lâchetés maquillées en preuves de « tolérance », est présent dans l’esprit de chaque Français attaché à son pays, il y a fort à craindre que si ce succès se révèle, il sera payé au prix fort par des « réformes sociétales » présentées comme des avancées majeures de nos sociétés, et qui ne seront rien que des atteintes portées à la « morale traditionnelle », celle dont nous sommes les héritiers.

Des atteintes qui mettent en danger, non seulement la paix sociale des générations futures, mais encore la survie de l’espèce humaine dont les gènes sont désormais entre les mains de quelques « Professeurs Folamour »qui contribuent déjà à l’émergence d’une génération d’enfants qui ne grandiront pas, comme c’est le cas depuis que l’humanité existe, entourés de l’affection d’un père et d’une mère….

De même, je demeure sceptique sur le devenir d’une Europe occidentale dévotement soumise à la « religion » des Droits de l’Homme, dont le dernier postulat à la mode est que le déferlement sans fin de l’immigration extra-européenne est inscrit dans sens de l’histoire de ce Continent . Héritage d’un marxisme moribond qui tenta d’imposer l’idée saugrenue et fataliste d’un « sens de l’Histoire »auquel il serait criminel de s’opposer, et que l’Histoire elle-même s’est chargée de démentir.

En conséquence de quoi, il faudrait accepter l’idée que les Européens n’auraient d’autre alternative que celle de se plier avec empressement à une fatalité historique qui nous est présentée comme le dernier avatar « généreux » du progressisme…..

J’observe, n’en déplaise aux « belles âmes » que des pays comme la Hongrie, la Pologne ou la Tchéquie, qui furent martyrisés par le communisme, ont été du même coup protégés contre l’endoctrinement des fanatiques du « droits-de-l’hommiste ».

Si bien qu’ils sont restés eux-mêmes, ils ont gardé l’amour et l’estime qu’un peuple sain se porte naturellement à lui-même.

Ayant été victimes du stalinisme, ils ne se sentent coupables de rien, contrairement aux peuples d’Europe occidentale. Ils se sont du même coup, protégés du masochisme occidental qui découle de la « religion » des Droits de l’Homme.

Ils apprécient les libertés publiques – la propriété individuelle, la liberté d’expression, et la prospérité – aux quelles leur appartenance récente à l’Union Européenne leur a donné accès, mais ils sont vaccinés contre les grands discours prétendument vertueux inspirés par l’utopie d’une Europe « ouverte » et « sans frontières ».

Refusant de faire des Droits de l’Homme l’alfa et l’oméga de leur politique, des pays comme l’Autriche, la Hongrie, la République Tchèque, la Pologne – dont il faut observer qu’ils forment sensiblement le cœur de l’ancien empire Habsbourg et qu’ils ont payé, – il y a trois siècles à peine -,  le prix du sang pour se libérer de la menace et du joug musulman de l’Empire Ottoman – se donnent du même coup la possibilité d’apporter une réponse politique – et non pas vertueusement suicidaire – aux grands défis de l’immigration extra-européenne et de l’islamisation.

Je pourrais allonger la liste des raisons qui me renforcent dans mes convictions « conservatrices », et alimentent mon scepticisme à l’égard des emballements que suscitent les promesses d’un « monde nouveau ».

Les dévots du « macronisme » ne devraient pas perdre de vue le fait qu’avec 24 % des voix au premier tour de la présidentielle, Macron part d’une base électorale restreinte. Il était flanqué d’une opposition de droite qui, en additionnant les voix de François Fillon et celles de Marine Le Pen, dépassait les 40 % du corps électoral, tandis que l’opposition de gauche s’élevait à 28 %. Redoutable équation pour celui qui aurait tendance à se prendre pour « César » !!!

La lecture d’Orwell, d’Huxley, de Caldwell, et celle d’Huttington, m’ont rendu méfiant à l’égard de trop de perspectives que les lubies progressistes et les emballements naïfs d’une « bobocratie » satisfaite d’elle-même tentent de nous faire passer pour les conquêtes d’un horizon indépassable…. 

Alors, être ou ne pas être conservateur ???

La réponse appartient à ceux qui ne supportent pas de vivre en marge des idées à la mode mais aussi, à ceux qui ne craignent pas le mépris et les invectives de ceux qui, évangélistes du « monde nouveau » croient détenir la Vérité, en vertu du bric-à-brac de prétendues valeurs qu’ils se sont auto-fabriquées….