Le monde en face.


Monde

La Terre tourne. Le Monde n’est plus ce qu’il était.

Un peu partout, sur notre belle Planète, les situations se tendent.

Et ce, pendant que l’attention des peuples européens est détournée par des médias « vertueux, » occupés à « faire de l’audience » avec des sujets mineurs, mais « politiquement corrects », exploitant les moindres frémissements de l’opinion, suscités et entretenus par les convulsions parfois hystériques de minorités de tout poil, (ethniques, féministes, sexuelles et j’en passe….), qui profitent de l’apathie « bienveillante » d’une majorité silencieuse car profondément désorientée, dont une fraction croissante ronge son frein et parfois rumine une colère sourde jusqu’ici contenue.

Le silence de la Droite française, dans ce contexte, est assourdissant. Décapitée elle ne voit pas émerger un leader capable d’incarner ses « valeurs » et de redonner l’espoir aux Français de voir enfin traitées avec sérieux les questions qui les taraudent : celle de la baisse des dépenses de l’État et concomitamment, celle des impôts et de la dette publique, celle de la réorientation de la construction européenne dans un sens plus démocratique, celle de la maîtrise effective des flux migratoires, et de la sécurité face au terrorisme et à la délinquance, celle du retour de l’autorité de l’État, et de l’ amélioration du pouvoir d’achat , surtout pour les plus fragiles. 

Au moment même où j’écris ces lignes, a lieu un débat télévisé entre « politologues » et « experts » qui évoquent le désarroi dans lequel se trouvent nos « belles âmes » face à la croissance spectaculaire du nombre de candidats djihadistes vivant dans notre pays, ainsi que l’incapacité de nos dirigeants à définir une ligne de conduite claire à l’égard des familles de djihadistes parties combattre aux côtés de Daech sur les théâtres d’opération d’Irak et de Syrie.

Le cas des mères de famille risquant des condamnations à mort dans des pays où les « Droits de l’Homme » n’ont jamais eu droit de cité déchire la sensibilité de quelques intervenants dans ce débat, dont la générosité et le « droitdel’hommisme » sont mis à rude épreuve.

La tonalité de ce débat illustre le degré de naïveté de ceux qui sont censés éclairer une opinion en plein désarroi .

http://premium.lefigaro.fr/actualite-france/2018/05/24/01016-20180524ARTFIG00323-enquete-sur-le-vrai-visage-des-djihadistes-francais.php

(Un rapport du Centre d’Analyse du Terrorisme (CAT) vient de confirmer enfin notre première place dans la sinistre compétition européenne en matière de risques terroristes.

Molenbeek c’est de la gnognotte. Place à Trappes, à Bobigny, à La Courneuve, à Saint-Denis et à Roubaix…..)

Par ailleurs, tout se passe comme si le Moyen-Orient n’était pas devenu un poudrière après avoir été le terrain de jeu de dirigeants occidentaux puérils, jouant aux « apprentis sorciers » dans une partie du monde qui échappe à leur rationalité, en poursuivant le rêve fou de plaquer un modèle démocratique « à l’occidentale »,  sur des pays accoutumés depuis toujours à vivre sous la coupe de pouvoirs autocratiques, s’appuyant sur des organisations tribales, sur lesquelles se sont greffées des influences religieuses hostiles à l’Occident.

Des courants inspirés par un Islam aux velléités de conquêtes nouvelles, traversé par des rêves fantasmatiques de domination du monde, mais un Islam qui demeure paralysé dans son adaptation au monde moderne, par la multiplicité de factions suscitées par des interprétations contradictoires d’un Coran que l’on s’obstine à nous présenter comme le « Livre Sacré d’une Religion de paix. »….

Peu à peu, les Français apprennent que comprendre les sociétés islamiques n’est pas une chose simple : quelques uns parviennent, enfin, à comprendre que l’Islam de Chiites, celui des Alaouites, ne sont pas les mêmes que l’Islam de Sunnites, que le wahabisme en est une forme d’hystérie, que le « salafisme » fleurit dans les mosquées de banlieues, alors que « la Charia » reste encore pour eux un concept vaguement abstrait….

Soumis, en France, aux discours trop souvent ambigus des notables musulmans, et à ceux d’un extrémisme gauchisant qui ne voit dans la population musulmane qu’un réservoir dans lequel il puise pour composer de nouveaux bataillons destinés à remplacer un « prolétariat »qui lui échappe pour rejoindre l’extrême-droite, inhibés par le discours lénifiant de ceux qui, par calcul leur interdisent de regarder les réalités en face, les Français sont partagés entre ceux qui croient à l’avènement d’un « Islam de France » modéré, et ceux qui croient que l’Islam et le Coran sont incompatibles avec les valeurs de la République.

Il vont devoir bientôt ouvrir les yeux sur de nouvelles menaces qui, silencieusement se profilent dans un horizon qui s’assombrit.

La Syrie reste un terrain où s’affrontent les troupes « légitimistes » du pouvoir en place, celui de Bachar El-Assad toujours debout entre les mains des Russes et soutenu par l’Iran, celles de Daech en voie de décomposition, ainsi que les bataillons Kurdes soutenus par les Occidentaux et menacés par les Turcs, le tout aux portes d’Israël qui veille au grain ….Il suffirait d’un étincelle pour remettre « le feu aux poudres »….

Mais sous peu, les Balkans risquent de devenir un nouveau terrain de jeu pour des puissances qui n’ont jamais cessé de fourbir leurs armes : il est clair que la Turquie rêve de retrouver la puissance et les frontières d’un Empire Ottoman qui s’étendait autrefois, des portes de l’Asie au Maghreb et jusqu’aux aux marches de l’Occident: les Balkans en conservent la trace et les souvenirs de l’occupation ottomane sont encore vifs jusqu’en Autriche et en Hongrie ce qui éclaire les raisons de l’obstination de ces pays à refuser d’accueillir une immigration d’origine islamique quitte à s’opposer frontalement aux diktats de Bruxelles et de « l’Europe des marchands »…

Les prétentions impériales d’Erdogan devraient faire réfléchir les crétins, car il en subsiste encore, qui rêvaient de faire entre la Turquie dans la construction européenne. 

https://journal.lepoint.fr/un-calife-aux-petits-soins-pour-l-algerie-2220408

http://www.lepoint.fr/monde/les-reseaux-francais-d-erdogan-25-05-2018-2221325_24.php

http://www.atlantico.fr/rdv/geopolitico-scanner/strategie-neo-imperialiste-president-recep-tayyip-erdogan-dans-balkans-provocation-envers-europe-et-occident-alexandre-del-valle-3403588.html?utm_campaign=quotidienne&utm_medium=email&utm_source=newsletter.

Erdogan

Il y a à peine quelques semaines, la Russie était à nouveau érigée au rang de menace existentielle. On accusait Moscou de chercher à déstabiliser les démocraties occidentales et de vouloir redessiner les frontières de l’ Europe. Comment expliquer cette panique ? Était-elle réellement fondée ? De l’Ukraine à la Syrie, la menace russe était présentée comme le principal danger pour l’Europe…..

Devant toutes ces perspectives, le réalisme pragmatique de Macron devient presque rassurant et contraste avec le dogmatisme obtus de son prédécesseur.

Macron semble avoir compris que les relations internationales obéissent à des lois qui échappent à la grammaire simpliste de ceux qui croient qu’il y a d’un côté des « gentils »avec lesquels on peut parler voire se compromettre, et de l’autre des « méchants » infréquentables car il refusent d’adhérer aux « valeurs » que nous nous sommes fabriquées et qui n’appartiennent qu’à nous….

Il aurait mis fin à « la Diplomatie des états d’âme » !!! Acceptons en l’augure….

Ceci dit, le spectacle pathétique de ceux qui ont élu Macron croyant avoir élu l’héritier de Hollande va s’enrichir de celui, non moins pathétique de ceux qui nous expliquaient hier que Trump est un abruti et que Poutine est un autocrate dangereux ce qui les rendait tous deux « infréquentables ».

Nos médias vertueux vont devoir nous expliquer désormais, avec l’ assurance et la morgue de ceux qui savent tout sur tout, que nous nous étions trompés….

http://www.lepoint.fr/monde/macron-et-poutine-parlent-d-une-meme-voix-25-05-2018-2221445_24.php

Il ne reste plus au Français moyen, qu’à écouter « la voix de son Maître »….

L’Oued.


Tempus Fugit....

L'Oued

4 Mai 2018 – 4 Mai 1956.

Dans quelques jours, je rejoindrai, fidèle à un rituel qui dure depuis très longtemps, mes camarades  » survivants » de la 2ème Compagnie du 25ème Bataillon de Chasseurs Alpins, pour partager, après des retrouvailles toujours émouvantes, un moment d’exceptionnelle fraternité. Nous évoquerons, une fois de plus des souvenirs qui n’appartiennent qu’à nous, tant il est difficile de les partager avec ceux qui ne les ont pas vécus. Nous évoquerons ceux qui ont laissé leur vie là-bas, pour rien, et les autres, disparus, mais toujours présents dans nos souvenirs. Puis, nous nous séparerons, en espérant être encore en vie l’an prochain, pour nous retrouver, une fois de plus…..

Chaque année, à la même date, je me réveille, au lever du jour : Impossible de continuer à dormir. Les yeux mi-clos, la poitrine oppressée, je revois les images qui défilent dans ma mémoire. Des images semblables à…

Voir l’article original 1 807 mots de plus

Regards obliques…


L’âge ne confère plus aucun privilège dans le monde d’aujourd’hui. Il en est même un qui, parmi ceux que l’on considère comme faisant partie des plus brillants esprits de notre époque, tel Jacques Attali, estiment qu’il faudra bien un jour songer à euthanasier les vieux qui vivent trop longtemps et qui coûtent bien trop cher à la société…..

Je conçois parfaitement que pour une génération qui s’est forgée dans un culte égoïste, celui de l’individualisme, la génération des »selfies’, celle de l’autocélébration, celle qui a renoncé à savoir d’où elle vient, qui a une conscience aigüe de ses « droits » mais ne s’interroge jamais sur ses devoirs, et qui se nourrit de l’illusion d’avoir inventé un « monde nouveau », il est irritant de sentir le regard « oblique » des anciens qui observent son agitation fébrile à travers le prisme de leur propre vécu.

Il est vrai qu’un monde sépare ma génération et celles qui m’ont suivi.

Il y a celle qui a connu la pauvreté et les tickets de rationnement dans sa jeunesse,  l’armée et la guerre, la soif, la peur, la fraternité d’armes, les semaines de 48 heures de travail,,.. et il y a celle qui a reçu en héritage les richesses créées au cours des « trente glorieuses ».

Il y a celle qui a eu plus d’une fois à risquer sa peau en croyant « faire son devoir », et qui s’est élevée dans la hiérarchie sociale par les travail et les sacrifices et celle pour qui l’ascenseur social a bien fonctionné et qui est passée d’un amphi de l’ENA à un fauteuil de banque ou de préfecture, avec, au milieu, le rituel stage de « young leader » aux USA, et qui, en conséquence, s’exprime dans un anglais parfait…..

C’est à cette dernière que je m’adresse, car je sais , par ailleurs qu’il y a au sein de cette jeune génération , ceux qui souffrent, angoissés par la précarité de leur avenir.

« Cela dit, on ne peut reprocher à personne sa date de naissance, ni d’avoir jamais senti passer « le vent du boulet »….( Régis Debray ).

Ces « têtes » là, je les ai toutes connues, et vues à l’œuvre: les meilleures  comme les pires d’entre elles.

Il en manque même une qui, dans l’imaginaire de ceux qui lui ont succédé, personnifiait « le monde ancien »: c’est René Coty, dont l’épouse, qui n’avait pas encore accèdé au grade de « Première Dame », était la cible des humoristes « d’avant-garde », car elle personnifiait une gentillesse quasi maternelle, et était adorée par le peuple….

Car si certains se glorifient encore d’avoir « fait Mai 68 », moi, je fais partie de ceux qui ont vécu « Mai 58 » et le célèbre « Je vous ai compris »….Dois-je faire comprendre que ça laisse des traces ???

En creusant un peu plus, dans ma mémoire, me revient le souvenir de la Déclaration de guerre à l’Allemagne par Édouard Daladier ( l’homme des « Accords de Munich »  une lâcheté qui aura couté cher à une génération d’européens !!! ) écoutée par mon père, l’oreille collée à sa vieille radio.  Je me souviens aussi d’avoir chanté, enfant, à l’école, lors de la levée des couleurs, chaque matin, « Maréchal, nous voilà, devant toi le sauveur de la France »…..

Car il se trouve que j’ai une redoutable mémoire.

Les dures épreuves que j’ai dû affronter durant ma longue existence, m’ont appris à « relativiser » bien des situations, ce qui m’autorise, aujourd’hui, à porter un regard « distancié » sur l’ époque actuelle, en m’interrogeant sur les échecs d’une certaine génération, – la mienne –  héritière des Lumières, éduquée dans le latin-grec, convaincue qu’elle pourrait agir sur les événements par l’exercice de la raison critique et construire une société plus juste, fondée sur un ordre républicain aujourd’hui chancelant,

Mais, comme l’écrit fort bien Régis Debray, dans un article publié dans « Le Figaro Vox », »la fabrique de l’opinion a changé d’échelle, et les industries lourdes de l’image-son ont rendu cette ambition pédagogique obsolète ». Et comme le regrette le même Régis Debray,  » L’action publique a coupé les ponts avec la pensée. Place aux communicants: sondeurs, animateurs, acteurs, cameramen, photographes, spin doctors… », relayés par des « commentateurs » bavards, incultes et imbus de la fonction médiatique qu’ils remplissent, fort mal, dans une société en plein désarroi.

Je crois, comme le prétend Régis Debray dans le même article, que la mondialisation  » crée partout un déficit d’appartenance culturelle, donc un trou d’air où s’engouffre le retour à des sources identitaires plus ou moins fantasmées. La mondialisation heureuse, c’est à l’arrivée une balkanisation furieuse. « 

Je ne crois pas un seul instant à la « mondialisation heureuse » que l’on promet à nos enfants. Je pense, au contraire que la mondialisation à marche forcée est vouée à l’échec, car elle ne sert que les intérêts d’un monde de « marchands ».

La machine à broyer les identités ne tardera pas à s’enrayer. Le seul espoir que l’on puisse nourrir à son égard, c’est que son coup d’arrêt ne suscitera pas de désordre, car un vent mauvais souffle sur l’Europe ( c’est Macron qui le dit et je crois qu’il a raison ) et l’on peut craindre des soubresauts tragiques dans un futur qui n’est plus tellement éloigné.

Car jamais l’analphabétisme en Histoire de ceux qui ont entre leurs mains le destin des générations futures n’a été aussi grand. Or, jamais l’Histoire n’a été aussi présente dans l’actualité qu’aujourd’hui et aussi absente de la tête de nos décideurs.

Les énormes erreurs commises dans l’appréciation de l’état du monde et particulièrement du Moyen Orient qui est à nos portes, en témoignent. Nos stratèges  auraient dû faire un peu d’histoire et de géographie, et apprendre ce que sont le chiisme et le sunnisme et s’informer auprès des ethnologues ( ils pullulent au CNRS !!! ) avant de se lancer dans des aventures aux lendemains tragiques. Et apprendre ce que fut la menace ottomane pour les pays d’Europe Centrale et des Balkans avant de les montrer du doigt en raison de leur résistance à une politique migratoire dont nul ne sait comment tarir le flux….

Ma génération va s’éteindre. Ce qui se joue aujourd’hui, c’est le sort des générations futures qui risquent de devoir payer au prix fort la superficialité suffisante de ceux qui ont leur destin entre les mains, et qui ont « oublié que l’Histoire est tragique ».

Tiens, curieusement, c’est le reproche que faisait Raymond Aron, un philosophe qui a marqué son époque, – la mienne-  à Valéry Giscard d’Estaing, auquel on compare souvent Emmanuel Macron pour « sa classe », « son intelligence brillante » et l’ardeur de son « extrême-centrisme »…..