Excellente émission, avant-hier soir, à 21 heures ( heure de grande écoute ),animée par le journaliste Daniel Leconte, que j’encense d’autant mieux qu’il m’arrive rarement de partager ses opinions dont il ne fait pas mystère, et qui sont le plus souvent dans la ligne du « politiquement correct » européen.
Il s’agissait de l’esclavage. L’émission, en deux parties, la première étant consacrée à un documentaire de Sophie Janneau et Anna Kwak, tourné en Mars 2008 en Mauritanie, avec l’aide de militants abolitionnistes, et montrant que l’esclavagisme est un problème contemporain dans la zone située au Sud du Sahara.
Le sujet du documentaire: un esclave évadé, appuyé par une organisation abolitionniste, brave l’ordre établi, affronte le consensus muet qui entoure les cas d’esclavages, s’oppose à la complicité discrète de l’Administration dont on nous montre en caméra cachée, un échantillon, en la personne d’un Préfet de caricature, autoritaire et arrogant. Il part à la recherche de sa soeur toujours captive, et convaincue qu’elle ne peut accéder à aucune autre condition que celle d’esclave,et qui préfère rester auprès de son « maître ».
La deuxième partie, la plus passionnante, raconte, à travers le témoignage de deux scientifiques africains spécialistes des questions soulevées par l’esclavage, l’ histoire méconnue ( ? ) des traites négrières en Afrique.
Nous apprenons de la bouche même d’autochtones, que l’esclavage n’a jamais été une spécialité européenne. Que sa pratique fait partie de la « culture » du monde arabe, à un point tel que les Arabes interrogés n’ont absolument pas conscience d’être coupables de « crimes contre l’humanité ». La « légitimité de l’esclavage », à leurs yeux est renforcée par le fait que le Coran ne condamne nullement l’esclavage : il se contente de légiférer à son sujet, définissant les règles que sa pratique doivent respecter.
Les deux scientifiques sont d’accord pour reconnaître que l’Occident et en particulier les anciennes nations esclavagistes sont régulièrement mis en accusation avec grand renfort de publicité, et que même dans les instances telles que l’UNESCO, la « loi du silence » est de règle dès qu’il s’agit d’aborder le sujet de la « traite » transaharienne, et de dresser un tableau des conséquences de l’esclavage tel qu’il fut pratiqué par les Arabes et tel qu’il est encore pratiqué dans certains pays musulmans.
L’un des deux scientifiques africain chiffre à 12 millions le nombre d’esclaves « déplacés » vers les Amériques par les nations européennes en deux siècles . Ce chiffre est hallucinant, mais il doit être rapproché de celui , non moins hallucinant, du nombre d’esclaves transférés vers les pays arabes, évalué à 7 millions constitué en majorité de femmes et d’enfants dont un grand nombre n’arrivait jamais à destination tant la traversée des zones désertiques, à pied et en longues colonnes sous le fouet des escortes, était insupportables pour les plus faibles.
A l’arrivée, beaucoup de jeunes garçons, parmi les plus forts, étaient castrés en vue d’être employés dans la garde des harems. Les conditions d’hygiène dans les quelles était pratiqué cette castration aggravaient encore la mortalité des victimes.
Ainsi, donc, si la culpabilisation systématique de l’Occident acculé à une repentance permanente, trouve sa justification dans l’horreur de pratiques devenue insupportables dans le cadre de nos valeurs actuelles, rien ne justifie le silence dont bénéficient, à ce sujet, des nations qui ont bâti, dans le monde arabe, leur prospérité sur la force de travail de ces malheureux captifs.
Comme le remarque avec humour le scientifique mauritanien, le monde arabe compte un nombre considérable de poètes. Mais pour que tant de poètes puissent chanter la douceur de vivre, encore fallait-il qu’il y ait des gens qui travaillent pour eux…..
Ce sujet de l’esclavage en pays arabe, souvent évoqué par l’Historien Ibn Khaldoun, je l’ai abordé à plusieurs reprises sur mon blog désormais « condamné » par les pseudo-modérateurs du site « lemonde.fr ». Je reprendrai dans les pages à venir, quelques extraits de mes pages antérieures, afin qu’elles ne sombrent pas dans l’oubli……
A lire, entre autres: »La Bible, le Coran, et l’esclavage » ( emprunté à http://jlhuss.blog.lemonde.fr/)
« Avec ses notes et sa riche bibliographie en fin de chaque chapitre, le bouquin doit prendre une
place de choix dans les bibliothèques de ceux qui désirent aller au-delà de l’événementiel.
Il n’y aura pas de concessions aux uns et aux autres, l’esclavage “transatlantique” ne fait pas disparaître ici la traite “transsaharienne”, les Noirs eux-mêmes esclavagistes parfois, tout y passe. Les bons ne sont pas que d’un côté, les méchants de l’autre, les confusions entretenues avec les procès de la colonisation déjouées. Et … Par dessus tout la réticence à laisser les politiques s’occuper d’histoire et de théologie éclate : “Le contenu des manuels scolaires devient ainsi un enjeu politique. Il n’est pas seulement un lieu d’histoire, il devient un lieu d’affrontement idéologique… Cette vision manichéenne de l’histoire flirte avec le mensonge. Elle se refuse à, penser la complexité du monde, à reconnaître la pluralité de la barbarie. C’est d’autant plus dommageable que nous avons naturellement du mal à envisager l’universlité de la souffrance.”
Je n’ai rien à ajouter!!!
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