L’Europe, l’Europe, l’Europe…..


L'autre Europe.

Un jour , hostiles à l’Europe « multiculturelle » fantasmée par d’arrogants technocrates, ces pays se tourneront vers la Russie de Poutine !!!

 

Il m’est arrivé, plus d’une fois, d’ironiser, ici même, sur ceux qui, pour paraphraser le Général, « sautent comme des cabris sur leur chaise en invoquant « l’Europe, l’Europe, l’Europe » !!!

Je fais partie de ceux que la doxa journalistique classe parmi les « eurosceptiques », ce qui illustre la capacité de ceux qui véhiculent « l’opinion dominante », à inventer des qualificatifs pour tenter de chasser hors du jeu et hors du débat démocratique, tous ceux qui ne pensent pas comme eux….

Et pourtant, je ne suis pas, loin s’en faut, – et en tant que simple citoyen – un adversaire du « Projet européen’.

Je sais fort bien que dans un monde où se profilent des dangers et des risques d’affrontement à l’échelle des continents, l’Europe constitue un horizon indépassable pour tous ceux qui croient à la hauteur des valeurs, et à la mission civilisatrice de pays que tout a séparés dans le passé, mais dont la survie est conditionnée par la mise en commun des capacité créatrices, du potentiel et des forces qui ont fait que ce continent , ravagé par une guerre atroce, soit redevenu, gr)ace aux sacrifices et aux efforts des générations d’après-guerre, le plus riche de la planète.

J’ai déjà eu l’occasion de m’en expliquer, dans de précédents billets. Ma conception de l’Europe a toujours été influencée, – oserais-je dire « dictée » – par la fidélité et le respect que je voue au souvenir de Philippe Seguin.

Nul doute que l’histoire politique française – parmi les écrits et les discours prononcés par ce personnage hors-normes, cette force de la nature prématurément disparue, dans le cadre des nombreuses fonctions publiques qu’il a exercées – retiendra son fameux discours du 5 mai 1992 devant l’Assemblée Nationale.

Pendant près d’une nuit entière, «jusqu’à l’aube», en un combat ressemblant étrangement à celui du récit consacré à la courageuse, mais malheureuse chèvre, Philippe Séguin lutta pied à pied pour convaincre les députés des risques politiques, sociaux et économiques découlant de transferts de souveraineté massifs (notamment la monnaie) au profit d’une Europe proto-fédérale que nous promettait l’adoption du traité de Maastricht.

Avant de rendre les armes non pas devant la cruauté d’un quelconque loup de passage mais devant le résultat d’un suffrage référendaire acquis d’extrême justesse (51% pour la ratification du traité en septembre 1992) sur la base de convictions, parfois sincères, mais aussi de peurs et de fantasmes agités comme aujourd’hui , dès lors qu’est évoqué le sujet européen. 

Il faut absolument relire attentivement ce fabuleux discours ( 1 ): il contient toutes les mises en garde contre les dangers qui menaçaient, dés cette époque, le projet européen, peu à peu détourné de ses ambitions, – celles qui avaient enthousiasmé notre jeunesse -, par un pouvoir purement technocratique, dont il était clair, dès le début, qu’il tiendrait pour nul et sans intérêt, ce que la volonté populaire tentait d’exprimer, une première fois en rejetant le projet de Constitution européenne, et ensuite en boudant par une abstention massive, les élections qui suivirent.

On a tenté de faire l’Europe, contre les peuples.

Mais les peuples ont une mémoire, et savent attendre l’heure de prendre leur revanche !!!

Je conseille chaleureusement la relecture attentive de ce discours qui restera dans l’Histoire : on y trouvera l’évocation par Philippe Séguin de tous les dangers qui menacent aujourd’hui ce projet, les manœuvres et arguments utilisés pour tordre le bras aux électeurs et mettre les peuples devant le fait fédéral accompli : ce sont toujours les mêmes mais, – lueur d’espoir -, les solutions alternatives proposées sont également toujours d’actualité.

l’Europe, construite dans l’ambiguïté d’un fédéralisme que Philippe Séguin avait prophétisé dès 1992, est en train d’agoniser sous le poids de ses contradictions.

Faite pour organiser la convergence, la zone euro a, de plus, creusé le ressentiment entre débiteurs et créditeurs, entre le Nord et le Sud de l’Europe. Seule l’Allemagne a tiré bénéfice de la zone Euro, et s’est créé une position dominante sur le plan économique, à l’abri du parapluie américain, en s’exonérant de tout effort militaire, et en protégeant son industrie à une époque où la mode, en France, était de prôner la désindutrialisation et l’externalisation des usines pour concentrer les activités sur « l’expertise et les services »…. Le plus bel exemple de cette abhération stratégique ayant été illustré par le Groupe Alcatel….

La libre circulation au sein de l’espace Schengen a, sur fond de crise migratoire, fait exploser la solidarité européenne et provoqué le Brexit et la poussée des mouvements contestataires dans les pays dits du bloc de Visegrad.

Détournée de ses objectifs, cette « libre circulation » – initialement conçue pour permettre aux citoyens européens de circuler et de s’installer librement dans l’espace européen pour y créer des richesse -, est scandaleusement mise à profit par l’immigration qui, attirée par « l’Eldorado » européen, circule désormais, sans contrôle, dans cette espace qui, technocratiquement, c’est-à-dire sans consultation de la volonté populaire, a décidé de ne pas défendre ses frontières.

Emmanuel Macron, au logiciel daté des années 70, s’est isolé dans cette Europe, avec un discours grandiloquent déconnecté de la réalité.

Son discours ressemble en tous points, à «l’option du guépard», à l’instar du film éponyme: «Tout changer pour que rien ne change». Il consiste, s’appuyant sur un diagnostic pessimiste, – qui lui permet d’exorciser de manière cathartique les remords d’une Droite qui s’est souvent trompée et n’a jamais été capable de porter les valeurs sur lesquelles elle avait été élue, de continuer à proposer exactement les mêmes solutions politiques que celles de ses prédécesseurs.

En résumé, ce discours consiste à tenter de nous faire croire que l’Europe ne fonctionne plus, et que la solution c’est qu’il faut « plus d’Europe » !!! «plus d’harmonisation fiscale, pour créer un nouveau fonds d’intervention, pour une augmentation du budget communautaire pour accroître les pouvoirs de l’oligarchie bruxelloise, pour une nouvelle étape dans « l’intégration » européenne et l’affaiblissement des États, enfin, pour une Europe de la Défense dont on nous berce depuis trente ans et qui n’a jamais connu le commencement d’un début de réalisation,  etc.etc…»

Mais à aucun moment, il n’est question de « plus de démocratie », plus de mise en valeur du riche réservoir de culture, des capacités d’innovation et du savoir faire industriel, de l »Europe, plus de mesures sociales destinées à favoriser le renouveau de la natalité sur le continent, plutôt que de distribuer des aides à des populations qui ne s’intègreront jamais à une société européenne dont elle ne partage en rien les mœurs.

Bien au contraire, nos Eurocrates ne nous bassinent qu’avec les fantasmes d’une Europe multiculturelle dans laquelle les peuples européens devraient – comme si c’était une fatalité – renoncer à leur identité, pour laisser le champ libre à des traditions, des cultures, des mœurs des modalités de « vivre ensemble » qui ne sont pas les nôtres.

Cette fuite en avant est un faux-semblant. Elle ne veut pas voir que le projet européen est encalminé et risque d’emporter les Nations qui composent l’Europe dans sa chute.

Il ne suffit plus de sauter comme des cabris en criant l’Europe, l’Europe, l’Europe !!!

L’Europe est devenue un mythe, un concept sans contenu aux yeux de ceux qui, sans désemparer, posent la même question : l’Europe, oui !!! Mais quelle Europe ???

Celle des « marchands » qui n’y voient qu’un « marché » dont les citoyens sont les « consommateurs », celles des « eurocrates » ivres de pouvoir et qui ne songeant qu’à élargir ses frontières et sont prêts à les supprimer ???

Celle des fanatiques du « multiculturalisme »à la recherche d’une culture vaguement métissée, qu’ils n’ont pas trouvée dans le riche héritage de ce continent ???

Celle de « no-berders » dont des ONG irresponsables devant les peuples, sont devenues les supports et prônent un monde sans frontières dans lequel tout appartient à tout le monde, y compris à ceux qui n’ont jamais rien inventé, ni produit ???

Ou celle de ceux qui souhaiteraient que cette Europe protège ses propres intérêts et ceux de ses citoyens, en même temps qu’elle préserve son identité et ses valeurs séculaires qui n’ont que très peu à voir avec « les valeurs » bidon que se sont fabriquées une génération empêtrée dans de naïves illusions, à la recherche d’une « bonne conscience » qui ne lui coûte guère !!!

Lorsqu’on voit que malgré la PAC, la France a régressé dans son potentiel agricole, et qu’elle est en passe de devenir importatrice nette dans quelques décennies, qu’au nom de « l’ouverture à la concurrence » des pans entiers de notre industrie faute d’avoir eu l’autorisation de Bruxelles de fusionner avec des concurrents, sont peu à peu passés sous contrôle étranger, lorsqu’on voit l’aboutissement d’une folle absence de politique de l’immigration, et j’en passe…il y a lieu de s’inquiéter pour la suite.

L’Europe d’aujourd’hui, victime de l’inconscience, de l’aveuglement d’une technocratie arrogante est au bord de la rupture. Les pays dits « du bloc de Visegrad » qui portent dans leur patrimoine historique le souvenir des batailles menée pour endiguer la menace ottomane, ne cèderont rien devant les rodomontades des extrémistes d’une « Europe multiculturelle » ouverte à tous les vents. 

Le risque est grand à terme, que cette Europe dont nous rêvions, jeunes, se réduise à une Europe croupion, et à un face à face entre une France devenue vassale de l’Allemagne….

Pendant que les Pays du bloc de Visegrad se tourneront peu à peu vers la Russie de Poutine qui lui tend les bras….

Post-Scriptum : (1) – https://www.senat.fr/evenement/revision/seguin05051992.html

Juste un petit extrait :  » Une fois ouverte la discussion sur le texte qui nous est soumis, le piège sera refermé. Nous serons prisonniers d’une logique dont nous ne pourrons plus nous dégager.

Le traité, nous le savons tous, n’est pas amendable. Le Président de la République a été particulièrement clair à ce sujet le 1er  mai : nulle réserve portant sur le cœur même du traité ne pourrait être opposable aux cocontractants. Quant à la voie de la modification du texte constitutionnel, elle me parait en l’état sans issue.

Du fait de la dérive vers la suprématie du droit commu­nautaire, nous ne disposerons d’aucune garantie en cas de contradiction entre le traité et Ia Constitution, D’ailleurs, l’obligation de débattre à nouveau de la monnaie unique ne pourrait figurer ni dans l’un ni dans l’autre, et serait de nul effet. De nul effet aussi l’obligation pour le Gouvernement français de s’expliquer devant l’Assemblée avant d’aller se lier les mains à Bruxelles. Quelle en serait la sanction?

Quant au principe de la subsidiarité, en rappelant sa nature subjective, je crois en avoir d’avance limité la portée. D’ailleurs, tous les règlements et de nombreuses directives s’appliquent sans passer devant le Parlement et, pour tous ces textes, la saisine du Conseil constitutionnel est impossible.

Quant à la maîtrise de notre politique en matière de visas, si elle pouvait être prévue dans la Constitution, elle demeure­rait absente du traité. Alors, comment les juges interprêteraient-ils cette contradiction ?

Quant au droit de vote des étrangers, je n’en parle même plus puisque j’ai déjà eu l’occasion de démontrer qu’on confondait probablement en la matière l’accessoire et l’essen­tiel.

Il n’y a donc, je le crains, aucune garantie à attendre d’un quelconque amendement du projet de loi. Il y a encore moins d assurance à attendre de l’usure du temps. Ce serait d’ailleurs une bien curieuse démarche que de nous en remettre à la survenance d’hypothétiques catastrophes dans les années à venir pour nous sortir d’un piège dans lequel nous nous serions nous-mêmes enfermés. »

Questions pour un Champion….de l’ambiguïté…


Vaccin

Les questions que je pose ici sont les questions que se posent tous les « lépreux », ceux que Macron et sa clique tentent d’enfermer dans le qualificatif de « populistes ».

Ces questions, je les pose systématiquement dans mes commentaires d’articles de Presse qui évoquent « la crise migratoire ». Je n’ai jamais obtenu la moindre réponse ce qui me fait douter de la perspicacité, ou de la bonne foi, de bien de nos « journaleux » d’investigation….

  1. Pourquoi les bateaux humanitaires ne souhaitent accoster qu’en Europe alors que les côtes du Maghreb (Algérie, Tunisie) sont beaucoup plus proches  pour des navires « en détresse »?
  2. Pourquoi les migrants sont-ils à 90% des hommes jeunes : où sont les femmes et les enfants qui fuient « les horreurs de la guerre » ?
  3. Pourquoi les migrants viennent-ils à 90% de zones où aucune guerre ne fait rage, en tentant de ses prévaloir d’un « Droit d’Asile » que les ONG souhaiteraient voir appliquer systématiquement, alors que les « intéressés cherchent seulement à échapper à la misère économique et morale de pays qui, depuis la « décolonisation » se sont enfoncés dans l’anarchie, la corruption , victimes de l’incompétence des « zélites »?
  4. Pourquoi les migrants sont-ils accueillis exclusivement en Europe et pas un seul dans les très riches pays du golfe (Arabie Saoudite, Qatar, EAU) où ils pourraient vivre leur foi islamique en toute quiétude ?
  5. Pourquoi et comment les migrants, dont on nous dit qu’ils sont démunis, ont-ils chacun donné au moins 3.000 euros à leurs passeurs ? Et comment expliquer que la majorité d’entre eux a perdu ses papiers dans les naufrages, mais pas ses « smartphones » ???
  6. Pourquoi la crise des migrants est-elle principalement et actuellement le résultat d’aller-retours de seulement quelques bateaux tels l’Aquarius et le Lifeline ? Et surtout pourquoi nos Marines Nationales sont-elles incapables de refouler vers leurs ports de départs toutes ces embarcations dont on assiste année après année à la modernisation, les zodiacs ayant remplacé peu à peu les petits bateaux de pêche ???
  7. Pourquoi les bateaux des ONG complices de ce trafic, qui se disent en détresse, sont-ils manifestement en parfait état de fonctionnement et préfèrent naviguer de Malte à Valence plutôt que d’accoster au plus près dans un port tunisien ou ramener les embarcations de fortune dans les eaux territoriales d’où elles viennent ??? ?
  8. Pourquoi l’Europe annonce-t-elle réfléchir aujourd’hui à « comment régler la crise migratoire » alors que celle-ci , que tous les démographes annonçaient depuis longtemps, dure déjà depuis des années ?
  9. Pourquoi nous dit-on que le solde migratoire est nul alors que l’on nous informe officiellement qu’1,6 million de migrants et 700.000 migrants sont arrivés respectivement en Allemagne et en Italie ces dernières années ?
  10. Pourquoi l’Europe est-elle le seul et unique endroit au monde dépourvu de tout contrôle réel aux frontières ? J’ai parcouru le monde dans ma longue existence !!! Partout, au Maroc, en Tunisie, en Syrie, en Jordanie, en Iran, en Inde, au Srilanka, au Vietnam, en Uruguay, en Argentine, au Japon, partout, oui, partout j’ai dû justifier d’un passeport valide et d’un Visa et dans chacun de ces pays je n’ai jamais bénéficié de la moindre « facilité » de séjour!!!
  11. Pourquoi la France, très endettée pour au moins deux générations, doit-elle accueillir des migrants dont il est prouvé qu’environ 85% demeurent sans emploi après 2 ans de résidence selon les statistiques allemandes et en même temps réduire les retraites, les APL et les aides sociales car elles coûtent « un pognon de dingue » ? Alors que l’immigrant qui arrive en France bénéficie de la médecine, de soins hospitaliers et d’allocations que beaucoup de Français dans la misère leur envient ????
  12. Pourquoi les personnalités les plus favorables à l’accueil des migrants n’en accueillent-elles pas, même symboliquement, chez elles ni même dans leurs quartiers d’où est évacuée toute présence de migrants comme tôt chaque matin aux alentours du parc du Luxembourg ou les abords du Louvre?
  13. Et la question à laquelle j’ai le plus de mal à obtenir une réponse est la plus brûlante : qui ou quelles organisations sont derrière ces ONG, en assurent le fonctionnement, en paient les équipages ???
  14.  Sans sombrer dans les fantasmes du « complot », qui organise l’omerta autour de ces questions et quels sont les intérêts que sert cette invasion migratoire qui n’en est qu’à ses débuts ???
  15. J’imagine, si j’en crois les nombreux échos que j’en ai, que nombreux sont les « lépreux » qui se posent ces questions !!!
  16. Migrants : pensez-vous, comme Emmanuel Macron, que des ONG font «le jeu des passeurs»?

    17550 votants   92.3% Oui   7.7% Non

    Source « Le Figaro Vox » .

Démocratie et « Populisme ».


 

Brecht

« Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple. »

Attribué à Bertolt Brecht

Les Démocraties sont elles malades, ou sont-ce les Démocrates qui perdent la boule ???

Dans un monde devenu de plus en plus indéchiffrable, surtout pour ceux qui étaient habitués à une dichotomie simplifiée selon laquelle il n’y avait que deux grandes familles d’idées, « les bonnes », – celle de ceux qui, du haut de leur suprématie intellectuelle détenaient le Pouvoir « d’informer » – et « les mauvaises », celles des « autres » , la tentation est forte de s’en tenir à ces simplifications .

Ainsi, de même qu’il y avait précédemment, « le monde libre » d’un côté et « un autre monde »menaçant, en face, il y aurait aujourd’hui un « Parti du Bien » , le Parti de ceux qui savent tout, – mais ont déjà tout oublié -, le Parti de ceux qui ont – disent-ils – « des Valeurs », le Parti de ceux dont les « convictions » sont les plus nobles, et qui est impuissant à endiguer la montée, partout en Europe – du « Parti du mal », ce « Parti » qui, disent-ils, « pose de bonnes questions mais apporte de mauvaises réponses » (Fabius dixit !!!) et que la diabolisation n’a pas permis de  réduire au silence.

Tout cela a été finement décrypté par le talentueux Philippe Muray, avec subtilité et humour dans un ouvrage qui mérite d’être lu et relu:  » L’Empire du Bien ». J’en extrais deux citations, parmi tant d’autres qui mériteraient d’être évoquées:

« Le Bien a trimé. Il a bien bossé. D’avance, il stérilise toutes les velléités d’objections, toutes les subversions, toutes les contestations qui pourraient s’élever. »

« Le Bien a couru, il a cavalé, il s’est précipité. Il a touché son but, atteint son désir. Et il est en passe de réaliser ce qu’aucune institution, aucun pouvoir, aucun terrorisme du passé, aucune police, aucune armée n’étaient jamais parvenus à obtenir : l’adhésion spontanée de presque tous à l’intérêt général, c’est-à-dire l’oubli enthousiaste par chacun de ses intérêts particuliers, et même le sacrifice de ceux-ci. « 

( L’Empire du bien de Philippe Muray – Philippe Muray).

Sauf que, dans ce même monde le « contrôle des idées » et la manipulation de l’opinion sont devenus de plus en plus difficiles, malgré le savoir-faire de communicants experts en enfumage médiatique.

Et ce, grâce, en particulier à l’Internet et aux réseaux sociaux, où des voix, de plus en plus nombreuses et de plus en plus écoutées s’élèvent pour contester ce que l’on veut à tout prix faire accepter au Peuple, comme étant « le Bien » de tous, alors que « le Peuple »est de plus en plus convaincu qu’il n’est que le « Bien » de quelques uns.

Des réseaux sociaux que le « Parti du Bien » aimerait bien , sinon réduire au silence, mais « domestiquer » sous prétexte qu’il y circule des « fake news », comme si les fausses nouvelles et les fausses informations n’émanaient que du Parti du Mal….Car si l’on ajoute aux « fausses nouvelles » tous les mensonges par omission du côté du Bien, la balance penche significativement….

Des voix, de plus en plus puissantes en Europe, osent contester « le Parti du Bien » et prétendre que ce que l’on veut faire avaler aux peuples comme étant « le meilleur » pour eux, n’est autre que « le mal » absolu.

Curieusement, le phénomène contestataire du pouvoir des « zélites » en Europe, fait écho à ce qui se passe aux Etats-Unis, avec l’élection du Cow Boy Trump….

Le « Parti du Bien « , n’a jusqu’ici, pu trouver d’autre riposte que celle qui consiste à « diaboliser » ceux qui ne partagent pas leurs prétendues Valeurs, en leur collant l’étiquette méprisante de « Populistes ».

Ce mépris et cette agressivité ne sont autres que le signe révélateur d’une incapacité à écouter, donc à entendre les voix qui montent du peuple, et à apporter à ce dernier, les réponses qu’il attend depuis si longtemps…..

Et pourtant, pris dans son acception de « discours populaire », le Populisme ne saurait être assimilé a priori à un mouvement réactionnaire, démagogique ou fasciste. Ce vieil amalgame dont le « Parti du Bien » est coutumier a pour but depuis longtemps d’empêcher une interprétation plus fine et de jeter hors de l’Histoire, comme s’il s’agissait d’un phénomène sans racines ni causes véritables, ce « Populisme » menaçant….

Car le Populisme est considéré par les « zélites », au pire comme un non-sens et au mieux comme une sorte de « fait divers » pittoresque et accidentel.

Il a servi, – ce qui démontre son caractère abusif -,  à analyser pêle-mêle, – par d’éminents « politologues » – la victoire de M. Luiz Inácio « Lula » da Silva au Brésil, ailleurs la politique de M. Hugo Chávez au Venezuela  ou l’arrivée en tête, en Suisse, lors d’élections législatives, de l’Union démocratique du centre, de M. Christophe Blocher . Hier, c’était l’ascension de M. Bernard Tapie en France et plus loin dans le temps, le poujadisme ou le boulangisme.

D’autres figures ont été accusées, elles, de pratiquer le « Populisme » : le président du conseil italien Silvio Berlusconi, le syndicaliste José Bové, et bien entendu, le président du Front national Jean-Marie Le Pen… Sans parler plus récemment des dirigeants de Partis au pouvoir, en Europe centrale ‘ Autriche, Hongrie, Tchéquie, Slovénie, )

Le terme est donc devenu « un mot valise », et les événements qu’il désigne sont souvent inclassables si ce n’est en leur conférant une signification populaire du rejet des classes dirigeantes. Depuis ceux qui ont purement et simplement renoncé à le faire, jusqu’à ceux qui se contentent de gloser sur nos écrans, rares sont les spécialistes capables de donner une définition correcte du « Populisme ».

Car nos « belles âmes », qui vivent dans « l’entre-soi » d’une société hermétique aux voix qui montent du Peuple, ont le plus grand mal à accepter l’idée que ce qu’ils recouvrent de ce vocable qu’ils considèrent comme « dévalorisant », voire méprisant, n’est autre que la clameur d’un Peuple désabusé, floué, mais lucide, dont la colère monte silencieusement, car elle n’a trouvé jusqu’ici que l’abstention massive dans tous les scrutins démocratiques pour exprimer sa colère, en attendant de le faire massivement à la prochaine occasion.

Il se pourrait bien que la prochaine occasion soit celle des élections européennes dont l’échéance approche.

C’est ce qui explique le déferlement médiatique actuel, conçu pour tenter de décrédibiliser, les uns après les autres, tous ceux qui rejettent le projet d’une Europe gouvernée depuis Bruxelles par une oligarchie de « technos » irresponsables, une Europe ouverte à toutes les tentatives de déstabilisation, et soumise car incapable de se défendre contre  la menace de la pression démographique d’une Afrique qui, plus d’un demi-siècle après la « décolonisation » n’a jamais su prouver qu’elle était capable de générer des responsables politiques capables de mettre en œuvre une gouvernance conçue pour répondre à la détresse des peuples de ce continent aux richesses pourtant prometteuses…..

PS :Bertolt Brecht est un auteur dramatique Est-allemand, né le à Augsbourg (Bavière) et mort le à Berlin-Est. Il a été à la fois dramaturge, metteur en scène, critique théâtral, écrivain auteur de romans1, de récits en prose2 et poète. Apatride depuis que le régime nazi l’a déchu de sa nationalité allemande en 1935, il est naturalisé autrichien en 1950.

La citation reproduite en en-tête de ce billet est controversée . « Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple. », pourrait être interprétée comme reflétant son opinion, alors qu’en réalité elle était une critique du gouvernement de la RDA : « J’apprends que le gouvernement estime que le peuple à « trahi la confiance du régime » et « devra travailler dur pour regagner la confiance des autorités ». Dans ce cas, ne serait-il pas plus simple pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ? ». ( Wikipedia)

En fait cette phrase ne reflète donc pas l’opinion de Berthold Brecht : elle est  un reproche fait au Gouvernement de la RDA pour son mépris de l’opinion populaire.

Le « populisme » est une vieille affaire….

Les Utopies se cachent pour mourir…


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Dans une œuvre récente, Régis Debray, sous le titre de  » Bilan de faillite » nous livre les états d’âme d’un homme parvenu au soir de sa vie, et qui dresse un bilan désabusé mais lucide de l’existence de celui qui, des maquis boliviens et des passions révolutionnaires en passant par les couloirs de l’Élysée à l’époque Mitterrandienne, s’est résigné à n’être plus qu’un observateur désabusé de la fin d’une époque.

Une époque qui fut marquée par le règne des idéologies qui, face à la puissance du réel, se sont transformées peu à peu, dans l’inconscient populaire, en utopies. 

Régis Debray sait de quoi il parle, lui qui fut de tous les combats révolutionnaires, de ceux qui croyaient pouvoir transformer l’Amérique latine en anti-modèle du capitalisme nord-américain.

Il fut de ces « zintellectuels » qui pendant longtemps, ont contemplé l’aventure cubaine avec une indulgence passionnée, emboîtant le pas de ceux qui, aveuglés par leurs certitudes voyaient dans le Communisme stalinien le chemin qui conduisait aux « lendemains qui chantent ».

Il fut également de ceux qui furent, au nom de la même idéologie, à la pointe du combat contre les puissances coloniales, refusant de voir que la Russie soviétique n’était autre qu’une puissance impériale dont l’empire s’effondra en même temps que le mur de Berlin, censé cacher à ce que l’on appelait « le monde libre » les dérives criminelles d’un « système » dévoyé…. 

En faisant le point sur sa propre existence, et s’adressant à son fils, il évoque les illusions perdues de ceux qui furent de toutes les aventures, au nom d’un marxisme élevé au rang des religions séculaires qui, elles, bon an mal an, continuent à occuper une place auprès de ceux qui considèrent que sans elles, ils auraient bien du mal à donner un sens à leur vie.

Que sont devenus les « zintellectuels » marxisants égarés dans le Trotskysme, le Léninisme, puis le Stalinisme, le Maoïsme, et même dans le Castrisme ??? Leur audience s’est effritée et même si les médias tentent parfois de leur redonner la parole, ils savent que désormais, ils prêchent dans le désert….

Dans le désert…Car c’est dans un désert idéologique que les nouvelles générations sont appelées à trouver leur propre chemin.

L’effondrement du Communisme, l’effritement de la Social-Démocratie en Europe, la crise du Capitalisme et de ses Apôtres dans le Monde, ont créé un vide dans lequel un Islamisme conquérant cherche à s’engouffrer, avec la complicité de ceux qui, ayant un compte à régler avec les vieilles utopies ou avec le judéo-christianisme, espèrent « achever la bête »et jeter la Morale judéo-chrétienne aux oubliettes. 

Ils trouvent, dans les turpitudes qui dégradent l’image « sainte » de l’Église catholique, une justification à leurs désirs suicidaires de « libération », afin de pouvoir, débarrassés d’une morale culpabilisante, « jouir enfin sans entraves »…

Sans voir qu’ils ne font là, que sauter dans le vide d’une idéologie nouvelle que certains qualifient déjà de « post-moderniste ».

« La mondialisation », un concept inventé par des « marchands »et des « financiers » ivres de leur puissance, car ils ont les gouvernements à leur botte, et obsédés par « la conquête des marchés », quel qu’en soi le prix à payer, et quels qu’en soient les « dommages collatéraux »supportés par ceux qui ne montent pas dans le train, la mondialisation, donc, nous est présentée comme une perspective pleine de promesses…..

Les mêmes, sans toujours percevoir la contradiction de leurs discours, nous expliquent que pour faire face à la mondialisation, il n’y a d’autre paradigme (1) que « l’Europe », mais en restant discrets et en cultivant le flou dès lors qu’on leur pose la question : « l’Europe, oui mais quelles Europe » ??? Celle des Banques, celle des marchands ??? Celle des « technos » de Bruxelles ??? Celle des Peuples ou celle des Cultures ???

Faute d’être capables de répondre clairement à ces questions, sans doute parce qu’elles les embarrassent, les nouveaux idéologues, ceux qui depuis bientôt un demi-siècle sautent comme des cabris en criant « l’Europe, l’Europe, l’Europe »,- pour paraphraser « le Général »-, après avoir trahi le rêve des pères fondateurs de ce beau projet, s’interrogent sur l’impasse qui se dévoile à eux, au fur et à mesure que de nouveaux pays « descendent du train », refusant à s’engager dans une voie dictée par ceux qui refusent d’entendre la voix des Peuples ….

Les Peuples disent « cette Europe ne fonctionne pas » : elle a été incapable de nous épargner les effets de la crise du Capitalisme depuis 2009, elle est incapable d’assurer le respect de ses frontières, et à fortiori d’assurer la sécurité de ses habitants, elle est incapable de mobiliser les énergies autour de projets communs comme le furent le Tunnel sous la Manche ou la création d’Airbus, elle est incapable d’organiser la solidarité à l’intérieur de ses frontières , incapable d’avoir une stratégie de défense commune, et encore moins d’avoir une diplomatie efficace, ni…. J’arrête là mon réquisitoire qui, à lui seul justifierait un billet !!!

Et à cela, nos Utopistes de « l’Europe dans la mondialisation » répondent : la solution, c’est plus d’Europe !!! Mais une fois encore, plus de quelle Europe ????

Une Europe où les Nations se dissoudraient dans un ensemble géographique ressemblant à un navire sans gouvernail, balloté par les flots sur lequel triompherait le « vivre ensemble » des carpes et des lapins ???

Une Europe livrée à la concurrence sauvage de ceux qui sans vergogne méprisent les règles du commerce international alors que l’Europe impose à ses entreprises des règles draconiennes qui sont un handicap pour leur survie ????

Une Europe livrée à l’invasion d’une immigration musulmane que rien ne semble pouvoir arrêter, faute de volonté collective ????

Une Europe condamnée à renoncer à son identité pour faire place à des cultures, des mœurs, des habitudes de vie qui nous sont étrangères ????

Ainsi conçu, le projet européen se révèlerait être une Utopie de plus, et en tant que tel il se condamnerait à « se cacher pour mourir. »…

A moins qu’un réveil des Peuples européens ne vienne secouer la douce torpeur de ceux qui ont entre leurs mains le destin des générations futures….
Il serait temps que les Peuples se réveillent et renversent les certitudes des « zélites » européennes qui rêvent d’une « Démocratie sans le Peuple » !!!

Tout n’est pas perdu puisque selon un groupe de chercheurs américains, les peuples européens, sous la pression d’un Islam qui occupe selon eux, une place excessive dans la vie citoyenne des pays, redressent la tête et prennent la mesure des dangers qui menace leur identité et leur culture….

http://premium.lefigaro.fr/actualite-france/2018/06/01/01016-20180601ARTFIG00361-sondage-la-presence-de-l-islam-reveillerait-la-conscience-chretienne-de-l-europe.php

Je cite « : C’est ainsi que les chrétiens pratiquants européens seraient plus enclins à déclarer l’islam «fondamentalement incompatible avec la culture et les valeurs» de son pays. Avec des pointes particulièrement frappantes en Autriche, Finlande et Italie où ce rejet de l’islam par des chrétiens pratiquants dépasse la barre des 60 %.

La France, sur cette même question et comparée à ses voisins, apparaît plutôt comme tolérante, puisque les chrétiens pratiquants qui jugeraient l’islam «incompatible» avec la culture du pays sont 45 %.

C’est, au reste, l’un des grands enseignements de ce sondage pour l’Hexagone. Plusieurs sondages nationaux récents – de différents instituts mais tous liés à la période des attentats – avaient en effet mis en évidence la montée d’un rejet de l’islam comme culture et comme religion en France. Mais, pour la première fois, ce sondage met en perspective cette tendance vérifiée avec les autres pays européens. Et démontre que les Français – bien que plus frappés par les attentats commis au nom de l’islam que leurs voisins – demeurent en fait dans une moyenne européenne sur ce thème, alors qu’ils s’accusent volontiers d’être très intolérants. » ( Fin de citation).

Les Français qui accusent la France d’intolérance participent, par calcul ou par naïveté, à la vulgarisation de la nouvelle utopie, celle du « multiculturalisme » dont l’aboutissement naturel sera, sous couvert de l’ambigûité du « Padamalgam », « un Communautarisme »comparable à celui du Kosovo ou du Liban ???

A moins que le sursaut européen ne finisse par enterrer, dans la discrétion, cet utopie dangereuse…

L’Histoire de l’Antiquité nous enseigne que toutes les civilisations sont mortelles.

(1).- Un paradigme ( pour ceux qui ignorent ce que signifie ce mot emprunté à la « novlangue ) est — en épistémologie et dans les sciences humaines et sociales – une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle ..