
L’idée du « Grand Remplacement », est systématiquement tournée en dérision par les « beaux esprits » de la Gauche qui depuis toujours ont considéré, avec une certaine condescendance, les théories émises par des intellectuels de Droite , et d’une manière plus générale tous les auteurs qui depuis des décennies, dénoncent un processus insidieux qui bénéficie de complicités dans toute la classe politique européenne.
Parmi les cibles favorites des « beaux esprits », l’écrivain Renaud Camus figure en bonne place.
Dans un entretien accordé au Nouvel Observateur, au journaliste qui lui demande de développer ce qu’il entend par « Grand Remplacement », Renaud Camus répond en s’inspirant d’une boutade de Bertolt Brecht ( cf. mon précédent billet ), qu’il modifie quelque peu pour l’adapter à son discours :
« Oh, c’est très simple : vous avez un peuple et presque d’un seul coup, en une génération, vous avez à sa place un ou plusieurs autres peuples. C’est la mise en application dans la réalité de ce qui chez Brecht paraissait une boutade, changer de peuple. Le Grand Remplacement, le changement de peuple, que rend seule possible la Grande Déculturation, est le phénomène le plus considérable de l’histoire de France depuis des siècles, et probablement depuis toujours. »
Renaud Camus affirme qu’il y a « mensonge » et « silence » « sur ce qui survient » par « les deux pouvoirs, médiatique et politique ». Il parle d’ailleurs de « parti remplaciste au pouvoir ». Il estime que la France fait face à une invasion caractérisée, mais qu’aucun de ces deux pouvoirs ne veut le dire.
Inutile de souligner à quel point de telles affirmations suscitent l’indignation des « beaux-esprits » qui leur opposent la nécessité de considérer les phénomènes migratoires auxquels la France est confrontée, « avec sérénité », « avec calme et avec sang-froid ».

On est, chez certains, en plein déni d’une réalité qui nous saute au visage, jour après jour, et chez d’autres, dans une posture de renoncement, ce qui les conduit à considérer le phénomène migratoire et celui du « multiculturalisme » qui en découle comme une fatalité, une sorte de « loi historique » contre laquelle il ne sert à rien de s’élever.
Or, l’idée d’un « Grand Remplacement » n’est pas qu’un « fantasme » d’une Droite « xénophobe »qui s’invente des peurs d’un autre âge !!!
Parmi les « beaux-esprits » certains vont beaucoup plus loin, en suggérant que le peuple français ne mérite plus les « faveurs »de la Gauche, et que le moment est venu de « changer le peuple »en retrouvant les accents du discours totalitaire d’un Berthold Brecht….
Ainsi le « think-tank » « Terra Nova », – ce laboratoire d’idées dans lequel s’élaborent les concepts, les stratégies politiques, et les éléments de langage, qui alimentent les discours « de Gauche » depuis quelques années -, préconisait, dans une recommandation au Parti Socialiste, de se détourner du « peuple de Gauche », pour, désormais, s’adresser de préférence, aux Français issus de l’immigration, appelés à jouer un rôle actif dans la vie politique française.
Ainsi, dans sa «contribution no 1» au projet 2012 du PS, sous le titre «Gauche: quelle majorité électorale pour 2012?», le think-tank socialiste Terra Nova avait préconisé la stratégie à adopter par la gauche pour capter l’électorat immigré.
Une analyse dont s’est profondément inspiré François Hollande pendant tout son quinquennat et qui n’a pas pris une ride dans la perspective de l’échéance électorale de 2017.
Le raisonnement se veut imparable. «Les ouvriers votent de moins en moins à gauche», rappellent d’abord les auteurs de l’étude. La tentation du FN, il est vrai, est forte. Dans le même temps, «la France de la diversité est presque intégralement à gauche», écrivent-ils, soulignant «un alignement très fort des Français immigrés et de leurs enfants sur la gauche». Ils précisent même: «Le rapport de force droite-gauche y est extrême, de l’ordre de 80-20 voire 90-10».
Selon eux, «la seule exception est la première génération d’origine asiatique, qui reste polarisée à droite par anticommunisme». Je dis bien « selon eux », car si les populations d’origine asiatiques votent à droite, c’est qu’elles ont tourné le dos à « l’assistanat » et qu’elles se sont assimilées à ce qui représente dans notre pays, les classes moyennes, laborieuses, entreprenantes et discrètes, y compris dans leur pratique religieuse.
Toujours selon Terra Nova, la France de la diversité est aujourd’hui la composante la plus dynamique, tant électoralement que démographiquement,de la gauche en France
Non sans une pointe de cynisme Terra Nova poursuit : «La population des Français issus de l’immigration est en expansion et en mutation identitaire: en 2006, près de 150.000 acquisitions de nationalité française ont été accordées (…) ; dans l’hypothèse d’une continuation à l’identique, ce sont entre 500.000 et 750.000 nouveaux électeurs, naturalisés français entre 2007 et 2012, qui pourront participer au prochain scrutin présidentiel sans avoir pu participer au précédent.»
Le think-tank enfonce le clou: «C’est un fait politique important: la France de la diversité est aujourd’hui la composante la plus dynamique, tant électoralement que démographiquement, de la gauche en France.»
Ainsi s’élabore, lentement, discrètement, dans les laboratoires de la pensée de Gauche une théorie qui porte les marque de la pensée brechtienne, et qui consiste à « remplacer »le peuple de Gauche, en France, par celui de « la diversité », dans un but purement électoraliste et de conquête du pouvoir !!! Au risque d’entrainer la France sur une pente dangereuse….
On comprend la fureur que déchaînent des voix comme celle de Renaud Camus qui dénoncent un processus en cours que la Gauche voudrait insidieux, discret et silencieux…..
Ce sujet fait partie des « sujets tabous » sur lesquels il est interdit de débattre.
Il n’existe pas, pour certaines « zélites », de qualificatifs assez méprisants, voire insultants pour montrer d’un doigts accusateur, et décrédibiliser tous ceux qui, d’aventure, s’avisent de dénoncer une évidence que la Gauche a de la peine à nier….
Comme si l’intelligence n’avait jamais dépassé les frontières de la Gauche…..
PS : Si vous n’avez pas le courage de lire l’intégralité du « Rapport Terra Nova », vous pouvez vous contenter de parcourir l’intéressant article paru dans l’hebdomadaire « Le Point », sous :http://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/l-histoire-d-une-note-qui-a-mis-le-feu-a-la-gauche-10-10-2016-2074774_1913.php
Certain de mes lecteurs n’ayant pu accéder à cet article édifiant, j’en reproduis ici le texte. Citation :
« Plus qu’une note, un symbole. Un aveu. Le « révélateur », selon Jacques Julliard, Alain Finkielkraut, Michel Onfray et bien d’autres, d’un abandon historique : celui de la classe ouvrière par la gauche au profit de populations urbaines, issues des centres-villes et des banlieues défavorisées. Alliance du gentrificateur et du gentrifié, du diplômé et de l’allocataire, de l’insider et du stigmatisé.
On savait cette rupture, si bien analysée, dès 2004, par Eric Conan dans La gauche sans le peuple (Fayard). On la devinait, on la discernait au gré des élections depuis 1983, jusqu’au jour où la fondation Terra Nova, dans un rapport rendu public en mai 2011, a théorisé cette mutation de la sociologie électorale de la gauche. Emoi. Ce n’était pas qu’une photographie ; le rapport ressemblait, par moments, à un document de stratégie interne, qui invitait la gauche à revoir ses vieux schémas électoraux. Depuis sa publication, voulue par Olivier Ferrand, alors président de Terra Nova – décédé en 2012 -, elle est devenue une pièce à conviction majeure dans le procès intenté à la gauche socialiste autant par d’anciens compagnons de route, intellectuels, sociologues et historiens que par la droite.
Puisque nous avons perdu le peuple, devenu raciste et réac, nous allons créer une nouvelle majorité, arc-en-ciel, avec les bobos et les minorités.
On l’ignore, mais il y eut débat au sein de la fondation sur l’opportunité de publier cette note. « Quand j’ai eu connaissance du document, j’ai dit à Olivier Ferrand : « Si ce que vous dites est vrai, il ne faut pas le publier ; si ce que vous dites est faux, il ne faut également pas le publier. » Et ma conviction est que c’est en bonne partie faux », confie Thierry Pech, l’actuel président de Terra Nova. « On a donné le sentiment de tourner le dos aux classes populaires, regrette-t-il. Cette note a eu les effets pervers qu’on redoutait. »
On ne compte plus, en effet, le nombre de fois où cette étude a été conspuée dans les écrits et les déclarations d’Alain Finkielkraut, d’Eric Zemmour, de Christophe Guilluy, de Laurent Bouvet, de Jean-Pierre Le Goff… Mais aussi dans la presse, de Marianne au FigaroVox. « Oui, il y avait un débat qu’Olivier Ferrand a tranché, reconnaît à son tour Bruno Jeanbart, directeur adjoint d’Opinion Way et coprésident du groupe de travail qui a permis ce rapport. Mais, par la suite, nos travaux ont été caricaturés. » Si Terra Nova scelle la rupture entre la classe ouvrière (« électorat inquiet de l’avenir, plus pessimiste, plus fermé, plus défensif ») et la gauche, jamais la fondation sociale-démocrate n’évoque explicitement l’abandon des classes populaires, comme l’affirment certains de ses contempteurs. La note invite par ailleurs à rompre avec la logique de classe, devenue, selon elle, inopérante.
Seul le « rapport à l’avenir » compterait pour la « nouvelle coalition », qui a « le visage de la France de demain, plus jeune, plus diverse, plus féminisée, plus diplômée, urbaine et moins catholique. Un électorat progressiste au plan culturel ». Un électorat qui « ressemble de près à la coalition qui a porté Barack Obama ». Une analyse qui fait dire à Alain Finkielkraut : « Puisque nous avons perdu le peuple, devenu raciste et réac, nous allons créer une nouvelle majorité, arc-en-ciel, avec les bobos et les minorités. »
Enarque, brillant et amateur de débats, Olivier Ferrand était très attaché à la promotion de la diversité et à la lutte contre les discriminations. Avec Bruno Jeanbart, il a donc mené durant plusieurs mois les travaux aboutissant à cette étude, dont Romain Prudent, aujourd’hui collaborateur de Stéphane Le Foll, fut le rapporteur. Un travail de réflexion auquel ont participé Alain Bergounioux (historien, proche de Michel Rocard), Gérard Le Gall (spécialiste des sondages proche de Lionel Jospin), Alain Richard (ancien ministre socialiste de la Défense) et Etienne Schweisguth (chercheur au CNRS). Le tout alimenté par des contributions européennes, telles celles d’Anthony Giddens, ancien directeur de la London School of Economics, et d’Ernst Stetter, secrétaire général de la Foundation for European Progressive Studies, mais aussi celles des Français Hervé Le Bras, géographe, et Vincent Tiberj, sociologue.
Pour susciter le débat, Olivier Ferrand ne se serait embarrassé d’aucune précaution s’agissant des mots employés. « Il a sciemment usé de formules provocatrices », affirme un ancien membre de Terra Nova.
Au sujet des seules conclusions de la note – et non de l’exposé des mutations sociologiques -, Hervé Le Bras se veut catégorique : « C’est contraire à tout ce que j’ai écrit ! » Pour l’auteur du Nouvel ordre électoral à l’âge du tripartisme (Seuil), bâtir une stratégie en faisant un distinguo entre la classe ouvrière et les banlieues revient à rendre service à « la droite dure, qui joue de cette opposition ».
A l’extrême droite, certains n’ont d’ailleurs pu s’empêcher d’avoir une lecture ethnique du rapport, y voyant le remplacement des ouvriers blancs par des jeunes d’origine étrangère… Ce fut notamment le cas de Patrick Buisson, qui, partant du même constat que Terra Nova, conseillait au futur candidat Nicolas Sarkozy de concentrer ses forces sur l’électorat des « petits Blancs » vivant dans les zones périurbaines…
« Offrande à l’extrême droite »
A l’époque, Olivier Ferrand, seul véritable maître à bord, fait fi des mises en garde. Le 10 mai 2011, il décide de mettre la note en ligne et de la communiquer à des élus et des décideurs, parmi lesquels Dominique Strauss-Kahn, un proche. Ce dernier, alors patron du FMI, qui prépare secrètement sa candidature à la présidentielle de 2012, se montre très intéressé par le contenu. Mais, l’après-midi même de ce 10 mai, le feu est mis à la plaine : une petite main de l’UMP – un étudiant de Sciences po, nous dit-on – signale la publication du rapport à Jean-François Copé, secrétaire général du parti, qui diffuse un communiqué dans lequel il suggère que la gauche « dit adieu » aux classes populaires. Dans la foulée, six secrétaires nationaux du parti signent une tribune pour dénoncer l’étude du think tank, « proche du candidat non déclaré Dominique Strauss-Kahn ». Michel Rocard, qui préside alors le comité scientifique de Terra Nova, ne trouve quant à lui rien à redire au travail d’Olivier Ferrand, auquel il apporte son soutien.
Les tirs nourris ne proviennent pas seulement de la droite « décomplexée » mais aussi de la gauche du PS. Benoît Hamon conteste publiquement les conclusions de l’étude et veut croire que le PS peut encore reconquérir l’électorat ouvrier, largement acquis au Front national.
Sur son blog, dans une note intitulée « L’élection se gagnera au peuple », Arnaud Montebourg écrit : « Mon analyse diffère radicalement de celle de la note de Terra Nova. » Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, déplore « une formidable offrande faite à l’extrême droite, qui n’attend que cela en se positionnant masquée sur le terrain social ». Auteur, quelques mois plus tard, avec Laurent Bouvet et François Kalfon, d’un Plaidoyer pour une gauche populaire (Le Bord de l’eau), le frondeur Laurent Baumel explique que ce rapport, qu’il ne récuse pas dans sa globalité, était « une preuve supplémentaire de l’abandon des ouvriers par le PS », mais refuse de croire qu’il ait eu un « effet proactif » lors de la campagne de François Hollande. Ferrand se défend, dénonce les « manœuvres politiciennes » et nie vouloir abandonner les classes populaires.
Sauvés par le sofitel
Le 12 mai 2011 éclate l’affaire du Sofitel. Durant plusieurs semaines, l’attention des médias et des politiques se porte sur les déboires de DSK, favori de la gauche pour la présidentielle de 2012. Désigné candidat du PS le 16 octobre et parfaitement au fait de l’existence de cette note, François Hollande se tient à l’écart de la polémique. Elu président de la République – en réalisant d’excellents scores dans les banlieues défavorisées et chez les cadres urbains… -, il dira aux dirigeants de la fondation que ce genre d’étude « n’est pas à reproduire ».
Immédiat successeur d’Olivier Ferrand à la tête de Terra Nova, François Chérèque regrette qu’on réduise le travail de la fondation à cette seule note : « La gauche du PS nous catalogue comme sociale-libérale et ce document en serait la preuve… Le publier a été maladroit, car, en plus des mauvais procès, cela a occulté le reste des travaux, comme ce rapport, selon moi très important, sur l’organisation d’une primaire à gauche. » Une note importante, en effet, qui fut l’œuvre, jadis, d’Olivier Ferrand et d’Arnaud Montebourg. ( Fin de citation ).
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