Partie sans laisser d’adresse…


 

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Albert Camus disait, – alors qu’il subissait les attaques les plus ignobles de la part des « zintellectuels » germano-pratins, en raison de son refus de s’associer aux éloges du régime soviétique stalinien, qui, – pour les « penseurs » de cette époque , parmi lesquels Jean-Paul Sartre, représentait l’aboutissement de l’idéal socialiste -, que « Paris est une jungle et les fauves y sont miteux »….C’est un sujet que j’ai déjà évoqué dans de précédents billets. Cf :
https://berdepas.wordpress.com/2010/07/20/paris-est-une-jungle-et-les-fauves-sont-miteux/
Il faut dire que le futur Prix Nobel, était alors profondément atteint, moralement, par les attaques qu’il subissait, alors que venait de paraître « l’Homme Révolté », attaques venant d’une intelligentsia parisienne qui le soupçonnait de vouloir troubler les certitudes de ceux pour qui « les lendemains qui chantent » nourrissaient les espoirs d’un peuple de gauche séduit par le communisme en tant qu’aboutissement de l’idéal socialiste….

Je me passionnais déjà, à cette époque, pour ces débats qui allaient bien au-delà des confrontations littéraires car ils reflétaient, pour moi, l’état de délabrement de ce qui est devenu, peu à peu , la « pensée correcte » de notre époque.
Ceux qui s’opposaient alors à Camus n’avaient pas de mots assez durs pour qualifier celui qui refusait de hurler avec les loups.
Les mêmes, après avoir soutenu Staline, se distingueront dans la défense du Maoisme, avant d’applaudir à l’entrée de Pol Pot à Pnom Pen et à la victoire du Vietnam du Nord sur celui du Sud.

C’est l’époque de mes jeunes années, alors que le Parti Communiste et les idées qu’il transportait avec lui dans ses bagages, régnait sur les Lettres Françaises sur lesquelles pesait, déjà !!!, une forme de « terrorisme intellectuel » sournois.
Je crois me souvenir de l’épigraphe que Camus avait choisi pour son « Ni victimes ni bourreaux » paru en octobre 1946, empruntée à Pascal : « L’Inquisition et la Société sont les deux fléaux de la vérité. »
C’est l’époque où il était, déjà, de bon ton, dans les milieux intellectuels parisiens, de dénoncer « l’impérialisme américain » et le « colonialisme français », afin de détourner les regards de « l’Empire soviétique » dont il faudra attendre les révélations sur le Goulag, puis l’ascension de Gorbatchev et la chute du mur de Berlin, pour assister à l’effondrement de cet empire, ramenant la Russie dans les frontières héritées de l’époque des Tzars….

Je me permets ce petit retour en arrière pour raviver les mémoires de ceux qui n’étaient pas encore nés à cette époque, et pour montrer que la Gauche n’a jamais été en retard d’une « erreur »…. et que la déroute de ses idées a commencé il y a bien longtemps.

Cette Gauche-là a toujours été du côté de ceux qui tentaient d’affaiblir la France . Elle a été du côté des « porteurs de valises », légitimant ainsi le terrorisme aveugle du FLN et allant jusqu’à prendre les armes contre notre armée, en Algérie …

La « parenthèse gaulliste » l’a réduite , pendant un temps, à un silence relatif : elle a dû se contenter du combat contre « le coup d’Etat permanent », puis, contre les Institutions de la Vème République qui heurtaient son « idéal démocratique »et contrariait le résidu des nostalgiques de la IVème République privés du déficit d’autorité de l’Etat qui lui avait permis de prospérer….

La pseudo-révolution de Mai 1968, et la « chienlit » qui en résulta offrira à la Gauche, l’occasion de revenir sur le devant de la scène.
Sous l’influence d’une génération de « philosophes » d’inspiration marxiste tels que Herbert Marcuse et son « Homme unidimensionnel », ou de Louis Althusser figure de proue de l’Ecole Normale Supérieure de la Rue d’Ulm, toute une génération nouvelle d’intellectuels d’inspiration marxiste-léniniste va émerger.
Une partie de cette jeunesse, saisie de fascination pour les Che Guevara, Fidel Castro, Ho chi Minh, ou Mao Tse Toung, s’enflamme au sein de petits groupes parmi lesquels, anarchistes, ou situationnistes se laissent emporter par un invraisemblable délire utopique qui donnera naissance au mouvement libertaire ou inspiré par divers groupuscules maoïstes, trotskistes ou libertaires anti-léninistes….

De ce magma émergeront des personnages devenus des icônes de la gauche de la Gauche, tels que Serge July ou Daniel Cohn-Bendit sans parler des innombrables sous-marins qui par la suite ont noyauté les Partis de la mouvance gauchiste et que l’on retrouve aujourd’hui, dans les médias, dans la Haute Administration , jusque dans l’Education Nationale….
C’est l’époque du combat de nos « zintellectuels » issus de cette mouvance, en faveur de la libération sexuelle, pour la  société des loisirs , pour le refus de toute autorité verticale. Ardents défenseurs d’un relativisme absolu, d’une pseudo-tolérance (il est interdit d’interdire), partisans de la dissolution de la cellule familiale,  de la protection des minorités au nom des « droits de l’Autre », évoluant aux limites extrêmes de l’aveuglement… Ces idées inspirent encore, aujourd’hui quelques socialopithèques attardés, englués dans leur surprenant déni des réalités aux quelles les générations actuelles sont confrontées.

C’est à l’effritement, – pour ne pas parler d’effondrement -, de l’influence démesurée de ce microcosme intellectuel que nous assistons aujourd’hui. C’est ce qui explique le mieux, le profond désarroi de « la pensée de Gauche », dont le contenu n’est plus en phase avec notre époque. L’épisode du départ de Mme Taubira n’est qu’un avatar de cet effritement.

Sébastien Le Fol écrivait récemment dans un article blasphématoire paru dans « Le Point » que le philosophe Alain Badiou, qui fut, lui aussi un « ancien thuriféraire de Pol Pot et des Khmers rouges », et qui « pérennise la tradition de l’intellectuel aveuglé par l’idéologie et le totalitarisme » mériterait d’être écouté et lu « comme on regarde sidéré une image d’Epinal ». Sa vision du monde, qui inspire encore bien des agités de la gauche de la Gauche, selon Sébastien Le Fol, « relève d’un manichéisme archaïque : il hait l’Occident et son « libéralisme ».

Tout ce petit monde assiste, impuissant, à la « ringardisation » de ses idées qui, au fil du temps, se sont fracassées contre le mur de verre de la réalité d’un monde qui échappe à leurs rêves les plus fous.
Habitué à ce que ses idées soient l’objet d’un respect médiatique unanime car ne souffrant pas la moindre contestation, il ne sait plus débattre avec ceux qui ne les partagent pas. Il ne sait plus que recourir à l’invective, voire à l’insulte, et au mépris arrogant de tous ceux qui concourent à l’émergence d’un courant d’idées étouffé jusqu’ici, et qu’il qualifie de « néo-réactionnaire », en raison de « l’impertinence » de la critique qu’il développe sur leur conception d’une société libertaire, métissée, abreuvée de discours de repentance ( une notion que ces « zintellectuels » n’ont jamais songé à s’appliquer à eux-mêmes), une société dans laquelle les minorités les plus bruyantes font la Loi.

La repentance !!! Nos « zintellectuels »adorent ce concept dont ils accablent à coup d’accusations ceux qui n’ont jamais adhéré à leur perception de l’Histoire post-coloniale ni à leur « tiers-mondisme » refoulé. Un concept qu’ils feraient d’appliquer à eux-mêmes. Car on ne voit poindre dans leurs discours, aucune autocritique pour leurs « erreurs » historiques, aucun retour sur soi, ni aucune interrogation sur les cause d’un tel déclin de leurs idées, devenues, à leur tour « nauséabondes »….

Leur conception d’une « société nouvelle »dans laquelle le peuple français serait condamné à se dissoudre, est sèchement rejetée par les nouvelles générations de Français, convaincues de ce que la « société des loisirs » n’est pas pour demain, et de ce que, – devant la menace qui se profile contre son identité, son histoire, ses traditions, sa culture, son mode de vie -, les temps ne sont plus aux fadaises et aux rêveries utopiques, mais au retour au réalisme pragmatique, à l’esprit de résistance, et au refus du déni de réalité.

Il eût été inconcevable, il y a encore peu d’années, de voir le succès éditorial d’un pamphlet s’attaquant à la déconstruction de l’œuvre de Foucault, ce « saint philosophe » dont les « néo-réacs » dénoncent la « nocivité sociétale ». Foucault qui fut l’un des Grands Prêtres de la pensée gauchisante et qui prêcha « le refus des assignations sexuelles, les études de genre, la politisation du corps, la revanche des minorités, la déconstruction de la notion de déviance ».

Autant de concepts violemment combattus aujourd’hui par la « pensée réactionnaire ».

Le Monde publiait , il y a quelques jours, un article percutant du « philosophe » Daniel Lindberg:

http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/01/19/une-revolution-conservatrice-qui-avance-a-visage-decouvert_4849561_3232.html

Ce « philosophe », dont le visage exprime le mépris arrogant qui caractérise son espèce,  avait déjà fait scandale, il y a quelques années en publiant « Enquête sur les nouveaux réactionnaires » ( Seuil, 2002 ), dans lequel il « dénonçait » l’émergence d’un groupe d’intellectuels, venus pour la plupart de l’extrême gauche, en train de « virer sa cuti » au nom de la « découverte du réel », et qui s’ éveillant avec une « gueule de bois post-utopique, s’attaquait aux poncifs de la société libertaire , ouverte et égalitaire, allant jusqu’à « défendre l’idée d’une guerre de civilisations qui opposerait l’Occident et- déjà- l’Islam.

Ce livre, prémonitoire n’avait vraisemblablement pas prévu qu’Alain Finkielkraut, ancien maoiste, devenu l’une de cibles préférées de l’intelligentsia gauchisante, serait accueilli – aujourd’hui même- avec les honneurs, à l’Académie Française !!!

On sait quel degré de détestation les thuriféraires de la Gauche archaïque vouent à Finkielkraut, ou à Michel Onfray. Ils n’ont pas de mots assez méprisants pour qualifier des écrivains à succès tels que Zemmour ou Houellebecq qui n’hésitent pas à tourner en dérision leurs pulsions utopiques.

Tout cela nous révèle le profond désarroi d’une génération de faux prophètes, qui, à travers une vision de la société à laquelle nous étions censés aspirer, projetaient leur problèmes personnels d’identité, leur incapacité à s’adapter à un monde dont la cruelle logique de compétition leur échappe, et qui voit, en France, comme partout en Europe, émerger une génération qui rejette les utopies au nom de l’affrontement au réel.

C’est ce que la Gauche, en perte de repères, redoutait le plus : la « droitisation de la société » qu’elle attribue à la dégradation de notre situation économique et à un chômage devenu endémique.
Son aveuglement l’empêche de voir que le courant de droitisation s’étend à toute l’Europe, y compris dans les pays où le réalisme économique l’a emporté sur l’utopisme, et qui ont, au prix de douloureux sacrifices que la Gauche française est incapable de concevoir, réussi à redresser leur situation jusqu’à frôler le plein emploi….

 Lorsque la perte de repère s’étend à la Gauche qui gouverne, et qui, sans se l’avouer ne voit d’autre issue à son salut, que d’aller piétiner les plates-bandes de la Droite, alors le désarroi du « peuple de Gauche » est à son comble….

« Si la gauche a encore l’air de mieux tenir le coup, c’est que ses principes fondamentaux et sentimentaux cadrent plus étroitement avec le programme hyperfestif; mais elle aussi s’affole : elle sait bien que sans la droite, sans l’ersatz de droite qui la fait exister en tant qu’ersatz de gauche, elle n’est plus grand-chose; et que la rupture d’équilibre peut être dramatique également pour elle. Va-t-elle même encore être longtemps « la gauche » sans son vieux complice de bonneteau? Elle a déjà tout oublié de son essence négatrice, jadis basée sur des hostilités de classes, au profit d’une inflation de morale et de vertuisme sans précédent. Elle a remplacé le matérialisme dialectique par la pratique du bien et substitué à la dictature du prolétariat le terrorisme des « valeurs ». Philippe Muray : « Après l’Histoire ».

Il fut un temps où le mot d’ordre était de « ne pas désespérer Billancourt ». Billancourt a disparu, du moins dans ce qu’a pu représenter cet euphémisme.
Aujourd’hui, c’est tout le peuple de Gauche qui est désespéré, alors que son élite intellectuelle ne sait plus sur quelle planète elle habite….

On comprend pourquoi Mme Taubira est partie sans laisser d’adresse, et sans rien révéler de ses « noirs » desseins !!!

 

Taubira s’en va…


Taubira figaro

Son départ accentue le désarroi d’une Gauche qui ne sait plus où elle habite.

Cette femme ne manquait pas de talent, même si elle n’inspire de la sympathie qu’à ceux qui ne rêvent  que d’une France couchée et rongée par le remords et la repentance en raison de son passé colonial.

Cultivé, mais imprégné d’une culture qui révèle un mélange de fascination pour les lettres françaises et un penchant pour les grands écrivains antillais, son discours est profondément teinté de frustration et de sourde révolte contre ce qu’elle vit comme l’insupportable domination de « l’homme blanc ».

Mais ce discours révèle, en outre, un besoin mal contenu de revanche contre le passé esclavagiste de la France, qui a nourri son combat de jeunesse pour l’indépendance de la Guyane dont elle est issue .
Sa volonté de « solder ses comptes » avec ses racines personnelles s’exprime, avec toute la mauvaise foi dont elle est capable, dans un livre intitulé « l’esclavage expliqué à ma fille » qui a fait l’objet de l’un de mes billets.

https://berdepas.wordpress.com/2013/01/30/taubira/
https://berdepas.wordpress.com/2013/10/19/ah-taubira-taubira-taubira/

Dans cet ouvrage, elle expose sa version de ce que fut l’esclavage des noirs venus d’Afrique, en escamotant la place des pays arabes dans l’ignoble trafic de chair humaine dont la France n’avait pas le monopole, ce dont elle s’était expliqué dans l’Express en reconnaissant qu’elle voulait éviter de culpabiliser la jeunesse de nos banlieues pour des actes dont elle n’était pas responsable…

Mais au-delà de la personnalité de cette femme de caractère, son départ du Gouvernement, motivé par un « désaccord majeur » et par la volonté de « rester fidèle à son engagement, ses convictions et son combat » restera comme le révélateur d’une Gauche qui ne sait plus très bien où elle habite.

Les réactions suscitées par son départ sont significatives : à droite, on se frotte les mains de satisfaction, tout en regrettant la perte d’une de cible symbolique, surtout depuis le vote de la Loi sur le « mariage pour tous »… A gauche les commentaires sont plus nuancés et masquent mal l’état de décomposition idéologique de ce qui, il y a encore peu de temps constituait le socle du soutien à François Hollande.

En fait, c’est bien là que se situe l’élément majeur de ce que révèle ce départ, dont la mise en scène a été calculée , tant dans son timing que dans son déroulement, par Mme Taubira.
La gauche est aujourd’hui traversée par plusieurs courants contradictoires , dont l’opposition s’est aggravée à l’occasion du débat sur « la déchéance de nationalité », au point de laisser apparaître des lignes de rupture idéologiques qui transparaissent jusque dans les prises de positions de ceux qui constituaient les « troupes d’élite » d’une gauche fière de ses « zintellectuels » !!!

Ces derniers, qui semblent avoir perdu un leadership incontesté, pendant plus d’un demi-siècle, dans le domaine de la pensée, un leadership soutenu activement par un parisianisme « bobocratique » et par une classe médiatique sous influence, ont perdu de leur superbe, et sont en recul sur le terrain de la crédibilité .
Cela se manifeste quotidiennement dans les débats où l’absence d’idées et d’arguments se traduisent par le recours systématique au mépris, à l’invective,  et à l’insulte,  face à l’émergence d’une génération d’écrivains, et de « philosophes », dégagés des influences marxistes de l’après-guerre, puis du relativisme de la pensée issue des courants anarcho-libertaires qui prolifèrent au sein de la « génération 1968 ».
Je développerai ce point de vue dans mon prochain billet, car cette évolution me paraît infiniment plus significative et porteuse des sursauts à venir que l’accident de parcours que représente le départ de Mme Taubira …

Les bi-nationaux Franco-Algériens….


HAZB-Ch-kara-300x198A titre de contribution au débat sur la déchéance de nationalité, il m’a semblé intéressant de reproduire l’article paru dans le quotidien algérien de langue française, « El Watan »… ( Petite parenthèse : en Arabe, « El Watan » signifie « La Patrie »…).

Cet article exprime la colère des « Algéro-Français » à propos du projet Constitutionnel algérien qui, dans son article 51, les prive d’une participation à la vie politique de ce qu’ils considèrent toujours comme leur pays.

Je profite de l’occasion pour dénoncer la petite escroquerie intellectuelle qui consiste à affirmer que la déchéance de nationalité des bi-nationaux condamnés pour crimes de terrorisme – ( mesure dont l’efficacité, pour combattre le djihadisme, me paraît contestable ) – créerait deux catégories de Français. Cette escroquerie n’est qu’une manière de masquer le fait qu’il existe déjà deux catégories de Français : ceux qui n’ont qu’un seul passeport, et ceux qui en ont deux….

Car c’est là que se situe le vrai problème, sur le plan de l’égalité entre les citoyens Français !!!

L’article qui suit montre bien que si la France fait preuve d’une « grande ouverture » dans ce domaine, une ouverture qui confine au laxisme, l’Algérie n’a pas la même approche « ouverte » vis-à-vis de ses « doubles nationaux »….

Le même article montre bien l’attachement des bi-nationaux Franco-Algériens à leurs racines algériennes, ce dont je ne leur ferai pas le reproche.

Par contre cela légitime – si cela était nécessaire – l’attachement de beaucoup de Français, – insensibles aux discours « mondialistes » -, à leurs propres racines et à leur identité culturelle, un attachement violemment décrié par les partisans d’une société métissée et ouverte à tous les vents….

Prenez le temps de lire cet intéressant article. Et méditez sur ses conséquences, au cas où, dans le futur, la France aurait à affronter une Algérie tombée sous le contrôle d’un califat musulman…

Profitez-en pour relever, dans le corps de cet article, le fait que la France « généreuse », a accueilli sur son sol, les Algériens qui l’ont combattue, alors qu’elle a traité de manière honteuse les Algériens qui se sont battus pour elle….

http://www.elwatan.com/actualite/le-peuple-algerien-c-est-aussi-nous-19-01-2016-312373_109.php

«Je ne laisserai personne dire que je suis moins Algérienne parce que je suis née en France». Cette affirmation montre toute la détermination des binationaux algéro-français à la mobilisation jusqu’à l’abrogation de l’article 51 du projet de révision de la Constitution. Une mesure qu’ils considèrent comme une «trahison», une «discrimination»et une «exclusion»à leur encontre de la vie sociopolitique algérienne et «une atteinte à la dignité des Algériens de l’étranger
Les binationaux ne décolèrent pas. Une centaine d’entre eux, majoritairement des jeunes, ont, à la faveur d’une conférence tenue dimanche après-midi à Paris à l’initiative de l’association Algériens des deux rives et leurs amis (ADRA), appelé à une mobilisation jusqu’à l’abrogation de l’article 51 — bien que modifié sur décision du président de la République en Conseil des ministres et renvoyant à la loi la liste des postes aux hautes fonctions de l’Etat — du projet de révision de la Constitution.
Au cours de cette conférence, animée par Rafik Rabia, avocat et chercheur-enseignant de droit public ; Massinissa Madani, ingénieur en télécoms et militant associatif ; Belkacem Amarouche, député FFS de la zone 4 Europe-Amérique du Nord, sous la présidence de Nora Boughazi, militante d’ADRA, a été dénoncé un projet de texte élaboré par«une classe dirigeante loin des préoccupations quotidiennes des ressortissants algériens ou des Algériens tout court». L’article 51 exclut de facto les binationaux du développement de leur pays, se sont accordé à dire les présents.
«Sur les 6 à 7 millions d’Algériens, 2 millions ont une autre nationalité dont 400 000 cadres qualifiés, voire hautement qualifiés. C’est un potentiel dont s’exclut l’Algérie», souligne Massinissa Madani.«L’Algérie peut-elle se passer de ces compétences quand le pays doit faire face à toutes sortes de difficultés»,s’interroge-t-il. Et «l’article 51 ne vise-t-il pas à écarter des personnalités ‘‘dérangeantes’’» pour les dirigeants en place ? «Faut-il prouver son patriotisme et son algérianité en vivant en Algérie ? Le nationalisme et le patriotisme se mesurent-ils à l’aune de papiers administratifs ? L’histoire est là pour montrer que les Algériens vivant à l’étranger ont toujours eu à cœur leur pays»,poursuit le conférencier.
Rafik Rabia – qui a démontré les vices juridiques et les contradictions des articles de cette Constitution – estime que ce texte n’a pas été élaboré par des constitutionnalistes. Est aussi contestable l’article 73 qui pose un problème d’égalité, relève encore Rafik Rabia qui, se situant sur le plan strictement juridique, considère que «l’article 51 peut se justifier dans certains cas, contrairement à l’article 73 qui ne peut être justifié en aucun cas». Tandis que le député FFS Belkacem Amarouche a rappelé l’«urgence de construire une véritable citoyenneté»en Algérie, basée sur la liberté, soulignant que le texte constitutif devrait être «l’émanation d’un consensus incontestable».
Et de considérer que «le débat n’est pas uniquement pour ou contre l’article 51, mais concerne l’absence d’une vision politique» à l’élaboration de laquelle il invite «l’ensemble des Algériens dans leur diversité et leur pluralité d’opinion, de sensibilité». Le mot de la fin est revenue à Nora Boughazi, membre d’ADRA qui, s’adressant à l’assistance, dans un propos éloquent et chargé d’émotion, a rappelé le rôle des binationaux dans la solidarité et la fidélité à toutes les épreuves à l’égard de l’Algérie.
Et pour mémoire de citer l’apport de la communauté algérienne de France à la Libération nationale au sein de la Fédération de France du FLN, à la manifestation du 17 Octobre 1961, ou pendant la décennie noire durant laquelle elle a continué à venir en Algérie malgré les difficultés de transport aérien. «On a toujours été là lors de catastrophes naturelles» et, également à titre de rappel, que les donateurs d’ADRA dans l’accomplissement de ses actions de solidarité en Algérie et en France sont des binationaux.
«Nous sommes Algériens, il n’y a qu’à voir les files d’attente devant les consulats d’Algérie, on est fiers de porter notre passeport comme on est fiers de porter le drapeau algérien pour lequel on est critiqués ici en France.»Et avec passion et émotion : «La loyauté envers son pays ne se juge pas à la couleur des papiers, mais aux actes et engagements.»Et aussi : «Je rêve d’un gouvernement algérien qui réunirait tous ses enfants, qui appellerait ceux qui sont éparpillés à travers le monde à prendre part à la construction du pays.»
Puis avec fermeté et en guise de conclusion :«L’Algérie ne se fera pas sans nous parce que le peuple algérien, c’est aussi nous.»Une réunion inter-associations doit se tenir dans les tout prochains jours pour élargir la mobilisation en France, en Belgique, en Grande-Bretagne et au Canada. A rappeler que l’association ADRA (www.association-adra.com) appelle, dans une pétition en ligne, tous les citoyens algériens, en Algérie, en France et dans le monde, à se mobiliser pour «faire abroger les articles inégaux, méprisants et anticonstitutionnels». D’autres pétitions à l’initiative d’associations sont également en ligne.
Nadjia Bouzeghrane

PS : Lire à ce sujet l’excellent article paru dans le Figaro :

http://premium.lefigaro.fr/vox/politique/2016/01/25/31001-20160125ARTFIG00031-double-nationalite-la-vraie-question.php

Les larmes d’Obama


J’ai ressenti le même malaise en voyant celui qui dirige la Première Puissance Mondiale pleurer. Je sais que la mode est aux anti-machos, et qu’il est de bon ton, quand on est un homme d’aujourd’hui, d’étaler sa « sensibilité ». Certes !!! Mais pas quand on est Chef d’Etat, et que l’on porte les plus lourdes responsabilités mondiales….
Affligeant.

Maxime Tandonnet - Mon blog personnel

134104328_B977497712Z.1_20160105204058_000_GJO5TVP55.5-0Il est des larmes qui font pitié, celles des enfants ou des hommes ou des femmes qui ont tout perdu et sont en deuil. Il en est d’autre qui mettent mal à l’aise, agacent, inquiètent… Celles de M. Obama, qui ont ému le monde entier, me laissent de marbre. Pleurer est un signe de faiblesse. Bien sûr que le président des Etats-Unis est un homme comme un autre. En privé, seul, dans son jardin de camp David,  il a le droit de s’effondrer. Mais devant les médias, sa démonstration lacrymale prend une connotation emblématique. Il pleure en pensant aux victimes d’une tuerie dans un lycée américain. Ses larmes ont une signification immédiate. Elle soulignent l’impuissance de son gouvernement face à une tragédie. Face à un problème insoluble, les pleurs servent de contre-feu à la colère. Ils visent à susciter la pitié, l’émotion. Les larmes d’Obama ont en outre une signification planétaire. Elles nous montrent l’homme le plus puissant du monde…

Voir l’article original 68 mots de plus

Angela : l’angélisme a encore frappé !!!


Femmes respect

L’Allemagne d’Angela, est une nouvelle fois frappée par » l’angélisme » des autorités chargées de faire respecter la Loi, dans un pays qui, à son tour, semble dépassé par une situation qu’il ne maîtrise plus.

Dans le peuple allemand, où il n’y a pas que de « Généreux Inconscients », la colère gronde, devant les exactions, – de plus en plus nombreuses, dans toute l’Allemagne -, commises par des pseudo-réfugiés, dont on peut voir de nombreux exemples sur « la Toile »,

Les autorités allemandes, à l’image des autorités françaises, lorsqu’il s’agit d’exactions commises par des « immigrants », tentent bien d’en minimiser la portée, ou, bien pire, d’en masquer la réalité, en occultant l’identité des coupables, ou en tentant de les imputer à des « déséquilibrés ».

Mais cela ne trompe plus personne, d’autant qu’il suffit le plus souvent, d’attendre quelques jours pour que la Vérité s’étale sur tel ou tel média, qui décide de rompre la Loi du Silence.

Dans un article fort documenté, le quotidien « Le Monde » qui est pourtant, en France, la Bible de la « bien-pensance », évoque les graves incidents qui se sont produits, pendant la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne.

Attentif à la colère qui monte en Allemagne, à la suite de la multiplication des actes d’agressions à connotation sexuelle sur des jeunes femmes,…et pas seulement à Cologne, le quotidien « Le Monde », reproduit des informations parues dans la Presse allemande, et souligne que la Police a été totalement dépassée par l’ampleur des violences commises, par des « réfugiés », dont les autorités ont vainement cherché à minimiser la gravité. Je cite:

http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/01/07/la-police-de-cologne-reconnait-avoir-ete-depassee-lors-des-agressions-du-nouvel-an_4843553_3214.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&utm_campaign=Echobox&utm_term=Autofeed#link_time=1452205424

« La police totalement dépassée
« Jeudi, la presse allemande avait déjà publié des extraits d’un autre rapport sur l’intervention des forces de l’ordre place de la Gare, le soir de la Saint-Sylvestre. Un récit qui détaille des violences bien plus graves que les autorités ne l’avaient reconnu jusqu’à présent. Selon ce document qu’ont pu se procurer Bild et le Spiegel Online, la place de la Gare s’est transformée en un lieu de violence et de peur, où la police, totalement dépassée, s’est montrée incapable de contrôler les diverses agressions, vols et attaques aux bouteilles et feux d’artifice contre les passants.
Le rapport, dont Bild publie de larges extraits, décrit une place bondée, où des milliers de personnes, essentiellement des hommes « issus de l’immigration », très alcoolisés, sont rassemblés et tirent des pétards et des feux d’artifice sur la foule et la police. Déjà au début de l’intervention des forces de l’ordre, vers 21 h 45, des passants rapportent à la police avoir été témoins de rixes, vols et agressions sexuelles sur des femmes. « Même l’apparition de la police et les mesures d’ordre n’ont pas dissuadé les groupes d’effectuer leurs méfaits, ni devant la gare de Cologne ni à l’intérieur », relate le document.
« Les forces de police n’ont pu maîtriser tous les événements, il y en avait trop en même temps ».

Le 7 janvier 2016 dans le journal allemand « Die Welt » on peut lire, au sujet de ces violences, que « Le rapport de police révèle que ses agents ont été complètement dépassés par les événements de la Saint-Sylvestre. L’évacuation de la place devant la cathédrale fut chaotique – à certains moments, il était devenu impossible d’enregistrer des plaintes.

Manifestement, les déclarations faites par la hiérarchie de la police à Cologne sont, pour l’essentiel, fausses. Il s’agissait des agressions sexuelles commises lors des fêtes de la Saint-Sylvestre. Ceci ressort des informations fournies au journal ‘Welt am Sonntag’ par des policiers qui étaient en service, ce soir-là, à Cologne. Les fonctionnaires se défendent contre les allégations du ministre fédéral de l’Intérieur Thomas de Maizière (CDU) à l’adresse des agents de police à Cologne. Le chef de police de la ville, Wolfgang Albers, avait dit mardi : Nous ne savons pas qui a dépouillé les passants et commis des agressions sexuelles sur des femmes.

Et plus loin :

Et le responsable syndical de poursuivre : « Prétendre que rien n’indiquait qu’il s’agissait de réfugiés relève, à mon sens, de la désinformation. D’après mes collègues, plusieurs individus contrôlés ont présenté des certificats émanant de l’Office des réfugiés. Aucun doute qu’il y avait des réfugiés parmi les auteurs des délits ».

On trouve des accents identiques dans l’ hebdomadaire du Groupe « Le Monde » qu’est « Courrier International »:

http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/societe-lagression-en-masse-de-femmes-cologne-choque-lallemagne

Les autres médias français n’ont rendu compte de ces incidents que superficiellement, et nul parmi nos « journaleux » n’a osé faire le lien entre ces incidents et ceux qui se sont produits, non seulement dans d’autres villes d’Allemagne telles que Dûsseldorf ou Munich, mais également à Vienne, en Autriche, ou en Slovaquie, sans parler de la recrudescence spectaculaire des actes de viols commis dans certains pays nordiques tels que le Danemark ou la Suède…

http://www.medias-presse.info/a-bielefeld-500-immigres-ont-envahi-une-boite-de-nuit-pour-y-agresser-sexuellement-les-femmes/47079

Certes, il ne faut pas STI-GMA-TI-SER !!!

Mais sombrer, à ce point, dans un déni de réalité qui s’apparente de plus en plus à de la désinformation devient dangereux, dans une Démocratie où l’information est censée être libre, et où les journalistes se prétendent indépendants et non soumis aux pouvoirs en place…

A moins que les mêmes journalistes soient complices de leur plein gré, auquel cas, nous serions en présence d’un véritable complot….

Ecoutons les policiers allemands :

Version originale

Hessen: Ein hochrangiger Polizeibeamter aus Frankfurt/M. erklärt BILD: „Bei Straftaten von Tatverdächtigen, die eine ausländische Nationalität haben und in einer Erstaufnahmeeinrichtung gemeldet sind, legen wir den Fall auf dem Schreibtisch sofort zur Seite.“

Der Beamte weiter: „Es gibt die strikte Anweisung der Behördenleitung, über Vergehen, die von Flüchtlingen begangen werden, nicht zu berichten. Nur direkte Anfragen von Medienvertretern zu solche Taten sollen beantwortet werden.“

Traduction :

Région du Hesse : Un policier haut gradé de Francfort explique au BILD : « Pour les délits commis par des criminels possédant une nationalité étrangère et qui sont enregistrés dans un centré de réfugiés, nous classons immédiatement le dossier sans suite ».

Le policier continue : « Il y a de strictes instructions venant de la hiérarchie pour ne pas reporter les crimes et délits perpétrés par les migrants. Seules des requêtes directes émises par des journalistes ou des médias peuvent être suivis d’effet ».

 A méditer … Mais, méditer aussi sur ces deux article de l’Express qui, pour une fois, échappent à la « langue de bois »et au déni habituels, et sur celui du Parisien qui montre que la vague d’agressions s’étend en Europe:

http://www.leparisien.fr/faits-divers/suede-la-police-reconnait-avoir-cache-une-vague-d-agressions-sexuelles-11-01-2016-5440533.php#xtor=AD-1481423552

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/cologne-pour-le-ministre-de-la-justice-les-agressions-etaient-preparees_1752143.html

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/attentats-de-paris-2015-n-etait-peut-etre-qu-un-entrainement_1751704.html?PMSRC_CAMPAIGN=20160110_01_edi_lexpress-news-attentats-2015-entrainement_568fcda2d27ead7a3b7b23c6&xtor=EPR-5012-%5B20160110_01_edi_lexpress_news_attentats_2015_entrainement_568fcda2d27ead7a3b7b23c6_001EHH%5D-20160110-%5BVoir_003LO02%5D-%5BRB2D106H0014IHRH%5D-20160110050200?cache=e46bb639143f6a81d7fbc39e956217f7?cache=e46bb639143f6a81d7fbc39e956217f7

Libres pensées.


Dieu

Je regardais, hier soir, autour de minuit, sur une chaîne d’information continue, un débat qui opposait, dans un face à face pathétique, d’un côté de la table, trois représentants des « Religions du Livre », et de l’autre côté, un « philosophe » censé défendre le courant d’idées représenté par la « Libre pensée ».

La discussion était censée s’ordonner autour de la dernière « Une » du périodique « Charlie Hebdo », qui fort de la légitimité que lui confère désormais le soutien qu’il reçoit depuis la tragique fusillade de Janvier 2015, a jugé bon, au nom d’une « liberté d’expression » dévoyée, – selon moi -, de fêter ce sinistre anniversaire, en se livrant à une nouvelle provocation contre tous ceux qui, quelle que soit leur religion, croient en Dieu.

Ce face à face, qui ressemblait bien plus à un dialogue de sourds qu’à la recherche de ce qui, dans un esprit de tolérance réciproque, aurait permis, au téléspectateur nocturne, d’approfondir sa réflexion personnelle sur un sujet difficile. Un sujet qui, comme l’avait laissé entendre André Malraux au siècle dernier, est en train de réveiller, à l’aube de ce siècle  commençant, les vieilles passions qui ont trop souvent ensanglanté les siècles précédents…

Le représentant des Eglises chrétiennes s’élevait avec une douceur candide, contre une représentation d’un Dieu qui a du sang sur les mains, alors que, selon lui, Dieu est Amour. A ses côtés le représentant de l’Islam, dans la position inconfortable de celui qui doit défendre une cause difficile, tentait de convaincre en soutenant que rien ne permet d’associer l’Islam aux actes barbares de ceux qui se sont approprié le message du Coran pour donner une justification religieuse à leur barbarie. Le représentant du Judaïsme s’efforçait, lui, de tirer de l’Histoire du Judaïsme et de son passé victimaire des leçons de tolérance et des preuves de son attachement fidèle aux Lois de la République et à la laïcité.

Mais, en face, celui qui était présenté comme un « philosophe »(1) n’entendait pas laisser déduire des propos de ses trois interlocuteurs que les religions, s’appuyant sur l’existence d’un Dieu qui n’est pas démontrée, ont vocation à régenter les lois élémentaires du « vivre ensemble ». (Une expression issue de la « novlangue » et dont nul ne sait définir le contenu….).

Je sentais bien, en téléspectateur averti, que ce philosophe – dont on aurait pu attendre un discours modéré, objectif, tolérant, et donc apaisant, dans une discussion sur des sujets qui touchent aux interrogations  les plus intimes de chacun de nous – ce philosophe, donc, n’était que le porte parole d’un « prêchi-prêcha » d’inspiration maçonnique…

Il y a chez certains « défenseurs de la laïcité », une forme d’agressivité haineuse que l’on retrouve chez de nombreux « bouffeurs de curés ». Ils ne ratent pas une occasion de rappeler toutes les horreurs, tous les crimes, tous les massacres, – hélas peu contestables -, commis au nom des Religions, dans l’Histoire de l’Humanité. Au nom de quoi, ils s’autorisent à n’aborder le sujet de la foi des autres, qu’en termes de soupçons accusatoires… Un peu comme si un Chrétien d’aujourd’hui portait en lui, l’héritage coupable de la Saint Barthélémy…

Mais la plupart de ces « penseurs » omettent soigneusement d’évoquer les horreurs, les crimes, les massacres abominables commis au nom d’un athéisme rigoureux, sous des régimes fondés sur une cruelle intolérance.

C’était le cas  de notre « philosophe » d’hier soir, qui ne semblait pas se souvenir des ravages de l’athéisme élevé au rang de religion d’Etat par les Nazis et les Communistes….Je ne m’attarderai pas sur les crimes odieux commis par les « révolutionnaires », pendant la Terreur, au nom des « Lumières », sans parler de la Religion de « l’être suprême » qui semble, aujourd’hui encore, inspirer quelques fanatiques d’une laïcité dévoyée…

Ces « libres-penseurs » ne rendent pas service aux défenseurs de la vraie laïcité, celle qui, selon moi, devrait se limiter à la défense de la liberté de croire ou de ne pas croire en un Dieu quel qu’il soit, et au respect de la foi des autres.

Gagné peu à peu par le sommeil, l’agnostique que je suis, déçu par le manque d’intérêt de cette discussion nocturne, a fini par « décrocher »…

Car l’agnostique que je suis se sent bien plus proche de la pensée d’un Socrate déclarant avec modestie, que : « Ce que je sais, c’est qu’au fond je ne sais rien ». Et cette philosophie s’applique, pour moi à tout ce qui concerne l’existence de Dieu.

Car être agnostique, c’est une « attitude de pensée » fondée sur le scepticisme, qui consiste donc à douter de toute transcendance, ce qui explique sans doute mon aversion vis-à-vis des propos de ceux qui assènent leurs « convictions » comme des certitudes et méprisent tous ceux qui ne les partagent pas….

A la différence des croyants, qui considèrent comme probable ou certaine l’existence de Dieu, ou des athées l’estimant improbable ou impossible, l’agnostique refuse de trancher. Il considère qu’il n’existe pas de preuve définitive en faveur de l’existence ou de l’inexistence du divin.

Je refuse, en conséquence, de me prononcer, et pardessus tout, de prendre parti pour ou contre les croyants ou les athées.

Je respecte, et j’envie même parfois, ceux qui ont la foi, mais en aucun cas je ne me permettrais de les mépriser. Cela s’explique sans doute par le fait que j’ai grandi dans une famille où la tolérance était la règle : ma mère était de religion protestante par son père, et mon père était issu d’une famille de catholiques rigoureux, mais discrets…

Au soir de ma vie, il m’arrive fréquemment de réfléchir autant au mystère des hasards de la naissance de la vie qu’au mystère de la mort, inéluctable. Une réflexion à laquelle nul n’échappe…

Dans ces moments là, tantôt émerveillé par la beauté des ciels étoilés, tantôt par celle des matins lumineux du printemps ou par celle des couchers de soleils en hiver, attentif à la musique rituelle  du chant des oiseaux qui s’accouplent à la saison des amours, fasciné par le labeur incessant et par l’organisation collective des fourmis et des abeilles en été, ou ému par les éclats de rire innocents d’un enfant, je m’interroge sur ce qui est à l’origine de l’ordre naturel qui régit le mouvement des planètes dont la perfection mathématique reste pour moi, un mystère…

Un ordre naturel trop souvent ébranlé par l’Homme, se prenant lui-même pour Dieu, maître de la Nature envers laquelle il a perdu tout respect, et qui se lamente quand la Nature se venge…

Sachons rester modestes, face à un mystère qui dépasse, depuis toujours, notre entendement…

Il m’est arrivé plus d’une fois, ayant frôlé la mort, en entendant les balles siffler et en voyant tomber mes compagnons de me demander Qui décide de qui sortira vivant de l’embuscade. De même qu’il m’est arrivé plus d’une fois, lors de mes aventures sahariennes, de me retrouver seul au sommet d’une dune pour tenter de retrouver les traces perdues de la bonne piste, et d’avoir soudain le sentiment, angoissant, devant l’immensité silencieuse du désert, de n’être plus qu’un grain de sable dans la main de Dieu. Si Dieu existe….

Il m’arrive trop souvent de m’endormir sur mon fauteuil, hanté par la pensée qu’en effet, Dieu existe peut-être, et que s’il existe je saurai bientôt s’il est bon ou méchant …

Car je sais que les années me sont comptées et que je ne tarderai pas à  savoir…. Car j’accepte , si c’est sa volonté, de le rencontrer : j’ai tant de questions à lui poser !!!

(1) Je m’interroge souvent sur ce qui autorise certains universitaires ayant étudié la philosophie à se parer du qualificatif de « philosophes ». Il faut une sacré dose d’immodestie pour se placer sur le même piédestal qu’Aristote, que Platon, ou que Socrate, Diogène ou Epicure…