Histoire et déconstruction…..


L’Histoire fait partie de mes passions. Mais pas « la petite ». Seule « la grande » m’intéresse.

Les « manipulations » de l’Histoire, à des fins idéologiques plus ou moins avouables, m’irritent, quand elles ne suscitent pas chez moi, des colères et parfois des révoltes.

J’ai souvent exprimé ici mes sentiments, à propos d’escroqueries intellectuelles, de mensonges d’Etat concernant les moments d’Histoire que ma longue vie a traversés : je n’y reviens pas.

Mais je veux néanmoins souligner encore une fois, que ceux que j’ai le plus souvent trouvés « à la manoeuvre », dans l’entreprise de déformation du réel, sont toujours les mêmes.

De culture marxisante, ils ont appris, et retenu, que l’enseignement de l’Histoire est un « instrument » dans le « conditionnement des masses ». Le but inavoué des ces apprentis sorciers, c’est « d’enfermer » les gens dans un imaginaire n’ayant que peu de rapports avec la « réalité », et de « tordre la réalité » dès lors qu’elle s’oppose à leur objectif d’enfermement.

Je regardais avant-hier soir l’émission intitulée « l’ombre d’un doute »sur la 3, avec, comme d’habitude, l’attitude critique de celui qui doute, précisément, de ces émissions de « vulgarisation spectacle », qui sous prétexte de « démocratiser » la connaissance de l’Histoire, nous racontent « des histoires » qui mises bout à bout servent à faire perdre  ses repères de connaissance, à celui qui regarde.

Ainsi, cette émission, était consacrée à Louis XIV. Mais, au lieu d’évoquer l’histoire politique d’un règne qui a contribué à faire de la France ce qu’elle est devenue, l’émission était centrée sur la rivalité entre les deux dames qui ont marqué la vie intime de ce Monarque. Evoquer le règne du « Roi Soleil », sans parler de son oeuvre au service du rayonnement exceptionnel de la France, et ramener cette période historique à de minables petites histoires d’alcôves, c’est assez navrant.

Imaginons que dans quelques décades, on ne relate le règne de Normal 1er, qu’à travers ses aventures sentimentales, ses escapades nocturnes, et les rivalités entre « la Royal », la « Trierweiller »et la « Gayet »…..

C’est navrant, même si, à notre époque, il existe de beaux esprits qui considèrent que le destin de Mme de Maintenon,  sortie de rien, et née en prison, face à sa rivale, « la Montespan », issue de la grande noblesse, a quelque chose de symbolique , et ressemble à la revanche de celle qui a su « prendre l’ascenseur social » de la courtisanerie.

Au risque de contrarier les historiographes « anti-calotins » qui ont vu dans Mme de Maintenon une pièce maîtresse du « Parti des Dévots »…..

Cela n’a rien d’anecdotique. Car cet épisode télévisuel mineur s’inscrit dans la vaste opération politique en cours, à laquelle Mme Vallaud-Belkacem prête le concours sournois de son beau sourire, dont le but est de détruire, dans l’inconscient collectif ,l’image de ceux qui ont contribué à la grandeur de la France.

Il suffit d’observer l’actualité pour constater qu’une entreprise de déconstruction de notre héritage culturel, de nos repères anthropologiques, des liens qui fondent notre société, des repères qui furent ceux de nombreuses générations, et notamment des repères historiques, est en cours.

Si des personnalités aussi importantes et aussi différentes que Pierre Nora, Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Régis Debray, Michel Onfray et bien d’autres encore, en viennent à partager un diagnostic alarmant, c’est qu’il se passe quelque chose!

Mais à cette prise de conscience, Mme Belkacem ne répond que par le mépris de ceux qu’elle considère comme des « pseudo-intellectuels », et par l’insulte.

Elle tente de « passer en force » pour transformer l’école, haut lieu de l’accès aux valeurs républicaines traditionnelles, en un lieu de rééducation idéologique en la détournant de sa mission originelle de transmission du savoir.

Au nom d’un « égalitarisme redistributeur » dévoyé, on veut nous faire croire que la réussite scolaire est entièrement conditionnée par les origines sociales des élèves, comme si la motivation individuelle pour la réussite, le travail, et donc le mérite n’avaient rien à voir à l’affaire.

Qui n’a pas constaté, dans son entourage ou dans son expérience personnelle d’étudiant, que des fils ou filles issus de milieux modestes réussissaient souvent mieux dans leurs études que des « fils ou filles à papa »issus de familles bourgeoises ou nés avec une cuillère en argent dans la bouche ??? 

Les seconds imaginent que la sécurité, le confort, l’aisance dont ils ont bénéficié chez Papa et Maman leur seront assurés pendant toute leur existence. Alors que les premiers luttent âprement pour « s’en sortir », et s’accrochent à leurs études pour y parvenir….

J’en parle d’expérience !!!!

Cette escroquerie intellectuelle sert à justifier une entreprise dont les motivations sont purement idéologiques.

La déconstruction de la transmission, l’appauvrissement des savoirs, ajustés à la capacité d’acquisition des médiocres, la fascination pour le numérique,  censé devenir le substitut à l’apprentissage et à la mémoire, tout cela est destiné à la réduction des meilleurs au profit des médiocres. En clair, de ceux qui bossent au profit des fainéants(1).

La droite porte sa part de responsabilité dans le développement de ce processus. Car, effrayée par la puissance et la capacité de nuisance du « mammouth », elle a trop souvent reculé devant les offensives menées par le « clan des pédagogistes », et refusé de s’attaquer à ce lobby puissant.

De même que la droite n’a pas eu le courage de s’opposer aux entreprises de dénigrement systématique de l’Histoire de notre pays.
Elle n’a pas su réagir et apporter des réponses historiquement fondées aux tentatives de ceux qui veulent enfermer notre Histoire dans la seule évocation des pages sombres, – que nous avons le devoir d’assumer, même si nous ne nous en sentons pas responsables -, et à nous contraindre à une « repentance » éternelle…..

« Tout ce qui rappelle tant les racines chrétiennes de la France que le fait national (conflits, annexions de provinces, traités entre États) se trouve passé sous silence », a déploré dans Le Figaro Patrice Gueniffey, directeur d’études à l’École de hautes études en sciences sociales (EHESS).

Comment pouvait-il en être autrement quand on se souvient que Chirac, Président de la République à l’époque, s’était opposé personnellement à ce que les racines chrétiennes de l’Europe soient évoquées dans le Préambule du projet de Constitution européenne mort né ????

Le « détricotage » de notre tissus social, les tentatives d’aliénation intellectuelles des jeunes générations, sont en cours. Le mouvement s’est accéléré, au cours d’un quinquennat qui a montré les limites de la capacité réformatrice d’ un Parti Socialiste qui, faute d’avoir pu remplir ses promesses de révolution sociale, reporte tous ses efforts sur des velléités de révolution sociétale silencieuse…

Si elle revient au pouvoir, ce qui est loin d’être acquis, la droite a du pain sur la planche pour mettre en oeuvre un vrai projet d’Education républicain débarrassé des scories répandues par une gauche  vérolée en son noyau, par un marxisme résiduel, un trotskisme latent, et l’héritage d’un Mai 68 toujours présent…..

(1).-http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/vallaud-belkacem-et-la-haine-de-l-excellence-08-06-2015-1934467_1886.php

Trotsky trotte encore…


Trotsky

… dans les allées du Pouvoir.

On ne peut pas comprendre ce qui mine la République, de l’intérieur, sans ouvrir les yeux sur ce phénomène discret, sournois, actif et redoutablement efficace qu’est la présence trotskyste dans tous les rouages de l’Etat.

Ce n’est pas la première fois que j’évoque ce sujet que l’on aurait tort de considérer avec légèreté, comme s’il s’agissait d’un pur fantasme, une sorte d’obsession maladive de quelques maniaques de l’occultisme en politique.

Il y a déjà quelques années, je l’évoquais déjà dans un article, sur ce blog, qui m’avait valu une avalanche de commentaires et de mails de toutes opinions, les plus nombreux et les plus virulents émanant de Communistes ou d’anciens staliniens exprimant leur haine de ces trotskystes considérés comme des traîtres à leur cause.

Ce n’est pas pour rien que Staline poursuivit Trotsky de sa haine personnelle, jusqu’à la mort de ce concurrent redoutable qu’il fit assassiner au fin fond de l’Amérique latine !!!!

https://berdepas.wordpress.com/2010/07/18/trotski-nest-pas-mort-il-bouge-encore/

Dans cet article, très documenté, je levais un coin de voile sur les activités de ce qui est bien plus qu’un « groupuscule », présent dans toutes les allées du pouvoir républicain….

Le pouvoir ne se conçoit pas sans la maîtrise de réseaux discrets. Les réseaux maçonniques font les « marronniers » de la Presse hebdomadaire qui régulièrement, publie des articles dont les « révélations » sont destinées à exciter la curiosité du lecteur, et plus souvent encore, à l’enfumer…

Mais il est rare qu’un hebdomadaire de grande diffusion consacre à un sujet considéré à plus ou moins juste titre comme un sujet « sulfureux », un article aussi complet que celui que publie « Le Point » de cette semaine, et qui montre que les « trotskystes », aujourd’hui, sont partout, dans les allées du pouvoir, dans les médias, dans le show-business, et notamment dans les lieux où ils peuvent avoir une influence sur l’opinion.

http://www.lepoint.fr/politique/dray-jospin-cambadelis-leurs-annees-trotski-14-05-2015-1928400_20.php

Cet article mérite d’être lu, car, c’est en grande partie à ces anciens militants, – dont quelques noms célèbres, mais méconnus du grand public, nous sont « révélés » par « Le Point » -, que nous devons la substance de ce qui est devenu, chez nous, le « prêt-à-penser » contemporain.

racism-trotsky

Certes, chez la plupart d’entre eux, l’ardeur révolutionnaire a laissé sa place à un désir de conquête des « bonnes places » dans la République, celles où, précisément, on peut jouir de tous les bienfaits de cette « société bourgeoise » qu’on a rêvé, dans sa jeunesse, d’abattre par la révolution silencieuse…

Mais ils sont là. Parmi les « zélites » de la République… Ils se reconnaissent, se soutiennent, et sont, – pour la plupart d’entre eux -, restés idéologiquement fidèles à leur jeunesse romantique.

Le Parti Communiste recrute traditionnellement dans la clientèle des ouvriers, alors que le Trotskysme s’adresse plutôt aux « zintellectuels » dont il se sert, comme des « idiots utiles », pour faire passer son message.

On a pu dire que la France était traversée ( coupée en deux ???) par deux courants d’idées opposés : le  » trotskisme culturel « , qui, avec le « péguysme », son opposé, aurait contribué à structurer la vie démocratique française.

On ne peut pas comprendre certains discours, certaines postures, certaines réactions des médias, certains blocages, certaines haines qui de temps à autres parcourent, comme un frisson, une République sortie des « Lumières » pour mieux aveugler le peuple, ce peuple dont elle craint les éclairs subits de lucidité, et que l’on tente de maintenir à un certain niveau d’ignorance, pour mieux le « gouverner ».

PS: Pour ceux de mes lecteurs qui en auront la curiosité, ou qui souhaitent en savoir plus sur le personnage « romantico-révolutionnaire » de Trotski, et qui seraient intéressés par la présence, les objectifs et l’action des trotskistes en France, je recommande l’écoute ou la lecture du texte de la remarquable communication de l’Historien  et Politologue André Lazar, devant l’Académie des Sciences Morales et Politiques, au cours d’une séance présidée par l’Historien Leroy-Ladurie.

http://www.canalacademie.com/ida125-Trotsky-les-Trotskistes-et-la.html

Passionnant !!!!

L’étiquette, la Cour et les Courtisans….


versailleslouisXIV« L’étiquette, c’est l’ensemble des règles qui organisaient la vie de la famille royale, des courtisans et du personnel qui les entoure, à Versailles. »

« En France, l’étiquette s’est développée à partir du règne du roi François Ier et connut son apogée et sa forme la plus codifiée et la plus rigide d’Europe sous le règne du roi Louis XIV. »(La vie à Versailles sous la Monarchie).

Sous Normal 1er, au Château de l’Elysée, l’étiquette a un sens politique. D’où la notion popularisée « d’étiquette politique » dont la couleur varie en fonction des idées qu’on lui attribue…

Hollandor« L’étiquette » participe au culte monarchique. Elle permet au monarque d’exprimer sa satisfaction ou son mécontentement vis-à-vis des courtisans à qui il procure ou retire les « Honneurs », dont l’honneur de le servir de près. Elle permet aussi aux courtisans de s’affirmer, de marquer leur place (quelquefois provisoire) face à la concurrence des autres membres de la cour. (Ibid.)

Le cérémonial de « l’étiquette » est divisé en trois parties, le « petit lever », la « première entrée » et le « grand lever ». Pour le petit déjeuner le roi est servi dans sa chambre. Les grands déjeuners sont servis dans la Grande Salle à Manger du « château ».  Les Ministres et les « Favorites » y assistent debout.

Hollande« Quand l’ordre de mettre le couvert est donné, l’huissier de salle se rend chez les gardes du corps en désigne un chargé du service du « gobelet ». Ainsi escorté, le chef du gobelet apporte la nef (pièce d’orfèvrerie refermant des serviettes et des coussins de senteurs), tandis que d’autres officiers du gobelet en font de même avec le reste du couvert. »(ibid.)

Puis l’huissier retourne chez les gardes du corps et avec une nouvelle escorte se rend à la « bouche ». Les plats de viande sont alors transportés vers la salle du repas. L’huissier de salle marche en premier, suivi par le maître d’hôtel, puis par le « Directeur de Cabinet » chargé de « goûter » les plats.(ibid.)

Chaque plat est escorté par trois gardes républicains armés. Arrivés dans la salle les plats sont reçus par le « Directeur de Cabinet » qui les goûte avant de les poser sur la table, entouré des trois gardes républicains. Il en est de même pour les autres plats.

De temps à autres, le Monarque lâche un pet de satisfaction. Et les Ministres, au signe du Premier d’entre eux, applaudissent.

Sous Normal 1er, l’étiquette a été récemment « modernisée ».

Les « Favorites » ne sont plus autorisées à assister au réveil du Monarque. Mais c’est le Monarque en personne qui leur rend visite, dans leurs appartements, situés à proximité du Château.

Dans ce cas, l’étiquette exige qu’il s’y rende casqué, en scooter à trois roues pour sa sécurité, précédé de deux motards de la Garde Républicaine. La Favorite, après avoir été « honorée », est gratifiée de deux croissants chauds.

(Quand on pense que « les révolutionnaires » ont décapité Louis XVI, le « monarque serrurier », pour en arriver là !!!)

Tentative d’escroquerie.


JuppéLes médias français se livrent, une fois de plus, à une manipulation grossière de l’opinion.

Leur détestation de Sarkozy avait contribué à la courte défaite de celui-ci face à Hollande. On sait où cela a conduit la France. La même détestation les incite à tenter de fabriquer de toute pièce, un « candidat préféré des Français » en la personne d’Alain Juppé.

Comme si l’on s’était donné le mot, au sein de la « classe médiatique », l’éloge d’Alain Juppé fait la « Une » de quasi tous les médias, y compris ceux qui, traditionnellement consacrent leurs talents à la défense et à l’illustration de tout ce que la Gauche a fait pour la France, et même pour ce qu’elle n’a pas fait….

On serait tenté de se demander quel est le « Chef d’Orchestre » de ce concert d’éloges.

Tous ceux qui, comme moi, ont la mémoire de ce qu’est la vie politique depuis plus d’un demi-siècle, et qui n’ont pas oublié quel fut, lorsque Juppé était le Premier Ministre de Chirac, le degré de détestation de la Gauche à l’égard de celui qui, « droit dans ses bottes », tentait de faire passer quelques réformes dont le pays avait grand besoin, tous ceux-là sont stupéfaits.

Et pourtant, je ne crois pas sincèrement que la Gauche ait la mémoire courte. Je la crois plutôt aux abois. Convaincu que Hollande conduit la Gauche, et avec elle la France, droit dans le mur, le peuple de Gauche a compris que les échéances électorales à venir seront catastrophiques pour le Parti Socialiste, et qu’en 2017, le candidat de la Gauche risque de ne pas être présent au deuxième tour de l’élection Présidentielle.

Alors le TSS refait surface. Le « Tout Sauf Sarkozy » de la Gauche bénéficie au candidat Juppé. L’héritier de Chirac, ce « rad-soc » dissimulé derrière « l’homme de droite », rassure. Chirac n’a-t-il pas voté pour Hollande, c’est à dire contre son camp ???

Avec Juppé, la Gauche espère avoir pesé suffisamment sur l’élection du prochain Président pour en attendre qu’il se contente d’une politique « mi-chèvre, mi-chou ». Une politique « à la Chirac »en quelque sorte, avec quelques coups de menton par-ci par-là, pour faire illusion, mais une politique de connivences notamment avec le monde syndical qui permettrait de préserver les « privilèges » des catégories sociales bénéficiaires du modèle français. (On se souvient des relations troubles qu’entretenait Chirac avec le Syndicat Force-Ouvrière fortement implanté dans la fonction publique et son Secrétaire Général).

Les stratèges de la Gauche s’agitent autour de l’idée de « rassemblement » qui leur permettrait de « sauver quelques meubles ». Juppé, ce Haut Fonctionnaire égaré comme beaucoup d’autres dans la politique, serait pour eux un moindre mal.

Les médias sont donc, une fois de plus, « à la manoeuvre ». Priés de ne rien négliger pour faire en sorte que la candidature, à droite, d’Alain Juppé devienne « une évidence ».

Tout cela sent, une fois de plus la tentative d’escroquerie.

Et une fois de plus, les Français courent le danger d’être floués: pourtant, ils font savoir par tous les moyens qu’ils en ont assez d’élire un candidat de droite pour qu’il fasse, une fois élu, une politique matinée de socialisme honteux, et un candidat de Gauche qui leur impose une politique qu’ils considèrent comme une politique libérale de »social-traître ».

Mais ces manoeuvres montrent, une fois encore, le fossé qui sépare les « zélites » et le peuple. Elles tentent d’ignorer et de passer outre à la droitisation de l’opinion française: Sarkozy, un moment tenté d’esquiver la difficulté en tenant, devant les militants de l’UMP, un « discours rassembleur », a compris qu’il devrait tenir compte de l’évolution droitière de la société française.

Il n’est pas certain que la « récupération » de Juppé par tout ce qui, en France, grenouille autour de la Gauche, médias y compris, serve , in fine, la candidature de celui qui, à 70 ans cherche à apparaître avec la complicité de la classe médiatique, comme un homme neuf.

Cela ne remet pas en question les qualités personnelles de Juppé. Mais les électeurs seront contraints de s’interroger sur les réelles motivations, et sur la capacité du Maire de Bordeaux à répondre aux aspirations de ceux qui souhaitent en finir avec le « chiraco-hollandisme » qui n’a cessé d’abaisser la France et de la conduire au bord de la ruine.

Juppé devra également clarifier ses liens avec Bayrou, l’un des principaux artisans de la défaite de Sarkozy, que les partisans de celui ci considèrent comme un « traître » et comme le responsable de l’élection de celui qui conduit la France dans le mur.

En tout état de cause, pour Sarkozy, la bataille sera rude, car il est « seul contre tous ». Or sa stratégie lui interdit, pour le moment, de dénoncer l’escroquerie, tout comme il s’est interdit de dénoncer la manoeuvre supposée de Fillon au cours du « déjeuner de cons »…..

Bruits de bataille:

http://www.lepoint.fr/politique/juppe-hue-au-meeting-de-sarkozy-22-11-2014-1883648_20.php

La Presse française est-elle « libre » ???


PresseOn nous explique régulièrement qu’une Presse libre est indispensable au fonctionnement d’une saine démocratie. Ce qui n’est évidemment pas contestable.

L’une des origines, et non des moindres, du malaise qui s’est emparé de l’opinion française, se trouve dans la perte de crédibilité de nos médias.

Cette perte de crédibilité s’explique: il n’est pas normal, alors que les évènements foisonnent dans une actualité aussi riche qu’angoissante, que, quelle que soit la radio que vous écoutez le matin à votre réveil, quel que soit le quotidien que vous ouvrez pour vous informer, quelle que soit la chaîne d’information continue que vous regardez, vous soyez confrontés à une information uniforme, à des analyses quasi identiques, que vous retrouviez dans vos hebdomadaires des articles qui ne sont que des « copiés-collés » d’articles parus dans d’autres hebdomadaires.

Il n’est pas normal que des émissions de débats télévisés, même quand elles sont animées avec un certain talent, nous imposent toujours les mêmes participants, dont nous connaissons l’opinion avant même qu’ils aient ouvert la bouche pour parler, de même qu’il n’est pas normal que certaines opinions ne soient jamais représentées.

Quand un Christian Barbier (l’homme au foulard rouge), par ailleurs patron de l’Express, ou un Roland Cayrol , participants abonnés à certaines émissions de débats (de qualité) telles que « C’ dans l’Air », ou « Choisissez votre Camp » s’expriment, on sait qu’ils sont là pour « faire passer un message »….

Qui n’a pas éprouvé le sentiment d’être soumis à une Presse formatée, ( le « formatage » commence dès les « écoles de journalisme » ) dans laquelle se retrouvent, exprimés avec plus ou moins de nuances, tous les poncifs d’une doxa ambiante, imprégnée d’un « droit-de-l’hommisme » aussi vertueux que naïf, d’un discours compassionnel sirupeux, teinté d’islamophilie et de laxisme dans l’interprétation de faits pourtant significatifs de ce qui caractérise le malaise de notre société.

Un exemple ??? Lorsqu’un terroriste s’introduit au sein du Parlement Canadien, l’un des Policiers chargés de la sécurité l’abat de plusieurs coups de feux. Personne, dans les médias, n’a relevé le fait qu’au Canada, l’action de ce Policier est considérée comme un acte héroïque, auquel l’ensemble du Parlement, toutes tendances politiques confondues, rend un hommage chaleureux, debout. Et il est décoré d’une haute distinction canadienne. ( Curieusement, Hollande en visite officielle devant le Parlement Canadien, passe ostensiblement devant ce policier, en « omettant » de le saluer…).

En France, le même Policier aurait été mis en examen. Il aurait dû justifier son acte, suspect au plan judiciaire puisqu’il a été commis en dehors de toute légitime défense. On lui aurait reproché d’avoir tiré plusieurs coups de feu pour abattre ce terroriste, ce qui aurait été interprété comme une preuve d’acharnement sur sa « victime ».

Je n’ai pas trouvé beaucoup de commentaires dans la Presse française pour faire l’éloge ce « fait d’arme », contrairement à l’attitude de la Presse Canadienne qui a fait de ce policier, un héros..

Il est « de bon ton », sur nos médias, de jeter un doute sur l’action de la Police, de la Gendarmerie ou des CRS, rarement mis à l’honneur, tout comme nos soldats. Par contre nous aurons, pendant des semaines, une prolifération d’articles à la gloire de ce jeune homme malheureusement tué par une grenade malencontreuse alors qu’il participait à un groupe qui agressait les Forces de l’ordre.

Je pourrais multiplier les exemples qui témoignent d’une « presse formatée », obéissant à des courants d’opinions puissants et organisés.

Mais comment ne pas s’interroger sur le poids de l’influence de l’Etat, dans le « formatage » de l’information quand on sait quel est le degré de dépendance de la Presse écrite française dont une partie ne survit que grâce à l’aide de l’Etat  ???

On comprend mieux l’obsession rageuse d’une large partie de la Presse de voir Sarkozy disparaître de la scène politique: les médias lui prêtent l’intention de « réviser » les conditions d’intervention de l’Etat dans le financement de la Presse, de même que les journalistes ne lui ont pas pardonné d’avoir envisagé de « réviser » l’importance de la « niche fiscale » dont ils bénéficient.

Les portes de l’Elysée, largement ouvertes à deux journalistes du Monde connus pour leur anti-sarkozysme viscéral ne peuvent que susciter des soupçons sur les connivences qui existent entre certains organes de Presse et le pouvoir en place.

Sans parler des « connivences » plus ou moins « sentimentales » qui existent entre de nombreux Ministres ou proches du pouvoir socialiste, et des journalistes politiques connues….

Le Monde Diplomatique s’insurgeait récemment , contre le fait qu’il ait bénéficié d’une subvention inférieure en 2013, à celle dont a bénéficié « Closer » qui s’était illustré dans les révélations sur la vie amoureuse secrète de notre Grand Président !!!

http://www.monde-diplomatique.fr/2014/11/HALIMI/50948
« Fin 2013, les chiffres publiés par le ministère de la culture et de la communication ont signalé que le magazine Closer avait, l’année précédente, reçu une aide publique trois fois supérieure à celle du Monde diplomatique. » Un scandale selon « le Monde diplomatique » car il lui semble inconcevable « que Closer ait reçu « une aide publique en 2012 d’un montant de 558 619 euros, contre seulement 188 339 euros pour Le Monde diplomatique ».

Sans doute parce qu’en 2012, Closer ne s’était pas encore illustré par les « scandaleuses révélations » sur la vie privée de Flamby….

 » Le Monde diplomatique a tout simplement disparu du tableau des deux cents titres les plus aidés selon les chiffres 2013 publiés en avril 2014. Ce constat renforce la nécessité d’une véritable réforme des aides à la presse, aujourd’hui trop dispersées. Les aides publiques doivent servir, selon la volonté du législateur, à soutenir les publications concourant au débat public ».

Cet article a éveillé ma curiosité. Les montants des subventions versées aux journaux de la presse écrite ont été publiés par le ministère de la Culture en décembre 2013. Voici le classement, dont l’ordre est défini en fonction du montant total de l’aide.

– 1. Le Monde
– 2. Le Figaro
– 3. Ouest France
– 4. La Croix
– 5. Télérama
– 6. Libération
– 7. Aujourd’hui en France
– 8. Le Nouvel Observateur
– 9. L’Express
– 10. Télé 7 jours
– 11. L’Humanité
– 12. Paris Match
– 13. Télé Star
– 14. Le Progrès
– 15. La Nouvelle République du Centre
– 16. Le Point
– 17. La dépêche du Midi
– 18. Sud Ouest
– 19. Le Parisien
– 20. Télé Loisirs

(Source : Ministère de la Culture)

 On constate, avec ce surprenant classement des bénéficiaires des largesses de l’Etat, que la quasi totalité de la Presse est concernée. Voilà une information que la Presse s’est appliquée à passer sous silence…..Elle explique pourtant bien des choses.

Pour en savoir plus : http://www.culturecommunication.gouv.fr/Presse/Communiques-de-presse/Aides-a-la-presse-les-chiffres-2013

Alors, la Presse française est-elle totalement libre, et à l’abri de toute pression de l’Etat ???

On a quelques raisons d’en douter….

Post-Sciptum : Un article paru dans « Atlantico » exprime les mêmes doutes sur les « connivences » entre la Presse et « la Gauche » socialiste. A lire:

http://www.atlantico.fr/rdv/chroniques-pot-aux-roses/scandales-socialistes-silence-agneaux-cahuzac-guen-hidalgo-thevenoud-jouyet-serge-federbusch-1863406.html

De même, alors qu’on nous bassine avec les turpitudes amoureuses de Nabilla, dont tout le monde se fout, avez-vous vu ou lu le moindre commentaire sur ce « fait divers » ????

https://www.youtube.com/watch_popup?v=e0b8kmqMUAE 

Commémoration.


Aux mortsCette année, on « commémore ». On « commémore » même beaucoup. Histoire, peut-être, de ne pas oublier complètement notre Histoire, si mal traitée dans les Lycées et les Collèges…..

De mon temps – (voilà que je m’exprime comme ma Grand mère. Pardonnez-moi, mais c’est l’âge…) – on entretenait la mémoire de la jeunesse en lui parlant, avec amour, de l’Histoire de France. On lui enseignait le respect de ceux qui avaient fait don de leur vie à la France.

Et pour entretenir notre mémoire on nous faisait apprendre, par coeur, de beaux textes dont certains se sont imprimés dans la mienne. Le texte qui suit, je me souviens l’avoir récité, en coeur, à l’unisson, avec toute la classe, debout, comme dans une prière, le 11 Novembre 1945… J’avais douze ans.

Je suis encore capable de réciter, de mémoire, les deux premières strophes de ce superbe poème de Victor Hugo, que je dédie, en ce jour de commémoration, à tous ceux qui sont « Morts pour la Patrie ».

Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie.
Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.
Toute gloire près d’eux passe et tombe éphémère ;
Et, comme ferait une mère,
La voix d’un peuple entier les berce en leur tombeau !

Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu’enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !

C’est pour ces morts, dont l’ombre est ici bienvenue,
Que le haut Panthéon élève dans la nue,
Au-dessus de Paris, la ville aux mille tours,
La reine de nos Tyrs et de nos Babylones,
Cette couronne de colonnes
Que le soleil levant redore tous les jours !

Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu’enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !

Ainsi, quand de tels morts sont couchés dans la tombe,
En vain l’oubli, nuit sombre où va tout ce qui tombe,
Passe sur leur sépulcre où nous nous inclinons ;
Chaque jour, pour eux seuls se levant plus fidèle,
La gloire, aube toujours nouvelle,
Fait luire leur mémoire et redore leurs noms !

Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
A ceux qu’enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !

(Victor Hugo. Le Chant du Crépuscule. Hymne )

Ce texte est bien plus beau que tous les discours politiciens. J’espère qu’on l’enseigne encore à la jeunesse d’aujourd’hui… A moins que les strophes qui rendent hommage à la « France éternelle » soient devenus nauséabonds à cause de leur connotation bien trop patriotique et « identitaire »….

Flamby : la honte.


AbrutiCette photo de Hollande en visite en Arabie Saoudite aura fait le tour de la Presse Arabe.

Elle donne la mesure de la stupidité de cet homme, capable de tout pour tenter de séduire.

Mais pour « séduire » les Arabes, il n’a pas encore compris qu’il fallait se coucher devant eux, accepter d’être humiliés, car ils ne nous voient que comme des « dhimmis », des êtres méprisables et que l’on peut corrompre, car issus d’un monde décadent…

Le Président de la République Française, 5ème puissance mondiale, enveloppé dans le drapeau vert de l’Islam et brandissant le glaive des djihadistes, avec le sourire béat qui, à la télé, fait le miel des humoristes !!!!!

Quand on pense que le principal reproche qui fut fait à Sarkozy était « d’avoir abaissé la Fonction Présidentielle » !!!!

Lénine disait à propos des « Capitalistes »: « ils nous vendront la corde pour les pendre… »

Les Princes d’Arabie, héritiers de Mahomet peuvent se dire que le Président de la France Républicaine et encore laïque, vendra sans difficulté la laïcité pour un contrat. Pour une épée. La symbolique de l’islam passe par l’épée, le cimeterre, la conquête.

ATT00062Ah!!! Si le ridicule pouvait tuer !!!

Nous « leur » vendons déjà des armes qui se retournent  contre nos soldats….Car ces pays du Golfe devant lesquels la France se prostitue à travers un classe politique irresponsable, ce sont ceux qui, après Al Qaida, ont suscité « Daech », qui l’ont financé, qui l’ont armé…. Honte à Flamby.

Mais, à propos, Deach, l’Irak, la Syrie, l’Ukraine, où en est-on, nous, la France, dans ces parties du monde où Flamby comptait nous épater grâce à ses qualités guerrières ???  Nos médias sont étrangement silencieux sur ces « affaires »…. à relire: https://berdepas.wordpress.com/2014/09/30/silence-radio/

Synthèse….priez pour la France !!!


Hollande bideHollande en vacances, préparant ses dossiers pour la rentrée…

Synthèse : Opération intellectuelle par laquelle on réunit en un tout cohérent, structuré et homogène divers éléments disparates de connaissance, concernant un domaine particulier.( Larousse ).

François Hollande, qui, on en est certain aujourd’hui, est déjà entré dans l’Histoire, en scooter et casqué, se demande, jour après jour comment ne pas « rater sa sortie »….

Dans sa solitude élyséenne, on l’imagine priant, une fois de plus, et sollicitant la protection de celle qui, depuis toujours l’a accompagné dans son ascension : la Synthèse…

Ce virtuose de la « Synthèse », qui, au prix de mille combinaisons, d’alliances temporaires et de retournements d’alliances, de fidélités calculées et souvent suspectes, de trahisons sournoises, de gros et petits mensonges a pu pendant des années, se maintenir à la tête de son Parti, le voici confronté à une situation qui lui échappe et qui échappe à toute tentative de compromis.

Son sens inouï de la « Sainte Synthèse », et la « foi » confiante qu’il a placé en cette protection divine, lui avait pourtant permis de supplanter ses « camarades » à l’occasion de « primaires » dont les affrontements contenaient, en germe, les éléments d’une situation politique dramatique à laquelle la France est aujourd’hui confrontée.

Car, les uns après les autres, les masques sont tombés. Après deux ans et demi de présidence socialiste, la France n’a plus d’illusions.

Ont déjà sombré dans l’oubli, les engagements, les promesses, et les espoirs puérils suscités par ce Président, pendant une campagne électorale où il a bénéficié de facteurs multiples et contradictoires :                                                                                                                                                -L’acharnement des médias à abattre son prédécesseur, la trahison du Centre de Bayrou et celle d’une partie de la Droite, le « dérapage » de son concurrent le plus sérieux dans une chambre d’hôtel de New-York…                                                                                                                                

– La constitution d’un agrégat politique constitué d’un Parti Socialiste issu de la « Synthèse » entre un courant social démocrate tendance libérale, et un courant socialiste tendance Guy Mollet, renforcé par les « forces supplétives » des Verts d’Europe-Ecologie ralliés à sa bannière en vertu d’un pacte léonin arraché pour de pures raisons électoralistes à Martine Aubry,  et complété par une extrême gauche agitée par Mélenchon.

-La peur noire de la « France molle » devant les perspectives du retour au pouvoir d’une Droite, enfin« décomplexée »,

– Tous ces éléments lui ont ouvert une porte étroite qui, grâce à une anaphore célèbre et de folles promesses de dernière minute, lui ont permis de devenir le « Président Normal » que la France attendait.

Et pourtant !!! Comment a-t-on pu nourrir autant d’illusions sur le personnage de Hollande avant qu’il ne soit élu ???

Je ne reprendrai pas ici la longue litanie des jugements féroces portés sur sa personne, par ses proches, par ses « amis », par ses « camarades » du Parti, et par ceux qui ont soutenu, par pur calcul sa candidature aux plus hautes fonctions de l’Etat.

La « Synthèse », entre tous ces éléments contradictoires est peu à peu devenue impossible.

Le navire France (« fluctuat nec mergitur ») flotte encore. Mais il s’enfonce lentement, et déjà, les premiers rats ont quitté le navire, menaçant la courte majorité dont Hollande dispose au Parlement: après les « frondeurs » du Parti Socialiste, après les « Radicaux de Gauche », après les « Verts » de Mme Duflot, on prend ses distances avec ce « bateau ivre » qu’est devenue la majorité présidentielle.

Un Président humilié par les sondages, contesté dans les rangs de sa « majorité », combattu par ses propres Ministres dans sa politique économique, un Président qui n’a plus aucun crédit en Europe et dont le dialogue avec notre principal partenaire, l’Allemagne, est rompu, un Président aux abois qui, de commémoration en commémoration lance des appels désespérés au rassemblement des Français après les avoir divisés comme jamais avec des « réformes sociétales » destinées à satisfaire l’agitation de minorités, un Président qui prend l’eau, sous une pluie battante, les lunettes embuées, sans même la protection du parapluie d’un entourage d’incapables, prononce un discours insignifiant à l’Ile de Sein, alors qu’à Paris, la France, qui n’est plus gouvernée depuis longtemps, se cherche un « Gouvernement de Synthèse ».

Alors, pieusement, les mains jointes on implore. « Sainte Thèse »priez pour lui. Et surtout priez pour la France…..

Car, voyez-vous, ce qui est grave, ce n’est pas tant que la France n’a plus de Gouvernement. Parmi nos voisins, il y a des pays qui vivent fort bien sans gouvernement, depuis des mois…

Non, ce qui est grave, c’est que la France n’a plus de politique, plus aucun cap, et de moins en moins d’espoir de trouver un chemin de sortie de crise.

Réflexions sur la nuit du 4 Août…


Allongé sur ma terrasse, je regarde le ciel d’une belle nuit  étoilée. Toutes sortes de pensées traversent mon esprit: à 81 ans, combien de nuits étoilées pourrai-je encore contempler ???

Misère de la condition humaine, condamnée à ne vivre qu’un court instant de l’Histoire de ce vaste Univers… Les « Pensées de Pascal » affleurent à ma mémoire. Que sommes nous face à l’infini ???

Le même sentiment m’avait traversé l’esprit, au fond du désert Libyen, dans l’Akkakous, alors que je m’étais égaré en m’éloignant de notre campement, à la tombée du soir. J’avais gravi, péniblement, une dune pour tenter d’apercevoir la lumière du feu de camp allumé par nos guides touaregs. C’était également par une de ces nuits étoilées que seuls les déserts peuvent nous offrir, car dans le désert, le silence est absolu et la nuit est totale. Seules brillent les étoiles.

Tout à coup, un sentiment d’angoisse m’a envahi: et si je ne retrouvais pas le chemin du campement ??? Que suis-je, seul, dans ce désert minéral ??? Un grain de sable dans la main de Dieu, que le moindre souffle du vent balaie à jamais ??? Qu’est-ce qu’un grain de sable, en haut de cette dune immense ??? puis-je encore susciter l’intérêt de Dieu, si Dieu existe ???

Fort heureusement, ma rêverie s’est interrompue, et j’ai été ramené aux réalités de l’instant par les cris de mes camarades partis à ma recherche, et par la lumière de leurs lampes frontales scrutant l’obscurité….De telles expériences enseignent la modestie….et la prudence.

Mes pensées poursuivant leur chevauchée sur « le temps qui passe »- ce n’est pas un hasard si mon blog s’intitule « Tempus Fugit » – je songe à la vanité des agitations humaines, dont l’absurde a été si bien évoqué par Albert Camus….

Nous sommes au début de la nuit du 4 Août 2014.

Et soudain me revient en mémoire un chapitre du livre que je suis en train de terminer. Il s’agit du « Dictionnaire critique de la Révolution Française » de François FURET et Mona OUZOUF. Le chapitre consacré à la Nuit du 4 Août 1789, la nuit de « l’Abolition des Privilèges », illustre, ô combien, la vanité de l’agitation révolutionnaire, et pardessus tout, l’absurdité de décisions gravissimes, prises pour faire face à des situations purement conjoncturelles.

FuretJe cite l’introduction à ce chapitre essentiel de notre Histoire:

 » La nuit du mardi 4 Août 1789 est la date la plus fameuse de notre histoire parlementaire: elle marque le moment où un ordre juridique et social façonné par les siècles, composé d’une hiérarchie d’ordres, de corps et de communautés séparées, et définis par des privilèges, s’est en quelque sorte évanoui, pour laisser la place à un univers social repensé comme un ensemble d’individus libres et égaux, soumis chacun à l’autorité universelle de la Loi.

Le débat du 4 Août 1789 au soir est en effet lié au sentiment très vif, chez tous les députés, d’un crépuscule et d’une aurore »

Et, plus loin:  » Encore cette comparaison classique ne fait-elle pas pleinement justice à l’émotion des acteurs de cette célèbre séance, qui se sentirent tous, l’espace de quelques heures, comme les machinistes presque divins de ce formidable spectacle. Ce crépuscule et cette aurore étaient leur oeuvre ».( Fin de citation ).

Les « révolutionnaires » sont toujours convaincus qu’ils agissent sous l’empire d’une inspiration qui les éleve au rang des Dieux ( Deus ex-machina )…D’où le sentiment, que dis-je, la conviction qui les anime, persuadés d’avoir droit de vie ou de mort sur ceux qui ne partagent pas leurs idées….

En fait on apprend en lisant la suite de ce chapitre passionnant que cette « décision historique » a été « une réponse parlementaire improvisée, grâce à un changement d’ordre du jour, à des circonstances pressantes ».

Car « depuis la deuxième quinzaine de Juillet, le mécontentement des campagnes, latent depuis le printemps, a pris l’allure d’un soulèvement ».( Fin de citation )

En fait cette improvisation, qui allait transformer profondément la France, n’était qu’une mesure purement démagogique, prise sous la pression d’évènements que nos révolutionnaires ne maîtrisaient plus, et destinée à éviter un soulèvement des campagnes…

Je me suis surpris, dans mes rêveries, à imaginer le retour « sur terre » , de ces « Parlementaires », si fiers d’avoir été capables, – usant d’une sorte de pouvoir « divin » -, « d’abolir des privilèges » séculaires pour façonner un monde nouveau fondé sur l’Egalité et la Liberté….

Que penseraient-ils de notre République où jamais, les privilèges n’ont été si solidement établis et protégés ???

Laissant mes pensées s’égarer, je me suis souvenu d’avoir lu, le matin même, dans « Le Point » que le « Grand Président » de notre République, élu démocratiquement, au Suffrage Universel, passant ses vacances à « la Lanterne » était peu motivé pour « commémorer » l’abolition des privilèges, lui qui commémore tant, par ces temps d’agitations et de désordres….

Et la musique d’un chant révolutionnaire célèbre a traversé mon esprit, en pleine divagation: « Ah !!! ça ira, ça ira, ça ira !!! Les Aristocrates à la Lanterne, Ah !!! ça ira, ça ira, ça ira !!! Les Aristocrates on les pendra……

C’est en fredonnant cet air célèbre, que je suis parti me coucher, au côtés de mon épouse qui dormait profondément. Le sommeil du juste.

Démocratie.


DémocratieL’actualité, malgré l’approche de la trêve estivale, est riche en évènements de toute nature et qui incitent à la réflexion sur le fonctionnement de notre Démocratie qui souffre d’une grave crise, tant la majorité des Français, silencieuse, mais de plus en plus en colère, se sent dépossédée de ses pouvoirs par des minorités, qui les unes après les autres, prennent en otage un pouvoir affaibli et dé-crédibilisé.

Tour à tour, les minorités de tout poil, ethniques, sexuelles, religieuses, les minorités « catégorielles » de grévistes à la SNCF, chez les intermittents, chez les contrôleurs de l’air, dans l’enseignement, chez les chauffeurs de taxis, et j’en passe….tentent de dicter leur Loi à une société amorphe et à un Etat dépassé par l’ampleur des réformes qu’il doit assumer pour empêcher le déclin du pays.

Pendant ce temps, l’attrait des Français pour ce qui se passe dans les Monarchies européennes reste vif. Il ne s’est pas démenti, à l’occasion du passage de témoin entre le Roi d’Espagne et le Prince des Asturies. Les cérémonies du « couronnement » de Philippe VI, dans leur relative simplicité, n’étaient pas dépourvues de la solennité qui convient en pareille circonstance.

 La Monarchie espagnole a offert, ainsi, aux Français une courte occasion d’échapper à la banalité morose de leur quotidien.

Cette Monarchie, héritière des Bourbons et dont les liens du sang remontent à Louis XIV, aura montré, sous le règne de Juan-Carlos, ce qu’elle peut apporter de meilleur à la continuité d’un Etat démocratique. Mais elle aura révélé les faiblesses d’un Roi qui s’est laissé aller progressivement à des dérives qui rappellent aux Français, celles de « l’Ancien Régime »….

En même temps, ces célébrations, dont les cérémonies ont été largement commentées sur nos médias, auront permis, aux Français de se souvenir qu’en Europe, – sauf en France -, il n’y a pas toujours eu incompatibilité entre un Régime monarchique et l’exercice du pouvoir démocratique….

En regardant, à la télévision, les images de ce « couronnement » sans remise de couronne, et constatant, comme tout le monde , l’absence de l’intervention du clergé dans cette cérémonie, contrairement à ce qui se serait passé en Angleterre, j’ai observé que la légitimité de la Monarchie, en Espagne, ne relève plus d’un « Droit Divin »qui justifiait jusqu’ici, la présence des « représentants de la Loi Divine ».

Le nouveau Roi d’Espagne, s’exprimant avec sobriété, s’est affirmé, en tant que Monarque constitutionnel, comme le gardien de la Constitution Démocratique de l’Etat espagnol, respectueux de la diversité des Communautés qui forment la Nation, et implicitement comme un Roi « laïque », ce qui dans un pays comme l’Espagne, où l’Eglise représente toujours un pouvoir spirituel actif, est un engagement inédit.

On souhaite à ce jeune Roi, à la modernité si sympathique, un beau et long règne . l’Espagne confrontée, elle aussi, à de graves difficultés économiques, a besoin d’une stabilité politique sans laquelle aucune réforme , sur le long terme, ne peut être conduite.

J’écoutais les commentaires des exégètes de cet évènement, tout en feuilletant l’ouvrage de Tocqueville sur « l’Ancien Régime et la Révolution »…. Et je tombais, à la page 65 de l’Edition »Folio Histoire », sur ce passage, que je cite:

 » Moins d’un an après que la Révolution était commencée, Mirabeau écrivait secrètement au roi:  » Comparez le nouvel état des choses avec l’ancien régime; c’est là que naissent les consolations et les espérances. Une partie des actes de l’Assemblée Nationale, et c’est la plus considérable, est évidemment favorable au gouvernement monarchique. N’est-ce donc rien que d’être sans parlement, sans pays d’états, sans corps de clergé, de privilégiés, de noblesse ? L’idée de ne former qu’une seule classe de citoyens aurait plu à Richelieu: cette surface égale facilite l’exercice du pouvoir. Plusieurs règnes d’un gouvernement absolu n’auraient pas fait autant que cette seule année de Révolution sous l’autorité royale« . C’était comprendre la révolution en homme capable de la conduire.

Comme la révolution française n’ a pas eu seulement pour objet de changer un gouvernement ancien, mais d’abolir la forme ancienne de la société, elle a dû s’attaquer à la fois à tous les pouvoirs établis, ruiner toutes les influences reconnues, effacer les traditions, renouveler les moeurs et les usages et vider en quelques sortes l’esprit humain de toutes les idées sur lesquelles ‘étaient fondés jusque là le respect et l’obéissance. De là son caractère si singulièrement anarchique. »( Fin de citation ).

Le paragraphe qui suit développe cette idée, dont on comprend vite ce que « l’esprit français », contestataire de toute autorité, rebelle à toute obéissance, refusant toute discipline qui ne fasse pas appel à sa raison, doit à la Révolution française…

En re-parcourant cet ouvrage de Tocqueville, dont j’avais oublié l’essentiel, je me suis pris à imaginer ce qu’aurait pu être la France, si la Révolution s’était contentée, comme le suggérait alors Mirabeau, d’aboutir à une Monarchie constitutionnelle.

La Révolution, poussée dans ses excès par les pulsions sanguinaires des « extrémistes » qui à la faveur du désordre, se sont emparés du pouvoir, pour, – après avoir accompli l’acte régicide qui pour eux devait être l’aboutissement du processus révolutionnaire -, finir par s’entre-tuer, presque jusqu’au dernier, à coups de guillotine -, a entraîné la France dans des guerres meurtrières, qui in fine, ont ouvert la voie à la dictature et au pouvoir personnel de l’Empire.

Je me souviens avoir souvent été « mis au banc », en classe d’Histoire, au Lycée, pour avoir émis des réserves sur « la légende nationale » telle qu’on voulait l’imprimer dans nos mémoires adolescentes. A cette époque tout élève soulevant des questions ou émettant des critiques objectives sur la période révolutionnaire était considéré – par des enseignants bornés, propagandistes d’une image vertueuse et mythique de « la Révolution » -, comme suspect d’être de la graine de dangereux « contre-révolutionnaires »ou de « nostalgiques de l’Ancien Régime »….

Pour ces professeurs-là, « la Révolution » devait être acceptée, en bloc, comme plus tard devront être acceptées, selon les mêmes orfèvres en « détournement de faits historiques », les dérives de la Révolution russe et les crimes du communisme. Il leur était insupportable qu’un élève,- reconnaissant volontiers l’héritage révolutionnaire sur le plan des « valeurs » – ait l’air de contester par ses questions sur des faits précis concernant les dérives sanglantes de la Terreur, ce que de nombreux historiens condamnent aujourd’hui.

Fort heureusement , des historiens de renom ont, depuis, fait un sort aux « idées reçues » sur cette époque tragique dont la France porte encore les traces aujourd’hui: l’imagerie révolutionnaire hante encore les mémoires, et les saignées provoquées, dans la jeunesse de l’époque, par les batailles furieuses dans lesquelles la France a été entraînée jusqu’à la fin de l’Empire, ont été la cause principale de l’affaiblissement de notre pays parmi les puissances de l’époque, et face à son éternel rival, l’Angleterre.

Ma passion de lire m’a permis de découvrir, beaucoup plus tard, que des Historiens objectifs, avaient rétabli des faits déformés par mes professeurs, me renforçant ainsi dans mes certitudes de jeunesse. Mais j’ai appris, depuis, à accepter l’Histoire de France dans toutes ses vérités en assumant ses pages les plus sombres comme les plus glorieuses….

Livre NoitLa France, ce vieux pays, a fini par s’habituer  à cheminer, toujours au bord du gouffre dans lequel voudraient l’entraîner tous ceux qui, atteints du « mal de vivre », éternels héritiers de ces révolutionnaires insatiables, ne supporteront jamais la société dans laquelle ils vivent, et n’auront de cesse que de la renverser au lieu de participer à sa transformation….

Il y en a, aujourd’hui, aux extrêmes,  à droite comme à gauche, qui travaillent, inlassablement, à saper les fondements de cette Vème République, et le la « Monarchie républicaine » qu’elle incarne. Il suffit d’ouvrir les yeux, pour constater leur agitation, dans la période trouble que traverse la France. L’élection du Président de la République par une (très) courte majorité de Français, ne le met pas à l’abri des critiques et des attaques de l’extrême-Gauche, qui le poursuivront tout au long de son mandat, au point de l’affaiblir et de le paralyser.

Ecoutant les commentaires télévisés sur le parcours initiatique au quel le jeune Roi d’Espagne a dû se soumettre pour se hisser jusqu’au trône, je me disais ( même si la comparaison est quelque peu provocante ) qu’après tout, un monarque programmé pour régner, est mieux préparé à comprendre le monde tel qu’il est aujourd’hui, qu’un Président de Conseil Général de la Corrèze doublé d’un Secrétaire National du Parti Socialiste, démocratiquement élu,…mais mal élu.