« Et moi, je vis toujours »….


J’achève la lecture simultanée de deux ouvrages dont les auteurs font partie des « monuments » de notre littérature, tant par la richesse de leur œuvre que par la qualité littéraire de leur écriture.

Le premier, notre contemporain, vient de nous quitter, en créant un grand vide et en nous laissant le souvenir de son immense culture, servie par un style d’une grande pureté qui fait irrésistiblement penser à celui du second, auquel de nombreux critiques l’ont souvent comparé….

Lire, en parallèle « Et moi, je vis toujours », l’une des dernières œuvres de Jean d’Ormesson, et « l’Itinéraire de Paris à Jérusalem » de Chateaubriand, c’est vivre une merveilleuse aventure littéraire, dans le Temps, avec Jean d’Ormesson et dans l’espace, avec Chateaubriand, en partant à la découverte de cet Orient qui fascina tant d’artistes et tant d’écrivains au XIXème siècle….

D’Ormesson nous entraîne dans un voyage à travers le Temps, et, nous prenant par la main, nous entraîne dans un vertigineux parcours à travers l’Histoire des Hommes, de leurs Civilisations, de leurs découvertes, de leurs Mythes, dans le but de nous convaincre de ce que l’Homme n’est qu’UN, que l’on soit à Jérusalem, à Byzance, à Venise, …ou à New York.

La capacité d’émerveillement de Jean d’Ormesson devient contagieuse et ses incursions dans les mondes africains, sumériens, ou troyens excitent notre imaginaire.  Sa proximité avec Homère , grâce à son talent de conteur nous rendent Ulysse familier.      « Je suis Ibn Batouta sur le point de quitter Tanger pour la Perse et le Niger, et l’oncle de Marco Polo sur la route de la soie, et Patrick Leigh Fermor en chemin vers la Grèce, et Huiang-tsang dans les sables du désert et sous la neige de l’Hindou Kouch, et je suis « le Juif errant ». « 

« L’Itinéraire de Paris à Jérusalem » ressemble plus à un carnet de voyage, sur lequel Chateaubriand note ses observations et ses impressions. Cela nous vaut de superbes descriptions de couchers de soleil sur l’Acropole, des observations subtiles sur les mœurs des pays traversés, des portraits de personnages hauts en couleur reflétant toute la complexité des peuples de cet Orient à la fois si proche et si lointain, et toujours aussi mystérieux….

Ayant parcouru moi-même, certaines des régions qu’il a dû traverser, je mesure la justesse de ses impressions personnelles, La conflictualité des rapports entre Grecs et Turcs transparaît dans son récit.

Au moment de quitter Constantinople, il note :  » Les sentiments qu’on éprouve malgré soi dans cette ville gâtent sa beauté: quand on songe que ces campagnes n’ont été habitées autrefois que par des Grecs du Bas-Empire, et qu’elle sont aujourd’hui occupées par des Turcs, on est choqué du contraste entre les peuples de ces lieux: il semble que des esclaves aussi vils et des tyrans aussi cruels n’auraient jamais dû déshonorer un séjour aussi magnifique ».

A Jaffa il rencontre le Curé de la ville qui fort de sa connaissance des mœurs de l’endroit, dit à Chateaubriand,  » Vous ne connaissez pas ces gens-ci: ce que vous prenez pour une politesse est un espionnage. On n’est venu vous saluer que pour savoir qui vous êtes, si vous êtes riche, si on peut vous dépouiller. Voulez-vous voir l’Aga ? Il faudra d’abord lui apporter des présents ????Les Arabes persuadés qu’un riche Franc va en pèlerinage au Saint-Sépulcre, augmenteront les droits de Caffaro, ou vous attaqueront »…..

Qui connaît cet Orient lointain, méconnu et mystérieux, n’en sera pas surpris. Déjà à cette époque nos « valeurs » sont si éloignées des leurs que tout rapprochement nécessite un effort sur soi, pour s’accommoder de situations auxquelles nous sommes tellement étrangers…

Je doute que la « mondialisation » dont on nous rabat les oreilles ait changé grand chose dans cet état des lieux…. 

Ce qui n’a probablement pas changé depuis l’époque du voyage de Chateaubriand, c’est la beauté du site de Jérusalem, vue du Mont des Oliviers, lorsque la lumière du soleil couchant laisse flotter sur cette ville, un hâle de sainteté qui bouleverse même celui qui n’est pas habité par la foi.

Au moment de refermer ces deux ouvrages je me prends à rêver et dans ma mémoire se bousculent toutes sortes de souvenirs de mes incursions passées, en Grèce, bien sûr, mais aussi en Turquie, en Israël, en Jordanie, à Pétra, à Alep, à Damas et et dans toute cette malheureuse Syrie déchirée par de multiples affrontements dont le moindre n’est pas l’affrontement entre Chiites et Sunnites qui, à travers les siècle n’a jamais cessé et continuera longtemps encore…..

Et je ne puis m’empêcher de lire et relire la page 271 du livre d’Ormesson, qui, compte tenu de mon âge , trouve en moi, une résonance intime particulière:

 » Et moi, je vis toujours « . Toujours ? ….. Y a-t-il une fin de l’histoire ???Chacun de nous naît, vit et meurt: comme les trois personnes de la Trinité pour les Chrétiens – les savant disent : les trois hypostases – les trois occurrences n’en font qu’une . Naître, pour vous, c’est déjà mourir: mourir c’est avoir vécu. Moi je ne meurs pas. Je continue. »

J’envie Jean d’Ormesson. Il est vrai que grâce à son talent, il était devenu « Immortel »…..

Immortel, je ne le suis pas. Et je le sais : je suis condamné à regarder La Mort en face….

Et je n’ai pas, hélas,son art, – à nul autre semblable -, de traiter les choses graves, – comme le sujet de la Mort -, ni cette légèreté pour évoquer ces choses graves, ni ce talent pour aborder avec sérieux les choses légères , ni même ce clin d’œil malicieux lorsqu’il évoque la Tragédie. Et ce sourire qui revêt son visage d’un masque , pour exprimer tantôt  l’insouciance, tantôt la douleur…

 

« Macron sceptique »….


Macron

Un de mes lecteurs s’interroge sur les raisons qui m’interdisent d’être un partisan chaleureux de Macron, dont les décisions courageuses, – selon lui -, vont dans le sens d’une conception de l’Etat que je semble partager, (toujours selon lui …).

Je m’en suis pourtant expliqué dans un de mes précédents billets, intitulé « Macron, des racines et du zèle ».

https://berdepas.com/2018/03/29/macron-des-racines-et-du-zele/

Outre mes réserves personnelles à l’égard du parcours du personnage de Macron – ( j’en ai connu d’autres construits sur le même modèle …), des raisons plus profondes m’incitent à ne pas m’associer à l’engouement que suscite ce Président, jeune et beau, cultivé, anglophone, et jupitérien.

Je n’ai jamais été attiré par les thèses de ceux qui défendent l’idée que « la France veut être gouvernée au Centre ».

Le centrisme, sous le prétexte d’effacer les clivages entre la Droite et la Gauche, outre le fait qu’il ne s’inscrit pas dans la logique des Institutions de la Vème République, m’apparaît comme une sorte de « compromis » ambigü entre une « Droite molle » et une « Gauche édulcorée ». Ce faisant, le « ni Droite, ni Gauche » qui tente de mettre hors du jeu politique les autres partis, recèle un danger mortel pour nos Institutions: celui, en cas d’échec, d’ouvrir la voie, sans obstacle, au Partis les plus extrémistes.

Le «ni droite ni gauche» appauvrit, en effet, le débat politique et ouvre la voie à une dangereuse alternance entre le centre et les extrêmes.

Or, si les Partis extrémistes peuvent être réduits au silence, leurs idées continuent à vivre et à se diffuser dans l’électorat en attendant l’occasion d’émerger.

Cela ne veut pas dire que je souhaite l’échec de Macron, car son échec serait celui de la France et de ses chances de réussite dans des réformes indispensables pour le pays.

Mais l’euphorie ambiante entretenue par une « macromania médiatique » ne doit pas dissimuler les obstacles auxquels Macron va se heurter: l’actualité nous montre que le déferlement des réformes se heurte à une opposition de plus en plus musclée, en attendant d’être organisée, dans l’espoir auquel l’extrême gauche ne renonce jamais, celui d’une « coagulation » favorisant une « convergence des luttes »…..

Autant dire que, dans le domaine des réformes intérieures, Macron est « entré dans le dur »…..

Sur le plan européen, ses velléités de réformes vont très vite se heurter au scepticisme et aux résistance de nombre de nos « partenaires ».

Je doute que l’Allemagne puisse, dans le nouveau contexte auquel Merkel doit se soumettre, le suivre. Et je ne parle pas de la résistance des pays de l’Est européen, et de la Pologne, où, sur fond de crise migratoire, se développent de nombreux mouvements eurosceptiques et souverainistes.

Les idées de Macron et sa conception jupitérienne d’un « mondialisme libéral » se heurtera au scepticisme de nombreux « partenaires européens »,  auxquels ses propositions sur l’Europe paraissent à la fois discutables et peu crédibles . Je ne parle même pas de l’idée saugrenue de vouloir élargir encore l’Europe aux pays des Balkans qui n’y sont pas encore, au lieu de chercher à répondre aux inquiétudes et aux hostilités que suscite l’Europe des technocrates bruxellois.

Car le problème n’est pas tant celui du « Frexit ou pas Frexit », du fédéralisme à tous crins ou d’un souverainisme à la mode ‘méchenchono-lepéniste’, mais celui de savoir vers  quelle Europe les peuples européens veulent-ils aller? Celle de l’élargissement sans fin voulue par Macron ou une Europe respectant les souverainetés nationales et resserrée autour de quelques projets cruciaux et dotée enfin des normes fiscales et sociales communes?

Or ce débat est pour le moment occulté, les partis de gouvernement étant encore sous le choc de leur défaite.

Je souhaite donc ardemment le retour d’une droite « décomplexée », s’appuyant sur le solide argumentaire européen d’un Philippe Seguin, qui reste, à mes yeux, l’un des rares hommes d’Etat honnête, visionnaire et plus ambitieux pour la France que pour lui-même, que la Vème République ait connus.

On a encore le droit de rêver, non ????

Dans un discours d’anthologie, dont tout a été fait pour qu’il sombre dans l’oubli, Philippe Seguin assénait son message devant un parterre de Députés subjugués. Ce message conserve toute son actualité, et la Droite française serait bien inspirée de s’y référer !!!

« Voilà trente-cinq ans que le Traité de Rome a été signé. Voilà trente-cinq ans que, contrairement à son esprit, une oligarchie d’experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants, prend des décisions au nom des peuples, sans en avoir reçu mandat. L’Europe conçue par ces technocrates et consacrée à Maastricht n’est ni libre ni juste. Elle enterre la conception de la souveraineté nationale et les grands principes issus de la Révolution. La citoyenneté ne se décrète pas, ne relève ni de la loi, ni du traité. Pour qu’il y ait une citoyenneté européenne, il faudrait qu’il y ait une Nation européenne. Mais on ne peut pas décréter une nation, fût-elle européenne, par traité. »

Ce texte, qui n’a pas pris une ride, est extrait du discours prononcé par Philippe Séguin, à l’Assemblée Nationale dans la nuit du 5 au 6 mai 1992, dans le cadre du débat consacré au projet de loi de révision constitutionnelle préalable à la ratification des accords de Maastricht.

 

Post-Scriptum :

http://premium.lefigaro.fr/vox/politique/2015/01/06/31001-20150106ARTFIG00364-philippe-seguin-pourquoi-les-politiques-devraient-lire-le-discours-de-maastricht.php.

http://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/grands-moments-d-eloquence/philippe-seguin-5-mai-1992

Quand les « Bobos » se rebiffent…


Bobo

J’ai souvent utilisé le terme, – un brin provocateur -, de « Bobos » pour qualifier une catégorie de Français bien particulière dans l’électorat de notre Démocratie.

Je ne suis évidemment pas le seul à l’avoir fait et peu à peu, ce terme a pris, dans les médias institutionnels, dans lesquels les « Bobos » s’expriment volontiers, une connotation vaguement péjorative. Au point de susciter une certaine irritation dans ce petit monde….

Selon « Wikipedia »,  » le terme bobo, contraction de bourgeoisbohème, désigne un sociostyle, c’est-à-dire une tentative de caractériser un groupe social selon les valeurs que ses membres partagent, plutôt que selon leurs caractéristiques socio-économiques ou démographiques.

S’il est difficile de précisément décrire un bobo, le sociologue Camille Peugny donne en 2010 cette définition : « une personne qui a des revenus sans qu’ils soient faramineux, plutôt diplômée, qui profite des opportunités culturelles et vote à gauche2 ».

Mais dans un article récent, l’hebdomadaire « Le Point, fait état d’un ouvrage collectif, dans lequel cinq universitaires récusent la pertinence du terme « bobo », aujourd’hui trop connoté négativement. Ces scientifiques ont été, ainsi, appelés à la rescousse, pour tenter de donner à ce qualificatif, un contenu sociologique positif.

Et leur conclusion, c’est que « les Bobos » n’existent pas !!!

http://www.lepoint.fr/societe/et-si-les-bobos-n-existaient-pas-05-04-2018-2208382_23.php#xtmc=les-bobos&xtnp=1&xtcr=1

Cette conclusion me surprend, et j’émets quelques réserves sur le caractère « scientifique » de ces conclusions, car pour moi, les « Bobos » existent bel et bien et cette catégorie sociologique, dont les prises de position sont parfois déconcertantes m’a toujours semblé parfaitement identifiable , grâce, précisément, à ces prises de position !!!!

Le portrait robot du parfait « Bobo » pourrait s’inscrire dans cette description:

1- Le Bobo vit dans les beaux quartiers des grandes villes, là où se concentrent généralement, les meilleurs spécimens de la « Gauche Caviar ». On le reconnait parfois à son look « Bad Boy » « bon chic, bon genre » imitant le style populaire des « banlieues »….
2- il appartient à une catégorie « d’anywhere », plus ou moins déracinés, et met un point d’honneur à défendre, bec et ongles, un « sacro-saint »multiculturalisme considéré comme le degré ultime d’évolution d’une société sans identité.
3- il est à la pointe, non pas du progrès, mais du progressisme : il fait donc souvent partie de mouvements extrémistes, à condition qu’ils soient « tendance » : véganisme, féminisme, écologisme, et j’en passe…
4- il gagne suffisamment bien sa vie pour ne pas connaître le quotidien d’une majorité de Français, et suffisamment peu pour pouvoir critiquer les riches avec une parfaite bonne conscience.
5- il prolifère dans certaines catégories professionnelles, parmi lesquelles, les sociologues, les « journaleux », les Universitaires, les Cadres de grandes entreprises, les « stars » du show business, et tout un microcosme de « sachants » !!!!
6- Le Bobo vit « dans sa bulle », loin de « l’agitation » des Banlieues, fort de ses certitudes et de la supériorité de ses « valeurs »: ceux qui ne partagent pas ces valeurs sont à classer dans la catégorie des « fachos » qui remplacent dans leur esprit « le fâcheux » d’autrefois, celui que l’on prie de se taire car son discours dérange….                                                                               
7- Le « Bobo » a parfois une grande gueule et aime bien donner des leçons de morale. Il est particulièrement actif sur les réseaux sociaux et dans les associations politisées, à gauche, de préférence. Il prêche avec une émouvante conviction, la tolérance envers les valeurs qu’il défend, mais ne tolère guère ceux qui s’en écartent. Sa « bienveillance » lui sert de refuge contre les menaces qui gangrènent notre société.
8- il se méfie comme de la peste de tout ce qui ressemble à de l’autorité qu’il assimile très vite à « la dictature »,
9- traumatisé par un passé qu’il n’a généralement pas connu, il tente de se protéger en s’inventant un avenir imaginaire qui y soit radicalement opposé, jusque dans la langue.

Il est donc de tous les combats visant à casser les codes, créer une novlangue, bouleverser les institutions. L’immigration de masse ne lui pose aucun problème puisque ses conséquences ne le concernent guère….Et il adore « le Rapp » et les rappeurs !!!

10- il a souvent un excellent niveau d’éducation, ce qui le rend « supportable »….
11- il est très souvent de gauche, mais pas que !!

12 – Le « Bobo » parfait exècre Trump et Poutine, qui le renvoient à son image « dévirilisée », mais le « Bobo », fan de Trudeau, peut avoir des indulgences pour Castro, pour « le Che », et même pour les Monarchies du Golfe !!!

Sachant mieux que quiconque ce qui est bon pour le France, il a voté par déterminisme social pour Macron, parce que Macron était jeune et beau, et qu’il se proposait de mettre un terme au « monde ancien » et ses vieilles badernes, pour le remplacer par un « nouveau monde » dont nul, y compris lui-même, ne sait où il conduira « ce cher et vieux pays ».

Un Bobo bien dans sa peau vous répliquera, avec hauteur et un soupçon de commisération, que notre avenir, – nous devrions en être convaincus !!! – c’est l’Europe, sans jamais préciser « quelle Europe » !!! Et que notre destin passe par Bruxelles où d’authentiques technocrates barbus tiennent la barre d’un bateau ivre ( aucune allusion au Président Junker, évidemment !!! ) et sans boussole…

Macron : des racines et du zèle ???


Beltrame

Je ne suis pas un « Fan » de Macron. Chacun l’aura compris en feuilletant les pages de ce blog.

J’ai des raisons personnelles pour détester ce profil d’hommes que j’ai longuement fréquenté et souvent affronté, tout au long de ma longue carrière, et dont j’ai pu jauger l’intelligence abstraite, l’agilité intellectuelle, mais aussi le cynisme et le mépris de « petits marquis »de la République, pour tout ceux qui ne font pas partie de leur caste. Arrivistes, prêts à écraser ceux qui sont en travers de leur route, capables de trahisons, ils agissent en petites meutes, solidaires, et peuplent depuis la naissance de la Vème République, les allées du pouvoir républicain….

Macron est un cas sur lequel les Historiens du futur se pencheront.

Élu Président de la République, dans un contexte « abracadabrant », par un Centre et une Gauche qui ont cru voir, en lui, l’héritier d’un François Hollande, dont il n’était que le valet sournois, se préparant à exploiter les carences de son maître, il est sur le point de prendre tout le monde à contre-pied.

Sans doute, ceux qui, comme moi, n’ont pas voté pour lui, tout comme ceux qui ont voté pour lui dans l’espoir que « tout change, afin que rien ne change », ont été, dès le début de son ascension, trompés par ce qu’il décrit lui même comme « une pensée complexe », capable « en même temps », de concevoir une chose et son contraire et de traduire cette capacité dans l’action.

D’où la « divine surprise » d’un peuple de droite qui découvre, qu’après tout, il est capable d’agir,parfois, en politique, dans un sens qu’aucun conservateur, parmi lesquels je me situe, ne désavouerait.

J’aurais beaucoup à dire sur ce chapitre.

Mais aujourd’hui, je veux m’en tenir à l’hommage solennel qu’il a rendu, dans un discours de haute tenue et lourd de significations et de symboles, au Colonel Beltrame, élevé au rang de héros historique de la République.

Pour moi, qui suis depuis toujours attentif et sensible à tout ce qui touche à la Patrie, la Nation, à ses valeurs éternelles que j’oppose souvent aux « valeurs à deux balles  » que se  fabriquent pour l’usage et pour satisfaire leur « bonne conscience », ceux qui rêvent de réécrire le « roman national »afin d’ y trouver leur place, pour moi, dis-je, l’éloge funèbre du Colonel Beltrame prononcé par Macron, est un morceau d’anthologie.

Roman National

Le Livre qu’il faut lire !!!

Faisant appel à l’Histoire de notre pays, à ses héros et héroïnes les plus lointains, à la force et à la dignité de son peuple et à sa capacité, dans les moments où la Patrie est réellement en danger, de faire surgir d’authentiques héros, capables de regarder la mort en face et d’aller jusqu’au sacrifice suprême pour sauver d’autres vies, en restant fidèles à des convictions intimes, nourries par le souffle d’une transcendance qui les soulève au dessus de tous les autres, Macron m’a bluffé !!!

Comment ne pas être bluffé, lorsqu’il assène, avec la force d’une conviction apparemment sincère ( mais c’est un excellent comédien !!!). Qu’on en juge, par cet extrait :

« ……. Et tous – je le sais – partagent la certitude profonde qui animait le lieutenant-colonel BELTRAME : celle que son destin ne lui appartenait pas tout à fait, qu’il avait partie liée avec quelque chose de plus élevé que lui-même. Car il était un engagé, et il avait juré de faire corps avec un idéal plus grand et plus haut.

Et cet idéal, c’était le service de la France.

Dès que nous eûmes appris son geste, à l’issue incertaine, nous tous, Français, avons tremblé d’un frisson singulier.

L’un d’entre nous venait de se dresser.

Droit, lucide, et brave, il faisait face à l’agression islamiste, face à la haine, face à la folie meurtrière, et avec lui surgissait du cœur du pays l’esprit français de résistance, par la bravoure d’un seul entraînant la Nation à sa suite.

Cette détermination inflexible face au nihilisme barbare convoqua aussitôt dans nos mémoires les hautes figures de Jean Moulin, de Pierre Brossolette, des Martyrs du Vercors et des combattants du maquis. Soudain se levèrent obscurément dans l’esprit de tous les Français, les ombres chevaleresques des cavaliers de Reims et de Patay, des héros anonymes de Verdun et des Justes, des compagnons de Jeanne et de ceux de Kieffer – enfin, de toutes ces femmes et de tous ces hommes qui, un jour, avaient décidé que la France, la liberté française, la fraternité française ne survivraient qu’au prix de leur vie, et que cela en valait la peine.

Car l’intolérable, jamais ne peut l’emporter.

Le camp de la liberté, celui de la France, est confronté aujourd’hui à un obscurantisme barbare, qui n’a pour programme que l’élimination de nos libertés et de nos solidarités. Les atours religieux dont il se pare ne sont que le dévoiement de toute spiritualité, et la négation même de l’esprit. Car il nie la valeur que nous donnons à la vie. Valeur niée par le terroriste de Trèbes. Valeur niée par le meurtrier de Mireille KNOLL, qui a assassiné une femme innocente et vulnérable parce qu’elle était juive, et qui ainsi a profané nos valeurs sacrées et notre mémoire.

Non, ce ne sont pas seulement les organisations terroristes, les armées de Daesh, les imams de haine et de mort que nous combattons. Ce que nous combattons, c’est aussi cet islamisme souterrain, qui progresse par les réseaux sociaux, qui accomplit son œuvre de manière invisible, qui agit clandestinement, sur des esprits faibles ou instables, trahissant ceux-là mêmes dont il se réclame, qui, sur notre sol, endoctrine par proximité et corrompt au quotidien. C’est un ennemi insidieux, qui exige de chaque citoyen, de chacun d’entre nous, un regain de vigilance et de civisme.

Il s’agit-là, et depuis plusieurs années, d’une nouvelle épreuve. »

Stupéfiant !!! Il jette, par dessus bord, toutes les vieilles lunes du « relativisme » qui écrase notre société sous le poids de ce ceux pour qui « tout se vaut », donc toutes le cultures se valent. Ceux qui n’ont pas trouvé de mots assez cassants pour critiquer le Livre dont le succès a été mondial sous le titre du « Choc des Cultures ».

Choc des cultures

Macron, – avec une lucidité sans doute tardive , n’évoque-t-il pas ce terrible choc des cultures lorsqu’il oppose la « culture de mort » d’un islam dévoyé qui incite à la recherche de la mort pour accéder au statut de martyr ( Chouada en Arabe ) afin d’accéder à un « paradis peuplé de vierges », en récompense, pour avoir pris la vie d’innocents méprisés parce que « koufirs », à la culture judéo-chrétienne fondée sur le respect de la vie qui pousse le héros à accepter le sacrifice  de sa propre vie pour sauver d’autres vies, au nom d’une transcendance et d’une foi absolue dans les valeurs qui ont fondé notre civilisation.

Macron a ainsi révélé des racines profondes, avec un zèle surprenant mais avec un talent et une force de conviction qui, – s’ils sont sincères -, le rehausseraient dans l’estime de ceux que, jusqu’ici, il avait beaucoup de difficultés à convaincre, en raison des ambiguïtés de son parcours politique….

Peut-être y aura-t-il un « avant et un après Trèbes dans le quinquennat de Macron ???

Ô Méditerranée toujours….


Sliema 2

Port de Sliema ( Malte).

« Il n’y a qu’une seule mer: la Méditerranée. Après elle, il y a des mers, des océans, de l’eau… » ( Gabriel Audisio. Héliotrope; Gallimard 1928 ).

Mais moi je vous parle de La Mer, l’Unique, celle qui m’a vu naître, grandir, dont le sel a brûlé ma peau de jeune homme, celle qui a rougi mes yeux éblouis par le soleil ardent, celle dont j’ai exploré les fonds mille fois, auprès de laquelle je me ressource, le soir, après une marche bienfaisante, en la contemplant, avec une pensée pour les miens qui sont restés sur l’autre rive, et en prenant de larges respirations de cet air chargé d’iode qui fouette mon visage et m’apporte l’odeur du grand large.

Car je suis de cette race improbable, en voie de disparition dont les veines sont chargées d’un sang mélangé qui fait que je suis de tous ces rivages où flotte le parfum du thym sauvage, de la lavande, et du romarin.

Je suis de cette Mer qui ne connaît pas l’impudeur des marées basses qui étalent leur ventre de vase et de déchets humains, mais d’une mer qui, chaque soir, au soleil couchant scintille de mille feux. 

Napoléon, navigant au large de la Corse prétendait qu’il savait en reconnaître la proximité rien qu’à l’odeur de maquis qui flotte dans l’air, tout le long des côtes sauvages.

Je n’ai pas honte de paraphraser Napoléon !!! : quel que soit le pays où je me trouve quand il borde la Méditerranée, je sais reconnaître, à l’odeur, qu’Elle est là, pas très loin, et qu’au détour d’une rue qui descend vers son rivage, ou d’un chemin caillouteux, au bord du quel poussent des asphodèles, je vais l’apercevoir.

Car, dans toutes le villes côtières, en Méditerranée, flottent les mêmes parfums qui se mélangent à celui de l’iode marin: approchez-vous du bord de mer et vos narines seront envahies par l’odeur de friture de rougets de roche, de sardines grillées, qui se mélangent à celle de l’ail et du poivron frit.

Mais il n’y a pas que les odeurs !!! Les couleurs, elles aussi sont différentes. Leur éclat a attiré tant de peintres de talent !!! Les Impressionnistes en ont fait l’une de leurs terres d’inspiration….

Le bleu laiteux de l’aurore, quand le soleil s’élève au dessus de l’horizon, à l’heure où les oiseux de mer prennent leur vol, le bleu cobalt qui orne les céramiques, les bleus azur, turquoise, outre-mer, et j’en passe, se disputent une place lumineuse sur les façades blanches des maisons.

La palette des peintres n’est pas assez riche pour en rendre toutes les nuances, et les contrastes, et pour fixer sur la toile les phosphorescences de la mer pendant les nuits d’été.

J’ai toujours été attiré par les ports méditerranéens. Et tout particulièrement par les ports de pêche.

J’aime regarder le spectacle des pêcheurs raccommodant leurs mailles, pendant que les oiseaux de mer tentent de récupérer les restes de poissons encore accrochés au filets….Et je ne manque jamais de contempler la danse immobile des barques aux couleurs vives qui se reflètent dans la vague. 

Les plus beaux échantillons de « pointus » que j’aie eu l’occasion d’observer, pour leur couleurs vives et leur silhouette singulière, sont à Sliema, près de La Vallette, à Malte.

Mais comment évoquer la Méditerranée sans s’attarder sur ce que j’appelle « l’arrière-pays »identique à lui-même quels que soient ses rivages ???

Car il n’y a pas que les calanques aux eaux claires où pullulent les oursins, – car plus personne ne les cueille par crainte de la pollution -, et les petites plages où l’on peut encore se livrer à des baignades solitaires, ou bronzer à l’ombre d’un pin….

Tournez le dos à la mer et enfoncez-vous dans la campagne environnante, au printemps, quand les amandiers fleurissent, et quand les pâquerettes entreprennent d’envahir le sol encore humide de leur neige blanche. Attardez-vous un instant pour observer, dans les rangs d’oliviers pluri-centenaires, d’où émerge la silhouette d’un cyprès , les reflets d’argent qui, sous l’effet de la brise, scintillent au soleil.

J’ai un respect infini pour ces oliviers, plus vieux que toutes les religions, qui ont traversé le temps, témoins de toutes les folies humaines, sous lesquels des bergers sortis de la mémoire de Virgile, viennent chercher le repos, à l’ombre, pour souffler, – comme en Kabylie – dans leur flûte de roseau, et répandre à l’infini une musique qui a traversé le temps.

Ô Méditerranée !!! Il y aurait tant à dire sur tes rivages.

D’autres l’ont fait. Avant moi. Bien mieux que moi.

Berceau de cultures qui ont traversé les âges, et qui ont encore aujourd’hui, le culot d’affronter, sans honte, « la modernité »d’une époque où la négation des racines et des identités est devenue « un must », ….. en attendant de revenir aux sources.

Car les modes sont passagères et ne résistent pas à l’usure du Temps….

 

Éloge de la Nostalgie…..


Le Temps passe et fuit. « Tempus Fugit ». Ceux pour qui tout s’efface ont la conviction de ce que demain sera mieux qu’hier. … La nostalgie c’est le souvenir plus l’émotion. C’est un hommage à la fidélité.

Tempus Fugit....

nostalgie

Oui, je sais : ce n’est pas « une idée neuve ». Cela ne va pas dans le sens du vent qui souffle en direction d’un progrès factice, dans une fuite insensée car la course « en avant » n’a plus de sens, dans une « société en perte de sens », qui ne sait plus où elle va, à force de se forcer à oublier d’où elle vient…..

Je vais, encore une fois, heurter quelques certitudes et susciter quelques moqueries car, faire, aujourd’hui l’éloge de la Nostalgie c’est s’exposer aux ricanements de ceux qui « ringardisent » tous ceux qui ne partagent pas leur conception obsessionnelle du « progrès ». Car les « progressistes » ont le mépris facile à l’égard de ceux qui, comme moi, pensent que l’on peut avancer, mais sans se priver,- pour reprendre son souffle, et vérifier que l’on est dans la bonne direction -, de jeter, de temps à autres, un regard en arrière….

Bien sûr…

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 » L’affaire » Mennel et les pseudo-« naïfs » .


Mennel Ibtissem est cette jeune candidate au concours de chant organisé sur TF1 qui, depuis quelques jours défraie la chronique dans le microcosme médiatique, au point d’avoir inspiré une Tribune dans le quotidien de gauche « Libération », à la suite de la décision de la chanteuse au visage de poupée angélique, ornée d’un turban, de se retirer d’un concours où des voix de grande qualité rencontrent un succès populaire, souvent hautement mérité.

Mennel

 Ce retrait spectaculaire – au sens premier du mot – serait dû à une campagne de dénigrement dont la jeune chanteuse aurait été « victime » sur les réseaux sociaux, de la part de spectateurs laïques qui, selon Libération, lui reprochent son turban, et d’avoir interprété en langue arabe, un succès de la chanson populaire .

En fait, le problème est ailleurs :

S’il est vrai que c’est le port d’un turban, rappelant le voile islamique et revendiqué comme tel, qui a amené des internautes à enquêter sur la jeune femme, ce n’est pas le voile en soi qui a suscité le scandale mais bel et bien les prises de position de celle-ci, dont l’accumulation a une signification, tout comme sa proximité avec la galaxie des Frères Musulmans.

L’auteur de la tribune de Libération, dont la sensibilité aux thèses « islamo-gauchistes » est évidente, a choisit de réduire les griefs retenus par les réseaux sociaux à la diffusion de deux tweets choquants et problématiques, écrits juste après des attentats qui ont ensanglanté la France, pour aussitôt les écarter d’un revers de main.

La « culture de l’excuse » de plus en plus banalisée, fait que l’auteur de cette Tribune, attribue ce faux pas à la « jeunesse » de la chanteuse.

Une fois de plus « l’angélisme »destructeur a frappé.

En effet, en approfondissant leurs recherches, les internautes ont découvert que sous ce visage de pucelle angélique se cache, en réalité, une militante avertie de l’Islamisme radical.

Ces internautes, trop curieux aux yeux de ceux qui prennent la défense de la chanteuse, ont mis en évidence que la jeune femme est une fidèle de l’écoute des prêches et informations d’islamistes notoires: Hassan Iqioussen, Nabil Ennasri, Tariq Ramadan, ou Marwan Muhammad.

De plus, elle fréquente les associations islamistes les plus emblématiques telles que Baraka City, Syria Charity.

Son clip sur la Palestine a été tourné et sponsorisé par le CBSP, organisation liée aux frères musulmans, classée parmi les organisations terroristes aux USA et au Canada.

Le CBSP est une organisation puissante qui possède des fonds considérables, dont on devine l’origine, et les emploie à la défense de la cause islamique.

Les mêmes internautes « trop curieux » auraient découvert qu’elle contribuait à la promotion de Sofiane Meziani, sur son compte Instagram à destination des plus jeunes. Fine fleur des frères musulmans, Sofiane Meziani est un intellectuel islamiste, de la trempe d’un Ramadan, et qui théorise avec subtilité la nécessité de lutter contre la démocratie.

Une jeune femme de vingt ans passionnée de chanson qui cherche ses références dans le corpus idéologique des frères musulmans, ne peut que difficilement se prévaloir d’une innocence juvénile et d’une erreur de parcours innocente.

Elle participe également à la promotion du  «hijab day», dont elle est l’une des ambassadrices depuis 2015.

Quant à la chanson du Juif Léonard Cohen, présentée comme la preuve de l’ouverture d’esprit de la jeune chanteuse,  elle escamote, dans son interprétation le sens des paroles de la chanson, en cachant aux téléspectateurs qui ne comprennent pas l’Arabe, la dimension hébraïque du chant de Léonard Cohen, pour en détourner le sens et le transformer en un chant religieux islamique.

On voit bien que le but de ce jeu subtil est ici d’installer de la confusion: «vous voyez bien qu’elle n’est pas radicale, ni islamiste, sinon elle ne reprendrait pas la chanson d’ un juif, ne chanterait pas hallelujah et ne serait pas maquillée» !!!

 L’enseignement à tirer de cette curieuse affaire est que les fondamentalistes ont appris à s’adapter à tous les contextes et à brouiller les pistes. Une femme voilée qui reprend la chanson d’un juif, quoi de mieux pour faire passer la pilule ???

La stratégie est subtile : chez les frères musulmans, on a le voile coquin et glamour pendant la période de séduction et d’influence. On commence par le miel et on finit par le piment !!! Le durcissement viendra plus tard, car il vient toujours. Mais quand il est là, il est déjà trop tard !!!

Il est déjà loin le temps où lorsque j’écrivais dans des commentaires sur des article de presse destinés à enfumer leurs lecteurs, que  » le ver est dans le fruit », mon commentaire était systématiquement « modéré »…..

Le Gouvernement semble vouloir s’occuper, enfin !!! des avancées dangereuses pour l’unité nationale, d’un radicalisme musulman qui s’introduit partout, profitant de la naïveté stupide ou, pire encore, des calculs obscurs de ceux qui depuis des lustres nous enfument avec leur déversement de bons sentiments et de prétendue bienveillance, qui ne sont que le voile qui masque une coupable lâcheté dont les générations futures paieront le prix.

http://premium.lefigaro.fr/politique/2018/02/23/01002-20180223QCMWWW00177-pensez-vous-que-le-plan-gouvernemental-permettra-de-combattre-efficacement-la-radicalisation-islamiste.php

Le plus bel échantillon de cette fausse naïveté n’est-il pas dans la lettre ouverte adressée à cette « chanteuse » par Mme Taubira ???

“Que vous, si jeune, rendiez un tel hommage à cet immense poète, si tendre, si triste, si raffiné et qui nous demeure si indispensable, donne envie de renouer avec un optimisme d’essence et d’existence”.

Et Mme Taubira en vient rapidement au fond, en commençant par ridiculiser ceux qui s’en sont pris à son voile, et qui ont eu une réaction urticante à son chant en arabe : “On vous reproche votre ‘turban’, disent-ils. Il vous sied délicieusement, sans rien dissimuler de votre beauté encore en éclosion. Ils vous reprochent de chanter en arabe… incultes, ils ne savent pas finir la phrase : en arabe la chanson d’un Juif magnifique. Quelle somptueuse audace, et quelle promesse pour notre monde !”.

On atteint ici les sommets de l’hypocrisie et de la fausse naïveté …..

L’Histoire et « les histoires »…


Lavisse

C’est un sujet qui m’a toujours passionné. J’ai toujours été fasciné par la puissance du souvenir et de la culture historique dans la construction du « sentiment national ».

Sans doute parce que le petit « pieds noir » que j’étais, dans les veines duquel ne coule pas la moindre goutte de sang « français de souche », est devenu, grâce à ces « Hussards de la République »qui l’ont sensibilisé à la richesse et à la beauté de l’Histoire de « notre cher et vieux pays », un passionné de la France, et de l’identité française telle que l’enseignait Fernand Braudel qui enseigna au Lycée Bugeaud d’Alger.

Je suis devenu un inconditionnel de la recherche et de la défense de la « vérité historique », à une époque où, selon Pierre Nora, « la dictature de la mémoire mence l’Histoire ».

L’historien, qui a lui même siégé au Haut comité des commémorations nationales, revient, dans le Figaro, sur la polémique stupide déclenchée par l’inscription de Charles Maurras dans le Livre des commémorations nationales.

L’académicien s’inquiète, dans l’article paru dans « le Figaro », de la tendance actuelle à instrumentaliser le passé en fonction des critères du présent de façon anachronique et moralisatrice.

Evocant « le cas Maurras », Pierre Nora, que beaucoup considèrent comme un Historien honnête et digne de ce nom,( ce n’est pas mon cas ), n’hésite pas à écrire pourtant  » Maurras n’est pas réductible à son antisémitisme. Le personnage est bien plus riche et complexe. Maurras a été un des inspirateurs et des soutiens les plus notoires de Vichy et, à ce titre, condamné à la Libération à la prison à perpétuité. Soit. Mais son procès eût-il eu lieu non en 1945 mais en 1949, comme celui de Bousquet, il est hautement probable qu’il n’aurait pas été condamné aussi sévèrement. C’est un personnage qui, de toute évidence, fait partie de l’histoire de France, à travers l’Action française , le journal que Proust lisait tous les jours. Il a cristallisé le pôle antirépublicain qui, paradoxalement, fait partie de l’histoire de la République. Il a eu durant toute la IIIe République une influence énorme. Il incarnait une opposition cohérente et constituée.  » ( Fin de citation ).

Ce n’est pas parce que l’on ne partage pas ses délires antisémites, comme c’est le cas pour Céline, d’ailleurs,- et je ne les partage pas du tout !!! – que l’on doit l’effacer de l’Histoire intellectuelle de notre pays.

Avec justesse, Pierre Nora souligne que l’on a trop tendance aujourd’hui, à « disposer du passé en fonction des critères du présent de façon anachronique, moralisatrice et même, disons-le, discriminatoire. La mémoire de la Shoah ou des crimes nazis est beaucoup plus présente par exemple que celle des crimes du communisme. » ‘ Fin de citation ).

L’intellectuel qui, comme Maurras,  a eu des faiblesses coupables envers le fascisme demeure coupable à jamais quand celui qui a idolâtré le stalinisme ou le maoïsme, ou le pol-potisme est un peu vite pardonné…. Les Historiens contemporains devront bien s’en expliquer un jour…..

J’ajouterai qu’il en est de même, s’agissant de la période coloniale de l’Histoire de France dont l’évocation, le plus souvent hors du contexte géopolitique de l’époque, ressemble plus à une histoire « reconstruite », dans un but de « contrition », destiné à séduire ou à flatter des peuples qui, – à plus ou moins juste titre – , se considèrent comme des « victimes »….

Le »Marxisme-léninisme »avait, depuis longtemps, parfaitement compris l’intérêt de l’instrumentalisation de l’Histoire dans le combat politique.

Dans Matérialisme et empiriocriticisme (1909), Lénine affirme la nécessité de « l’esprit de parti en philosophie », c’est-à-dire de choisir son camp entre « droite » et « gauche » : la conception léniniste de l’organisation politique, dont les fondements sont la séparation en deux camps radicalement opposés et une stricte discipline du camp révolutionnaire, est donc étendue sur le plan des idées.

Pour Lénine, le matérialisme dialectique permet de faire de la représentation en général un reflet de la réalité objective : la pensée humaine est par conséquent capable d’atteindre « la vérité absolue qui n’est qu’une somme de vérités relatives ». La porte des « Fake News » est ainsi ouverte !!! Y compris sur le plan historique. Et les « relativistes » ne sont pas les derniers à s’y engouffrer…..

Si les « Fake News » sont à classer dans la rubrique des mensonges calculés, il est bon d’y inclure le mensonge « par omission », car on voit bien comment, en occultant une partie des faits, on peut maquiller et manipuler la « vérité historique », ce dont nombre d’Historiens de pacotille, et de commentateurs ne se privent pas, de nos jours, afin de se conformer à « l’air du temps » et à la pensée « politiquement correcte », en apportant leur contribution malfaisante à la lutte contre tout ce qu’ils considèrent comme des points de vues « révisionnismes »…..

Ceux qui dénoncent, non sans raison, les « Fake News » qui prolifèrent dans les réseaux sociaux, devraient s’interroger sur les raisons de la perte de crédit des médias « institutionnels », passés maîtres dans l’art de « filtrer » les informations, d’occulter les faits qui vont à l’encontre du discours « correct », en un mot, dans l’art de tricher avec l’Histoire au quotidien….

L’Historien, s’il veut éviter de projeter ses fantasmes personnels en arrière dans le temps et d’être ainsi un simple « conteur d’histoires », doit faire un usage strict de la méthode et de la critique historiques.

Mais ce que l’on perd de vue en l’occurrence, c’est le « parti-pris » de l’historien lui-même. Celui-ci ne découle pas seulement de sa culture politique, mais aussi – du moins dans une certaine mesure – de son éducation antérieure, de ses engagements militants, et de ses dispositions naturelles. Il n’est pas rare en effet que ses convictions religieuses ou philosophiques, et même sa vie personnelle, se fassent sentir dans ses écrits ou ses discours.

Car, les convictions ainsi que les qualités d’honnêteté de l’historien – ou leur absence plus ou moins accusée – peuvent peser sur l’orientation de sa recherche  et sont dès lors de nature à influencer son jugement.

Ainsi, les écrits d’un prétendu Historien comme Benjamin Stora, devenu, en quelque sorte, et en moins d’un demi-siècle, l’Historien officiel des relations entre la France et l’Algérie, ne peuvent être lus qu’avec circonspection, quand on sait le passé – non renié – de militant « trotskyste », de Stora.

Un passé auquel il n’a probablement jamais renoncé, en vertu du fameux « trotskyste un jour, trotskyste toujours » !!!

 

 

Le mythe de la « victimisation ».


Les générations actuelles ont été accoutumées à l’écoute d’un discours qui s’est développé au lendemain de la décolonisation, en vertu duquel les musulmans, et tout particulièrement les Arabes auraient été les « victimes » de la domination d’un Occident qui, usant de sa supériorité technologique a pu, pendant un peu plus d’un siècle imposer sa Loi dans des pays où régnait jusque là, un ordre « coranique » s’appuyant sur des structures tribales, tout particulièrement dans le monde Arabe.

Un matraquage médiatique, véhicule de la « pensée politiquement correcte », a contribué à populariser l’idée que toute analyse historique critique centrée sur le monde musulman était inspirée par un reliquat de « néo-colonialisme », était de nature à encourager une islamophobie rampante et à susciter des attitudes « discriminatoires » et « stigmatisantes » à l’égard des Musulmans.

Cette attitude intellectuelle a largement contribué à obscurcir l’Histoire des rapports entre l’Islam et l’Occident. Ostensiblement entretenue par une fraction de la classe intellectuelle française, cette attitude a contribué à développer chez les Musulmans de France le sentiment d’appartenir à un peuple de « victimes ».

Des Musulmans en qui une partie de la Gauche et du monde syndical voyait la perspective de se reconstituer une clientèle de substitution afin de remplacer un « prolétariat » qui se détourne des analyses marxisantes d’une société en pleine transformation. C’est aibsi que « L’Islamo-gauchisme », grâce à cette attitude ambiguë, a acquis ses « lettres de noblesse » ( si j’ose dire ), a réussi a se tailler une place et à « occuper le terrain » du débat sur l’islamisation rampante dans notre société !!!

Or les Musulmans d’Afrique du Nord, – s’ils ont été effectivement soumis, par la force et avec brutalité, à la domination française -, ont fini par considérer que leur Histoire a commencé au XIXème siècle, – plus précisément en 1830, moment de la conquête de l’Algérie – un peu comme certains Français qui ont fini par considérer que l’Histoire de leur pays a commencé en 1789, à la Révolution française – et ont fini par tirer un trait sur tout ce qui a précédé la période coloniale.

Je dialogue souvent, via internet, avec de jeunes algériens et je suis à la fois sidéré par le degré de leur ignorance de l’Histoire de leur pays, et surpris par leur curiosité et leur désir de découverte d’une Histoire que leur éducation ne leur a jamais révélée : ils connaissent dans le détail l’Histoire de la colonisation, et celle de ce qu’ils appelle leur « Guerre de Libération », mais rares sont ceux dont les connaissances historiques vont au-delà.

Leurs connaissances sur la période de l’occupation ottomane de leur territoire qui, à l’époque ne dépassait pas les limites d’une bande côtière, et qui a duré trois fois plus longtemps que la période française, sont extrêmement limitées. Je ne parle évidemment pas de la période de leur Histoire antérieure à l’époque ottomane qui est le plus souvent totalement ignorée….

Et pourtant !!! Il y aurait tant à dire sur la longue Histoire des Arabes.

Deux livres, dont je conseille vivement la lecture, – il y en a probablement beaucoup d’autres – contribuent à la destruction du mythe des Arabes « victimisés », et à la restitution de chapitres de leur Histoire volontiers occultés aujourd’hui, et qui démontrent que les « victimes » incontestables de la période coloniale, ont été auparavant, d’impitoyables conquérants, des guerriers sanguinaires n’hésitant pas à faire le tri entre leurs victimes, les unes étant massacrées sur place, les autres converties en esclaves.

Esclavage       Chebel esclavage

La suite de ce billet est très largement inspirée des deux ouvrages précédemment cités, auxquels j’ai emprunté de larges extraits, parmi les plus significatifs, notamment dans l’excellent ouvrage du regretté Malek Chebel, Historien, ethnologue et sociologue algérien de talent, hélas prématurément disparu.

Elle devrait contribuer à ouvrir les yeux de ceux qui, avec complaisance, contribuent à populariser le mythe du Musulman, éternelle victime de l’Occident, dont les persécutions se poursuivent à travers les « stigmatisations » et autres « discriminations » dont il serait l’objet…..

Islam et esclavage

« Le Coran, texte sacré de l’islam, entérine l’existence de l’esclavage (voir la sourate XVI, Les abeilles) tout comme d’ailleurs les textes bibliques. Notons que le premier muezzin désigné par le Prophète pour l’appel à la prière est un esclave noir du nom de Bilal originaire d’Éthiopie.

La loi islamique ou charia, qui s’appuie sur le Coran et les dits du prophète (hadiths), considère qu’en pays d’islam, seuls sont esclaves les enfants d’esclaves et les prisonniers de guerre. Elle autorise d’autre part la réduction en esclavage de quiconque provient d’un pays non musulman. Mais si un esclave vient à se convertir, il n’est pas affranchi pour autant.

Très tôt, du fait de la rapidité même de leurs conquêtes, les Arabes vont se heurter à une pénurie d’esclaves. Comme ils ne peuvent asservir les populations des pays soumis à leur loi, ils se voient dans l’obligation d’importer en nombre croissant des esclaves des pays tiers, qu’ils soient ou non en voie d’islamisation.

Comme les chrétiens du haut Moyen Âge, ils s’abstiennent de réduire en esclavage leurs coreligionnaires mais cette règle souffre de nombreuses transgressions et ils ne rechignent pas à asservir des coreligionnaires, notamment noirs, au prétexte que leur conversion est récente .

Une économie fondée sur l’esclavage.

L’esclavage devient rapidement l’un des piliers de l’économie de l’empire abasside de Bagdad du fait de très nombreuses prises de guerre et de l’avènement d’une très riche bourgeoisie urbaine. Pour s’en convaincre, il n’est que de lire Les Mille et Une Nuits, un recueil de contes arabes censés se dérouler sous le règne du calife Haroun al-Rachid, contemporain de Charlemagne.

Les harems du calife et des notables de Bagdad se remplissent de Circassiennes. Il s’agit de femmes originaires du Caucase et réputées pour leur beauté ; ces belles esclaves ont continué jusqu’au XXe siècle d’alimenter les harems orientaux en concurrence avec les beautés noires originaires d’Éthiopie.

Pour les tâches domestiques et les travaux des ateliers et des champs, les sujets du calife recourent à d’innombrables esclaves en provenance des pays slaves, de l’Europe méditerranéenne et surtout d’Afrique noire. Ces esclaves sont en général castrés et maltraités.

D’autres esclaves et eunuques sont employés comme soldats et chefs de guerre par les différentes dynasties musulmanes, du Maroc aux Indes. Ces esclaves-là accèdent parfois à des fonctions élevées, voire au pouvoir suprême. Ainsi en est-il des fameux Mamelouks d’Égypte, que Bonaparte devra combattre en 1798.

Eunuques et castrats.

Inventée et développée à grande échelle par la Chine impériale, exportée dans les pays musulmans et jusqu’en Italie (les castrats), l’exploitation des eunuques (hommes castrés) est l’une des formes d’esclavage les plus inhumaines qui soient.

Elle poursuit deux objectifs principaux : empêcher que les esclaves étrangers ne fassent souche ; éviter les relations sexuelles entre les femmes des harems et leurs serviteurs. Notons que dans les cours italiennes, les castrats étaient à la Renaissance et aux Temps modernes recherchés par les mélomanes pour leur voix à la fois puissante et très aigüe. Ils suppléaient à l’interdiction faite aux femmes de monter sur scène, au nom de la religion.

La castration consiste en l’ablation des parties génitales, soit totale, soit limitée aux testicules (pour empêcher la reproduction). Elle est le plus souvent pratiquée à la pré-adolescence et se solde par une mortalité effroyable.

Esclaves blancs en terre d’islam.

Dans les premiers temps de l’islam, les notables de Bagdad s’approvisionnent en esclaves blancs auprès des tribus guerrières du Caucase mais aussi auprès des marchands vénitiens qui leur vendent des prisonniers en provenance des pays slaves, encore païens.

À la fin du Moyen Âge, comme le vivier slave s’épuise du fait de la christianisation de l’Europe orientale, les musulmans se tournent vers les pirates qui écument la Méditerranée. Ces derniers effectuent des razzias sur les villages côtiers des rivages européens, y compris même dans l’océan Atlantique jusqu’aux limites du cercle polaire. En 1627, des barbaresques algérois lancent un raid sur l’Islande et en ramènent 400 captifs. Le souvenir des combats livrés par les habitants à ces pirates perdure dans… la tête de prisonnier maure qui sert d’emblème à la Corse.

On évalue à plus d’un million le nombre d’habitants enlevés en Europe occidentale entre le XVIe et le XVIIIe siècle, au temps de François 1er, Louis XIV et Louis XV. Ces esclaves, surtout des hommes, sont exploités de la pire des façons dans les orangeraies, les carrières de pierres, les galères ou encore les chantiers d’Afrique du nord.

Des organisations chrétiennes déploient beaucoup d’énergie dans le rachat de ces malheureux, tel Miguel de Cervantès ou plus tard Saint Vincent de Paul.

En Europe orientale et dans les Balkans, pendant la même période, les Ottomans prélèvent environ trois millions d’esclaves.

Jusqu’au début du XIXe siècle, les princes de la côte nord-africaine tirent eux-mêmes de grands profits de la piraterie en imposant de lourds tributs aux armateurs occidentaux en échange de la garantie que leurs navires ne seront pas attaqués par les pirates. En 1805, le président américain Thomas Jefferson lance une expédition navale contre le dey de Tripoli, en Libye, pour l’obliger à renoncer à ce rackett. Le dey d’Alger le poursuivra quant à lui jusqu’à la conquête française en 1830. »

Bien évidemment, ces crimes odieux ne lavent pas ceux commis pendant les conquêtes coloniales !!! Mais ils s’inscrivent dans l’Histoire d’un monde musulman au sein duquel certains voudraient justifier le « djihadisme conquérant » en le considérant comme une révolte contre l’Occident dominateur !!!

Ce petit rappel n’a d’autre ambition que celle d’inciter à la réflexion ceux qui trop souvent, par angélisme, se laissent séduire par des thèses « islamo-gauchistes », et de faire accepter l’idée que chacun, en Occident comme dans le monde islamique, doit assumer son Histoire….

 

Repentance ???


Lavisse bouquins

Il fut un temps, dans ma période parisienne, où j’écumais les bouquinistes à la recherche de ce que je considérais comme de vieilles pépites.

Ma passion pour l’Histoire orientait alors ma curiosité vers les vieux bouquins de l’époque coloniale consacrés le plus souvent, à l’exaltation de « l’œuvre civilisatrice de la France » ou vers de vieux livres scolaires consacrés à l’enseignement de l’Histoire de France.

J’ai acquis ainsi, petit à petit, une collection de Manuels d’Histoire de Lavisse, un historien qui connut son heure de gloire scolaire, ainsi que bon nombre de Manuels, recouvrant pratiquement tous les parcours des études secondaires, que les anciens reconnaîtront assurément, dûs au talent pédagogique du « binôme » Mallet et Isaac.

Feuilleter de temps à autres ces ouvrages constitue pour moi la source d’un vrai bonheur mélangé à un brin de nostalgie: ceux de mon âge ont connu, sans doute, cette génération d’enseignants en voie de disparition que l’on a parfois considérés comme « les Hussards de la République »qui avaient sur notre Histoire une vision infiniment moins culpabilisatrice que celle des enseignants d’aujourd’hui !!!

Il est clair que la façon dont on raconte aujourd’hui l’Histoire a beaucoup évolué depuis la fin du XIXème siècle et le début du XXème.

Entre-temps, la meule du « politiquement correct » est passée par là, et l’on trouve dans ces vieux manuels des formulations, voire des évocations qui ne seraient plus tolérées aujourd’hui au risque de transformer certains cours d’Histoire en Foires d’empoigne….

C’est ainsi qu’au détour du Tome II d’un Lavisse en 9 Tomes intitulé « Histoire de France depuis les origines jusqu’à la Révolution, » Paris, Hachette, 19001911Tallandier), (1re éd. 1900) , je tombe sur une série de chapitres consacrés à une période de notre Histoire sur laquelle les Manuels d’aujourd’hui sont devenus silencieux….Ce tome est intitulé : « Tome II/1: Charles Bayet, Arthur Kleinclausz et Christian Pfister, Le Christianisme, les Barbares ; Mérovingiens et Carolingiens, 1903, 444 p. »

Au chapitre des « Barbares »( 1 ) je tombe en arrêt sur un long texte, en annexe, consacré aux Maures dont je reproduis ici quelques extraits:

« Les musulmans sont entrés pour la première fois en 714 dans ce qui était la France de l’époque. Ils se sont emparés de Narbonne, qui est devenue leur base pour les 40 années suivantes, et ont pratiqué des razzias méthodiques.

Ils ont ravagé le Languedoc de 714 à 725, détruit Nîmes en 725 et ravagé la rive droite du Rhône jusqu’à Sens. En 721, une armée musulmane de 100.000 soldats mit le siège devant Toulouse, défendue par Eudes, le duc d’Aquitaine.

Charles Martel envoya des troupes pour aider Eudes. Après six mois de siège, ce dernier fit une sortie et écrasa l’armée musulmane, qui se replia en désordre sur l’Espagne et perdit 80.000 soldats dans la campagne.

On parle peu de cette bataille de Toulouse parce qu’Eudes était mérovingien. Les Capétiens étaient en train de devenir rois de France et ne souhaitaient pas reconnaître une victoire mérovingienne.( ! )

Les musulmans ont conclu alors qu’il était dangereux d’attaquer la France en contournant les Pyrénées par l’est, et ils ont mené leurs nouvelles attaques en passant à l’ouest des Pyrénées :15.000 cavaliers musulmans ont pris et détruit Bordeaux, puis les Pays de la Loire, et mis le siège devant Poitiers, pour être finalement arrêtés par Charles Martel et Eudes à vingt kilomètres au nord de Poitiers, en 732.

Les musulmans survivants se sont dispersés en petites bandes et ont continué à ravager l’Aquitaine. De nouveaux soldats les rejoignaient de temps en temps pour participer aux pillages.

Ces bandes n’ont finalement été éliminées qu’en 808, par Charlemagne.

Les ravages à l’est ont continué jusqu’à ce qu’en 737 Charles Martel descende, au sud, avec une armée puissante, et reprenne successivement Avignon, Nîmes,  Maguelone, Agde, Béziers et mette le siège devant Narbonne.

Cependant, une attaque des Saxons sur le nord de la France obligea Charles Martel à quitter la région.

En 759 enfin, Pépin le Bref reprit Narbonne et écrasa définitivement les envahisseurs musulmans. Ces derniers se dispersèrent en petites bandes, comme à l’ouest, et continuèrent à ravager le pays, notamment en déportant les hommes pour en faire des esclaves castrés, et les femmes pour les introduire dans les harems d’Afrique du Nord, où elles étaient utilisées pour engendrer des musulmans.

La place forte des bandes se situait à Fraxinetum, l’actuelle Garde-Freinet (le massif des Maures). Une zone d’environ 10.000 kilomètres-carrés, dans les Maures, fut totalement dépeuplée.

En 972, les bandes musulmanes capturèrent Mayeul, Abbé de Cluny, sur la route du Mont Genèvre. Le retentissement fut immense. Guillaume II, comte de Provence, passa 9 ans à faire une sorte de campagne électorale pour motiver tous les Provençaux, puis, à partir de 983, chassa méthodiquement toutes les bandes musulmanes, petites ou grandes. En 990, les dernières furent détruites. Elles avaient ravagé la France pendant DEUX SIÈCLES.

La pression musulmane ne cessa pas pour autant. Elle s’exerça pendant les 250 années suivantes par des razzias effectuées à partir de la mer.

Les hommes capturés étaient emmenés dans des camps de castration en Corse, puis déportés dans les bagnes du Dar al islam, et les femmes d’âge nubile dans les harems. Les repaires des pirates musulmans se trouvaient en Corse, Sardaigne, Sicile, sur les côtes d’Espagne et celles de l’Afrique du Nord.

 Toulon a été totalement détruite par les musulmans en 1178 et 1197, les populations massacrées ou déportées, la ville laissée déserte.

Finalement, les musulmans ayant été expulsés de Corse, Sicile, Sardaigne, du sud de l’Italie et de la partie nord de l’Espagne, les attaques sur les terres françaises cessèrent mais elles continuèrent sur mer par des actions de pirateries.

Ce n’est qu’en 1830 que la France, exaspérée par ces exactions, se décidera à aller en Algérie détruire définitivement les dernières bases des pirates musulmans.

Ce fut l’origine de notre implantation en Afrique du Nord .« 

( Fin de citation ).

On est bien loin de la version édulcorée qui nous sera enseignée plus tard, selon laquelle l’origine de la conquête de l’Algérie se trouvait dans une ridicule histoire de « coup d’éventail » asséné par le Bey d’Alger de l’époque à notre Ambassadeur !!!

Il est clair, à mes yeux, que si la France devait un jour faire acte de repentance pour avoir sorti l’Algérie de l’obscurité de son Histoire, il ne serait pas inutile de rappeler – et de comptabiliser – les épisodes ci-dessus de notre Histoire commune, au sujet desquels les « Historiens officiels » de notre épisode algérien sont bien discrets….

Djamel Debouze, – l’inénarrable humoriste pour « les Nuls » – a coutume de dire dans quelques uns de ses sketches que l’Islam est présent en France depuis 3.000 ans !!!

Au fond, il ne se trompe que de quelques 2.000 ans, et se garde bien d’évoquer « l’œuvre civilisatrice » de l’Islam dans nos provinces….

On ne nous dit pas tout ….

Car évoquer les pages sombres de nos rapports avec cette religion de conquête qu’est l’Islam, … cela n’est pas correct, « politiquement » !!! N’est-ce pas ???

( 1 ).- « Les Barbares » sont le nom dont dont « les anciens » avaient affublé les populations vivant en Afrique du Nord. Ce nom provient de la déformation du mot « Berbères », alors que les invasions dont il est question dans ce livre concernent principalement « les Arabes », qu’il ne faut pas confondre avec les Berbères.

PS : Le Christianisme, les Barbares, Mérovingiens et Carolingiens, en collaboration avec Charles Bayet et Christian Pfister, dans : Ernest Lavisse, Histoire de France des origines à la Révolution, tome II, 1re partie, coll. « Monumenta historiae », Paris, 1903 (réimpression : Tallandier, Paris, 1981, 466 p.