Commémoration.


Aux mortsCette année, on « commémore ». On « commémore » même beaucoup. Histoire, peut-être, de ne pas oublier complètement notre Histoire, si mal traitée dans les Lycées et les Collèges…..

De mon temps – (voilà que je m’exprime comme ma Grand mère. Pardonnez-moi, mais c’est l’âge…) – on entretenait la mémoire de la jeunesse en lui parlant, avec amour, de l’Histoire de France. On lui enseignait le respect de ceux qui avaient fait don de leur vie à la France.

Et pour entretenir notre mémoire on nous faisait apprendre, par coeur, de beaux textes dont certains se sont imprimés dans la mienne. Le texte qui suit, je me souviens l’avoir récité, en coeur, à l’unisson, avec toute la classe, debout, comme dans une prière, le 11 Novembre 1945… J’avais douze ans.

Je suis encore capable de réciter, de mémoire, les deux premières strophes de ce superbe poème de Victor Hugo, que je dédie, en ce jour de commémoration, à tous ceux qui sont « Morts pour la Patrie ».

Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie.
Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.
Toute gloire près d’eux passe et tombe éphémère ;
Et, comme ferait une mère,
La voix d’un peuple entier les berce en leur tombeau !

Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu’enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !

C’est pour ces morts, dont l’ombre est ici bienvenue,
Que le haut Panthéon élève dans la nue,
Au-dessus de Paris, la ville aux mille tours,
La reine de nos Tyrs et de nos Babylones,
Cette couronne de colonnes
Que le soleil levant redore tous les jours !

Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu’enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !

Ainsi, quand de tels morts sont couchés dans la tombe,
En vain l’oubli, nuit sombre où va tout ce qui tombe,
Passe sur leur sépulcre où nous nous inclinons ;
Chaque jour, pour eux seuls se levant plus fidèle,
La gloire, aube toujours nouvelle,
Fait luire leur mémoire et redore leurs noms !

Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
A ceux qu’enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !

(Victor Hugo. Le Chant du Crépuscule. Hymne )

Ce texte est bien plus beau que tous les discours politiciens. J’espère qu’on l’enseigne encore à la jeunesse d’aujourd’hui… A moins que les strophes qui rendent hommage à la « France éternelle » soient devenus nauséabonds à cause de leur connotation bien trop patriotique et « identitaire »….