Rire ou mourir stupide.


Au risque de se voir affublé du qualificatif de « réac », il faut, dans un grand éclat de rire, continuer à dénoncer ceux qui, imitant un clergé qu’ils vomissent allègrement, s’évertuent à entraver l’expression de toute pensée non conforme aux « cathéchismes » qui flottent dans l’air du temps.

Ils ont enterré Voltaire, et ils ne sont pas prêts à mourir pour que ceux qui ne partagent pas leurs credos puissent s’exprimer….

C’est que Voltaire les dérange. N’avait-il pas « chambré » Rousseau en ces termes ???

Quand en 1755, il reçoit le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes de Jean-Jacques Rousseau, Voltaire, qui désapprouve l’ouvrage, répond en une lettre aussi habile qu’ironique :

« J’ai reçu, monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain, je vous en remercie. […] On n’a jamais employé tant d’esprit à vouloir nous rendre bêtes ; il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage. Cependant, comme il y a plus de soixante ans que j’en ai perdu l’habitude, je sens malheureusement qu’il m’est impossible de la reprendre et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes que vous et moi. […] » (Lettre à Rousseau, 30 août 1755

Il faut relire Voltaire.

Pour revenir à notre époque, la lecture de Philippe Muray, un auteur contemporain méconnu . Sa lecture fait partie des antidotes qui secouent et qui réveillent nos pulsions de révolte hilare contre les loufoqueries de notre époque.

Ses écrits satiriques sur l’avènement d’une société à la fois festive, et punitive jusqu’à la boulimie de procès à tout propos, avide de judiciarisation des relations sociales, dépassent de loin, sur le plan de l’humour, toutes les élucubrations de nos comiques de banlieue…..

Il faut lire Philippe Muray.

 Ou consacrer, pour ceux qui en ont la possibilité, une soirée à écouter Fabrice Luchini au Théatre de l’Atelier, déclamant des textes de cet auteur trop tôt disparu.

En guise d’échantillon voici un propos qui m’a comblé d’aise et m’encourage à persister dans l’impertinence, la pertinence du discours « politiquement correct » me paraissant de plus en plus suspecte :

 «La ridiculisation du monde tel qu’il va est une discipline encore dans les limbes. Faire rire de cet univers lamentable, dont le chaos s’équilibre entre carnavalisation enragée et criminalisation hargneuse, entre festivisation et persécution, est la seule manière, aujourd’hui, d’être rigoureusement réaliste »

(Extrait de  Exorcismes spirituels III, Les Belles lettres, 2002. 21 Euros.)
(ISBN: 225144209X)

Ou encore cette satyre avant l’heure de la Société du « Care », pleine de poésie, que nous prépare le Parti Socialiste, sous la houlette de « La Martine », avec le retour des « emplois jeunes » pour les « moins jeunes »:

« Qu’est-ce que c’est qu’un faciliteur de décloisonnement qui ne fait pas bien son boulot ? Ça s’attrape par quel bout ? Et un coordinateur de petite enfance qui tire au flanc ? Un agent de médiation qui bâcle ? Un accompagnateur de personnes dépendantes pla­cées en institution qui cochonne le travail ? Un développeur du patrimoine qui sabote ? […] Et que se passe-t-il, en vérité, quand un agent d’ambiance se met en grève ? »

Le débat philosophique est ouvert !!!!

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