Révolution….


Les petits comploteurs grouillent depuis toujours, dans les caniveaux de la République.

 Certains obsédés par ce « Grand Soir » qui a été le moteur de toute leur vie de « révolutionnaires en peau de lapin », espèrent que le climat délétère qui flotte à l’heure actuelle sur la République, déchainera un beau matin, les foules fatiguées de « manger de la brioche », pour renverser un régime qui fait sombrer les uns dans l’obésité et les autres dans l’anorexie….

Vous pensez, sans doute, que je fantasme ????

J’en veux pour preuve l’article paru dans Marianne.fr, sous http://www.marianne2.fr/Pourquoi-la-revolution-n-est-pas-pres-d-arriver_a194986.html.

Mariane,c’est cet hebdomadaire satirique, dont les articles, s’appliquent, semaine après semaine, à entretenir un climat de contestation tous azimuts, et un esprit de révolte permanent dont on ne voit pas toujours très bien sur quoi il espère déboucher…. 

L’auteur de l’article, Elie Arié, émet quelques doutes sur les perspectives révolutionnaires offertes à nos comploteurs « internautes », dans le contexte actuel, au risque de décevoir quelques uns de ceux qui, tapis dans l’ombre ( la France en a connu à toutes les époques) espèrent encore….

Il est vrai que la période actuelle, offre aux observateurs de l’actualité, un spectacle qui par certains côtés, rappelle certains épisodes de la période pré-révolutionnaire, celle qui a précédé la chute de « l’Ancien Régime ».

Situation de crise économique rampante, éloignement des élites peu sensibles aux aspirations du peuple, campagnes de dénigrement systématique du Pouvoir, orchestrées par des journaleux avides de pouvoir et de fortune, amollissement des valeurs qui constituaient les fondements de la noblesse, déchéance d’un clergé de plus en plus jouisseur et éloigné de ses missions sacerdotales, etc…..

Dans l’article évoqué ci-dessus, l’auteur s’interroge : sommes-nous, en France, dans une situation pré-révolutionnaire? Elie Arié ne le croit pas et s’en explique.

Selon lui, » une révolution aboutit à ce que les choses ne soient plus jamais comme avant; elle se réalise lorsqu’un nombre suffisant de gens ne veulent plus que les choses soient comme elles sont, même si tous souhaitent des choses contradictoires, et qu’en fin de comptes, ce qui en sortira ne correspond aux souhaits d’aucun des révolutionnaires; ce qui rend possible une révolution, c’est le « n’importe quoi, mais ce qu’on a, ça suffit ».

Elle réunit donc, pour pouvoir se faire, des gens qui veulent mettre fin à un état actuel, mais qui veulent aussi le remplacer par des choses totalement contradictoires entre elles et qui devront obligatoirement s’affronter entre eux ,à un moment donné, par la violence (puisqu’une révolution, c’est la mise en œuvre de la violence). C’est pourquoi « toute Révolution dévore ses enfants », artificiellement réunis un court moment dans le « ça, ça suffit » qui permet de la déclencher.

Les Montagnards et les Girondins ne voulaient pas la même chose, et ont été obligés de se mettre à se guillotiner entre eux une fois la monarchie absolue abattue; dans la Russie de 1917, les socio-démocrates, les mencheviks et les bolcheviks ne voulaient pas la même chose et ont été obligés de s’exterminer une fois le régime tsariste abattu, etc.

Les seules révolutions qui réussissent sont les « révolutions de velours », dans lesquelles les révolutionnaires règlent ensuite leurs différents de façon démocratique, parce qu’à aucun moment le processus de la violence n’a été mis en route. »

Ce qui n’est pas tout à fait faux. La Révolution russe, après la Révolution française a été un carnage des élites de ces deux peuples, poursuivi, ensuite par l’élimination, les uns par les autres, de ceux qui croyaient au « pouvoir libérateur » de « l’action des masses populaires », pour aboutir aux pires dictatures, parmi les plus sanguinaires que l’histoire humaine ait connu.

Pour Elie Arié, « la majorité du pays, qui a toujours été de droite, se satisferait d’un remplacement pacifique de Sarkozy par un DSK ou équivalent, ce qui peut se faire de façon tranquille en 2012. C’est un peu le résultat de l’«anti-sarkozysme primaire », qui a focalisé beaucoup de mécontentements sur la personne de Sarkozy, en faisant abstraction de toute analyse politique de fond; d’une certaine façon, la personnalité atypique et dérangeante de Sarkozy aura servi de paratonnerre à un vrai changement de politique; c’est sans doute le meilleur service qu’il aura rendu à la droite, « à l’insu de son plein gré ».
Mais c’est toujours un « sentiment », beaucoup plus qu’une analyse de politologue, qui déclenche les mouvements insurrectionnels et met en mouvement les masses (ceux qui ont vécu Mai 68 le savent bien: on ne savait pas du tout ce qu’on voulait, mais on le voulait); ce qui transforme un mouvement insurrectionnel en révolution, c’est la présence, derrière ces masses en mouvement, d’une minorité de gens qui savent ce qu’ils veulent mettre en place, et la lutte à mort qu’ils se livrent entre eux (ce qui a manqué en Mai 68, et qui manque aussi aujourd’hui); dans une révolution, les masses ne sont que le bélier qu’on envoie abattre la porte du château-fort avant que ceux qui les utilisent ne viennent prendre possession des lieux.
C’est pourquoi l’écœurement que provoque chez tous le « monde pourri » dans lequel nous vivons, et dont l’affaire Woerth/Bettencourt n’est qu’un épiphénomène sans intérêt (Woerth sera remplacé si besoin par un clone de Woerth, et Bettencourt partira vivre en Suisse si le fisc l’emmerde trop) ne peut déboucher sur une révolution, et que les appels réguliers et pavloviens de certains internautes à « descendre dans la rue » resteront toujours aussi vains, tant que, une fois dans la rue, on se demandera « et maintenant, qu’est-ce qu’on fait? »
 
 C’est bien mon sentiment, et le paradoxe, dans tout cela, sera, pour moi, d’avoir trouvé quelqu’un qui l’exprime avec clareté et mieux que je ne saurais le faire, dans un hebdomadaire qui ne cesse de me surprendre, tant les positions qu’il défend, sont parfois inattendues pour moi.

 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

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