Mourir pour l’Ukraine ???


GuerreDe Gaulle doit rugir de colère, du fond de sa tombe, lui qui avait construit la politique étrangère de la France sur le principe d’une indépendance et d’un non-alignement sur les deux blocs du moment: le bloc « occidental » piloté par les Américains et le bloc « soviétique ».

Insensiblement, nous nous sommes laissés entraîner, au fil des années qui ont suivi sa mort, sur une pente qui nous conduit peu à peu à devenir de simples satellites du « Grand Ami américain »….

Or, nous risquons d’être entraînés dans une guerre absurde, contre un grand pays qui devrait être notre allié dans des combats futurs, infiniment plus importants que celui du devenir de l’Ukraine.Une alliance avec Poutine vous choque ??? Nous nous sommes bien alliés avec Staline pour abattre Hitler !!!
Il est en effet totalement absurde de se poser en défenseur d’un gouvernement ukrainien aussi incohérent que les précédents, incapable de proposer un programme de construction d’un véritable État, issu d’un coup d’Etat dont chacun sait qu’il fut fomenté avec l’appui discret mais efficace des Services Secrets américains dont le but était d’abattre un Gouvernement corrompu, certes, mais hostile à l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN et réticent à l’idée d’intégrer la Communauté européenne.

Une idée saugrenue de technocrates bruxellois, qui ne rêvent que d’accroître leur zone d’influence, et qui décident de tout sans aucune consultation des peuples concernés.

Or s’agissant de l’Ukraine, personne ne doute qu’elle aurait constitué un fardeau supplémentaire , pour une Europe affaiblie, endettée au-delà du raisonnable. Car comment ignorer que la situation financière de l’Ukraine en état de faillite, qui ne survivait jusqu’ici que grâce à la « générosité » du grand voisin russe, était catastrophique au point de ne plus pouvoir payer ses factures de gaz et de ne plus permettre même, à ses habitants de se chauffer en hiver…

Qui peut ignorer que le pouvoir actuel, en Ukraine, est constitué d’une oligarchie tout aussi corrompue et incompétente que la précédente ??? Et qui n’a pas trouvé mieux, pour tenter d’exister, que de réaffirmer que le russe, langue maternelle d’une partie significative de sa population, n’est plus langue nationale, ce qui ne pouvait mettre que le feu aux poudres dans un pays qui ne peut ignorer ses racines russo-slaves, et dans lequel vit une très importante minorité de « russophones ».
Alors, voici que nos grands « démocrates » européens et américain s’indignent de voir la Russie se poser en défenseur des droits de minorités de culture slave et russophones !!! Absurde !!! Imagine-t-on un gouvernement belge flamingant qui interdirait aux francophones de parler leur langue ? Et nous, Français, ne réagirions nous pas si le gouvernement suisse interdisait à ses citoyens de parler le français ? N’avons-nous pas, sous de Gaulle, tenté de nous immiscer dans les affaires intérieures du Canada pour défendre l’identité du Quebec francophone ???
Si l’Ukraine ne veut pas donner à ses russophones un statut décent, il est normal que ceux-ci se battent pour l’obtenir, et pourquoi pas, qu’ils appellent à l’aide la Russie voisine, où beaucoup d’entre eux se sont déjà réfugiés.

Et comment aurions-nous réagi, si la Russie soviétique avait proposé à la Belgique, profitant d’un coup d’Etat dans ce pays voisin et ami, de devenir membre du « Pacte de Varsovie » ???

Car en vérité, ce que nos médias formatés et domestiqués passent sous silence, c’est que ce sont nos gouvernements qui sous la poussée d’un Obama qui cherche à redorer son prestige, sont allés chatouiller le nez de l’Ours Russe, en proposant à l’Ukraine d’entrer dans l’Otan et de devenir parallèlement un membre de plus d’une Communauté européenne qui n’arrive déjà pas à prendre la moindre décision, tant elle est écartelée entre des membres aux intérêts divergents…..

Pour justifier cette diplomatie de l’absurde, on cherche à nous convaincre que la Russie voudrait ensuite se saisir de la Pologne ou des pays baltes, sachant que ces pays sont déjà membres indéfectibles d’une alliance qui n’hésiterait pas à entrer en guerre contre une Russie devenue agressive.

Car, n’avons-nous pas renié les engagements pris, au moment de la chute du mur de Berlin, par lesquels l’OTAN s’interdisait d’étendre sa zone d’influence au-delà des frontières de l’ex-empire soviétique, en contre-partie du retrait d’Allemagne de l’Est, des 500.000 hommes de troupe russes qui occupaient ce pays ???

Les mêmes « démocrates » qui prétendent que la Russie intervient en Ukraine, au mépris des traités qui garantissent l’inviolabilité des frontières de l’Europe, ne se sont pas opposés à la sécession de la Slovaquie, à la partition de la Yougoslavie ni même au redécoupage des frontières lors de la naissance d’un Kosovo devenu un Etat musulman qui s’est livré au « nettoyage ethnique » des Serbes qui y vivaient, alors même que tous les Historiens savent que le Kosovo fut le berceau même de la Serbie, tout comme l’Ukraine le fut pour la Grande Russie des Tzars!

En d’autres temps, les « démocrates »européens n’auraient pas manqué d’exiger que le sort des populations insurgées soit réglé par vois d’un réferendum d’autodétermination… Une solution que l’on se garde bien de proposer dans les négociations en cours, car on sait trop bien quel en serait le résultat !!!

Enfin, le conflit qui menace désormais avec la Russie, pour la défense d’un gouvernement ukrainien incompétent, est d’autant plus absurde que nous avons bien des combats à mener en commun avec les Russes.
L’angélisme stupide  de nos gouvernants feint d’ignorer que le terrorisme fondamentaliste est en train  de s’organiser en un état islamiste unique, qui irait du Nigéria à la Tchétchénie, en passant par le Mali, la Libye, la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan et une partie du Pakistan ? Comment ne pas voir que ce qui se joue avec le terrorisme en Europe renvoie en écho à cette même bataille ?

Or pouvons-nous mépriser l’efficacité des Services Secrets et les compétences de l’armée russes en matière de lutte antiterroriste qui nous seront fort utiles le jour où nous serons confrontés à un affrontement majeur ? Car dans la lutte qui se profile, les Russes seront des alliés infiniment plus fiables et motivés que les Américains, qui au moment venu, détourneront leur regard de cette partie du monde pour se tourner vers l’Asie , infiniment plus prometteuse pour les ambitions américaines…

Nous vivons dans un monde dangereux, où il est devenu difficile de distinguer « les bons des méchants et inversement ». L’Iran, ennemi d’hier pour les Etats-Unis sera peut-être demain parmi ses alliés, tout comme le « tueur » Bachar El Assad sans lequel aucune solution durable n’est possible dans cette partie du monde…
Il serait temps que le pragmatisme et le réalisme reprenne le dessus, et que les Européens se dégagent de l’influence délétère de ceux qui, aux États-Unis et en Europe, en particulier en Pologne, continuent de confondre Poutine avec Hitler. Et de ceux qui, comme dans les organes de direction de l’OTAN, sont entrain de s’inventer un ennemi imaginaire pour justifier leur existence.
C’est pourquoi les pourparlers en cours ont une importance vitale pour la paix en Europe. Car si demain il fallait faire la guerre à la Russie, avec quelles armées lutterions nous ???

L’Allemagne n’a plus d’armée combattante, l’armée française est à bout de souffle, et ses forces sont dispersées dans des combats lointains pour l’Europe. Les autres pays, mis à part la Grande Bretagne, n’ont que des armées de « figurants » en cas de conflit…
Alors qui est prêt à mourir pour l’Ukraine ???

Le mauvais camp, ou « le Camp des Saints » ???


Camp des SaintsLa France aurait-elle choisi le mauvais camp dans des conflits , annoncés depuis longtemps, par ceux qui gardent les yeux ouverts sur « le nouvel état du monde », et qui se précisent en s’aggravant à vue d’œil ???
J’ai soulevé cette question à plusieurs reprises sur ce blog, notamment à propos de notre alignement inconditionnel sur la vision américaine du monde d’aujourd’hui, sur le rôle supplétif que les Etats Unis nous font jouer là où des zones conflictuelles se développent et nécessitent un engagement militaire que l’Amérique refuse désormais d’assumer.

Je l’ai soulevée à propos de « l’affaire ukrainienne », dans la quelle nous avons suivi aveuglément un mouvement qui a pris, sous le chapeau de l’OTAN, l’allure d’une coalition anti-russe, à un moment où l’évolution de l’Europe fait face à un tournant stratégique décisif , et où la Russie hésite entre le choix d’un destin tourné vers l’Europe, ou vers l’Asie.

Tout cela mérite quelques explications.

S’agissant du monde arabe, nous étions jusqu’à un virage récent, les héritiers d’une tradition « gaullienne » : de Gaulle, dont je suis loin d’être un adorateur -tout le monde l’aura compris – avait une vraie politique arabe qui lui a valu un prestige personnel, qui rejaillissait sur la France, dans tout le monde arabe.
Dans les affaires du monde et tout particulièrement dans celles qui concernent le monde arabe, les américains n’ont pas été souvent nos « alliés ». De Gaulle le savait car il avait peu d’illusions sur les Américains.

Faut-il rappeler « l’affaire de Suez », où américains et soviétiques se sont ligués , dans un ultimatum mémorable, pour nous contraindre de renoncer à porter un coup décisif au Dictateur arabe Nasser qui soutenait partout où elles se développaient les révoltes arabes contre les Britanniques et contre la France.
Les Américains ont soutenu la rébellion algérienne. Ils l’ont soutenue financièrement, et diplomatiquement, notamment devant les Nations Unies. Pourtant, à l’époque, la rébellion algérienne utilisait les mêmes méthodes de guerre que celles qui soulèvent les cris d’horreur de l’ensemble du monde civilisé, aujourd’hui….(Je pourrais, ici même, dénombrer les égorgements, les décapitations, les émasculations, les tortures de tous ordres qui ont été commis, pendant la guerre d’Algérie, et dont les Musulmans fidèles à la France ont été les principales victimes). Pour ceux à qui l’horreur ne fait pas peur, je conseille: https://www.google.es/search?q=Alg%C3%A9rie+%C3%A9gorg%C3%A9s&client=firefox-a&hs=nXG&rls=org.mozilla:fr:official&channel=sb&biw=1280&bih=576&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ei=cLoaVP7sFYm9jAKIhoG4Aw&ved=0CAYQ_AUoATgK

Mais, à cette époque, il y avait de « belles âmes » pour considérer qu’il y a des horreurs « légitimes » sur le plan moral , et des horreurs « illégitimes » : celles que l’Armée française a dû assumer, à la place des politiciens qui lui en donnaient l’ordre…

Dans les années 90, l’Algérie devenue indépendante, a dû combattre à son tour le FIS, qui n’était rien moins que l’ancêtre des mouvements djihadistes d’aujourd’hui, avec les mêmes méthodes, celles de la terreur, des égorgements, et de l’horreur, dans l’indifférence quasi unanime du monde occidental…

Aujourd’hui, l’horreur semble être devenue un sentiment partagé par tous. Du moins par tous ceux qui ont une certaine idée de ce qu’est « la Civilisation »….
Nous voici donc devenus les « alliés inconditionnels » des Etats-Unis dans une sorte de « croisade » contre l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL).
Des Etats Unis qui ne savent du monde arabe, que ce que leur dictent leurs intérêts, et plus particulièrement leurs intérêts pétroliers. Leurs analyses sont toujours aussi sommaires : il était souhaitable d’évincer la France et la Grande Bretagne des territoires qu’elles contrôlaient, partout où il y avait du pétrole. Aujourd’hui, toute puissance, tout mouvement politique armé ou non armé qui menace les intérêts pétroliers de l’Amérique sont à combattre par tous les moyens.

C’est le cas dans tout le moyen-orient et c’est notamment le cas de l’Iran qui refuse de se soumettre à la puissance américaine et reste proche de la Russie qui « joue » sur l’antagonisme entre iraniens et américains.

De toute évidence, la Russie a choisi « le camp chiite », car il pourrait faire contre-poids à une éventuelle menace sunnite sur son territoire, où vivent pas moins de 50 millions de musulmans, alors que l’Amérique, entraînant dans son sillage le monde occidental est étroitement liée par ses intérêts pétroliers au « camp sunnite » sur lequel semble régner l’Arabie saoudite et les Etats du Golfe, qui juqu’ici, croyaient intelligent de financer à coups de pétrodollars, le fondamentalisme musulman, sous toutes ses formes, partout où il se manifestait, à condition que l’agitation ne gagne pas  ces Monarchies assises sur un tas d’or qui tôt ou tard excitera les convoitises des Djihadistes…

Mais, ne perdons jamais de vue que, pour l’Amérique, le danger d’un Islam totalitaire n’est pas à ses portes. C’est un danger lointain, qu’il faut combattre car il peut tuer jusque sur le territoire américain: nous venons de célébrer l’anniversaire de la tragédie du World Center de New york, encore présente dans les mémoires américaines.

Pour nous, ce danger est à nos portes. Que dis-je ??? Il est même déjà dans nos murs, conséquence des années d’aveuglement naïf, face aux ambigüités de l’Islam désormais massivement présent sur notre territoire….Ceux qui glosent sur « l’Islam deuxième religion en France », pour faire enrager les « Cathos », ne tarderont pas à déchanter….

Dans le combat qui s’engage contre l’Etat djihadiste en Irak et en Syrie en train de naître, il faut garder les yeux ouverts.
Ce qui se développe, c’est le conflit latent, séculaire, inévitable, entre un fondamentalisme « Sunnite » qui se considère comme le seuls héritier de « l’Islam authentique et pur », et l’Islam des « Chiites » considérés comme des mécréants au sens littéral du terme. La guerre meurtrière qui avait opposé l’Irak de Sadam Hussein à l’Iran de Khomeini , qui s’est terminée sans vainqueur, en a été un premier épisode, qui a exacerbé les passions et les haines confessionnelles.
Le conflit actuel en est un second épisode, aux racines à peine différentes.
La stratégie totalitaire de « l’Etat Islamique », est claire : éliminer dans un premier temps, les non-musulmans minoritaires en Irak et en Syrie. D’abord les Chrétiens et les autres minorités, puis les Chiites,  pour constituer un « Etat pur » appliquant une « Charia » pure et dure. Ensuite ce sera le tour des « Monarchies du Golfe » considérées comme « corrompues par l’Occident ». Et enfin ce sera l’extension du Califat à toutes les « provinces » qui allaient autrefois, à l’époque des grandes conquêtes arabes, du Maghreb au Machrek.

href= »http://www.dailymotion.com/video/x20dsur_comprendre-la-montee-en-puissance-de-l-eiil-en-5-minutes_news » target= »_blank »>Comprendre la montée en puissance de l’EIIL en… par lemondefr

Ce n’est pas pour rien que l’on entend de plus en plus souvent parler, s’agissant de l’Espagne, de la « reconquista » des anciennes provinces ibériques de l’Islam. Et on comprend l’irritation de certains musulmans, lorsque l’enseignement de l’Histoire de France s’attarde un peu trop sur Charles Martel « qui arrêta les Arabes à Poitiers »….
La dernière phase de ce projet fou, ce sera la conquête, par la terreur, du monde occidental foyer de tous les vices, de toutes les corruptions, et de toutes les entorses à la Loi coranique.

Pour cela, « le Djihad » possède sur place, en Occident, des troupes qu’il suffira, le moment venu, de réveiller, car, comme je le répète ici souvent, « le ver est dans le fruit »…..

Le juge Trévidic, l’un des meilleurs connaisseurs du terrorisme, fait cette confidence inquiétante au Figaro: «Il y a dans nos dossiers antiterroristes des cas de jeunes Français qui ont été formés à couper des têtes par les djihadistes en Syrie. Certains ont directement mis en pratique ce qui leur a été enseigné en décapitant des personnes, lors d’exécutions publiques, notamment à Racca», ville syrienne tombée aux mains des djihadistes et proclamée capitale du Califat créé le 29 juin dernier.
Ce magistrat français très chevronné, qui a repris le cabinet d’instruction du juge Bruguière depuis de nombreuses années, précise même que «circulent actuellement sur Internet des images de jeunes Français qui tiennent une tête coupée dans leur main». À le croire, «ils s’habituent à l’horreur», comme les enfants soldats d’Angola. «C’est dire leur degré de dangerosité» lorsqu’ils reviennent en France, selon lui.

Cf: http://www.lefigaro.fr/international/2014/09/11/01003-20140911ARTFIG00105-djihad-le-juge-trevidic-alerte-sur-les-coupeurs-de-tete-francais.php

C’est dire également que la France n’échappera pas aux exactions des « fous de Dieu »….

Or, tous les stratèges en conviennent. On n’abattra pas l’Etat Islamique avec les seules frappes aériennes. Nous mettons, aux côtés des Etats Unis et de la coalition en cours de formation, les doigts dans un engrenage fatal. On n’éradique pas un « Etat » sans occuper le terrain qu’il recouvre.
Et la question que je pose ici, que je traiterai dans mon prochain billet, est la suivante :

Est-il raisonnable de s’engager dans un tel conflit en demeurant en conflit ouvert avec la Russie, qui dans cette affaire devrait-être notre alliée naturelle, car elle nourrit les mêmes craintes que nous à l’égard de l’emprise du Djihadisme sunnite sur le monde Musulman ???
Ecoutez, à ce sujet ce qu’en pense Robert Védrine, qui demeure, – bien que socialiste – l’un des analystes les plus lucides sur les questions de politique internationale.
http://video.lefigaro.fr/figaro/video/hubert-vedrine-l-invite-de-ruth-elkrief/3780660483001/

(à suivre ).

(1).- Il y a une quarantaine d’années Jean Raspail publiait un ouvrage intitulé « Le Camp des Saints » dans lequel il décrivait une situation apocalyptique dans la quelle sombrait l’Occident envahi par des hordes barbares. Pour les uns, cet ouvrage était une « provocation ». Pour d’autres, il préfigurait une réalité qui pourrait bien se révéler un danger mortel….
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Camp_des_saints

Mosco veni, Mosco vidi, Mosco vici ???


???????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????Ce socialiste, prototype du « social-bobo », énarque, apparatchik, arriviste, préoccupé par sa seule « gestion de carrière » est parvenu à ses fins.

Vidé, avant que le bateau ne coule, et « victime » d’une première « épuration ethnique »…. le voici membre de la « Commission européenne »: la luxueuse voie de garage des politiciens de tous les pays de cette Europe qui va à la dérive. Celle où l’on range les vieilles voitures qui n’ont pas servi à grand chose dans leur propre pays, mais qui peuvent encore faire illusion, pour quelques années.

On a vu se succéder à la tête de cette Commission, les Santer qui présidait entre deux cuites, les Prodi, incolore et inodore, puis un Barroso, impuissant, inéfficace, pendant les années de crise.

Et pourtant, cette Commission censée représenter une sorte de Gouvernement de l’Europe, n’est pas dénuée de pouvoirs. L’article 211 du Traité de Rome lui confie trois rôles principaux : un rôle de gardienne des traités (saisie du pouvoir judiciaire), un rôle de proposition (pouvoir législatif), ainsi qu’un rôle d’exécution (pouvoir exécutif).

Mais les peuples européens ne la perçoivent que comme une Haute Administration, qui pond des « directives » qui semblent plus destinées à servir de justificatif à son existence qu’à servir les citoyens de ce vaste ensemble qui ressemble à un canard sans tête.

Van RompuyEt pourtant, les traités l’ont dotée d’une tête.

Nous avons un Président de l’Europe: l’insignifiant Van Rompuy dont la plupart des citoyens ignorent le nom, le visage et le rôle qui est le sien. Une sorte de « ravi de la crèche », que l’on aperçoit de temps à autres, à l’occasion des « sommets »où il promène son sourire bienveillant, sans que personne n’ait jamais entendu son de sa voix.

L’Europe, cette Europe dont peu de citoyens connaissent exactement les frontières aujourd’hui, est donc dirigée par une super-classe de « petits marquis », dont les pouvoirs sont énormes, mais qui n’en font rien, ou pas grand chose, à part, pondre des circulaires qui servent surtout à empoisonner la vie quotidienne des citoyens.

François Hollande s’est beaucoup agité pour obtenir que son ancien Ministre de l’Economie puisse siéger dans cette auguste Commission, dans l’espoir de le voir peser de tout son poids, pour alléger les contraintes qui pèsent sur la France, mise en demeure de prendre les mesures structurelles de réformes indispensables à son redressement.

Il semble y être parvenu.

Mais on se demande si ce « cadeau » que vient de lui faire Mme Merkel n’est pas un cadeau empoisonné. Car on sait quelle est la souplesse d’adaptation de ces « petits marquis » qui pullulent dans la classe politique française. On sait également quelle peut être leur versatilité.

Ainsi donc, nommé commissaire européen, l’ancien ministre de l’Économie va devoir imposer à la France les règles qu’il n’avait pas réussi à respecter à Bercy.
Selon lefigaro.fr : « l’un des reproches qui revient régulièrement dans la bouche de ses amis, comme dans celle de ses adversaires : Pierre Moscovici serait certes brillant mais il ne travaillerait pas assez. Préférerait passer du temps au café de Flore à Saint-Germain-des-Prés que devant ses dossiers. Dilettante en somme. Une image d’intellectuel rive gauche qu’il avait tenté de gommer en se faisant élire député dans le Doubs industriel et en allant régulièrement arpenter son fief de Montbéliard. »

« Pour brosser à gros traits sa carrière, Pierre Moscovici écrivait: «Au cours d’une vie politique déjà longue, j’ai connu les succès qui permettent d’agir, les échecs et les trahisons qui apprennent, les revanches qui renforcent.» Succès, trahison, revanche. Voilà le rythme qui scande son parcours au PS. Encore aujourd’hui, son remplacement à Bercy par « Mentebourg » lors du remaniement d’avril lui reste en travers de la gorge. De quoi alimenter une revanche depuis Bruxelles? »

Trahisons. Vous avez bien lu.

On peut craindre que sous peu, Moscovici soir placé en situation de devoir trahir son mentor François Hollande, en le rappelant à l’ordre, et surtout, en lui rappelant les engagements qu’il a pris,…mais qu’il avait déjà oubliés.
L’influence de Moscovici au sein de cette Commission européenne, dépendra largement de sa capacité à montrer sa légitimité en tant que Commissaire européen, en s’affranchissant de ses anciennes amitiés socialistes, ce qui devrait l’amener à trahir François Hollande à qui il doit pourtant cette brillante « promotion ».

Cette perspective est d’autant plus réaliste que l’influence de Mme Merkel ayant pesé de tout son poids, Moscovici est « encadré » par deux vice-présidents chargés d’exercer sur lui une sorte de «tutelle», histoire de s’assurer qu’il n’est pas venu là pour appliquer la politique désastreuse qu’il a mené en France lors de son passage au Ministère de l’Economie….

Mourir pour l’Ukraine ???


Choc« Le ver est dans le fruit. « 

Suite de  :   https://berdepas.wordpress.com/2014/08/18/qui-raze-poutine/

C’est un monde dangereux qu’à 81 ans, j’ai le sentiment de devoir léguer à mes enfants et petits enfants. Le regard que je porte sur ce nouvel état du monde ne m’inspire pas l’optimisme.
Car j’appartiens aux « survivants » de ceux qui ont connu la « dernière » guerre mondiale, qui à 20 ans ont dû aller combattre dans les Aurès, et qui ont participé, sans jamais mesurer leurs efforts ni leurs heures de travail, à une époque où les 35 heures n’existaient pas, pour la « reconstruction » du pays, puis au cours des  » 30 glorieuses », pour, à force de travail, se reconstruire un avenir .
La génération qui a suivi la mienne n’a jamais connu la guerre, mais, après avoir pris goût à la prospérité elle a vu le pays s’enfoncer dans une « crise chronique » qui dure maintenant depuis 30 ans. Les 30 « piteuses », et leur cortège de souffrances infligées à ceux qui ont été confrontés au chômage, ou à la précarité, à l’instabilité et à l’absence de perspectives. Et pour ceux qui ont réussi à préserver leur emploi, l’angoisse permanente et la peur de le perdre. Qu’en sera-t-il de la génération suivante, celle de mes petits enfants ???
La France semble prise dans un tourbillon d’incohérences. Mal gouvernée par une génération de politiciens plus préoccupés de leur réélection prochaine que de l’avenir du pays, elle ressemble à un navire sans capitaine, sans boussole et sans cap.
Les Français, en apparence résignés, semblent ne plus écouter, et encore moins entendre le discours d’une classe politique qui a fait du mensonge et des fausses promesses, une pratique courante qui leur a fait perdre tout crédit dans l’opinion, anesthésiée, en outre, par le « prêt-à-penser » médiatique qui les prive des informations et des analyses nécessaires à la compréhension du monde qui les entoure, dont on s’applique à minimiser ou à cacher les dangers.
Alors, dans ce contexte, quels sont les dangers qui nous menacent le plus et qui risquent d’entraîner les générations futures dans des conflits aux quels elles n’auront pas été préparées ???
A l’occasion de la sortie récente d’un livre passionnant, dont je conseille vivement la lecture, intitulé « Le Choc des Empires », dont les thèses ne sont pas sans rappeler celles du « Choc des Civilisations » de Huttington, le journaliste et économiste Jean-Michel Quatrepoint nous livre, dans « le Figaro », quelques réflexions (pessimistes) sur le futur proche.
Jean-Michel Quatrepoint a travaillé au journal Le Monde pendant onze ans, puis a dirigé les rédactions de l’Agefi, de La Tribune et du Nouvel Économiste avant d’animer, quinze années durant, La Lettre A. Il a publié un premier livre qui annonçait en 2008 la « Crise globale ».

Il a depuis publié un autre livre en 2011 «Mourir pour le Yuan? Comment éviter une guerre mondiale ». Car le risque de guerre mondiale existe. Il flotte sur la planète, et pourrait bien ressembler, dans l’esprit de quelques inconscients, comme « la » solution à la crise.

C’est un des rares journalistes de sa génération à aborder, avec lucidité, les questions qui fâchent nos « zélites »…
A la question : « Dans Le choc des Empires, vous décrivez notamment les circonstances qui ont mené à la seconde guerre mondiale. Existe-t-il un risque d’escalade similaire aujourd’hui? Il répond ( je cite ) :

«J’ai le sentiment que les dirigeants des grandes puissances mondiales ne maîtrisent plus vraiment le système. A partir de ce moment-là, la machine peut déraper. Au Proche-Orient, le risque d’escalade est faible car le Califat ne dispose pas de fusées. Par ailleurs, la diplomatie américaine commence à comprendre que l’Iran peut être un pôle de stabilisation et devrait donc jouer la carte chiite face aux wahabites saoudiens et aux islamistes du Califat.
Ni les Américains, ni les Russes n’ont intérêt à l’escalade, mais le risque est que ces groupes bruts de décoffrage leur échappent. Si les forces ukrainiennes se livrent à des nettoyages ethniques dans la région des pro-russes, Poutine ne pourra pas laisser faire.
En Ukraine, la situation est plus incertaine car l’affrontement entre la Russie et les Etats-Unis se fait par personnes interposées: les pro-russes d’un côté et de l’autre côté la garde nationale ukrainienne plutôt peuplée d’extrémistes de droites. Ni les Américains, ni les Russes n’ont intérêt à l’escalade, mais le risque est que ces groupes bruts de décoffrage leur échappent. Si les forces ukrainiennes se livrent à des nettoyages ethniques dans la région des pro-russes, Poutine ne pourra pas laisser faire. Il faut que les Américains soient suffisamment responsables pour faire pression sur les Ukrainiens. De la même façon, les pro-russes doivent accepter d’abandonner leur autonomie. C’est un jeu délicat qui peut déraper à tout moment. Pour éviter cela, il faut aussi que les Européens jouent leur propre jeu et non celui des Américains. » (Fin de citation).

Le risque est grand, en effet, d’un « dérapage incontrôlé » de ce conflit, dans lequel l’Europe a pêché par imprudence en emboîtant, sans réfléchir, le pas aux Américains.

Dans le même entretien, il évoque les dangers auxquels nous nous exposons au Moyen-Orient. Je cite :

«Oui, le Califat progresse car il a su surfer sur les erreurs des Américains qui après avoir semé le désordre en Irak sont partis sans en assumer les conséquences. Leur principale faute est d’avoir voulu détruire l’armée irakienne alors qu’il aurait fallu garder l’ossature du régime après la chute de Saddam Hussein.

Ils ont d’ailleurs failli faire la même erreur en France en 1944 en voulant installer une monnaie d’occupation et une administration américaine. C’est le général de Gaulle qui a réussi à éviter cela, notamment en gardant en place une partie de l’administration française de Vichy. C’était la seule à être capable de faire tourner la machine étatique et il fallait éviter deux écueils: celui des communistes et celui des américains.

Déjà, la France devait jouer entre les Russes et les Américains. Aujourd’hui, si l’Europe est inféodé aux Etats-Unis, elle sera vassalisée et n’existera plus.( Fin de citation ).

Question : Si la France a eu raison en 2003 de s’opposer à la guerre en Irak, ne faut-il pas intervenir aujourd’hui pour barrer la route au Califat et protéger les chrétiens d’Orient?

La vraie question serait plutôt: «Qui en a les moyens?».
Pas l’armée française qui est dans un état de déliquescence avancée. Avec ce que nous avons mis en place au Mali et en Centre-Afrique, nous n’avons plus de capacité de projection. A force de réduire depuis vingt ans le budget de la défense, il ne reste plus rien. Fait rarissime depuis des décennies, les quatre chefs d’Etat-major ont même mis leur démission dans la balance lorsqu’il était question de raboter encore un peu plus la loi de programmation militaire
Aujourd’hui, les Américains sont les seuls à être capables d’envoyer des troupes au sol. Mais Barack Obama ne le fera pas car l’opinion publique ne l’acceptera pas. Les Américains ne veulent plus faire la guerre avec des GI’s. Désormais, l’Amérique fait la guerre avec des drones à travers des frappes ciblées. Elle mène également une guerre idéologique et économique et utilise des abcès de fixation tel que l’Ukraine pour contrer ses adversaires, mais n’envoie plus de soldats sur le terrain. Le problème, c’est que les islamistes l’ont compris et progressent eux au sol. Entre un américain et un islamiste, l’irakien risque de choisir l’islamiste qui a l’avantage d’être sur place et de connaître la population ».(Fin de citation).

Cela donne à réfléchir.

On retrouve là des paramètres qui ont prévalu dans l’évaluation des risques à la veille de la seconde guerre mondiale :
Une gauche au pouvoir, plus préoccupée de répondre au désir jamais satisfait de bien-être des Français que de la défense du pays, une pression sociale qui tire sans cesse le pays vers le bas, des politiciens « pacifistes » au discours lénifiant d’un côté, et des « va-t-en guerre »imprudents de l’autre, et enfin, un aveuglement général et obstiné face aux menaces qui se profilent. Une armée française affaiblie par des coupes de crédits imposés par la croissance non maîtrisée des dépenses sociales dont une grande part va dans l’assistanat… Tout contribue au climat défaitiste qui envahit le pays aujourd’hui….

Face à tout cela, je me dis, au soir de ma vie, que les Français devraient se préoccuper un peu plus de l’avenir de la France et moins de leur bien-être immédiat.
Car sans avenir pour la France il y a peu de perspectives d’avenir pour les Français.

Regards obliques.


Hollande imbécileL’actualité de la vie politique française, particulièrement riche en péripéties depuis quelques semaines, détourne notre regard de ce qui se passe dans le reste du monde.

Il aura fallu que les Djihadistes de l’EEIL déclenchent une offensive accompagnée d’un génocide des Chrétiens et des autres minorités en Irak pour que l’on s’intéresse, enfin sérieusement, au sort des Chrétiens, –  sur lequel j’écris ici très souvent  – , dans l’ensemble du monde musulman. Les rares articles que l’on peut lire, encore aujourd’hui, après des années de calvaire occultées pour ne pas « déplaire » aux musulmans, ne font pas la Une des journaux. Le Point s’est risqué, timidement, de temps à autres à publier une rubrique consacrée à cette tragédie: 

http://www.lepoint.fr/monde/requiem-pour-les-chretiens-d-orient-31-08-2014-1858679_24.php

Vous verrez, sur vos chaînes de télévision, des reportages destinés à émouvoir les foules, sur telle tribu d’indiens d’Amazonie qui lutte pour défendre son identité, face à une « modernité » mortelle pour leur culture, ou une émission entièrement consacrée à la misère de telle tribu africaine, oubliée par le progrès , au fond d’une forêt vierge….. Mais vous ne verrez jamais un documentaire complet et objectif sur les souffrances des minorités chrétiennes dans le monde arabe. Sans doute parce que c’est « haram »…..

Qui s’intéresse encore, aujourd’hui, à ce qui se passe au Mali qui ne parvient pas à refaire son unité entre le Nord et le Sud, au Centre-Afrique qui n’est plus qu’un champ de ruines où s’affrontent djihadistes et milices chrétiennes, au Sahel en général, où les troupes françaises sont engagées dans de conditions difficiles, sur un terrain immense, et plus près de nous, au Maghreb ???
Pour le savoir, il faut parcourir la Presse africaine …

Dans notre monde, une actualité chasse l’autre, et il est devenu difficile de mettre en perspective des évènements qui se succèdent à vive allure. Les médias ne s’intéressent qu’au sensationnel, à ce qui fait le Buzz, mais négligent tout ce qui nécessiterait approfondissement, analyse et réflexion.
Or, autour de cette Europe à la quelle est lié notre destin, les choses bougent, et nul ne peut rester indifférent au nouvel état du monde qui est en train de naître sous nos yeux.
Inquiet pour l’avenir de nos enfants et petits enfants, je m’interroge sur cet « état du monde » que nous allons leur léguer.
Je me propose, en quelques billets, d’exprimer mon inquiétude et de faire partager des interrogations personnelles sur un futur dont la maîtrise semble, par moments, nous échapper.
Car, si l’Europe, gagnée par la stagnation, semble pétrifiée et se complaire dans un immobilisme économique comparable à celui du Japon des décennies 90 à 2.000, autour d’elle des mouvements d’une ampleur tectonique se produisent, dont les conséquences ne doivent pas échapper à notre analyse.
En moins de deux décennies, les états dits « émergents » se sont taillé une place majeure dans les échanges internationaux ainsi que sur le terrain diplomatique et militaire.
Alain Peyrefitte dans un ouvrage célèbres intitulé « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera », écrivait, dans les années soixante, que nous prendrons conscience du « nouvel état du monde » lorsque des porte-avions chinois croiseront au large de nos côtes, en Méditerranée.Nous y sommes…presque.
La France qui ne joue plus dans la cour des « grands » depuis la fin de la dernière guerre et surtout, depuis la perte de son « Empire », essaie, désormais, de préserver ses intérêts, par une action diplomatique prolongée parfois par une action militaire limitée par ses ressources affaiblies en temps de crise. Elle est peu soutenue par ses « partenaires » européen, qui depuis la fin de la dernière guerre, semblent avoir confié, avec un certain aveuglement, l’avenir de leur sécurité au « parapluie » américain.
La réintégration de la France, dans les forces de l’OTAN n’a pas renforcé ses moyens d’action. Bien au contraire, elle aurait tendance à freiner, voire à entraver ses initiatives, par la nécessité d’en référer à ses partenaires européens. Elle l’empêche de développer toute action autonome, sauf à accepter les critiques de ces mêmes partenaires, pourtant peu enclins à s’engager dès lors qu’il faut faire des choix diplomatiques difficiles et encore moins, s’il faut prendre des risques sur le plan militaire….
Or la plupart des auteurs qui se consacrent à l’analyse des bouleversements géopolitiques qui se produisent autour de nous, mettent l’accent sur plusieurs paramètres, en cours d’évolution rapide.

Nous sommes confrontés à deux problématiques majeures pour les années qui viennent. L’une concerne l’Europe, et notre capacité à influer sur son évolution politique, et à en assumer les choix, – ou les non-choix – sur le plan stratégique , l’autre concerne notre positionnement face à la montée d’un Islam qui ne masque plus ses ambitions et ses projets.

La problématique européenne est confrontée à des choix décisifs, et à très court terme. Des choix qui risquent d’avoir des conséquences majeures à long terme.
1.- L’Europe doit rapidement s’interroger sur l’évolution de ses relations avec la Russie. De Gaulle, dernier homme d’Etat visionnaire que la France ait connu, veillait à maintenir un équilibre, fragile certes, mais réel , entre l’Amérique et l’Empire Soviétique.
Notre alignement progressif sur les Etats Unis, notre entrée dans l’OTAN, les ambitions de l’OTAN d’étendre sa zone d’influence aux limites des frontières de la Russie, risque d’accentuer un mouvement de rapprochement de Poutine avec la Chine, déjà en cours, ce qui ne serait pas sans conséquence pour l’Europe.

Est-ce bien le moment de prendre le risque d’être entraîné dans un conflit armé avec la Russie, et d’exposer l’Europe à une guerre , une fois de plus fratricide ??? Une guerre dont on ne comprend pas clairement quels sont les enjeux . L’entrée, décidée on ne sait par qui et comment, de l’Ukraine dans la Communauté européenne, et son adhésion à l’OTAN, justifient-ils un conflit armé qui enfoncerait un peu plus l’Europe dans ses contradictions, juste pour satisfaire de vagues ambitions américaine d’extension de sa zone d’influence ??? Nous sommes déjà devenus les supplétifs de l’Amérique en Afrique. Faut-il qu’en Europe également, nous nous abaissions à servir ses intérêts ???
Car l’Europe ne peut se détourner complètement de la Russie, pour plusieurs raisons :

– La protection des Etats Unis ne nous est pas acquise de façon certaine, à très long terme. Les considérations stratégiques, l’évolution économique, les phénomènes d’attraction commerciale, l’évolution démographique de ce pays, pousseront les Etats Unis à se tourner de plus en plus vers le Pacifique, et à se détourner de l’Atlantique.
– La Russie possède un immense réservoir de matières premières inexploitées, sans parler des réserves d’énergie dont l’Europe aura besoin pour poursuivre son développement. L’Allemagne qui a fait le choix malencontreux d’abandonner le nucléaire, est devenue dépendante du gaz russe.
– Les conflits du Moyen-Orient, l’insécurité croissante de nos sources traditionnelles d’approvisionnements en pétrole, font de la Russie, et peut-être même de l’Iran, des sources incontournables dans un futur proche.
– -La Russie de Poutine, même si on a peu de sympathie, en Europe, pour le personnage, s’ouvre peu à peu à la prospérité : elle possède une oligarchie de « milliardaires », certes, constituée d’anciens apparatchiks communistes qui ont « profité » de la privatisation de l’économie engagée sous Elstine. La Russie est encore une démocratie inachevée et fragile. Mais elle possède déjà une classe moyenne en expansion qui peu à peu s’éveille à la liberté et à la société de consommation. C’est dire que la Russie constitue également, un immense marché, aux portes mêmes de l’Europe. Cette Europe en pleine crise, à la recherche de nouveaux débouchés pour sa croissance ne saurait s’en désintéresser.
– Ajoutons enfin, que nous avons culturellement, et humainement, plus d’affinités avec les Russes que nous n’en avons avec d’autres peuples éloignés. Un court séjour à Saint Petersbourg, la plus française des villes russes, suffit pour apprendre que nous avons de nombreuses pages de notre histoire en commun, et pour apprécier la proximité culturelle que nous entretenons avec ce peuple, attiré, depuis toujours, par la culture française, par sa langue. Et quel européen possédant un minimum de culture ignore l’œuvre d’un Tolstoï, d’un Dostoievsky, celle d’un Stravinsky,d’un Prokofiev, ou d’un Rachmaninoff, ou le souvenir laissé à Paris, et dans toute l’Europe, dans un domaine où les Russes excèllent, celui de la danse classique, par un Noureev, un Nijinsky, un Diaghilev, et j’en passe… ???
– Ces affinités culturelles ne sont pas négligeables quand on sait que parmi les menaces les plus graves qui pèsent sur l’avenir de nos enfants, il y a celles qui pèsent sur notre culture et à travers elle, sur notre civilisation. Avec les Russes, nous partageons des racines chrétiennes, une même sensibilité dans les domaines littéraires, musicaux, de la peinture de la sculpture et de la danse.
– La « propagande » anti-Poutine développée sous l’impulsion d’intérêts purement américains ne doit pas nous aveugler. Poutine n’est pas un ange, certes. Mais Poutine n’est pas la Russie, au regard des perspectives historiques.
– Et Poutine, dans son pays, est-il pire qu’un de Gaulle, qui après avoir été accusé d’être le fomentateur du « Coup d’Etat permanent » a été mythifié pour s’inscrire dans la légende historique française ???
– Car de Gaulle,- à qui nous devons nos solides Institutions – qui s’en souvient vraiment ???

Pardon pour ce point de vue iconoclaste, mais à 80 ans, je n’ai pas oublié le bombardement en Mai 1945, des Algériens à Sétif par l’aviation et la Marine française occulté par nos historiens, alors qu’il présidait le Gouvernement provisoire de la République, bombardement qui a peut-être été le déclencheur d’une tragédie qui a duré 8ans ??? Et qui se souvient du S.A.C., ces « barbouzes » qui « éliminaient » les contestataires du « régime » ??? Qui peut croire qu’à cette époque, la Presse était libre, alors que le « Ministre de l’Information » contrôlait chaque jour les programmes de nos chaînes nationales de Télévision ??? Je pourrais allonger ma liste…mais ce n’est pas là mon propos.

– Je veux seulement dire que même les plus grands hommes politiques ont parfois franchi la ligne des règles de la morale publique…. Je veux seulement dire que notre antipathie vis-à-vis de Poutine, subtilement entretenue par une propagande surprenante, ne doit pas nous aveugler, et nous faire perdre de vue nos intérêts à long terme….

2- A un moment où nous emboîtons le pas aux Américains en cherchant à imposer au reste du monde un modèle économique,- le « libre échange »- et idéologique – « les Droits de l’Homme, un concept hérité de la morale chrétienne » – dont il est de plus en plus évident qu’il est rejeté par des peuples hermétiques à notre « civilisation » car ils sont héritiers d’une autre culture, comment ne pas s’interroger ???
L’échec des interventions occidentales dans les pays arabes, où non seulement nous n’avons pu encourager leur basculement vers le modèle démocratique, mais où nous avons suscité, puis, accéléré l’émergence d’un islam agressif et conquérant qui semblait sommeiller dans ces pays, et que seuls, ceux qui y ont vécu longtemps soupçonnaient, mais que la naïveté voire l’aveuglement des ceux qui forment l’opinion en Europe, nous ont masqué…
Tout cela soulève de graves interrogations :
– Sommes-nous dans le bon camp face à la montée de l’Islam ??? celui de l’Amérique qui elle-même a choisi le camps des monarchies Sunnites aux comportements ambigus, qui détiennent, certes, une part non négligeable des richesses du monde, alors que la Russie qui héberge sur son sol 50 millions de musulmans sunnites pour la plupart, – et qui redoute qu’un jour le djihad se déclare sur son sol – a choisi le camp des Chiites et de l’Iran, soit le camp d’un Islam structuré, avec un clergé, un organisation avec laquelle il peut être envisagé de négocier un jour, si nécessaire. Ce qui n’est pas le cas dans le monde sunnite.
– Sommes-nous à la veille de ce « Choc des Civilisations » pré-senti par Samuel Huttington, dont la « prédiction » considérée comme auto-réalisatrice par les maîtres de la pensée unique a été rangée, un peu trop légèrement, au placard des idées fausses ???

Ce sont ces questions que je me propose d’évoquer dans mon prochain billet .

Qui « rase » Poutine ???


Europe

J’avoue ne pas très bien comprendre la démarche de la France, et de l’Europe, dans le litige qui nous oppose à la Russie de Poutine, dans l’affaire Ukrainienne.

J’ai parfois l’impression que nous sommes gouvernés par des petits coqs, prêts à affronter un ours dont on nous dit qu’il est méchant et pas du tout fréquentable….Et pour reprendre une expression que j’emprunte à Chevènement, « pourquoi aller chatouiller les moustaches de l’Ours Russe » ????

Ma remarque vaut aussi bien pour la « diplomatie française » que pour celle, – s’il en est une -, de l’Europe dont la Ministre Anglaise des Affaires Etrangères ( rappelez-moi son nom ???), chargée de défendre les positions de notre Union,  pratiquement inscrite aux abonnés absents, est inaudible…

En effet, qu’est-ce  que l’Europe avait à espérer dans un bras de fer avec Poutine ? On se le demande.

De Gaulle rêvait d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural, mais pratiquait une politique étrangère de subtil équilibre entre Washington et Moscou, jouant de l’opposition entre deux blocs dont il se faisait plus ou moins l’arbitre.

Or, sans en mesurer les conséquences, sans aucune pédagogie sur ce projet fou, sans aucune consultation, ni populaire, ni parlementaire, les « Eurocrates » de Bruxelles aux quels la France a décidé d’emboîter le pas, ont décidé, comme dans les cas précédents ( Roumanie, Bulgarie, etc.. ), d’ouvrir grandes  les portes de l’Europe à l’Ukraine, un pays exsangue, un pays de maffieux, endetté au-delà du raisonnable (ne le sommes-nous pas nous-mêmes ?), un pays qu’en pleine crise économique l’Europe n’a pas les moyens de soutenir ni financièrement, ni économiquement !

En outre il est proposé, sous l’impulsion américaine, que l’Ukraine rejoigne l’OTAN.

Mais les autorités qui ont succédé à M. Ianoukovitch, dont personne ne semble regretter la chute et la fuite, ne se seraient certainement pas lancées dans l’aventure sanglante dont nous suivons les péripéties si elles n’avaient été encouragées par l’Union européenne et surtout si elles n’avaient obtenu des assurances de l’OTAN et du « nouveau protecteur de l’Est européen qui, de Washington, tire les ficelles de ses marionnettes et s’embarrasse souvent dans ses fils. »

Et qui pouvait croire que devant de telles perspectives Poutine resterait immobile, sans compromettre sa popularité qui, en Russie, est bien au-delà de celle qu’on lui accorde en Occident ?

Qu’aurions-nous fait si la Belgique, à l’époque soviétique, après avoir élu à sa tête un gouvernement communiste, avait décidé cédant aux sollicitations du Kremlin, d’entrer dans le « Pacte de Varsovie » ????

Au lieu de nous embarquer dans cette aventure, que cette Europe, incapable d’avoir une vraie politique étrangère dans une région aussi sensible que le Proche Orient, incapable de mettre sur pied une « Défense Commune », dont on nous rabat les oreilles depuis des années, n’a pas les moyens d’affronter,  n’y avait-il pas mieux à faire ???

Car la France risque de ne pas sortir à son avantage de ce marathon diplomatique entretenu par Obama qui tente de redorer un blason, terni sur le plan de la politique intérieure des USA, et définitivement terni dans un Moyen-Orient où il a accumulé les faux pas, et où sa parole n’a plus aucun crédit.

Qu’Obama cherche à se construire, pour terminer son dernier mandat « en beauté », une « stature » en s’opposant à un Poutine plus retord que jamais, c’est plus qu’évident. Car, du destin de l’Ukraine, il n’en a rien à cirer, lui qui comme tout dirigeant américain regarde volontiers du côté de l’Asie plus que de celui d’une Europe, qui s’accroche au parapluie américain, comme l’enfant s’accroche aux jupons de sa mère…

N’y avait-il pas lieu de prendre en considération, au nom du « Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », dont on m’a rabattu les oreilles pendant toute ma jeunesse, les affinités culturelles et linguistiques, les aspirations, des revendications qu’exprimait une fraction non négligeable de la population ukrainienne située géographiquement, depuis toujours dans une zone fortement dépendante de la Russie ??? Et se rallier à la solution « gaullienne » et démocratique de « l’auto-détermination », dont les organisations internationales auraient contrôlé le scrutin ???

Au lieu de cela, on veut nous faire avaler, à coups de propagande, – car c’est bien à cela que nous sommes soumis depuis plusieurs semaines – l’idée que l’URSS de la « Guerre froide » a ressurgi, et que sous le masque impénétrable de Poutine se cache un nouveau Staline ???

On peut se demander si les « petits chefs » qui nous gouvernent, dépassés par un incendie qu’ils ont eux-même allumés, ne se sont pas fourvoyés dans le rôle de pompiers dotés d’une lance sans eau….

De Gaulle, dont je ne suis pas un fanatique, mais dont je ne peux contester les qualités de visionnaire, prêchait en faveur d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural.

Il faut dire que dans une telle Europe, il aurait été capable de donner à la France une place à la hauteur de ses ambitions. Mais peut-on en dire autant des cancres qui nous gouvernent ????

Après le « gros bide »…le grand vide ???


vide

L’agitation est grande, dans les médias comme dans le microcosme politique parisien, après le « séisme » provoqué par le résultat, prévisible, des élections européennes de dimanche dernier.

Chacun sent bien que, après ce scrutin, plus rien ne sera  comme avant.

A gauche, le désarroi est immense: le score du Parti Socialiste, désastreux, est le pire de ceux réalisés par ce Parti de Gouvernement à un scrutin national, depuis la création de la Vème République. Le désaveu de Hollande, et de son Parti est brutal.

Mais le score des Partis de « la gauche de la gauche »( car en France, il y a une « extrême-droite, mais il n’y a pas de Partis « d’extrême-Gauche »!!!) montre qu’il n’y a pas de recours à gauche, devant l’échec d’une politique qui, on le sait depuis le début de ce quinquennat, mène la France dans le mur.

Qui parmi nos « journaleux », a relevé le fait qu’il y a aujourd’hui, plus de chômeurs que d’électeurs socialistes ????

Nous ne nous attarderons pas ici sur les causes de cet échec: à la démagogie congénitale de la gauche française, s’est ajouté le fait qu’elle est parvenue au pouvoir, presque par défaut, avec un programme bricolé dont le coeur reposait sur la vague anti-Sarkozy qu’elle avait su susciter et exploiter habilement.

Le Parti Socialiste, devenu un Parti de notables de Province, coupé de sa base populaire, n’a pas mis à profit les dix années pendant lesquelles il était dans l’opposition, pour travailler, préparer ses dossiers, prendre en compte le nouvel état du monde, analyser les transformations de la société française pour arriver au pouvoir avec un programme réaliste, courageux, et responsable.

Au lieu de cela, on a vu arriver au pouvoir, une bande d’apprentis sorciers, de politiciens bricoleurs, d’amateurs confits dans une culture idéologique d’un autre siècle, imprégnés des idées suicidaires répandues dans le Parti Socialiste par des « think-thanks »tels que « Terra-Nova, évoquées à plusieurs reprises sur ce blog…

Car il faut avoir lu les préconisations du rapport hallucinant de Terra-Nova pour comprendre comment le Parti Socialiste a perdu tout contact avec son électorat populaire. Ce rapport intitulé, « Gauche : quelle majorité électorale pour 2012 » , exhibe un cynisme si époustouflant, si décomplexé dans « l’approche marketing » de l’électorat, il explique avec tant d’ingénuité comment manipuler et duper chaque catégorie populaire, ou pourquoi il faut tourner le dos à la classe ouvrière, que je ne puis faire moins que de contribuer à mon tour à sa publicité,

En fait, ce Président dont l’envergure est celle d’un sous-Préfet de province, qui s’est entouré d’une bande d’apparatchiks habiles dans l’art de rédiger des « motions de synthèse », mais dénués de toute culture en économie et de toute expérience en entreprise, a fait preuve d’une incompétence qui s’est traduite par une incohérence et une inefficacité dont les conséquences s’aggravent de semaine en semaine, au point de voir certains éditorialistes se demander si cela pourra encore durer trois ans….

A droite, la situation n’est guère plus brillante. La défaite de Sarkozy a plongé l’UMP dans une minable bataille d’égos, entre ceux qui, après avoir plus ou moins spéculé sur cette défaite, estimaient avoir la légitimité pour recueillir « l’héritage ».

Deux hommes portent une lourde responsabilité dans ce « sabordage »: Coppé et Fillon incapables de contenir leurs ambitions ont brisé un Parti qui reposait sur un fragile compromis entre les héritiers d’un RPR défunt et des Centristes en déroute….

Comme je l’ai écrit dans un précédent billet, au lendemain de la défaite de Sarkozy, ces deux personnages ont montré qu’aucun d’entre eux n’avait une envergure d’Homme d’Etat, capable de mettre de côté, pendant un temps, ses ambitions personnelles, et de s’élever, pour servir la France, au niveau nécessaire pour organiser une « alternative crédible » à la Gauche au pouvoir.

La victoire du Front national, et, bien pire encore, le score réalisé par les autres formations politiques, constituent un camouflet pour tous ceux qui pensaient pouvoir encore longtemps ignorer la colère d’un « peuple de droite »,- car il existe, en France, un « peuple de droite » – qui, depuis trop longtemps, se sentait incompris, ignoré, voire même méprisé…..

L’affaire Bigmalyon vient d’éliminer durablement l’un des deux coupables du déclin de l’UMP.

Un « putsch »de conspirateurs a placé, provisoirement, à la tête du Parti, un triumvirat de vieux chevaux de retour, parmi lesquels, deux d’entre eux ont encore des rêves de poulains de race….

Aucun, dans ce trio, n’a montré dans le passé, des convictions qui permettent d’attendre autre chose qu’une orientation politique ambiguë, une politique à « l’eau tiède », de compromis avec les tenants d’un discours « politiquement correct », que le peuple de droite reçoit avec exaspération.

Il faut attendre ce qui résultera du congrès du Parti, prévu pour Octobre prochain, pour clarifier une situation confuse.

Car il faut être clair: Coppé est « tombé » autant en raison des soupçons qui pèsent sur lui dans « l’affaire Bigmalyon », qu’en raison de ses inclinations en faveur d’une orientation politique dans la ligne de celle de Sarkozy, une ligne qui prenait en compte les messages, qu’à travers le Front National, une fraction croissante du peuple français, envoie à des élus qui refusent de l’entendre….

L’UMP nouvelle mouture ne pourra pas continuer, longtemps encore, à ignorer le glissement de son électorat vers une droite plus ferme, une « droite couillue et décomplexée », une droite s’attaquant enfin aux questions soulevées par le Front National, notamment en matière d’immigration et de souveraineté nationale, face à un « grand machin » européen totalement décrédibilisé dans la plupart des pays d’Europe….

Car il est clair que depuis une dizaine d’années, l’UMP n’est plus réellement représentative du « peuple de droite ». Complexée parce que coincée entre une gauche accusatrice, et un Front National qui travaille à sa vampirisation, l’UMP n’a pas su répondre autrement que par une dérive à gauche de l’ensemble du Parti  : le Front national a malheureusement réussi à vampiriser de nombreux thèmes de feu le RPR. L’UMP s’est laissée séduire par les idées centristes, alors que le Centre lorgne vers une alliance avec la social-démocratie.

Pendant ce temps, le Front National ratisse les déçus de la Gauche comme ceux de la Droite, et se fait l’interprète des voix populaires aux quels les « Partis de Gouvernement » sont restés sourds….

Fabius a dit un jour que « le Front National pose de bonnes questions, mais propose de mauvaises réponses » !!!

On attend toujours les bonnes réponses des autres Partis, …dont le sien, et celles de l’UMP !!!

Si ces réponses ne sont pas trouvées dans les trois années qui viennent, l’implosion de l’UMP ne pourra être évitée.

Car nous ne sommes plus dans une configuration politique suggérant que « la France veut être gouvernée au Centre ». Nous sommes en 2014, et la crise a produit ses effets dans toute l’Europe où l’extrême-droite prospère sur l’impuissance des Partis traditionnels. 

A défaut de prendre en compte l’état de l’opinion, 2017 risque de confronter le pays à une situation inédite, avec un Front National au deuxième tour affrontant des adversaires affaiblis par leurs erreurs passées.

Ce serait dramatique. Car si le Front National fait une analyse souvent juste de la situation de la France et sur l’état de sa société, il n’a encore rien compris aux défis économiques qui sont devant nous et au nouvel état du monde que les nouvelles générations vont devoir affronter. Quant aux solutions économiques qu’il propose, elles sont tellement irréalistes qu’elles précipiteraient la France dans un vide sidéral….

Alors ??? Prêts au grand saut dans le vide ????

Le doute s’empare de l’Europe….


Jean-Marc Ayrault est à Berlin pour défendre la politique économique de son Gouvernement. Pour sa première visite en Allemagne,  le premier ministre français, doit s’efforcer de convaincre Berlin de la volonté de la France de remplir ses engagements européens.

 Il pourra s’appuyer sur la publication, le jour même, dans les deux pays, d’un taux de croissance du PIB similaire, 0,2 % au troisième trimestre.

Tout au long de la journée, le premier ministre a multiplité les déclarations rassurantes à ses interlocuteurs allemands. « Nous respecterons l’objectif de 3 % » de déficit public par rapport au PIB en 2013, a affirmé M. Ayrault au cours d’un colloque devant des entrepreneurs allemands.

Ses déclarations sont reçues avec un scepticisme poli, car dans le même temps, la Commission européenne prévoit  un déficit de 3,5 %, l’an prochain pour la France, De nombreux économistes doutent que l’objectif de 3 % puisse être atteint, et pas seulement par la France, en raison du ralentissement de la croissance attendu du fait de la récession qui sévit dans les pays d’Europe du Sud.

Afin de tenter de sauver la face vis à vis des « marchés » qui guettent les premiers signes de défaillance française, J-M. Ayrault et Mme Merkel ont tenu une conférence de presse commune ce jeudi 15 novembre. La chancelière allemande, sans grande conviction, a souhaité « le plein succès » du pacte de compétitivité envisagé par le gouvernement français: « Nous souhaitons une France forte, tout comme la France souhaite une Allemagne forte pour que nous devenions une Europe forte », a-t-elle déclaré.

On ne peut pas dire que l’enthousiasme se reflète sur les visages des deux conférenciers au sortir de leur prestation devant les journalistes allemands.

Jean-Marc Ayrault et Angela Merkel à Berlin, le 15 novembre.
Jean-Marc Ayrault et Angela Merkel à Berlin, le 15 novembre. | AFP/ODD ANDERSEN

Jean-Marc Ayrault affiche son air habituel de chien battu, tandis que Madame Merkel semble perplexe, voire abattue par autant de légèreté du côté des autorités françaises, qui semblent ne pas avoir encore pris la mesure de l’ampleur et de la durée de la crise à laquelle l’Europe doit faire face.

 D’autant que si, depuis plusieurs jours, en Allemagne, plusieurs médias ont dépeint la France comme le nouvel « homme malade de l’Europe » , d’autres échos identiques ont été entendus en Angleterre ou l’hebdomadaire  The Economist consacrera sa Une du 17 novembre à la France, qu’il désigne comme la « bombe à retardement de l’Europe ».

La couverture de "The Economist" du 17 novembre.
La couverture de « The Economist » du 17 novembre.  | D.R.

Du côté français on tente de se rassurer en mettant en avant le fait que l’Allemagne a aussi des problèmes. Cette attitude, bien française, pourrait servir d’illustration au propos célèbre d’Ernest Renan, qui, en gros, prétend qu’un Français ne peut pas être parfaitement heureux, tant qu’à côté de lui, un autre est plus heureux que lui. Mais que le Français peut supporter les pires épreuves, s’il a le sentiment que d’autres sont bien plus malheureux que lui…..

Alors que « le malheur de l’Allemagne » ferait notre malheur à tous, car sans l’économie allemande qui sert de contrepartie et de garantie à la solidité de l’Euro, notre monnaie commune s’effondrerait, avec des conséquences catastrophiques pour tous les pays de la zone Euro.

Il est temps qu’à pied, à cheval, en train, ou en avion et même en « Sarko One », nos gouvernants parcourent le monde et ouvrent les yeux sur l’ampleur des défis qui nous sont lancés par des pays qui en moins de cinquante ans, en s’imposant des sacrifices douloureux, nous ont rattrapé dans tous les domaines de l’économie, et sont en train de nous dépasser, et, bien pire, sont en train de devenir nos principaux créanciers,-  avec les pays du Golfe….qui profitent de l’état de délabrement de nos finances, pour se payer « la France », « par appartements »…

On comprend mieux pourquoi, après avoir tant débiné son prédécesseur, François Hollande a reçu en catimini, ces derniers temps, le gratin des roitelets du Golfe, et a rendu visite, – en « SARKO ONE » s’il vous plaît !!! – au Roi d’Arabie saoudite, pour lui présenter ses hommages….

Illustration:

http://www.lepoint.fr/monde/france-bahrein-quand-francois-hollande-recoit-un-dictateur-06-08-2012-1493370_24.php

« Ironie du sort, c’est justement par un tweet (relayé par le Figaro.fr) qu’une journaliste politique de l’Agence France-Presse, accréditée à l’Élysée, s’est chargée de donner l’alerte, le 23 juillet à 11 heures du matin. Évoquant une « visite-surprise », en tout cas « pour les journalistes AFP », elle joint à son texte une photo montrant François Hollande aux côtés du roi Hamed ben Issa Al Khalifa, sur le perron de l’Élysée »

Ah !!! Les tweets !!! On ne peut plus rien faire en cachette….

Bouderies entre cousins « germains »…


La rumeur a couru, dans les salles de rédaction, de l’existence d’un rapport d’experts commandé par le Gouvernement allemand, qui, selon les mêmes rumeurs contiendrait des préconisations concernant les réformes structurelles nécessaires à la France, pour son redressement.

Cette rumeur a beaucoup irrité dans les allées du pouvoir. Surinterprétée par les « germanophobes »qui vibrillonent au sein de la Gauche, elle a servi d’argument à ceux qui cultivent l’opinion du retour d’une Allemagne dominatrice et donneuse de leçons à un Président socialiste droit dans ses bottes, qui affronte dans son pays une impopularité sans précédent. 

Elle survient à un moment où ce Président essaie de corriger le cap d’une politique qui jusqu’ici n’a convaincu personne,- sauf parmi les « inconditionnels »de « l’entourage » -, pas plus dans le pays qu’à l’étranger. C’est donc peu dire que les esprits en sont troublés, dans l’actuelle majorité.

Cela peut se comprendre. Le  réflexe d’énervement est justifié. Que les Allemands envisagent de nous donner des leçons pour réformer la France serait à la fois vexant et culotté car il y a dix ans, la République fédérale était la grande malade de l’Europe. Et il  a fallu beaucoup de temps et d’hésitations au Social Démocrate Gehrard Shröeder, avant d’engager les réformes qui lui ont permis de positionner son pays sur une trajectoire vertueuse.

Ces petites bouderies ne doivent pourtant pas dissimuler l’essentiel : le Allemands sont réellement inquiets de l’état de notre économie, de sa stagnation depuis trois trimestres, de ses déficits, et de l’absence de mesures structurelles de réduction (et non de gel) des dépenses publiques, autant de mesures nécessaires pour inverser la tendance.

Les Allemands n’ont pas tort:  selon Eurostat, le dernier taux de chômage connu s’établit à 5,4 % chez eux,  contre 10,8 % ici.

Ils craignent que la France ne glisse insensiblement vers une situation à l’italienne ou à l’espagnole, ce qui les laisserait seuls à porter le poids de l’Euro et de sa crédibilté en tant que monnaie d’échange face au Dollar, au Yen et à la Livre. 

Mais pardessus tout, ils craignent que la France de François Hollande, considérant  que les difficultés actuelles ne sont que temporaires et que tout ira mieux dès que le cycle économique traditionnel s’inversera, mi-2013 et en 2014, esquive les réformes douloureuses nécessaires à un redressement durable et à un retour de sa compétitivité.

Car les Allemands ont compris, eux,  que ce que les Français appelent «  crise », sous-entendant qu’elle est passagère, est une vraie mutation historique et ils se sont donné les moyens de faire face au « nouvel état du monde » si souvent évoqué dans ces pages…

Espérons que François Hollande, au cours d’une conférence de presse élyséenne attendue, lèvera les interrogations et les doutes….Car, partout, le doute existe:

Chômage: Réalisme versus Providence….


© Dessin de Mix & Remix paru dans L’Hebdo, Lausanne.

L’Etat-Providence se heurte partout au « Mur des Réalités ». Je ne parle pas de la France où le choc avec « le Mur » ne s’est pas encore produit. Mais cela ne saurait tarder: « l’affaire » est en bonnes mains….

En Europe, les réalités prennent le dessus, un peu partout, et chaque jour nous offre un exemple nouveau de la prise de conscience des limites atteintes par un « assistanat » qui encourage les « tire-au-flanc » à se laisser porter par la collectivité de ceux qui bossent et se battent pour survivre dans un monde où la compétition n’épargne aucun secteur.

L’Europe joue sa survie, face à des pays émergents où règne le « chacun pour sa peau », et dont les populations sont prises d’une frénésie de conquête du bien être – en attendant celle de la Liberté – et ne reculent devant aucun sacrifice au travail, pour accéder à une prospérité comparable à celle de l’Occident. 

La semaine dernière, la Presse espagnole se faisait l’écho des dispositions prises dans certaines communes de Catalogne, pour pousser les chômeurs à reprendre le chemin du travail.

http://www.courrierinternational.com/article/2012/09/17/du-travail-obligatoire-pour-recevoir-ses-allocations

« A partir du mois d’octobre, la municipalité de La Seu d’Urgell (dans la province catalane de Lleida), gouvernée par Albert Batalla, obligera les bénéficiaires réguliers des services sociaux à accomplir des tâches pour la communauté afin « d’éviter la dépendance chronique aux aides publiques”.
Cette mesure, une première en Catalogne, concernera toutes les personnes qui reçoivent actuellement au moins une forme d’aide de première nécessité, que ce soit pour l’alimentation ou le paiement de factures comme l’eau ou l’électricité. La nouvelle a pris par surprise de nombreux allocataires, qui se rendent compte que leur situation économique précaire continue de s’aggraver.

Nayeli, nom fictif d’une femme de 43 ans qui préfère garder l’anonymat, touche le revenu minimum d’insertion sociale (RMI), soit environ 450 euros. Elle est veuve et a deux enfants à charge, âgés de 15 et 21 ans.
Elle s’inquiète donc de ne pas pouvoir accomplir les tâches qui demandent un effort supplémentaire. Les personnes qui souffrent d’un handicap seront exemptées de ces travaux sur présentation d’un certificat médical. Cependant, ce privilège n’est pas une source de réconfort pour Nayeli, car un autre membre du foyer doit alors se charger du travail. “Je n’ai que mes fils et je ne veux pas qu’ils fassent des travaux d’intérêt général pour pouvoir manger” ajoute-t-elle.

Ceux qui n’exécuteront pas les tâches imparties perdront l’intégralité de leurs prestations sociales.  »

Mais tous les chômeurs ne raisonnent pas comme Naely.

« Pour sa part, Ramon, qui bénéficie également des aides de La Seu car il est au chômage depuis trois ans, voit cette nouvelle mesure d’un bon œil : « Comme ça, on peut rendre à la société ce qu’elle nous donne. »

Cette semaine, c’est « Le Monde » qui prend le relais.

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/10/03/rien-sans-rien-a-rotterdam-les-chomeurs-doivent-travailler-pour-la-municipalite/#xtor=RSS-3208

A Rotterdam, pas question de profiter impunément de l’Etat providence : les chômeurs en fin de droits sont tenus de travailler huit heures par semaine pour la municipalité, notamment comme nettoyeurs de rue, pour recevoir l’équivalent néerlandais du revenu de solidarité active (RSA).

« Tu recevras de l’aide de la société si tu en as besoin, mais la société attend en retour que tu fasses quelque chose si tu peux le faire », explique à l’AFP Marco Florijn, vice-maire travailliste de Rotterdam, dans l’ouest des Pays-Bas : « On ne peut pas à la fois travailler au noir et recevoir » un RSA.

« Ce n’est pas la fin de l’Etat providence », assure à l’AFP Paul de Beer, professeur en sciences du travail à l’université d’Amsterdam : « Disons plutôt que l’Etat-providence évolue de sa fonction originellement protectrice vers une augmentation des devoirs des citoyens ».

J’aurais pu multiplier les exemples qui montrent que l’Europe a « touché le fond », et que les Etats, dont les ressources sont taries ne peuvent plus remplacer « la Providence ».

Le mot d’ordre qui partout se répand, c’est: « aides-toi et l’Etat t’aidera » !!!

Certains objecteront que l’Etat, dans nos démocraties, ne peut se livrer à une nouvelle forme de « chasse aux pauvres ». Ce sont souvent les mêmes qui pensent, à tort, que la « chasse aux riches » permettra d’échapper à la faillite de « l’Etat Providence ».

Or quand l’Etat est ruiné, il faut, pour créer des emplois, créer de nouvelles richesses, et pour cela, il faut investir, et pour investir il faut faire appel à ceux qui ont un capital ou une épargne qu’ils sont prêts à risquer, car « entreprendre, c’est prendre un risque ».

C’est élémentaire. Et pourtant, on constate sur ce point, un déficit de pédagogie de la part de ceux qui nous gouvernent, qui favorise les élucubrations les plus folles, et les affirmations les plus illusoires.

Or, en économie, les illusions se paient toujours très cher.