Jean-Marc Ayrault est à Berlin pour défendre la politique économique de son Gouvernement. Pour sa première visite en Allemagne, le premier ministre français, doit s’efforcer de convaincre Berlin de la volonté de la France de remplir ses engagements européens.
Il pourra s’appuyer sur la publication, le jour même, dans les deux pays, d’un taux de croissance du PIB similaire, 0,2 % au troisième trimestre.
Tout au long de la journée, le premier ministre a multiplité les déclarations rassurantes à ses interlocuteurs allemands. « Nous respecterons l’objectif de 3 % » de déficit public par rapport au PIB en 2013, a affirmé M. Ayrault au cours d’un colloque devant des entrepreneurs allemands.
Ses déclarations sont reçues avec un scepticisme poli, car dans le même temps, la Commission européenne prévoit un déficit de 3,5 %, l’an prochain pour la France, De nombreux économistes doutent que l’objectif de 3 % puisse être atteint, et pas seulement par la France, en raison du ralentissement de la croissance attendu du fait de la récession qui sévit dans les pays d’Europe du Sud.
Afin de tenter de sauver la face vis à vis des « marchés » qui guettent les premiers signes de défaillance française, J-M. Ayrault et Mme Merkel ont tenu une conférence de presse commune ce jeudi 15 novembre. La chancelière allemande, sans grande conviction, a souhaité « le plein succès » du pacte de compétitivité envisagé par le gouvernement français: « Nous souhaitons une France forte, tout comme la France souhaite une Allemagne forte pour que nous devenions une Europe forte », a-t-elle déclaré.
On ne peut pas dire que l’enthousiasme se reflète sur les visages des deux conférenciers au sortir de leur prestation devant les journalistes allemands.

Jean-Marc Ayrault affiche son air habituel de chien battu, tandis que Madame Merkel semble perplexe, voire abattue par autant de légèreté du côté des autorités françaises, qui semblent ne pas avoir encore pris la mesure de l’ampleur et de la durée de la crise à laquelle l’Europe doit faire face.
D’autant que si, depuis plusieurs jours, en Allemagne, plusieurs médias ont dépeint la France comme le nouvel « homme malade de l’Europe » , d’autres échos identiques ont été entendus en Angleterre ou l’hebdomadaire The Economist consacrera sa Une du 17 novembre à la France, qu’il désigne comme la « bombe à retardement de l’Europe ».

Du côté français on tente de se rassurer en mettant en avant le fait que l’Allemagne a aussi des problèmes. Cette attitude, bien française, pourrait servir d’illustration au propos célèbre d’Ernest Renan, qui, en gros, prétend qu’un Français ne peut pas être parfaitement heureux, tant qu’à côté de lui, un autre est plus heureux que lui. Mais que le Français peut supporter les pires épreuves, s’il a le sentiment que d’autres sont bien plus malheureux que lui…..
Alors que « le malheur de l’Allemagne » ferait notre malheur à tous, car sans l’économie allemande qui sert de contrepartie et de garantie à la solidité de l’Euro, notre monnaie commune s’effondrerait, avec des conséquences catastrophiques pour tous les pays de la zone Euro.
Il est temps qu’à pied, à cheval, en train, ou en avion et même en « Sarko One », nos gouvernants parcourent le monde et ouvrent les yeux sur l’ampleur des défis qui nous sont lancés par des pays qui en moins de cinquante ans, en s’imposant des sacrifices douloureux, nous ont rattrapé dans tous les domaines de l’économie, et sont en train de nous dépasser, et, bien pire, sont en train de devenir nos principaux créanciers,- avec les pays du Golfe….qui profitent de l’état de délabrement de nos finances, pour se payer « la France », « par appartements »…
On comprend mieux pourquoi, après avoir tant débiné son prédécesseur, François Hollande a reçu en catimini, ces derniers temps, le gratin des roitelets du Golfe, et a rendu visite, – en « SARKO ONE » s’il vous plaît !!! – au Roi d’Arabie saoudite, pour lui présenter ses hommages….
Illustration:
« Ironie du sort, c’est justement par un tweet (relayé par le Figaro.fr) qu’une journaliste politique de l’Agence France-Presse, accréditée à l’Élysée, s’est chargée de donner l’alerte, le 23 juillet à 11 heures du matin. Évoquant une « visite-surprise », en tout cas « pour les journalistes AFP », elle joint à son texte une photo montrant François Hollande aux côtés du roi Hamed ben Issa Al Khalifa, sur le perron de l’Élysée »
Ah !!! Les tweets !!! On ne peut plus rien faire en cachette….