Les semaines passent, et confirment le malaise et la détresse de ceux qui se sont vus propulsés à la tête de l’Etat, à une très courte majorité, grâce au vote de Français qui ne partagent en rien leurs convictions politiques, mais qui se sont laissés persuader que Sarkozy était à la source de tous leurs maux, et qu’il suffisait de s’en débarrasser pour que s’éloignent les conséquences d’une crise, qui, de toute manière n’existait pas puisqu’elle n’était que l’invention diabolique de « patrons voyous » qui s’en servent pour s’adonner, avec jubilation, à la pratique des « licenciements boursiers »….
Pour parvenir à ses fins, la Gauche a bénéficié de la complicité active d’une classe médiatique qui a vu dans un « Sarkozy bashing » permanent, l’occasion de remplir ses caisses, et qui n’a pas laché sa cible un seul instant depuis l’épisode du Fouquet’s, puis du « bouclier fiscal », en passant par « l’affaire des Roms », et j’en passe….
La mécanique a si bien fonctionné, que François Hollande, convaincu que le pouvoir lui reviendrai sans avoir à forcer son talent, et que Sarkozy tomberait comme un fruit mûr, s’est cru dispensé de réfléchir a un programme sérieux et cohérent, face à une crise, dont il perçoit, jour après jour, qu’elle est loin d’être imaginaire.
Il est chaque jour un peu plus pathétique d’assister aux réactions couroucées d’un Premier Ministre aux abois, accusant la Presse de le dénigrer avec acharnement, – un peu comme elle avait agi avec Sarkozy -, et d’oeuvrer à sa chute.
Il est chaque jour un peu plus pathétique de relever les propos d’un François Hollande, qui reconnaît affronter un moment « très dur » dans l’exercice du pouvoir, affirmant qu’il n’y a plus aujourd’hui « aucune indulgence, aucun respect » sur son action, selon des propos rapportés par le quotidien Le Monde daté de jeudi.
« Exercer le pouvoir, aujourd’hui, c’est très dur. Il n’y a plus aucune indulgence, aucun respect. Mais je le savais », affirme le chef de l’État, qui enregistre une nouvelle forte baisse de sa cote de confiance.
Diable !!!
Il n’y aurait donc plus aucun respect pour ce vertueux Chef de l’Etat ???
Car, désormais, même les Instituts de sondages participent à la curée !!! Ainsi, selon un sondage TNS Sofres publié mercredi, le président de la République recule de cinq points par rapport à octobre, seuls 36 % des Français lui faisant confiance. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault reculant de sept points à 34 %.
Ce qui rassurera les Français, c’est que « le président de la République veut assumer ». Le pouvoir, « je l’ai voulu », souligne-t-il, « pas simplement pour des raisons personnelles, le destin d’une vie. Mais parce que je pense que, pour la France, c’est mieux que ce soit la gauche qui fasse cette mutation, qu’elle le fasse par la négociation, dans la justice, sans blesser les plus fragiles ni les déconsidérer. Les autres l’auraient fait sans doute, mais brutalement ».
Et pour s’en convaincre, faute d’en convaincre les Français, il applique une méthode.« J’assume cette méthode. Il faut prendre le temps de décider, car une fois que c’est décidé, c’est fait. Regardez Sarkozy, il a mis trois ans à détricoter le bouclier fiscal », dit-il dans cet échange avec des journalistes du Monde.
Cette méthode, c’est une méthode universellement connue: c’est celle du Docteur Coué.
Illustration : Au sujet de son Premier ministre en difficulté après un nouveau couac sur les 35 heures, il lâche simplement : « Je sais qu’il est loyal et qu’il n’a pas d’ambition pour la suite. » Il fait aussi valoir : « Nous en sommes à la troisième année de crise. La reprise va arriver, c’est une question de cycle. »
C’est dans cet aveu pathétique que se trouve la réponse aux interrogations que suscitent ses initiatives dilatoires et ses atermoiements.
Se sachant insuffisamment fort, politiquement, pour affronter les redoutables réformes de structures, et les coupes douloureuses à imposer aux prélèvements d’un Etat boulimique sur les richesses nationales, François Hollande attend une hypothétique reprise mondiale, qui entraînerai mécaniquement la France sur le chemin de la croissance, et surtout, qui le dispenserait d’avoir à faire « le sale boulot », devant lequel il tergiverse en remuant du vent pour éviter de paraître immobile.
Pathétique réellement.