10 septembre 2012 – Tempus Fugit….

Le rire, dit-on, « est le propre de l’Homme ». De la femme aussi, fort heureusement.

Dans les périodes où rode le tragique, le rire remplit une fonction sociale et permet une certaine forme de « décompression »: c’est la soupape qui empêche le découragement ou la colère de prendre le dessus.

De Gargantua aux “Guignols de l’Info”, le rire secoue les Institutions, et parfois ébranle l’ordre établi car il réussit à faire douter de certaines « évidences ».

L’humour est une des manières de dénoncer les incohérences de la société, la boursouflure des puissants, la suffisance des esprits doctes, l’autisme de ceux que l’idéologie aveugle, les petites lâchetés de tout un chacun.

L’invitation à en rire ou à en sourire dissimule derrière la non dangerosité apparente du propos, une critique qui peut s’avérer efficace : « ce dont je parle n’est pas grave, la manière dont j’en parle est légère. Mais elle s’imprime, dans les esprits et dans les mémoires ».

La place qu’il occupe, dans les spectacles et dans les médias font de l’humour et de la dérision un des paramètres qui permettent de mesurer le degré de modernité et de liberté qui caractérisent une société.

Ce n’est pas un hasard si la caricature a conquis sa place en première page des plus grands journaux, et si les extravagances comiques des Guignols de l’Info, ou les imitations d’un Laurent Gerra ou d’un Canteloup sont devenus des « incontournables »du spectacle parodique de la vie politique.

Ce n’est pas un hasard, non plus, si les régimes politiques autoritaires n’hésitent pas à persécuter les humoristes pour les empêcher d’émettre des « ondes négatives » qui perturbent l’exercice d’un pouvoir absolu.

Fort heureusement, la France est encore un pays de liberté, et le comique peut s’exprimer sans retenue, partout, et notamment sur nos antennes.

J’ai assisté, comme beaucoup de Français, hier soir, sur TF1, à un extraordinaire numéro de composition du meilleur de nos humoristes, en la personne de François Hollande.

En regardant, au second,- que dis-je-, au troisième degré son intervention télévisée, je me disais qu’il imitait Canteloup à merveille, et j’imaginais « la Martine », les mains sur les hanches, l’admonestant en lui jetant au visage: « quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup »!!!!

Mais hier soir, le loup est sorti du bois pour dire aux moutons qui l’ont choisi pour diriger leur troupeau, avec son air inimitable de faux benêt: « le moment est venu de cesser de batifoler dans les près !!! C’est l’heure de la tonte !!! ».

Nous avons un « Grand Président », qui est aussi un grand acteur comique, et qui nous a annoncé, avec la gravité qui convient pour la circonstance, que le « Président normal »était mort et que son successeur avait un « agenda ».