Dans un récent billet, j’évoquais « le doute » qui s’empare de l’opinion devant les atermoiements de la nouvelle équipe au pouvoir.
En fait, mon « parti-pris » ne faisait qu’anticiper de quelques jours la vague qui déferle dans les médias, et qui se traduit par une floraison de « Unes » aux accents ravageurs.
Au fil des jours, l’évolution de l’opinion se confirme, et avec elle l’appétit vorace des médias pour tout ce qui sent le souffre, et ce qui permet de booster les tirages d’une Presse française en piteux état:
L’Express s’exprime par la voix de son éditorialiste Christophe Barbier, qui n’ose plus se présenter sur les écrans de la Télé, avec son écharpe rouge :
VIDEO. Hollande: pourquoi tant de Unes de journaux? Par Christophe Barbier, publié le 06/09/2012 à 15:02, mis à jour à 15:37
« Les médias tournent-ils le dos à Hollande et à son équipe? Non, mais ils s’interrogent sur ses choix et sur sa gouvernance, et les comparent à ceux de Sarkozy. Si le pouvoir les ignorait, il commettrait une erreur. »
Le NouvelObs, qui pourtant ne « penche pas à droite », ne prend pas des gants:
La couverture du « Nouvel Observateur » du jeudi 6 septembre reproduite par Lemonde.fr
Franz-Olivier Giesbert, le directeur du Point, va jusqu’à parler de « Hollande bashing » (dénigrement)… « Contre Hollande, c’est un procès en immobilisme qui est instruit aujourd’hui par la presse, y compris par les journaux de gauche », constate-t-il, mercredi 5 septembre sur Le Point.fr.
Pour la première fois cette semaine, en effet, les news magazines de gauche s’en prennent au président de la République. « Hollande, secoue-toi, il y a le feu ! », titre Marianne. « Sont-ils si nuls ? », interroge Le Nouvel Observateur. « Cette couverture a fait l’objet de plusieurs tâtonnements, raconte un journaliste de L’Obs. On avait envisagé aussi « La déception » ou encore « Les amateurs ». La rédaction a été très vigilante pour que la direction ne soit pas tentée d’édulcorer le titre… »
On dit aussi, sur internet, qu’ils avaient envisagé cette couverture:
Mais au dernier moment, « Pigasse » serait intervenu pour réduire la dose !!!
Laurent Joffrin, le directeur du Nouvel Observateur, assume cette couverture : « C’est le produit de notre « indépendance », explique-t-il. Nous ne serons pas un Figaro de gauche. »
Pour autant, la critique reste mesurée : « C’est une formulation provocante, mais dont la réponse se trouve dans le récit, explique M. Joffrin. Ils ne sont pas vraiment nuls, mais trop lents ; les réformes ne vont pas assez vite… »
Si Joffrin nous le dit, c’est rassurant …: ils ne sont donc pas si nuls !!!! Reste à en convaincre les Français qui doutent.