Les péripéties navrantes qui ont illustré, au cours de ces dernières semaines, les vacances de ceux qui sont censés nous gouverner, ont pris le pas sur les débats traitant des  vrais problèmes de notre pays.

En fait, l’énorme bulle médiatique qui s’est constituée autour des révélations du Canard Enchaîné, le déchaînement de propos accusateurs contre ceux qui, stupidement, se sont mis dans un mauvais pas,  une fois de trop, attirés par les mirages de l’Orient, par l’ivresse du wisky bèrbère, par le couscous aux sept légumes sous les tentes nomades, et l’odeur de poudre qui accompagne le folklore des fantasias, tout cette agitation hystérique sert de rideau de fumée et masque le dérèglement de « la machine »….

A Gauche, où l’on ne trouve pas de mots assez durs pour condamner ceux qui ont eu la faiblesse de céder à des coutumes fort anciennes, – mais que l’opinion hyper-égalitaire qui s’est développée en France, à la faveur de la crise, condamne sans nuances -, on crie très fort pour détourner l’attention de l’immobilisme auquel le Parti Socialiste s’est condamné, dans l’attente de « Godot »en la personne de DSK, et de son incapacité à accoucher d’un programme de gouvernement crédible porté par un candidat crédible.

En même temps, on fait comme si, lors des rares périodes au cours desquelles le Parti Socialiste était au pouvoir, les pratiques condamnables reprochées à la droite étaient absentes.

A titre d’exemple, je n’ai pas souvenance que lorsque Mitterrand, qui avait coutume de passer la période des fêtes de fin d’année, en haute Egypte, invité par Moubarak lui offrant l’hospitalité – traditionnelle chez les Musulmans – accompagné de sa smalah Mazarine comprise, et de toute une brigade de courtisans, nos « journalistes d’investigation » se soient réellement penchés sur « qui payait la facture » au Palace des « Cataractes »…..

Et on a du mal à croire que DSK, chaque fois qu’il décide de passer quelques jours de vacances dans son Riad de Marakech,ne « bénéficie » pas de quelques faveurs du pouvoir local, de quelques réceptions « amicales » au Palais, ou de quelques privilèges « dûs à son rang »….

Plus récemment, on apprend, que Martine Aubry, accompagnée de l’ineffable Benoït Hamon, et sous la protection de « Touche pas à mon Pote », « s’éclate au Sénégal » et se trouve à Dakar pour rehausser, par sa présence, les débats du forum « altermondialiste » qui attire le gratin du socialisme mondial et pour s’imprégner de la culture et du folklore africain.

 Ce voyage,  dont on ne voit pas quel bénéfice la France peut en retirer et dont on ne sait qui paie les factures ressemble fort à des vacances au soleil, entre amis socialistes,

 A moins que la Martine ne soit allée au Sénégal, non pas pour « s’éclater » avec son inséparable Benoït, mais pour y chercher des idées de programme « social » pour la France….

A Droite, on fait front, avec un mélange d’embarras et de volonté de s’opposer solidairement aux attaques des Socialistes. Mais il faut bien reconnaître que la conviction n’est pas partagée par tous, et que chacun a le sentiment que les « boulettes » tunisiennes, tout comme les « kebabs » égyptiens resteront sur l’estomac…des Français.

Nos journaleux, qui eux, sont au-dessus de tout soupçon de vénalité ont beau jeu de demander pourquoi, – alors que lorsqu’on est Ministre, on est tenu à une disponibilité totale, 24 heures sur 24, même lorsqu’on est en vacances -, choisir d’aller passer ses vacances dans des pays, ensoleillés, certes, à la recherche d’un dépaysement assuré, alors que la France ne manque pas de ressources pour passer des vacances de qualité ???

J’ajoute que, – pour ceux pour qui l’orientalisme à deux balles est devenu une drogue -, on peut, partout en France, goûter, grâce à la « mixité » et au « multiculturalisme », d’excellents couscous, accompagnés de « boulettes » ou de « kebabs » qui valent bien ceux d’Assouan ou de Tozeur…Et les villes de France où l’on peut s’accorder le plaisir de déambuler dans les souks avec , en prime, les mêmes « odeurs » que « là-bas », sont aujourd’hui légion.

Ces erreurs qui viennent s’ajouter aux effets désastreux provoqués sur l’opinion par les foucades de Sarkozy, montrent que le Pouvoir est confronté à un consternant déficit de gestion de sa communication.

Elles sont, selon moi, le signe que « la machine à perdre » les élections futures s’est mise en marche, pour la Droite.

Mais comme la « machine à gagner » ne s’est pas mise en route, pour la Gauche, il n’est pas nécessaire d’être un fin politologue pour deviner qui est en train de « tirer les marrons du feu ».

A condition de garder le silence.

Car au fond, la meilleure des stratégies pour monter dans les sondages, en France, c’est de ne rien dire sur rien….Moins on agit, moins on parle et plus on est populaire.

Il suffit pour s’en rendre compte, de jeter périodiquement, un coup d’oeil sur la hiérarchie des personnalités politiques les plus populaires selon les  sondages…..