Et l’Algérie dans tout ça ????


Depuis plusieurs jours, l’attention des médias se concentre sur la Libye.

 Là encore, après la Tunisie, puis l’Egypte, la révolte d’une jeunesse qui n’en peut plus de supporter le pouvoir absolu qui règne depuis 40 ans sur le pays, est en train de venir à bout d’un dictateur psychopathe dont les derniers sursauts infligent à son peuple des souffrances criminelles, dont il aura probablement à rendre compte devant la justice internationale, à condition qu’il en sorte vivant….

Les soulèvements se multiplient : au Yemen, au Bahrein, dans le sultanat d’Oman, chaque jour des hommes meurent pour accéder à plus de liberté, plus de justice, plus de démocratie.

Les esprits les plus avertis et les mieux informés de ce qui se passe dans le monde arabe, en sont abasourdis.

On évoque ces évènements, sans pouvoir prédire ce qui en sortira in fine, en les qualifiant de « séisme politique », de nature à bouleverser le paysage auquel nous nous étions habitués depuis la fin de la décolonisation, et depuis l’accession de ces pays à une indépendance qui, dans la plupart des cas, leur a été confisquée au profit de quelques imposteurs….

Dans ce maelström, il y a un pays que les médias traitent avec une certaine prudence et une relative discrétion.

Certes on nous relate les tentatives d’une opposition muselée, qui s’efforce de pousser la jeunesse algérienne à la révolte. Mais les derniers rassemblements du Samedi à Alger, vigoureusement réprimés par les forces de Police n’ont pas réussi à provoquer le résultat escompté.

 

Un Bouteflika sénile, malade mais encore habile est à la manoeuvre, et s’il vient fort opportunément, de mettre fin à 19 ans d’Etat d’Urgence, pour « détendre l’atmosphère », il n’a pas encore abattu toutes ses cartes. Le chemin de l’Algérie vers la liberté sera un chemin long et difficile. Mais son heure viendra.

Son heure viendra car la jeunesse algérienne ne supporte plus le mépris qui la pousse à prendre la mer, au péril de sa vie pour fuir son pays.

http://www.elwatan.com/entretien/lazhari-labter-en-finir-avec-la-hogra-et-la-harga-12-02-2011-111270_121.php

En attendant, il suffit de jeter un regard sur la presse algérienne pour mesurer l’état de désespérance dans lequel se trouve la partie du peuple algérien qui n’a pas accès à la manne de la rente pétrolière.

Chaque jour, le quotidien de langue française El Watan, fait état de suicides, d’immolations, de protestations de toutes sortes sur toute l’étendue du territoire contre la violence de ce régime corrompu.

http://www.elwatan.com//actualite/bordj-bou-arreridj-un-jeune-homme-s-immole-par-le-feu-devant-le-siege-de-la-wilaya-27-02-2011-113777_109.php

Cela n’empêche pas que chaque semaine, il en est, parmi nos élites politiques de tous bords, qui viennent, comme à Canossa, faire acte d’allégeance devant un Bouteflika impavide, et lui manifester toute la sympathie, qu’avec des arrières pensées électorales évidentes, ils étalent dans la presse algérienne.

Dans un article récent que l’on peut lire sous:

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/l-algerie-terre-de-predilection-des-politiques_966614.html?xtor=x

l’Express.fr nous révèle ce que nous savions déjà. A savoir que nos politiciens qu’ils soient de droite ou de gauche, n’ont jamais boudé le pouvoir algérien, et on fermé les yeux sur la confiscation du pouvoir et des richesses de ce beau pays, par une « camarilla » d’imposteurs sans scrupules.

Je cite:

« Si la droite entend maintenir des liens politiques et économiques en danger, la gauche cajole, elle, l’Algérie pour des raisons électorales. Et ses leaders ne font pas l’économie de visites officielles. Jean Pierre Chevènement s’est entretenu à la mi-septembre avec le président algérien pour entretenir une « relation personnelle ancienne » avec le président algérien. « Je me rends quasiment chaque année dans ce pays depuis 50 ans » explique-t-il à LEXPRESS.fr  

Manuel Valls a, lui, donné deux conférences à Alger et Oran sur « la gestion d’une grande ville de la région parisienne (Evry) » en terme de multiculturalisme. L’occasion d’aborder la question de l’immigration.  

Enfin, François Hollande, début décembre, invité par le FLN, le parti du président Abdelaziz Bouteflika, s’est rendu en Algérie, accompagné d’une importante délégation. Il en a profité pour renforcer son image d’homme d’Etat. L’ancien premier secrétaire du PS a ainsi rendu visite à Ahmed Ben Bella, le père de l’indépendance et premier président de l’Algérie. «Une rencontre avec le leader nationaliste emprisonné par la France socialiste pendant une grande partie de la guerre d’indépendance est un symbole de réconciliation sans passer par la « repentance » exigée par le pouvoir algérien. Elle a aussi valeur de symbole pour la communauté algérienne de France », explique un spécialiste de l’Algérie. 

« Un passage obligé pour 2012 »

Pour expliquer leurs nombreux déplacements, les élus de gauche avancent les mêmes raisons que la droite. « C’est un pays important dans notre histoire, le premier pays en terme d’échanges économiques avec la France », explique le député européen hollandais, Kader Arif. « C’est un grand pays émergent », complète Jean-Pierre Chevènement.  

Moins spontanément, ces présidentiables de gauche avancent des raisons électorales. A chacun, il leur faut développer une stature internationale. Pour Manuel Valls, « quand on est candidat, il faut consacrer du temps aux questions internationales ». « Un voyage est toujours formateur pour découvrir, apprendre et sentir les choses », affirme de son côté Kader Arif. Pour Faouzi Lamdaoui, ce pays est même « un passage obligé pour 2012 ».  

Un passage obligé, de par le poids de l’électorat algérien en France. 475 294 Algériens vivent en France, selon l’INSEE. Un chiffre, qui ne prend en compte ni les doubles nationalités, ni les Français d’origine algérienne. L’attention portée à cette communauté pourrait donc être utile dans les urnes. C’est le sentiment de Nicolas Bancel : « Si demain un candidat arrive à les mobiliser, il fera le plein de voix », affirme-t-il, en rappelant toutefois que cet électorat, bien que votant en majorité à gauche, se caractérise par une forte abstention, notamment chez les jeunes.  

Heureux hasard, d’ailleurs, la primaire socialiste sera ouverte aux étrangers non communautaires adhérents. Manuel Valls, le député-maire d’Evry, qui a entre autre une communauté algérienne importante dans sa ville, nuance toutefois cette idée: « Ils sont un sujet de préoccupation. Mais le but n’est pas de les courtiser. » ( Fin de citation ).

Le but n’est pas de les courtiser, disent-ils.

 Certes !!!!

Mais cela n’empêchera pas les mêmes faux-culs, de venir sur nos écrans, nous affirmer, le jour où Bouteflika mordra la poussière, que pour rien au monde ils n’auraient accepté de serrer la main d’un tel personnage…..

Et malheur à celui ou à celle qui aura été le dernier ou la dernière à effectuer le voyage en Algérie…..