Selon « lemonde.fr » de ce jour:
« Alors que Ratko Mladic va devoir répondre de graves accusations concernant son rôle dans le massacre de Srebrenica en juillet 1995, le parquet serbe pour les crimes de guerre a demandé samedi 4 juin au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) l’autorisation de l’interroger sur des crimes commis par les forces bosniaques contre les Serbes.
« Le parquet pour les crimes de guerre a demandé l’autorisation d’interroger Ratko Mladic sur des crimes commis par les forces musulmanes contrôlées par Naser Oric contre des civils et prisonniers serbes dans l’est de la Bosnie entre avril 1992 et juin 1995″, indique le parquet dans un communiqué diffusé à Belgrade. Le parquet précise qu’il s’agit d’événements non inclus dans l’acte d’accusation du TPIY contre Naser Oric, l’ancien commandant des forces bosniaques à Srebrenica.
« Il s’agit d’événements qui se sont produits entre Zvornik et Skelani, dans les environs de Srebrenica et dans les localités de Fakovici, Hajvaz, Zalazje, Ilino Brdo, Crni Vrh, Sekovici, Bratunac, Kravica, Kragljivade, Konjevic Polje, Glogovo Polje« , précise le communiqué. Naser Oric, condamné en première instance en 2006 à deux ans de prison par le TPIY pour ne pas avoir empêché des crimes contre les Serbes, a été acquitté en appel le 3 juillet 2008.
Ratko Mladic a été arrêté le 26 mai en Serbie après seize ans de cavale et transféré mardi à La Haye. »
Il ne s’agit pas ici, de minimiser les crimes commis à Srebrenica: les images vues et revues à la télévision sont éloquentes.
Mais l’article du « monde.fr » cité ci-dessus est intéressant, en ce sens qu’il fait allusion, -ce qui est suffisamment rare pour être signalé- aux crimes commis par les musulmans contre les Serbes.
Ces crimes ont été si rarement évoqués par la vulgate médiatique, que l’on a réussi à installer dans l’esprit du grand public, dans toute l’Europe, l’idée que les actes de barbarie qui ont été commis pendant ce tragique conflit, ont été unilatéralement commis par les Serbes.
On ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec la façon dont ont été traités pendant un demi-siècle, les « évènements » de la Guerre d’Algérie, car si on se réfère aux seuls « historiens » de pacotille souvent étrillés sur ce blog, il y avait d’un côté des Français « barbares », et de l’autre côté de « saintes victimes »algériennes.
Pour revenir à la tragédie Serbe, on aurait aimé que nos informateurs soient plus bavards à propos des événements qui se sont produits entre Zvornik et Skelani, dans les environs de Srebrenica et dans les localités de Fakovici, Hajvaz, Zalazje, Ilino Brdo, Crni Vrh, Sekovici, Bratunac, Kravica, Kragljivade, Konjevic Polje, Glogovo Polje« .
Car pour ma part, et pour avoir suivi, en son temps, les épisodes de ce conflit, je n’ai pas souvenance d’avoir vu des images ni lu ou entendu des commentaires sur ces « évènements » ou tout simplement la description de faits de « barbarie » attribués au populations musulmanes de Serbie.
En outre, si Naser Oric, a été condamné en première instance en 2006 à deux ans de prison par le TPIY pour ne pas avoir empêché des crimes contre les Serbes, et a été acquitté en appel le 3 juillet 2008, j’aurais apprécié que la curiosité des journaleux du « monde.fr » les pousse jusqu’à nous écrire quelques lignes sur les auteurs de ces « évènements » ( appréciez le vocable !!!).
Car si celui qui a été jugé coupable, puis acquitté pour ne pas avoir empêché des crimes a pu bénéficier de la mansuétude de la Cour Pénal Internationale, on aimerait savoir quel a été le sort de ceux qui ont commis ces crimes.
Car, comme disait ma grand-mère « qui n’entend qu’une cloche, n’entend qu’un son »……
Ce serait la meilleure manière de contredire ceux qui prétendent que, dans cette triste affaire la « désinformation » a joué un rôle capital.
Ainsi, selon Wikipedia, » l‘écrivain Vladimir Volkoff dénonce dans Désinformation, flagrant délit, en tant que spécialiste de ces questions, les mécanismes de désinformation dont il pense voir toutes les caractéristiques dans cette opération militaire.
Certaines personnalités de gauche s’insurgent contre un retour de la doctrine de la guerre juste, et accusent les médias occidentaux de propagande. Noam Chomsky, par exemple, dans son livre Dominer le monde ou sauver la planète, argue que les massacres serbes ont été provoqués par les frappes de l’OTAN, la majeure partie des victimes antérieures étant du fait de l’UCK, accusée d’être un groupe terroriste ayant assassiné plusieurs milliers de Serbes comme d’Albanais.
En outre, les bombardements américains, ayant contribué à détruire l’industrie de la Serbie, sont aussi accusés d’avoir eu entre autres pour but de mettre à bas l’économie de type socialiste du pays, une des dernières d’Europe. »
Il appartiendra aux historiens de remettre tous ces faits en perspective.
Mais le rôle de journalistes est de décrire les faits, tous les faits et pas seulement ceux qui leur donnent le sentiment de faire partie de la « bien-pensance »….(1)
Il sera intéressant de suivre la manière dont ils rendront compte des débats au cours du procès de Mladic.
(1).- Pour ceux que ce sujet intéresse, je recommande la lecture de l’ ouvrage passionnant de François Jourdier sur la désinformation et le Journal « Le Monde »…..
« Depuis des années François Jourdier écrit au Monde en réaction à la façon dont le journal traite de l’actualité et des thèmes de société de notre époque.
Bulletins d’humeur, rédigés généralement le jour même, encore marqués de l’indignation devant ce qu’il faut bien appeler de la désinformation, ces lettres paraîtront peut-être excessives : les extraits d’articles et les commentaires qui les accompagnent montreront combien elles sont justifiées.
Elles sont pour leur quasi-totalité restées sans réponse.
Allant à l’encontre du « politiquement correct » et du « prêt à penser », qui alimentent les colonnes du « quotidien de référence », ces lettres abordent de nombreux thèmes : relecture de l’histoire, droits de l’homme, colonialisme, antisémitisme, anticléricalisme, féminisme, écologie, ordre moral, mondialisation, populisme…
Après avoir lu cet essai, peut-être ne lirez vous plus Le Monde avec le même oeil. »
(Note de l’Editeur).