Zappaterisme….


Couple Homo se rendant à la noce, afin de fonder un "foyer" grâce au "mariage pour tous"...

Couple Homo se rendant à la noce, afin de fonder un « foyer » grâce au « mariage pour tous »…

Hollande semble engagé, désormais, sur la même pente que celle qui a entraîné Zappatero dans un rejet massif du peuple espagnol.

Et pourtant, Dieu sait si son adversaire, le triste Rajoy, n’était pas populaire. Il ne l’est d’ailleurs toujours pas. Empêtré dans une situation critique dont il a hérité, il se débat, entre une opinion publique qui n’a toujours pas compris les origines et le sens  de la crise que traverse l’Etat espagnol, et la pression sans concession des « marchés », des prêteurs sans lesquels l’Espagne ne pourrait même plus payer ses fonctionnaires, et des Institutions monétaires européennes appuyées par le FMI.

Acculé à des mesures d’austérité qui plongent l’Espagne dans une situation que les générations actuelles n’ont jamais connue, il essaie de préserver le peu de souveraineté dont ce pays dispose encore, en gagnant du temps et en laissant espérer un redressement pour une économie qui perd un à un tous ses ressorts.

Zappatero, que les Espagnols appelaient « Bambi », à cause de son sourire angélique, a cultivé, lui aussi, le « déni de réalité ». Aveuglé par les apparences de prospérité que semblait traverser l’Espagne, dont on louait le taux de croissance, l’un des plus élevés en Europe, il ne voulait pas voir que cette apparence de prospérité était totalement artificielle.

Car elle était alimentée par une bulle immobilière sans précédent, et  la « richesse »de l’Espagne, ce n’était pas de la richesse produite par son économie: elle trouvait sa source dans les énormes transferts de capitaux venus de l’Europe, tant des Institutions européennes que des « touristes  » de l’Europe du Nord qui venaient se réchauffer au soleil espagnol, et placer là leur économies, en profitant du laxisme du système bancaire espagnol pour investir dans l’immobilier…. 

Naïvement, Zappatero a cru cela durerait toujours, un peu comme Hollande qui espère qu’un « retour de la croissance » lui permettra d’éviter d’affronter les réformes indispensables…

Certes, la situation de la France n’est pas comparable à celle de l’Espagne, sur le plan économique.

Mais ce qui est comparable, c’est l’attitude de gouvernements « sociaux-démocrates », tournant le dos aux réalités économiques, refusant d’affronter la difficultés des réformes nécessaires pour rétablir une gestion budgétaire saine, rembourser des dettes massives dont le seul poids des intérêts retire toute marge de manoeuvre sur le plan économique.

Ce qui est comparable, c’est le rejet dont ils sont l’objet, dans l’opinon publique et jusque dans leur propre électorat.

Et pour masquer à la fois, leur impuissance et leur fuite en avant, ces mêmes gouvernements épuisent leur crédit dans une agitation dont les finalités sont indéchiffrables par le peuple devenu sceptique et incrédule.

Et pour donner l’illusion que la « social-démocratie » est encore capable de « changer le monde », on se lance dans des « réformes sociétales », qui n’ont d’autre effet que de satisfaire quelques minorités hystériques, alors qu’elles provoquent chez la majorité des citoyens, un malaise, qui se traduit par des « clivages » qui n’épargnent aucun parti politique…..

Le « mariage pour tous » en est l’illustration. Réformer le Code Civil, le Droit de la Famille, celui de la « Parentalité, juste pour complaire à une minorité de candidats au mariage, à l’intérieur d’une autre minorité, celle des « homosexuels », c’est ce qu’a fait « Bambi », avant Hollande, parce que c’est plus facile à réaliser que de rétablir les finances et la compétitivité du pays. On connaît la suite….

François Hollande devrait méditer sur l’exemple espagnol……

Moi, Président…..


HOLLANDEbis

Hollande, en intervenant personnellement dans le « Procès de « la Frondeuse », qui oppose sa concubine à celui qui est devenu, depuis, l’éditorialiste de TF1, commet un nouvel écart par rapport à ses engagements de candidat.

On se souvient du point 53, ( si ma mémore est bonne ) de son programme pré-électoral qui proclamait : « je garantirai l’indépendance de la justice, j’interdirai les interventions du gouvernement dans les dossiers individuels. »

On peut s’interroger sur « l’indépendance de jugement » du président d’un Tribunal qui reçoit une lettre personnelle du Président de la République dans une affaire concernant sa compagne ! Quelle sera la suite de la carrière de ce magistrat si son jugement ne donne pas satisfaction à la compagne du Président ? Il peut légitimement hésiter entre sa carrière et son indépendance de Juge….

Dans cette affaire, Hollande utilise un fusil à deux coups: l’un à l’adresse du Juge, l’autre à l’adresse d’un Journaliste dont la carrière risque fort d’être destabilisée.

On imagine le tollé qu’aurait provoqué une initiative identique de Sarkozy à l’encontre, par exemple, de Journalistes qui ont fait le « buzz » en publiant,vrais ou faux – des SMS échangés avec son épouse dont il était en train de se séparer….

On savait tout de la versatilité de François Hollande, mais on reste sidéré par sa capacité d’oubli des  engagements pré-électoraux qu’il a pris par pur opportunisme.

Dans cette affaire, sachant qu’il ne pouvait être convoqué comme témoin à la barre, il a pris les devants, en créant un précédent qui en dit long sur sa confiance dans l’indépendance des Juges….

Cette « lettre » manuscrite n’est pas prête à tomber dans l’oubli….

« Le choc de solidarité », c’est maintenant….


Madame la ministre Duflot, comme vous nous sommes sensibles au sort des sans abris. Comme vous, nous avons cherché, en bons citoyens, des solutions pour les loger durant les dures journées d’hiver, et comme vous, nous avons trouvé une solution.

Voici 14 magnifiques châteaux, soit plusieurs milliers de lits inoccupées, qui appartiennent à la CGT, FO, etc, et à divers comités d’entreprises – souvent des entreprises publiques.

Et, votre remarque à propos des bâtiments possédés par l’Eglise Catholique, s’applique également aux Syndicats: aussi vous pourriez dire « je ne comprendrais pas que les syndicats ne partagent pas nos objectifs de solidarité ».

Offrir, pendant l’hiver, une vraie vie de château à nos « sans-abris », ne serait-ce pas un acte symbolique retentissant et généreux, quitte à mettre à contribution des Syndicats qui, bien que représentant seulement 7 à 8% des salariès, possèdent un patrimoine immobilier qui ne saurait être réservé qu’à des « apparatchiks »?????…. 

Château de Fontenay-les-Briis propriété de la branche CGT de la RATP. Situé aux portes de Paris dans un parc de 74 hectares, dont près de 40 hectares de forêt, avec deux cours de tennis, deux restaurants, un mini-golf, un étang à truites, et trente chambres :

                                                                              Fontenay les briis CGT

 Le château de la Brévière, au coeur de la forêt de Compiègne. Il appartient à Force Ouvrière qui sera j’en suis sûr ravi de le mettre à votre disposition :

                                                     Chateau de la brévière-FO

 Avec ses 36 hectares de vignes dans le Sauternes, voici le château Lafaurie-Peyraguey du CE de GDF-Suez :

                                                                          Chateau Lafaurie Peyraguey

 Le château du Plat, à Vallière dans la Creuse, entouré de plusieurs bâtiments, et qui appartient au Comité d’Entreprise de la RATP, possède 114 hectares de terres, des forêts et des prairies, et des écuries avec une trentaine de chevaux. Le château est en bon état, car le CE vient de faire d’énormes travaux, auto-financés sur son pactole de 50 millions d’euros par an :

                                                                            Chateau du Plat – RATP

 Château de Montreul de la Fédération des Organisations Sociales des PTT :

                                                   Château de Montreul – PTT

 A seulement quelques kilomètres des superbes plages de Honfleur, Trouville et Deauville, dans un parc boisé de 3 ha, le Château de Prêtreville appartient au Comité d’Entreprise de la Caisse d’Allocations Familiales du Val d’Oise. Il est composé de 8 bâtiments :

                                                         Chateau-de-Pretreville – CAF Val d’Oise

 Au cœur de la Bourgogne, le château de Ragny. Un véritable château médiéval du XIIe siècle qui appartient au Comité d’Entreprise de la Banque de France. En été, il accueille des centaines d’enfants en colonies. En hiver, il est vide…. 

Tennis et piscine font naturellement partie des prestations de base :

                                                            Chateau de Ragny CE- banque de France

 L’association Ageforel (Association de Gestion des Foyers de la Région Ferroviaire de Lyon) gère le château de La Bachasse. Propriété de la SNCF depuis 1947, c’est une jolie bâtisse du XIXe siècle avec un parc de 8 hectares au cœur de Sainte-Foy-Lès-Lyon :

                                                                            Château de La Bachasse

 Le Comité d’entreprise de la SNCF est également propriétaire du magnifique château du Vernay, à Challuy, au sud de Nevers, qui comprends terrains de tennis, piscines, parc privé et forêt :

                                         Chateau-Plagny-Vernay-CE-SNCF

Dans le Nord, le Comité d’Entreprise d’EDF GDF à majorité CGT est propriétaire du château de Cappelle-en-Pévèle, dit aussi château du Béron. Piscine couverte chauffée et deux tennis. Une riche propriété foncière :

                                                          Château de Cappelle-en-Pévèle – CE EDF

 Château de Sainte-Croix du CE de l’EDF,  dans l’Ain :

                                                                     Château de Sainte-Croix – CE EDF

 Sublime château d’Agecroft du CE de l’EDF sur la Côte d’Azur :

                                                                   Château d’Agecroft – EDF

 Château de Blomard dans l’Allier, toujours au CE de l’EDF :

                                                                           Château de Blomard – EDF

 Château de Vaux à Argenton-sur-Creuse, également au CE de l’EDF :

                                                                             Château de Vaux – EDF

 La CGT possède le très beau château de Courcelle-sur-Yvette, dans l’Essonne :

                                                             Château de Courcelle – CGT
                                                                Chateau de Bierville – CFDT

Nous nous excusons pour cette liste un peu longue. Et pourtant, elle n’est pas exhaustive : ce ne sont que quelques exemples, les syndicats vous donneront les adresses des autres châteaux qu’ils possèdent.

Vous pourrez également réquisitionner très utilement les milliers de lits des centaines de maisons de vacances des comités d’entreprises et des syndicats, dont ils seront ravis de vous donner la liste par solidarité pour les plus démunis ….

Le « choc de solidarité » que vous avez souhaité, c’est maintenant, si vous en avez le courage, Madame la Ministre !!!!

Je crois, Madame la ministre, que grâce à la solidarité de tous,- sans exception -, le problème des sans abris, sera rapidement réglé….

Le silence des « zozos »…


Soliman

Alors que nos « zintellectuels », relayés par des médias enthousiastes, célébraient le « Printemps Arabe » et « l’avènement de la Démocratie » dans les pays où des dictateurs « laïques » faisaient régner un ordre répressif rejeté par des peuples qui n’en pouvaient plus de tant  de brutalité et d’injustices, j’émettais sur ce blog des doutes sur la sincérité de cet « élan démocratique », du moins chez beaucoup d’Arabes,en même temps que j’émettais des craintes sur l’issue de tant de désordres dont les conséquences pouvaient faire craindre que l’Hiver qui vient soit rigoureux….

Il faut avoir une connaissance bien superficielle du monde Arabe, pour sous-estimer la puissance des courants islamistes divers qui le traversent.

Il était évident que certains de ces mouvements ne rateraient pas l’occasion que leur offre la période de désordre provoquée par le « Printemps », pour pousser leur avantage, et tenter d’utiliser les « voies de la Démocratie » pour accéder à un pouvoir dont ils étaient tenus éloignés jusqu’ici, par la force. 

Ce qui s’est passé en Libye, ce qui se passe aujourd’hui en Tunisie, et pis encore en Egypte, ce qui se passera demain en Syrie incite à la prudence en même temps qu’à la réflexion.

Car un monde Arabe nouveau est en train de se dessiner sous nos yeux, de plus en plus agité par des forces incontrôlables, sur lesquelles l’Occident n’a plus aucune emprise.

Car ce qui se passe sous nos yeux, en Egypte est significatif. Nos « zozos » habituels en restent muets d’inquiétude pour ne pas dire d’effroi devant une évolution à laquelle ils ne comprennent plus grand chose. Les plus exaltés d’entre eux se risquent à des analyses, en tenant d’interprêter les moindres petits signes d’avancées dans le sens qu’ils appellent de leurs voeux, prenant comme très souvent, leurs rêves pour des réalités….

La décision du président Mohamed Morsi de faire voter dans la précipitation une nouvelle constitution est un seconde tentative de coup de force après celui qui a consisté à s’octroyer par décret tous les pouvoirs.

Ainsi se dessine l’aboutissement d’un processus dont le résultat aura consisté à mettre à bas une Dictature, pour la remplacer par une autre, infiniment plus « rétrograde », plus « intolérante » et plus cruelle, surtout si la « Charia » parvient à trouver sa place dans une Constitution islamique, à laquelle les « révolutionnaires » égyptiens cherchent à s’opposer.

Car« depuis septembre, explique un « spécialiste », il y a en Égypte une polarisation entre les libéraux, qui veulent inscrire dans la constitution les droits et les libertés des citoyens, et les islamistes qui poussent à une islamisation de la constitution. La décision de Morsi est un électrochoc ».

L’adoption expéditive du texte pourrait permettre au président égyptien, issu des Frères musulmans, de mettre rapidement au pas, ses opposants, dont les dernières élections ont montré qu’ls étaient minoritaires dans le pays.

C’est dire l’importance de l’épreuve de force qui se déroule sous nos yeux. Aux dernières nouvelles, il semblerait que Morsi soit enclin à lâcher du lest en revenant sur le décret lui accordant les pleins pouvoirs…. Affaire à suivre, car quelle que soit la décision qu’il prendra, il est évident que les masques sont tombés et que les intentions sont claires: à court ou à moyen terme l’Egypte deviendra une « République Islamique ».

Il est un pays dont on parle très peu, et qui ne semble pas prendre part à l’agitation actuelle: c’est la Turquie. De nombreux pays arabes, au Machrek comme au Maghreb, sont tentés de le prendre comme modèle de pays islamique refusant de tourner le dos à la modernité.

Depuis peu, la Turquie, membre de l’OTAN, avance discrètement ses pions sur cet échiquier bouleversé. Avec l’intention de retrouver, par d’autres moyens que ceux de la conquête armée, sa zone d’influence traditionnelle, celle qui était la sienne à l’époque de l’Empire Ottoman….

Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet….

Seul ce soir…


(Suite). Revenons en arrière, pour une séquence rétrospective. Comme au cinéma.

C’est une journée euphorique. La veille nous avons gagné le dernier match de championnat, et le RUA termine « Champion d’Algérie » Juniors. Ce matin, sur l’injonction de ma grand mère, j’ai dû mettre une cravate, car je dois aller à l’Accadémie pour connaître les résultats de la deuxième partie du Bac. « Si tu es reçu, on te félicitera et tu dois être « présentable » et si tu échoues tu dois faire bonne figure et être digne !!! »…

Il y a bousculade devant les listes affichées sur un tableau à l’entrée du bâtiment, et c’est par mon copain Christian, qui en revient, hilare, que j’apprends que je suis reçu. Mais je veux tout de même le vérifier, par moi-même, et le coeur battant je découvre mon nom sur la liste.

Entre copains on se congratule, et on console ceux qui n’ont pas réussi à cet examen sans lequel on ne peut faire aucun projet universitaire d’avenir.

Quelques profs sont là pour voir les résultats de leurs élèves. J’aperçois Mr Tutenuit et Alavoine, que je vais remercier pour leur enseignement, car c’est grâce aux Maths et à la Philo dont les coéfficients sont élevés, que j’ai réussi, car dans les autres matières, j’ai été très moyen, voire passable.Par contre, à ma déception,  je n’aperçois pas Mr Poupon, le Prof de Lettres, ce Communiste qui ne m’aimait pas, et auquel j’aurais voulu dire, dans l’euphorie de mon succès, que je ne lui en voulais pas, et qu’il avait été malgré tout, un excellent professeur….

Le soir même, une petite réunion a lieu, chez ma grand mère, radieuse. Il y a là, mon père et mon oncle. Mon père, sans doute fier d’avoir un fils bachelier, ne le montre pas. Mon père n’est pas quelqu’un qui exprime ses sentiments. Mon oncle est heureux de savoir que ses cours de Mathématiques ont contribué pour une large part à mon succès.

Mon oncle aborde la question qui est au centre de cette petite réunion: « que va-t-il faire maintenant qu’il a son bac »???.Jusqu’ici, je ne m’étais jamais posé cette question, car comme la plupart des jeunes, à cet âge là, je ne savais pas ce que j’avais envie de faire dans la vie. Certes, par mimétisme, et pour imiter quelques camarades du Lycée, j’aurais aimé faire une « prépa » aux Grandes Ecoles: Saint-Cyr, par exemple, ou l’Agro.

Mon père reste silencieux. Je vois, à son visage sombre, qu’il est soucieux, et gêné.

Je devine pourquoi. Car c’est un sujet que je n’ai pas abordé jusqu’ici: j’ai trois frères et une soeur, tous plus jeunes que moi, et qui font tous des études. Je comprends assez vite que faire une « prépa » c’est bien, mais après ??? Il faudra poursuivre mes études à Paris ou à Saint-Cyr l’Ecole ???

Et nous comprenons que mon père n’a pas les moyens financiers de supporter une telle charge. Car une vie d’étudiant, à Paris, cela coûte cher. Il faut donc que je revoie mes ambitions à la baisse. La décision est remise à plus tard, afin de nous accorder un temps de réflexion.

Les vacances scolaires de l’été passent là-dessus. Les journées au soleil, à la piscine du RUA, la plage, les parties de pêche, les filles, l’insouciance, quoi !!!

Mais à l’approche de Septembre , il faut prendre une décision, car les inscriptions pour la nouvelle année scolaire sont ouvertes partout. Après de multiples discussions, il est décidé que je ferai l’Ecole Supérieure de Commerce, où avec mon Bac MathElem je peux entrer en Première Année, sans passer par une « prépa »,ce qui ramène à trois ans la durée du parcours pour l’obtention du Diplôme, au lieu de quatre. Et je m’inscris à la Fac de Droit pour préparer un Licence, car les cours de Droit de SupdeCo recouvrent en grande partie le programme de la Licence, ce qui me permet de mener les deux en parrallèle. J’apprends en outre, que les Professeurs qui enseignent à SupdeCo dans les matières de Droit, sont les mêmes qu’en Licence.

Mon père m’explique qu’il couvrira les dépenses concernant les droits d’inscription, les livres et fournitures scolaires, la location de ma chambre à la cité Universitaire de Ben Aknoun, ma carte d’accès au Restaurant Universitaire de la Maison des Etudiants, et… c’est tout. Mais c’est beaucoup, car c’est un énorme sacrifice pour ma famille. 

Pour le reste, et pour l’argent de poche, je dois me débrouiller…. Bien entendu, il n’est pas question de redoubler une année. En cas d’échec, on arrête tout. 

Je comprends que compte tenu des charges que représentent les études de mes frères et de ma soeur, mon père ne peut pas faire plus pour moi.

Il faut donc que je trouve une solution. Elle se présentera à moi, miraculeusement: l’un des barmen de l’Automatic, le bar où se retrouve la jeunesse algéroise, est un Kabyle amateur de foot, avec qui j’ai toujours sympathisé. Il mourra, lors d’un attentat du FLN. Son frère est également barman, au bar d’un grand Hôtel d’Alger, l’Hôtel Aletti. J’apprends au hasard d’une conversation que le bar de cet Hôtel cherche un pianiste pour animer les soirées. Il me « pistonnera ».

Car je n’ai jamais cessé de jouer du piano, et après avoir quitté le conservatoire, je me suis mis au Jazz, au désespoir de ma mère qui aurait voulu faire de moi un pianiste « classique ».

Ainsi le Vendredi soir, après les cours, je vais étudier à la Biblothèque de l’Université, puis à 22 heures, je me rends à l’Aletti, où je joue, sous un nom d’emprunt, jusqu’à minuit. Puis je prends le dernier Bus qui part de la Grande Poste pour rejoindre ma chambre à Ben Aknoun. Le Samedi et le Dimanche, je n’ai pas cours, et je commence à 21 heures, pour finir également « autour de minuit »…

Cela durera trois ans, trois jours par semaine pendant les quels j’ai puisé dans mes réserves de santé, mais j’étais jeune et vigoureux, et je gagnais, grâce à mon cachet et aux petits billets que me refilaient ceux qui voulaient entendre un morceau de leur choix, bien plus d’argent que ce qu’avaient en poche la plupart de mes camarades d’études, sauf quelques fils ou filles de grandes familles bourgeoises….

Cliquez sur:  ?attachment_id=20706 (Alone to Night).

Chaque soir, j’entamais mon « numéro » avec « Je suis seul ce soir », et le terminais à minuit avec « Round about Midnight », dans un arrangement improvisé très personnel…

Car ce Bar était fréquenté surtout par des hommes seuls en voyage d’affaires  à Alger, et qui venaient noyer, le soir après leur diner au restaurant de l’hôtel, leur solitude dans un verre de wisky. Mais il y avait bien de temps à autres quelques « filles » qui, après le spectacle du « Cabaret »,venaient boire un verre au Bar : certaines, en échange d’une (ou plusieurs ) coupes de champagne, offraient leur compagnie ( et plus si affinités ) à ceux pour qui une nuit de solitude était insupportable….

Cliquez là :ROUND MIDNIGHT

Et tout cela, je n’ai jamais osé le raconter dans ma famille, et surtout à ma grand mère qui aurait considéré qu’il était « déshonorant » que son petits fils soit pianiste dans un Bar qui avait une réputation aussi douteuse qu’imméritée, à côté d’un Casino où « on jouait à la roulette »…..Car pour ma grand mère, « fréquenter les bars », et bien pire, « fréquenter les Casinos »c’était « la déchéance  » et appartenir à de la « graine de voyous »….

Mais c’est ainsi que ma passion du Jazz, m’a permis de financer en partie mes études universitaires…

Aletti

Médiapart et le « cas Huzac »….


 Plenel

Les socialistes sont indignés (sans doute à juste titre) par le nouveau « coup » de Médiapart qui accuse Jérôme Cahuzac d’avoir détenu un compte en Suisse, non déclaré.

Il fut un temps où les Socialistes se délectaient des « informations » distillées par le site d’Edwy Plenel. Souvenons-nous de l’affaire Woerth-Bettencourt où il accusait le ministre du budget de Sarkozy des pires turpitudes.

À l’époque, le PS avait avalisé en bloc toutes les accusations du site, et n’avait pas hésité à exiger la démission de Woerth, voire celle de Sarkozy, faisant fi de toute présomption d’innocence. A ce jour d’ailleurs, même si l’interessé a été mis en examen, aucune condamnation judiciaire n’est intervenue, ce qui peut surprendre, car il n’est pas douteux que si nos juges intègres avaient trouvé le moindre début de commencement de preuves valables sur le plan juridique, il n’auraient fait aucun cadeau à l’ancien trésorier de campagne de Sarkozy. Ce qui ne préjuge pas de la suite de la procédure en cours, qui semble traîner en longueur, et traduire un certain embarras des « Juges »…

J’ai suffisamment critiqué Médiapart, Edwy Plenel et ses méthodes sur ce blog, pourne pas m’associer à ceux qui cherchent à accabler l’actuel Ministre du Budget.

Les méthodes de basse police utilisées par Médiapart, qui « fleuretent » avec l’illégalité, et dont les objectifs sont assez contestables, soulèvent beaucoup de réserves de ma part.

Les Journalistes n’ont pas à se substituer aux juges dans une démocratie.Encore moins lorsqu’ils sont, depuis toujours, des « Journalistes militants ». Et pour moi, les « anarcho-trotskyste » n’échappent pas à la règle…..

Je les réprouve autant, qu’ils s’en prennent à un Ministre du Budget « de Droite » comme « de Gauche ».

Elles partent chaque fois d’un enregistrement « volé », réalisé dans des conditions douteuses, pour ne pas dire illégales, et se poursuivent par des « informations » distillées de manière à créer le buzz permanent dans les médias , et à porter un préjudice moral irréparable à celui qui est visé.

Il appartient à Mr Cahuzac de se défendre et d’obtenir que la vérité , s’il y en a une, éclate.

Ce qui est regrettable c’est que lorsque c’était Mr Woerth qui était dans la tourmente, Mr Hollande, qui n’était pas encore Président, considérait les « limiers » de Médiapart, et Edwy Plenel, comme des « journalistes sérieux »: http://www.europe1.fr/Politique/Hollande-de-DSK-a-Mediapart-1060813/

Ruptures….


Ma grand mère habitait au dernier étage de l'immeuble qui est au centre de la photo.

Ma grand mère habitait au dernier étage de l’immeuble qui est au centre de la photo.

( Suite)Après mon entrevue de rupture avec Zemirli, je décide d’aller rendre visite à ma grand mère qui habite à deux arrêts de tramway du Tantonville. Je saute dans le premier tramway qui s’arrête devant l’Opéra et en quelques minutes j’arrive à l’arrêt qui se trouve devant le Lycée Bugeaud.

En descendant du tramway, je jette un regard sur ce bâtiment massif où j’ai vécu des moments intenses de ma  jeunesse et où je me suis « construit » intellectuellement.

Je grimpe deux à deux les marches du grand escalier que je gravissais chaque matin. La grande porte du Lycée est fermée à cette heure. Je m’asseois sur la dernière marche et jette un regard circulaire, devant moi.

La caserne Pélissier, dont l’entrée est maintenant gardée par des sentinelles armées et protégées par des sacs de sable, est devenue très active: entrent et sortent des jeeps, à toute allure, qui semblent appelées par l’urgence.

Au- delà du Boulevard Borely La Sapie, j’aperçois la mer si belle, si bleue, que je n’avais pas vue depuis des mois, du fond de mon « djebel ».

Les pentes du Jardin Marengo sont toujours aussi vertes.

Je prends conscience, brutalement, du fait qu’un chapitre de ma jeunesse vient de se fermer. Je réalise, à ce moment,  que l’insouciance qui était la mienne, quand j’étais lycéen, en ces lieux, s’est envolée.

L’Armée, la guerre, les marches épuisantes dans une chaleur d’enfer, les nuits d’embuscade sous la pluie et dans le froid, les images atroces aux quelles on est  confrontés, le poids de la responsabilité quand à 22 ans on a charge de vie humaine, à la tête d’une section de 25 soldats, les blessés que l’on a entendu hurler de douleur, et les camarades morts qu’il a fallu transporter jusqu’à l’hélicoptère tout cela laisse des traces profondes et fait mûrir prématurément.

A cela s’ajoute le choc d’une rupture avec la femme que j’aimais, dont la triste nouvelle me parvient alors que j’étais « en opération ». Et pour couronner le tout, ce soir, la perte d’un ami dont, malgré les signaux qu’il m’envoyait, je n’osais pas imaginer qu’il puisse choisir un jour, le camp de la révolte. Et pourtant, on m’avait prévenu, dans mon entourage, et surtout ma grand mère qui a toujours eu sur les gens, un jugement sans nuances….

Je descends quatre à quatre les escaliers du Lycée et à grandes enjambées, je m’engouffre sous les arcades de l’Avenue de la Marne. Je m’arrête quelques secondes à la hauteur de la Pharmacie Lellouche. Qu’est devenu ce camarade, si « bien élevé » sur lequel ma grand mère souhaitait que je prenne modèle ???

Puis j’oblique sur la droite: me voilà rue Géricault. De loin j’apperçois ma grand mère qui est une fois de plus sur son balcon en train de regarder le spectacle de la rue et du square Nelson. Sans doute, son unique distraction, car elle n’a pas la télévision, pour meubler sa solitude….Elle ne m’a pas vu arriver, car elle ne sait pas que je suis à Alger.

Je m’apprête à passer la porte de l’immeuble et à grimper les cinq étages quatre à quatre, mais Momo, l’épicier juif qui me connaît depuis que je suis enfant m’apperçoit. Il sort de sa boutique en s’essuyant les mains sur son tablier.

-« Mais c’est le soldat qui revient !!! »

Il me donne une accolade affectueuse, mais entre-temps, Madame Costa la boulangère qui ne manquait jamais de me donner une poignée de bonbons, lorsque je venais chercher le plat de gratin de pommes de terre que ma grand mère lui avait donné à cuire dans le four boulanger, accourt.

-« Mon petit !!! je suis heureuse de te voir !!! J’en connais une qui va être heureuse, elle aussi !!! »

Et c’est le coiffeur, celui qui m’a coupé les cheveux pour la première fois qui arrive à son tour intrigué par l’agitation qui règne sur le trottoir. Je lui donne une accolade, puis je m’esquive pour m’engouffrer dans l’escalier dont je grimpe les cinq étages à toute allure.

Quand ma grand mère m’ouvre sa porte, elle reste saisie de me voir car elle ignore que je suis venu pour quelques jours en permission. Elle tombe dans mes bras, en murmurant, « mon petit, mon petit »…. et en essuyant furtivement une larme.

-« Entre donc. Assiez-toi là sur la chaise de la cuisine. Qu’est-ce qui te ferait plaisir ??? »

-« Un café au lait, comme autrefois grand mère, lorsque je rentrais du Lycée ».

-« Mais je n’ai pas de petits beurres !!! ».

-« Peu importe ».

-« Alors… raconte moi » !!!

-« Il y a tant de choses !!! Je ne saurais pas par quoi commencer. Laisse-moi te regarder ».

Ma Grand mère a vieilli. J’ai l’impression que l’âge l’a retrécie: elle me paraît plus petite qu’avant. Toujours ses beaux cheveux blancs coiffés en chignon, et son regard d’un bleu qui semble avoir pâli.

– » As-tu reçu ma lettre ??? »

La seule lettre que ma grand mère m’ait écrite, et que je conserve encore précieusement aujourd’hui. Cette lettre par laquelle, j’ai découvert que ma grand mère était…..illétrée. Une écriture d’enfant, des fautes à chaque mot, mais tellement de tendresse dans chaque phrase….

– » Ton oncle et moi, nous nous sommes fait beaucoup de souci pour toi…Car ton oncle, la guerre…il sait ce que c’est, lui. Tu sais qu’il vient d’être nommé colonel dans la réserve ??? »

-« Alors grand mère, tu es fière de ton fils ??? »

– » Bien sûr que je suis fière. Mais je suis aussi fière de toi !!!Ton oncle  t’aime beaucoup. Tu devrais lui écrire plus souvent ».

C’est vrai que je n’aime pas écrire, à ma famille, et encore moins pour raconter ma vie de soldat.

-« Alors il paraît « qu’elle » t’a plaqué ??? Ce n’est pas digne de faire ça pendant que tu es loin de tout et que tu ne peux rien faire.Tu sais, cette  fille n’était pas faite pour toi !!! » Long silence, et puis,  « as-tu des nouvelles de ton copain ??? »

– » Quel copain » ???

– » Celui qui te suivait partout et qui venait quelques fois ici, travailler avec toi. Tu sais, l’Arabe que je n’aimais pas tellement ??? »

Je n’ai pas envie de parler « d’elle », ni de Zemirli. Je fais signe que non en hochant la tête.

Le café au lait arrive sur la table. Le même bol, un peu ébrêché, qu’autrefois. Je le bois à petites gorgée en pensant à Proust et à sa madeleine.

– » Et toi, grand mère parles-moi de toi. Comment vas-tu ??? »

– » Comme les vieilles, mon fils, mais je vis avec mes douleurs, mes rhumatismes et mon arthrose me font souffrir. Mais la tête va bien !!! »

– » Je vois !! ».

A 71 ans ma grand mère a conservé toute sa vivacité d’esprit, et sa lucidité est toujours aussi redoutable: elle lit dans les pensées les plus secrètes.

– » Et toi fils ??? Tu n’es pas heureux. Je le sens. Cette pourriture de guerre a changé mon petit-fils. Ici aussi, dans le quartier, plus rien n’est comme « avant ».

Hier « ils » ont jeté une grenade sur le marché: ils sont tué mon marchand de légumes, tu sais, celui qui m’appelait toujours de loin, « Madame Charles, tu m’achètes pas de tomates aujourd’hui ??? ». Plusieurs femmes qui faisaient leur courses ont été blessées. Il y avait quatre ou cinq ambulances, la Police, les Militaires….

Les Arabes ont changé, ils ne nous regardent plus comme « avant ». Certains ont peur. Celui qui travaille depuis des années chez Momo,- tu le connais ???- Il a peur de retourner dans son quartier au Clos Salembier: on l’a menacé de lui couper la gorge parce qu’il travaille chez un Juif ….

Comment tout cela va se terminer, fils, tu as une idée ??? »

– » Non aucune idée ». La violence appelle la violence. A chaque fois la violence monte d’un cran. »

– » Mais qu’est-ce qu’on leur a fait ??? Nous n’avons jamais fait de mal à un Arabe dans la famille ??? « Ils » disent qu’on les a exploités, mais qui avons nous exploités ??? Depuis que mes parents sont arrivés en Algérie, ils ont toujours travaillé comme des bêtes, et ce n’est pas moi, comme femme de ménage qui ait fait « suer le burnous « à qui que ce soit !!! »

– » Je sais, grand mère. Mais les racines du mal sont très profondes… On a peut-être trop attendu pour traiter le mal ??? Et encore,…. je n’en suis pas sûr… Les Français ont fait de ce pays, qui n’en était pas un, un pays riche, et le pétrole excite les convoitises… Cette guerre ne mène à rien, et toutes ce souffrances, c’est pour rien… »

Un long silence. Je regarde autour de moi: rien n’a changé dans cette petite cuisine.  Ici le temps ne paraît avoir aucune prise sur la manière de vivre de ma grand mère.

Nous échangeons encore quelques mots, mais surtout des regards. Ce sont ces regards qui sont gravés dans ma mémoire et qui me reviennent chaque fois qu’aujourd’hui encore, je pense à cette femme.

Puis, « Mon fils , la nuit tombe, tu dois rentrer, car tes parents vont s’inquéter:  ici, tu sais, il y a un « couvre-feu »….

Je me lève, je regarde une dernière fois ma grand mère. Elle me serre dans les bras en répétant « Prends bien soin de toi, prends bien soin de toi… ».

Je la quitte, le coeur serré. En descendant les escaliers, j’ai envie de pleurer… Mais je n’ai plus le droit de pleurer. La page de l’enfance est tournée.

(à suivre).

Bras de fer ??? ou feu de paille ???


Mittal

Je les ai roulés dans la farine !!!!

L’affaire« Arcelor-Mittal »a mis en évidence, une fois de plus, « l’amateurisme » de ce Gouvernement.

Car personne ne doute de la fragilité de l’accord qui vient d’être passé pour tenter de préserver le site de « Florange ».

Nul n’ignore que la baisse de la consommation d’acier, en Europe, et dans le monde, nécessite des mesures de restructuration de ce secteur de notre industrie.

La plupart des aciéries modernes sont aujourd’hui, installées dans des ports, par où arrive la matière première, et la compétition sévère qui oppose les survivants de ce secteur industriel, exige un abaissement des coûts de production , et interdit de produire de l’acier dans des zones éloignées des ports en raison du coût du transport des matières premières.

Les aciéries de Lorraine héritent d’une situation géographique qui date de l’époque où la Lorraine produisait du charbon et du minerai de fer. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

La production d’acier dans ces régions est donc structurellement menacée, et on peut même s’interroger sur l’avenir des productions d’aciers spéciaux et d’acier affinés, là où elle sont situées, car la logique poussera à les rapprocher, elles aussi, des zones de production d’acier brut.

Tous les économistes sérieux le savent, et seuls quelques uns de ceux qui voient l’économie à travers le filtre de leur engagement idéologique parviennent à trouver quelques arguments pour défendre des positions syndicales totalement irréalistes…..

Dans cette « affaire » le Chevalier Montebourde, qui s’est comporté une fois de plus en « Chevalier Braillard » maniant le sabre d’abordage , et donnant l’assaut à des industriels éberlués par tant d’incompétence et de démagogie, a perdu ce qui lui restait de crédit.

Le Gouvernement a donné de nouvelles preuves de son manque de cohésion et les multiples déclarations individuelles de Ministres qui sont plus destinées à satisfaire leur « clientèle » syndicale, les invectives des uns et des autres à l’égard de Mittal, qui doit contempler toute cette agitation avec une ironie silencieuse, ne donnent pas une image très valorisante de la compétence de ceux qui nous gouvernent.

Devant tous les signes d’improvisation, que la politique de ce Gouvernement nous offre chaque jour, on reste perplexe.  On sent bien « qu’ils » sont arrivés au pouvoir sans avoir travaillé les grands dossiers auxquels ils savaient devoir être confrontés en cas de victoire.

Sans doute étaient-ils convaincus que cela n’était pas nécessaire, et qu’il suffisait d’attendre que le travail de pilonnage médiatique contre Sarko fasse sont oeuvre pour « ramasser » le pouvoir…..

Mais ne leur jetons pas la pierre : car à droite comme à gauche, il n’existe aucune réflexion de fond, aucun travail de prospective, aucun signe de la capacité de ceux qui nous gouvernent à concevoir une vraie politique industrielle, fondée sur une analyse des réalités, sur l’évaluation des forces et des faiblesses de notre appareil industriel, et sur la prise en compte d’un « nouvel état du monde » dont chaque semaine nous révèle de nouveaux signes.

Si cet aveuglement continue, ce sont des pans entiers de notre activité économique qui tomberont sous le contrôle des Indiens, des Chinois, des Brésiliens, des Russes, du Qatar, et pourquoi pas … de Iraniens, qui pilleront nos « savoir-faire » avant d’aller produire ailleurs, là où les coûts de production sont plus bas.

Nos syndicalistes habitués à une agitation qui leur donne le sentiment d’exister, et à brandir une capacité de nuisance qui n’impressionne pas, mais pas du tout, les Capitaines d’Industrie des pays émergeants, habitués à un système de relations dans leurs entreprises dont les syndicats sont absents.

Nos syndicalistes, donc, auront de plus en plus de mal à faire entendre leur voix, et leurs gesticulations resteront sans effet.

Quand au Gouvernement, il laisse « des plumes », dans un affrontement où il s’est comporté avec unenaïveté de « Boy-Scout » face à des prédateurs d’envergure mondiale, conscients des atouts qu’ils ont dans leur jeu, et de leur poids dans notre économie.

Il suffit de parcourir la Presse étrangère pour mesurer l’ampleur du ridicule dont il s’est couvert dans cette affaire:

http://www.courrierinternational.com/article/2012/12/04/florange-paris-a-joue-gros-et-perdu-gros

L’article se passe de tout commentaire…

Blogueur, mais pas « blagueur »…


Philippe-Bilger

Il y a des blogs sur lesquels je me rends fréquemment, pour le plaisir de les lire, pour la curiosité de savoir ce qu’écrivent des gens qui ne pensent pas forcément comme moi…

Le blog de Philippe Bilger, ce Haut-Magistrat à la retraite qui manie l’art d’écrire dans le style « balancé » de la magistrature, c’est à dire avec le souci du mot juste, de l’argument structuré, avec parfois une pointe d’humour qui n’est pas pour me déplaire, en fait partie.

Il m’arrive d’être en accord avec lui, mais il m’arrive , parfois d’être en désaccord….Cela n’empêche pas l’attrait que présente pour moi ses billets quasi quotidiens.

Aujourd’hui, je relève l’introduction de son dernier billet, dans laquelle il exprime assez bien un sentiment que je partage.

Il ne m’en voudra pas, j’espère, de le citer:

http://www.philippebilger.com/blog/2012/12/sil-vous-pl%C3%A9e-.html

 « Ce n’est pas grave d’être un ronchon, un réactionnaire si la lucidité est de votre côté. Il ne faut pas avoir peur de déplaire quand une sorte de résistance honorable vous inspire.

Alors qu’un délitement général, subtil, progressif ou ostensible, atteint, affecte la société dans ses secteurs d’ordre, d’autorité, de justice, que le tissu même de notre existence collective, dans ses manifestations les plus banales, l’élémentaire savoir-vivre qui permet une coexistence pacifique, se déchire peu à peu avec le consentement, voire la complaisance de beaucoup qui applaudissent ce désastre familier, il y a des révoltes qui font du bien. »

Je ne saurai jamais mieux dire !!!

Alger: Le Tantonville.


Au Tantonville

( Suite). Avec Zemirli je vais pénétrer et découvrir une société que j’ignorais jusqu’ici: celle de la bourgeoisie algérienne, aisée, cultivée, apparemment bien intégrée, mais seulement dans les apparences. Vêtus « à la Française »et ne portant le « burnous » que dans les grandes occasions  ou dans les fêtes familiales, fréquentant la bourgeoisie française, mais sans s’identifier à elle.

La famille Ben Merabet, à laquelle appartient la mère de Zemirli, est une des grandes familles algéroises qui ont pu conserver leur « statut » sous l’Administration française. Ce sont des gens chaleureux, accueillants, mais qui font sentir au « fils du peuple de Belcourt » que je suis, la distance qui nous sépare.

Ces gens boivent à la source de la culture française, mais sont surtout abreuvés par Jean-Paul Sartre, par François Mauriac, mais aussi par les écrivains communistes qui exercent, dans les années cinquante, une sorte d’hégémonie sur la vie intellectuelle française…. 

C’est pour les jeunes de mon âge, l’époque des « surprises-parties ». Le lieu de rendez-vous où se « négocient » les invitations à telle ou telle « surboum », c’est le bar « l’Automatic »qui deviendra tristement célèbre pendant « la Bataille d’Alger », car victime d’un attentat à la bombe affreusement meurtrier.

Après mon match de foot du Dimanche matin dans l’équipe « juniors » du RUA, je retrouve, à l’Automatic » les copains du Lycée parmi lesquels Zemirli, qui, dans mon sillage parvient à se faire admettre et inviter à des « surboums », car, il faut bien le dire, les « Arabes » admis dans les cercles fermés des fils de la bourgeoisie algéroise, ne sont pas légion. Mais si Zemirli est admis, c’est parce qu’il est mon copain.

Cependant, chacune de nos sorties sont, le lendemain, sujettes à des discussions tendues avec Zemirli: alors que chacun de nous peut, selon les jours, avoir la bonne fortune de danser quelques « slows » joue contre joue, puis aux heures avancées de la soirée, avoir la chance de parvenir à un flirt plus ou moins « poussé » avec une fille, Zemirli reste le plus souvent « sur le carreau ».

Dans ses commentaires Zemirli exprime ses frustrations, et dans son emportement prononce des mots assez durs en dénonçant, ce qu’il appelle le « racisme » des filles d’Alger.

Jusqu’au jour où je ne puis m’empêcher de lui dire, que ses réflexions je les accepterais plus facilement, si j’étais « invité »un jour, à une « surboum » dans une famille arabe, et si je  pouvais flirter avec des filles arabes de notre âge.

Silence embarrasé de mon copain.

Car en Algérie, et à cette époque déjà, les relations aux femmes sont une pierre d’achoppement dans les relations entre les deux communautés: celle des « Européens » et celle des « Arabes ».

Nos discussions parfois passionnées, dessinent les frontières de ce que chaque communauté peut se permettre, vis à vis de l’autre: il faut de part et d’autres, éviter de parler « religion », de même que le sujet des femmes est un sujet hypersensible.

Je sais depuis toujours, pour avoir grandi parmi les Arabes  quelles sont les règles à respecter.

De même que je sais comment les Arabes voient les femmes européennes, qui, malgré les tabous nombreux qui,en Algérie, dictent leur comportement, leur apparaissent comme étant plus libérées, donc plus accessibles, donc plus « faciles »….

Mais c’est un leurre. Une fille européenne qui s’aviserait de « sortir » avec un Arabe serait vite « cataloguée » et mise à l’écart de sa communauté.

Quand à une jeune fille arabe qui « sortirait » avec un jeune français, elle verrait jusqu’à sa vie menacée, par son père ou, à défaut par les « grands frères », les oncles ou les cousins, car elle serait le déshonneur de la famille !!!

La religion, la place des femmes dans les familles et plus largement dans la société, sont les deux principaux obstacles à une « fusion » entre les deux communautés.

Ce qui me choque, encore aujourd’hui, c’est que l’ostracisme dont les européens font preuve vis-à-vis des Arabes est, assez unanimement, qualifié de « racisme », alors que dans l’autre sens, personne n’ose mettre un mot sur un préjugé et un tabou considéré, presque, comme normal puisque venant des Arabes.

Et ce que je constate aujourd’hui encore, c’est que si les choses ont bougé, c’est le plus souvent dans un seul sens….

Ces divergences vont peu à peu affecter notre amitié. Elle s’aggraveront deux années plus tard lorsque je constaterai la dérive de mon copain, de plus en plus disert sur « le racisme » des européens, sur la condition des Arabes, sur le « colonialisme ». En échange du livre de Louis Bertrand que je lui prête, « Le Sang des Races », dont je découvre qu’il ne l’a même pas lu, il m’a prêté le livre de Franz Fanon, « Les Damnés de la Terre »que je lis alors comme un brulôt, une sorte de provocation.

Je comprends peu à peu l’influence qu’exercent ses lectures sur l’état d’esprit de mon copain.

Nous sommes en 1950. Je n’ai que dix-sept ans, et jusqu’ci, je ne me suis jamais interrogé sur « le racisme » et sur la « condition des Arabes », même si je perçois des « différences »choquantes entre eux et nous. 

Quatre ans plus tard les premiers attentats annonciateurs d’un conflit meurtrier qui durera huit ans, feront la Une des journaux, interpellant, incrédules, les Européens d’Algérie.

Mais dès 1950, je sens , sans en comprendre clairement toutes les causes, qu’un profond malaise s’est installé entre mon copain et moi, et ses propos sur la colonisation me paraissent excessifs, car je n’éprouve aucune culpabilité vis-à-vis des Arabes, et ne me sens pas plus « colonisateur » que lui, descendant de familles turques….considérant, en outre, que sa « condition sociale » – pour reprendre un terme qu’il affectionne- est bien meilleure que la mienne.    

Dès lors nos relations se distendent, d’autant qu’il vient d’être recalé à l’oral du bac, et qu’il se considère, à ce sujet, comme victime de son « faciès ». Il en est convaincu et je ne parviens pas à l’en dissuader. Pour couronner sa dérive, il m’annonce, à ma grande stupéfaction, qu’il abandonne ses études. J’essaie de le faire changer d’avis: « on n’abandonne pas ainsi, au premier échec !!! ». Rien n’y fait.

Je le perds de vue, d’autant que j’ai depuis peu une femme dans ma vie qui, de surcroît, ne l’aime pas du tout, et à laquelle je consacre désormais tout mon temps libre.

Je ne reverrai Zemirli qu’une seule fois, pendant une courte permission, obtenue pour me présenter à un concours administratif, la seule, pendant les trois années d’armée passés dans le « djebel » dans une unité « exposée ». J’ai un souvenir très précis de cette rencontre: c’était le 22 Janvier 1956. Ce jour là, Albert Camus participe, avec des sympathisants du FLN, à une réunion à Alger, au « Cercle du Progès », une réunion tumultueuse, à laquelle Zemirli a participé( à quel titre ???). Les Historiens ont largement rendu compte de cette réunion, qui ouvrira les yeux de Camus sur la profondeur du fossé qui désormais, sépare les deux communautés.

Nous prenons un verre, à deux pas de là, à la Brasserie du « Tantonville », à côté de l’Opéra, et Zemirli exprime devant moi, toute sa fureur contre les partisans de l’Algérie Française. Il refuse de condamner l’horreur des attentats aveugles, des innocents sacrifiés, de la sauvagerie des assassinats, des égorgements, des mutilations.

Quinze jours plus tôt, je suis intervenu, dans les Monts Ouenza, avec mon unité de Chasseurs Alpins, pour secourir les habitants d’une ferme européenne isolée, qui avait alerté le PC de la Compagnie. Nous arrivons trop tard: toute une famille vient d’être sauvagement égorgée. Une fillette denudée baigne dans une marre de sang. Elle ne pourra pas être sauvée.

Pendant que nous discutons, Zemirli et moi, ces images défilent encore dans mes yeux. Le fossé, entre nous, est devenu un gouffre. Je ne cache pas mon amertume à celui qui a été mon ami.

Nous ne nous reverrons jamais plus.

Mais, je recevrai en 1994, alors que je vis à Paris, la visite de son frère, le médecin, devenu un vieillard, avec qui j’avais de bonnes relations, et qui a retrouvé ma trace, plusieurs années après notre « exil ». Il est « navré de tout ce qui s’est passé »…Nous échangeons quelques souvenirs, et je crois déceler chez lui, une certaine nostalgie de l’époque où Européens et Musulmans vivaient en bonne intelligence, malgré leurs « différences ».

 Il m’annonce que El-Hadi Zemirli a été tué par l’Armée Algérienne, alors qu’il combattait dans les rangs du GIA fondamentaliste, lui que je n’avais jamais vu esquisser une prière, et qui ne refusait jamais un wisky, au cours d’une « surprise-partie »….

Je lui réponds que malgré tout ce qui nous a séparés, j’aurais été heureux de revoir son frère, et qu’avec le recul je comprends mieux son évolution, mais que je ne m’attendais pas à ce qu’il périsse….sous les balles des Algériens.

Les voies du Destin sont tumultueuses….  

(à suivre ).