« L’affaire » STRAUSS-KAHN, n’en finit pas de passionner l’opinion, à travers les « révélations » qui, à doses homéopathiques, sont déversées par des médias déchaînés, au risque de frôler « l’overdose ».
La grande bourgeoisie socialiste est désarçonnée. Comment, l’un de ses plus brillants spécimens a-t-il pu sombrer dans une telle déchéance ??? Chacun y va de sa petite explication crédibilisée par la plus ou moins grande proximité entretenue avec le sujet principal de ce drame.
Et l’on assiste, en direct, sur nos écrans, aux plus invraisemblables empoignades, entre ceux qui se prétendent ses amis, et qui d’habitude nous toisent du haut de leurs « convictions » et se comportent en donneurs de leçons, tout particulièrement sur un registre qu’ils affectionnent: celui de la MORALE.
L’émission de David Pujadas, hier soir, sur France2, destinée, entre autres, à clarifier un certain nombre d’accusations parues dans la Presse étrangère sur la complaisance des médias français à l’égard des « frasques » du personnel politique, a donné lieu à de violentes altercations, inimaginables dans un contexte ordinaire, entre Laurent Joffrain et l’une des icônes de la « Gauche Morale », l’ancien Ministre de François Mitterrand, Robert Badinter.
Ce dernier, sans doute emporté par son amicale affection pour DSK s’est lancé dans une plaidoirie passionnée pour défendre son ami, au nom de la présomption d’innocence, en omettant de citer, même une seule fois, la « victime » africaine….
Laurent Joffrain, surfant sur les réactions provoquées dans l’opinion « féministe » par cette affaire, a tenté, dans son style inquisiteur habituel, de se présenter comme un défenseur convaincu de la condition féminine bafouée par une société « machiste » dont il ne fait probablement pas partie, « lui ». Avant de se faire « moucher » par une jeune journaliste anglaise, qui, s’appuyant sur les déclarations de Jean Quatremer (citées dans un de mes précédents billets ),un ancien journaliste du Nouvel Observateur, l’a interrogé sur les raisons qui l’avaient incité à refuser de publier un article dans lequel ce dernier évoquait déjà les « fragilités » de DSK au moment où il allait prendre ses hautes fonctions au FMI.
Puis Manuel Valls, autre invité de cette émission en direct, s’est enflammé pour dénoncer avec violence, les procès qui sont faits à la classe politique, et s’est présenté comme un défenseur convaincu de la morale en politique.
Or c’est précisément sur le plan de la morale que l’affaire Strauss-Kahn apparaît, à tous égards, comme la plus choquante.
En premier lieu, ce qui semble avoir été bafoué dans cette sinistre affaire, – si les 7 chefs d’accusation portés contre DSK se révèlent fondés, ce qui reste à démontrer -c’est un principe dont les socialistes nous rabattent usuellement les oreilles, celui du respect que l’on doit à son prochain, quelle que soit ses origines, sa couleur, et sa condition sociale.
En l’occurrence, s’il s’avère exact qu’un Socialiste, occupant une des fonctions les plus prestigieuses de la planète, le hissant au niveau des « Grands de ce Monde », ait pu tenter d’abuser,- avec ou sans violence-, d’une pauvre femme de ménage africaine, bossant dur pour élever, seule, sa jeune fille de 16 ans, cela dénote la « fragilité » des postures auxquelles ces « donneurs de leçons » patentés nous ont habitués.
En second lieu, « l’affaire » nous révèle des informations choquantes dans un domaine où les Socialistes ne sont pas avares de critiques vis à vis de l’actuel Président de la République et de ses rapports à « l’argent ».
Or, les péripéties de la procédure en cours nous font découvrir l’ampleur de la fortune du « présumé innocent ».
Car il faut « en avoir » pour trouver en si peu de temps la possibilité de mobiliser un million de dollars pour payer la caution exigée par un juge intraitable, auxquel s’ajoute les cinq millions de dollars qui viendront en garantie du respect des engagements pris par « la défense ».
Il faut « en avoir » aussi pour payer les deux cent mille dollars mensuels nécessaires pour couvrir les frais de surveillance de celui qui restera « emprisonné chez lui ».
Et il faut en avoir sous le pied pour payer la location, « au pied levé, d’un appartement en plein Manhatan.
Toutes ces révélations ont dû profondément déplaire à un autre Socialiste, en la personne de François Hollande, candidat présumé à l’élection présidentielle de 2012.
Car François Hollande, on le sait, « n’aime pas les riches ».
C’est du moins ce qu’il affirmait, il y a déjà quelques temps, s’exposant ainsi à la curiosité de tous ceux qui rapidement, se sont mis en quête d’informations sur sa fortune et ses revenus, dont on a pu constater qu’ils représentaient des montants largement supérieurs au SMIC.
Avec l’ouverture de la campagne pour les « primaires » au Parti Socialiste, il est temps de donner, enfin, la parole au « Socialisme bas-de-gamme », en la personne de Mémé Aubry ou à défaut de Benoît Hamon.
Pour rétablir un équilibre qui semble avoir été perdu, dans la « valse éperdue » dans laquelle Strauss-Kahn a entraîné tout ce beau monde…..