Sauver la CAMIF ???


Ségolène Royal se joint aux salariés manifestant contre le dépôt de bilan de la CAMIF: »C’est insupportable, les salariés se retrouvent sur le carreau à cause de patrons qui gagnent des centaines de milliers d’euros. »

Il m’avait semblé comprendre que la CAMIF était une Coopérative dont l’objet était de permettre à des fonctionnaires, – essentiellement des enseignants – d’avoir accès, à des prix « compétitifs », à des fournitures d’équipement ménager.

Les clients n’étaient donc pas des clients ordinaires, mais des Sociétaires souscripteurs de parts sociales.

En général, les coopératives sont dirigées par un Conseil d’Administration élu en Asemblée Générale par les sociétaires, et qui nomme les Directeurs. Les dirigeants de cette centrale d’achats coopérative étaient, donc nommés par ceux qui ont élé élus « démocratiquement » par les Sociétaires.

Les manifestants vus à la télévision étaient porteurs de pancartes mentionnant « DIRIGEANTS RIPOUX »!!!

Comment les Sociétaires, appartenant majoritairement à la Fonction Publique , ont-ils pu conserver à la tête de cet organisme des « dirigeants ripoux » gagnant des centaines de milliers d’Euros. «  ????

On voit mal à quel titre l’Etat devrait intervenir pour « sauver » la CAMIF !!! Et si l’Etat intervenait, combien de « CAMIF » devrait il aider en France ???

Ce serait plutôt la Région Charente-Poitou à la quelle appartient la CAMIF, qui devrait règler l’addition, non ???

La Gauche qui pédale…dans le caviar.


« Le Monde » s’inquiète, de temps à autres, du déclin du poids intellectuel des idées « de gauche ».

Sur<http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2008/10/31/le-nous-de-la-gauche-est-en-peril_1110398_3224.html<il donne la parole à Jérôme Vidal , auteur, traducteur et éditeur, sur le thème de « la Gauche face à son impuissance » et publie des extraits des bonnes pages du dernier livre de cet auteur, intitulé « La Fabrique de l’impuissance » aux éditions Amsterdam.

Deux passages ont retenu mon attention parmi les meilleures pages publiées, car elles traduisent une opinion que j’ai souvent émise à propos d’une génération de dirigeants socialistes qui comparée a celle des géants que furent des Jaurès, des Mendès France, des Mitterrand,et j’en passe, font figure de pygmées ringards, parceque incapables de formuler un message de gauche qui soit « moderne », « renouvelé » et en phase avec son temps.

La classe politique de Gauche s’est enfermée dans une sorte de « Don Quichottisme » pathétique, consistant à partir en guerre contre les moulins et ne trouver qu’à se battre avec le vent qui fait tourner les moulins. Il en est ainsi du combat contre la « mondialisation » à laquelle la Gauche voudrait s’identifier, et qui ignore les moteurs puissants que sont l’extension à l’ensemble de la planète du domaine des communications, et la vitesse de déplacement des hommes, des idées, des innovations, et des capitaux. Être contre la « mondialisation » c’est un peu comme être contre le fait que la Terre tourne… 

Une des hypothèses directrices du livre, évoqué ci-dessus, « est que le pouvoir de la droite n’est, pour une part essentielle, que la conséquence de l’impuissance de la gauche. Cette dernière s’est en effet montrée incapable d’apporter une réponse appropriée – de gauche, orientée par le souci de maximiser les possibilités concrètes d’une démocratisation du monde social – à la situation inédite créée par la transformation postfordiste de l’économie capitaliste, la précarisation de la condition salariale et la crise de l’État social. Elle s’est montrée largement incapable de comprendre pourquoi le discours de la nouvelle droite a pu aussi facilement s’imposer dans les consciences et paraître, seul,  » réaliste « . Autrement dit, elle s’est montrée incapable de répondre à la question de savoir ce qui fait la force du néolibéralisme. »

Le passage concernant les « zintellectuels », ceux qui considèrent faire partie de « l’aristocratie républicaine », ce qui leur donne le pouvoir de dire le « vrai » mais parfois aussi, pour un certain nombre d’entre eux, souvent « le faux », est marqué au sceau du bon sens, un bon sens qui fait défaut à ceux qui, au lieu de ressasser des concepts du siècle dernier, feraient bien de faire l’effort de se remettre au travail et de s’efforcer de conceptualiser une nouvelle approche, de Gauche, du monde tel qu’il est en train de se transformer sous nos yeux.

Je cite:

« Une démarche telle que celle exposée dans les chapitres précédents implique une toute autre politique de l’intellectualité et des savoirs que celle que voudraient imposer les surprenants  » nouveaux chiens de garde «  du Parti socialiste. C’est dès l’incipit de l’appel qu’ils ont publié le 19 avril 2007 dans Libération que ses signataires font naufrage  :  » Nous sommes des intellectuels et gens de culture… « . Nous sommes les kaloïkagathoï, auraient dit les membres de la bonne société de l’Athènes classique dans un langage à peine plus brutal  : nous sommes les beaux-et-bons. Nous sommes des vaches sacrées. Nous sommes des esprits supérieurs. Nous sommes ceux qui comptent. Ceux auxquels leur fonction, leur statut ou leur nature confère un magistère, une autorité supérieure et légitime. Nous sommes les auctores, ceux qui possèdent l’art de déchiffrer le réel et d’en délivrer le sens, ceux qui dans la confusion restent capables de dire le bien et le mal.

Nous sommes des gens de valeur, nous sommes la valeur incarnée.  » Nous sommes des intellectuels et gens de culture « .

« INTELLECTUEL COLLECTIF

« Non pas, donc, une définition de soi provocatrice et polémique, adressée à tous et susceptible d’être reprise – ou contestée – par tous, comme dans le cas de  » Nous sommes la gauche « , non pas une déclaration fondamentalement égalitaire portée par un  » nous «  universalisable, par un intellectuel collectif dont chacun peut en droit participer, mais un  » nous «  exclusif qui vient sanctionner la monopolisation de l’intellectualité et des savoirs légitimes. Traduisons  : Nous sommes de l’intelligentsia, nous sommes de la classe des intellectuels.

À cet aristocratisme de l’intellectualité, il serait erroné de croire qu’il est possible d’opposer l’autorité même qu’elle mobilise, de la retourner contre elle-même, en s’appuyant sur les divisions qui traversent la classe des  » intellectuels « , en jouant un groupe d’ » intellectuels «  contre un autre  :  » Nous qui sommes aussi des intellectuels et gens de culture… « . Ce type de retournement viendrait en effet reconduire, comme si la chose allait de soi, l’autorité et les privilèges de ceux qui se désignent et sont désignés comme des  » intellectuels « , comme des membres du groupe ou de la classe des  » intellectuels « .

Fin de citation.

L’hebdomadaire Marianne publiait récemment un excellent papier sur « l’arrogance des intellectuels de Gauche » qui, pendant trop longtemps n’ont su que traiter ceux qui à Droite avaient la prétention d’émettre des analyses ou des idées sur l’évolution de notre société, que par le mépris. Un mépris qui s’exprime par le refus de débattre, et l’excommunication, à travers des qualificatifs aussi injustes qu’injurieux.

Je me suis précipité pour passer commande de l’ ouvrage évoqué ci-dessus, dont la lecture, devrait me permettre de compléter un autre ouvrage récemment lu , « Le nouvel Opium des Intellectuels ».

Tout ce qui peut favoriser un renouvellement , une mise à jour, et une modernisation des idées de Gauche est bon pour la République.