Intéressant débat dans le « figaro.fr » de ce jour entre Jean-Claude Gayssot, Communiste, auteur d’une Loi sanctionnant pénalement le « négationisme », et Françoise Chandernagor Historienne et écrivain.
L’objet de ce dialogue concerne le rôle du Parlement en matière de « législation mémorielle ».
Je relève ce propos de François Chandernagor, quasiment iconoclaste pour tout ceux qui, convaincus après Marx que « l’Histoire a un sens « , voudraient lui en trouver un à tout prix….quitte à tordre les faits dans le sens qui convient à leurs convictions idéologiques.
Jean-Claude Gayssot, lui, prétend que « la loi Gayssot n’est pas une loi sur l’histoire, elle condamne la négation d’un fait jugé. Quant à la loi Taubira, que je comprends comme intégrant la dette imprescriptible que l’on a vis-à-vis des peuples d’Afrique concernés par la traite, elle permet de montrer l’importance positive pour l’humanité de l’abolition de l’esclavage, légitimé à l’époque par des théories assimilant les esclaves à des sous-hommes. Ce danger existe toujours. C’est ainsi que le prix Nobel James Watson affirme sans sourciller l’infériorité génétique des Noirs. »
Françoise Chandernagor considère au contraire, qu’ en France, un tel propos tomberait sous le coup des lois sur le racisme et non pas de la loi Taubira laquelle, en revanche, a fait vivre un cauchemar à un universitaire reconnu, Olivier Pétré-Grenouilleau, qui avait écrit un livre sur les traites négrières. Sans dissimuler en rien la responsabilité occidentale, il avait étudié l’ensemble des traites. Mais osant évoquer la traite arabe et la traite interafricaine, il a été attaqué en vertu de la loi Taubira et accusé de « banaliser » un crime contre l’humanité. Depuis, nous avons eu les lois sur le génocide arménien de 1915, sur la France coloniale, et il y a des projets parlementaires sur le génocide ukrainien de 1932, sur le génocide vendéen de 1793, etc. A quand le procès des croisés et l’Histoire entière revue à l’aune de nos actuels critères moraux ou communautaristes ?
J’avais évoqué ce sujet dans un de mes précédents billets et dénoncé les dérives d’une « instrumentalisation politique » de l’Histoire, par des prétendus historiens « engagés » dont certains sont hémiplégiques et d’autres sont borgnes.
Et, comme on le perçoit ci-dessus, il n’est pas « politiquement correct » de laisser entendre que l’esclavage n’a pas été une exclusivité des puissances européennes, et que si celles-ci ont renoncé depuis longtemps à ces pratiques honteuses, il est d’autres « puissances » qui ne se privent pas de perpétuer leurs « traditions » dans ce domaine…..
En conséquence, je ne puis qu’approuver le point de vue de Françoise Chandernagor !!!
A lire, avec circonspection, l’ouvrage courageux de Malek Chebel: