L’article que j’avais écrit, à propos de la crise financière qui accapare toute l’actualité, ayant mystérieusement disparu de mon blog, je persiste et signe et j’en reprends les éléments essentiels dans ce nouveau papier.
J’indiquais que, soit par incompétence, soit par une sorte d’omerta convenue, les politiciens des pays concernés, autant que les journalistes – et pas seulement les « journaleux » de la presse quotidienne, mais également ceux de la presse économique – se sont bien gardés d’émettre la moindre information laissant supposer que le monde était menacé d’une crise planétaire aussi profonde.
Celui qui disposait des meilleures informations sur la situation réelle des grandes banques d’affaires américaine, qui les premières sont tombées sous les coups des traders de Wall Street, est bien entendu l’ancien patron de la Banque Fédérale, le sieur Greespan, qui s’en est allé sur la pointe des pieds, laissant à son successeur le soin de démêler la crise américaine.
Et pourtant !!! L’origine de la déferlante qui submerge actuellement les Bourses mondiales, se trouve dans la pratique des Banques américaines, qui remonte à quelques années, qui consiste à prêter, pour l’acquisition de biens immobiliers, à des emprunteurs dont la solvabilité était douteuse.
Sous l’influence des « petits génies » qui occupaient le haut du pavé dans de nombreuses banques, les créances douteuses figurant au bilan des institutions de crédit immobilier, ont été transformées en titres négociables, qui, de cession en cession de banque à banque, se sont propagés dans l’ensemble du système bancaire américain , et ont quelques fois débordé les frontières de l’oncle Sam.
Ancien membre de l’Etat Major d’un grand groupe bancaire, aujourd’hui à la retraite, j’ai vécu, l’apparition dans les effectifs de la Direction des Finances, d’une nouvelle race de banquiers,bardés de diplômes des Grandes Ecoles et de Masters obtenus dans les Universités américaines, peu formés aux disciplines du métier de Banquier traditionnel, mais imbattables dans celles des mathématiques de haut vol, dans celles de la statistique, de la modélisation, du calcul de probabilités et de la mise en équation des paramètres de rentabilité d’un produit bancaire.
Ces banquiers d’un nouveau genre, aux systèmes de rémunérations « hors normes », qui faisaient preuve d’une condescendance irritante à l’égard des banquiers traditionnels aux quels j’appartenais, considéraient comme de la piétaille ceux qui, dans le réseau des agences se battaient au quotidien, pour atteindre des objcetifs de collecte de ressources toujours plus élevés.
Des campagnes de marketing puissantes étaient sensées aider les réseau à »vendre » à une clientèle avant tout soucieuse de maximiser les revenus de ses placements, des produits de plus en plus complexes représentés par des Sicav et autres Fonds de placements constitués du « panachages » de valeurs censés protéger l’épargnant des baisses de revenus et des accidents boursiers.
Plus la compléxité de ces « panachages » était grande, plus elle offrait des garanties de sécurité et de rendement, et moins les « commerciaux » chargés de vendre ces produits y comprenaient quelque chose, plus ils devaient faire effort de persuasion à l’égard de clients déconcertés par le caractère abstrait des produits considérés.
La prolifération de « titres virtuels » n’est pas étrangère à le constitution de la bulle financière qui vient d’éclater.
En effet, les Banques américaines spécialisées dans le financement des l’immobilier, se détournant des règles les plus élémentaire du métier, se sont lancées dans une politique de distribution du crédit abherrante.
Depuis toujours, le métier de banquier traditionnel, consiste à utiliser l’argent que lui confient les déposants, en repectant des règles d’éthique, mais aussi des règles prudentielles sous le contrôle des Institutions dont c’est la mission, qui veillent à la transparence des comptes qui leur sont soumis.
Depuis toujours le Banquier sollicité pour financer l’acquisition ou la construction d’une maison d’habitation est tenu de s’assurer que l’emprunteur est solvable et pourra faire face à ses engagements de remboursement pendant toute la durée du prêt, et que le même emprenteur est en mesure de faire un « apport personnel » qui s’est toujours situé autour de 30% du montant de l’investissement à financer.
Mais l’emballement à la hausse du marché de l’immobilier aux USA, a entraîné les Banques prêteuses sur une mauvaise pente, qui consiste à prêter jusqu’à 100 et parfois 120% du montant necessaire au financement du projet d’investissement, le tout sur des durées de plus en plus longues, avec des annuités assorties de taux variables.
La politique de bas taux d’intérêt pratiquée par la FED sous l’impulsion du célèbre Greespan a facilité cette déviance vis à vis des méthodes traditionnelles.
Le travail des petits « génies » de la banque a fait les reste. Les créances douteuses nées de l’insolvabilité d’un nombre croissant d’emprunteurs, ont été « transformées » en titres négociables de banque à banque, qui se sont répandus dans l’ensemble du système bancaire américain. Ces titres assortis d’un rendement élevé, d’où le surnom de « subprimes » en raison des intêrets perçus auprès des emprunteurs en retard de règlement, n’ont plus représenté, lorsque le marché de l’immobilier américain s’est effondré sous l’effet des ventes massives d’immeubles appartenant à des emprunteurs insolvables, dans les bilans des banques qui imprudemment en ont acheté d’énormes quantités, que des valeurs purement virtuelles.
Les Bourses de tous les pays qui comptent dans l’économie mondiale, ont sanctionné sévèrement,ces entorses aux Lois du Marché.
Mais le cauchemard n’est pas terminé. Car le cours de l’action d’un grand nombre d’entreprises occidentales performantes se situe à un niveau historiquement bas.
Elles deviennent des proies faciles pour les spéculateurs qui disposent de moyens de trésorerie considérables. Ceux-ci se préparent, en douce, à faire leur marché », en prenant le contrôle de ces nouvelles proies, à peu de frais.
Dans cette catégorie se classent les « Fonds souverains », dont – à part quelques articles dans des hebdomadaires peu lus et dans la presse spécialisée en économie, on nous parles très peu.
Ce sera le sujet de mon prochain papier.