Le « silence des agneaux »…


Esclavage taubiraJ’emprunte le titre de ce billet à celui d’un film d’horreur, sorti, si je ne m’abuse, dans les années 90. L’idée de cet emprunt, que l’on me pardonnera, j’espère, m’est suggérée par le silence assourdissant des « belles âmes » qui prolifèrent dans notre « bobocratie », prêtes à s’émouvoir, à se révolter et à emboîter le pas protestataire de ceux qui se sont autoproclamés « Gardiens de la Morale Nationale » et « Défenseurs Universels des Droits de l’Homme ».

C’est que, tels des « Mutins de Panurge » chers à Philippe Muray, nos « zélites » se sont absentées des beaux quartiers pour obéir, en troupeaux, à l’obligation estivale de se regrouper sur les plages où l’on bronze, afin d’épater, au retour, les amis parisiens, en exhibant une « mine superbe » agrémentée de quelques décorations épidermiques acquises chez les meilleurs tatoueurs de la côte….

Pendant ce temps, la vie continue, si on peut dire…

Les « medias institutionnels » tentent de combler le vide de l’actualité en faisant mousser les quelques sujets qui émergent, tels que la trouvaille sur une plage de la Réunion, d’un débris qui pourrait avoir appartenu à un avion malaisien englouti par les flots sans que l’on ait trouvé d’explication rationnelle. Ou la mort accidentelle de jeunes gens, apparemment alcoolisés, dans un accident provoqué par une voiture en état de surcharge et conduite par un jeune mineur, sans permis de conduire. Un bien triste fait divers qui plonge des familles dans le chagrin et le deuil, et dont on devine, avec compassion, l’infinie tristesse…

Un accident qui a dû ébranler Mme Taubira dans ses certitudes, elle qui se préparait, –   nouvelle provocation « libertaire » -, à dépénaliser le défaut de permis de conduire…..

A côté de cela, d’autres informations susceptibles de soulever l’horreur des « vrais gens », c’est-à-dire des gens normaux, comme vous et moi, sont traitées par un silence discret, sans doute inspiré par l’idée qu’il ne faut pas gâcher les vacances des « gardiens de la morale »à l’heure de la sieste….

Seuls quelques médias non conventionnels ont cru bon de transgresser la règle de la trêve estivale en reprenant avec quelques commentaires convenus, l’information parue sur le site de:http://www.bloomberg.com/news/articles/2015-08-03/sex-slaves-sold-by-islamic-state-the-younger-the-better.

Une information qui inspire l’horreur. N’en prendre connaissance, qu’après avoir pris une double dose de « Padamalgam ».

Une information qui, pourtant, nous projette dans un passé lointain, celui où la piraterie barbaresque régnait en Méditerranée, et où équipages et passagers pris à l’abordage étaient ensuite revendus sur les marchés de Bagdad, de Damas ou d’Istambul….

EsclavesOn apprend ainsi, à la lecture de cette information révoltante que Zainab Bangura, haut commissaire des Nations unies, a reçu, au cours d’une mission en Irak, une brochure de Daech , mentionnant le tarif de ses esclaves. Sur le document original, reproduit sur le site, figuraient des femmes et enfants, tous capturés lors d’affrontements ou de pillages et revendus aux plus offrants pour des milliers de dollars.

Selon Zainab Bangura, qui a vérifié l’authenticité de ce document en Jordanie et en Turquie, une femme peut être vendue à 5 ou 6 hommes différents et les enfants sont plus chers lorsqu’ils sont très jeunes. « Une fille peut être vendue et achetée par cinq ou six hommes différents. Parfois, ces combattants vendent les filles à leurs familles pour des milliers de dollars de rançon », a-t-elle expliqué.Esclaves prixComme le montre ce graphique, le prix de ces esclaves varie en fonction de l’âge, selon un barème dégressif qui montre que, in fine, « les vieux et les vieilles »ne valent pas grand chose…..

On espère, à la rentrée, lorsque les choses reprendront leur cours normal dans les beaux-quartiers, que « les matons de panurge » s’empareront de cette information inqualifiable, pour « pousser un cri ». Un de ces cris de révolte qui appartient au répertoire classique de la sphère « islamo-gauchiste »…..

On peut même aller jusqu’à espérer que Mme Belkacem et Mme Taubira, à l’unisson, nous gratifieront d’une déclaration solennelle, condamnant la barbarie esclavagiste de ceux qui combattent pour le règne d’Allah.

En poussant l’espoir un peu plus loin, on peut imaginer que Mme Taubira se fende d’un chapitre supplémentaire du livre qu’elle a eu l’audace d’écrire pour expliquer l’esclavage à sa fille, sans même citer une seule fois « l’apport » des Musulmans à cette activité séculaire, par crainte de « désespérer » la jeunesse de nos banlieues….

https://berdepas.wordpress.com/2013/01/30/taubira/

« Colons » d’Algérie et d’ailleurs…..


Colons

Ce billet d’humeur m’est inspiré par un article paru sur « lepoint.fr », ce matin, que l’on pourra lire sous:

http://www.lepoint.fr/c-est-arrive-aujourd-hui/22-avril-1889-le-jour-ou-les-fermiers-americains-volent-l-oklahoma-aux-indiens-22-04-2012-1453856_494.php

J’ai souvent exprimé, sur ce blog, ma révolte contre ceux, hémiplégiques, qui expriment, au sujet des Pieds Noirs, des sentiments dictés par un prêt-à-penser hérité de la période de « décolonisation » de l’Algérie.

Une période où, devant la nécessité de se conformer à un puissant courant de pensée, ainsi qu’aux aspirations légitimes des peuples « colonisés » désireux de retrouver leur identité et leur souveraineté, il était indispensable, pour « nourrir » l’opinion, de faire porter la responsabilité d’une politique coloniale conçue et mise en oeuvre à Paris, aux « boucs émissaires »rêvés qu’étaient les Pieds Noirs, à cette époque.

Je n’ai que très rarement rencontré des auteurs soucieux de situer, la politique coloniale de la France, ainsi que la colonisation de l’Algérie, dans le contexte international de l’époque, caractérisé par une véritable compétition entre les nations européennes, pour s’assurer « le contrôle » de vastes territoires, et pour donner à leur puissance économique une dimension planétaire, tout en s’assurant la maîtrise de positions stratégiques permettant de contrôler les routes commerciales.

C’est aussi l’époque où la misère, donne naissance à d’importants mouvements migratoires, à partir de l’Europe, vers les nouveaux territoires de conquête.

En France, les inspirateurs de cette politique, majoritairement socialistes, déguisent vertueusement leur projet sous des motivations humanitaires aujourd’hui dépassées: il s’agit alors, au nom de la « mission civilisatrice de la France », de transmettre aux peuples colonisés, « l’Esprit des Lumières », en imposant à des populations « attardées », une culture qui n’est pas la leur, mais qui est auréolée d’un prestige universel.

La lecture des manuels à partir desquels on enseignait encore l’Histoire dans les écoles « laïques et républicaines »des années trente est édifiante à ce sujet….

Il m’arrive de parcourir les pages des « Mallet et Isaac » qui, sauvés de la déroute, ont survécu à l’exil, et ornent encore aujourd’hui ma bibliothèque. Certaines de ces pages sur lesquelles s’appuyait l’enseignement de nos maîtres, seraient sévèrement condamnées à l’époque actuelle, par ceux qui ont tendance à juger un passé lointain, hors de son contexte, avec des valeurs morales d’aujourd’hui….

La conquête de l’Algérie doit être, évidemment, située et « appréciée » dans ce contexte.

La « présence » française dans tout le Maghreb, fait alors de la France, à l’époque, une « grande puissance » méditerranéenne.

La conquête de l’Algérie met fin aux actes de pirateries qui, en Méditerranée, empêchent la libre circulation des navires commerciaux au bénéfice des « barbaresques » qui, sous contrôle Ottoman, ont fait d’Alger une base et un refuge à partir duquel ils se livrent au commerce des marchandises et des esclaves capturés sur les navires attaqués.

Au mépris de toute honnêteté intellectuelle, et de toute vérité historique, des médias français ont complaisamment répandu la légende d’une Algérie et d’un « peuple algérien » victimes de colons venus, après la conquête, « exploiter » le pays, et s’enrichir en faisant « suer le burnous » des populations indigènes….

Rares sont ceux qui évoquent à ce sujet, le fait que l’Algérie était sous la coupe de l’occupant ottoman depuis plus de 300 ans. Les « Janissaires »chargés de faire régner « l’ordre ottoman »étaient réputés pour leurs méthodes sanguinaires et expéditives….

Il faut dire, pour expliquer le comportement éditorial de nombreux médias, qu’une génération entière de plumitifs chargés de « construire »de toutes pièces une vérité historique, étaient issus des rangs du Parti Communiste, quand ils ne militaient pas, discrètement, dans d’obscurs groupuscules trotskystes ou maoistes. L’instrumentalisation de l’Histoire, fait alors partie des méthodes de propagande, auxquelles des grands noms prêtent leur concours…..

Le plus « illustre » d’entre eux, fut, sans conteste, le « philosophe » pour bobos germanopratins de l’époque, le « maoiste » Jean-Paul Sartre dont l’opinion, haineuse, s’exprime dans la Préface de l’ouvrage sulfureux de Franz Fanon, « Les Damnés de la Terre »:

« Car, en le premier temps de la révolte, il faut tuer : abattre un Européen c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre ; le survivant, pour la première fois, sent un sol national sous la plante de ses pieds. »

On n’a encore jamais fait mieux, dans le champ de la littérature française, comme éloge du terrorisme et incitation au meurtre…

Tout ces « zintellectuels » ont contribué à forger une doxa inspirée par l’idéologie dominante du moment, largement inspirée par les communistes ou ceux qui leur étaient apparentés. Ils ont réussi à imposer une perception tronquée de la politique coloniale de la France, une perception qui contribue encore aujourd’hui, à nourrir une entreprise de culpabilisation permanente de ce pays, qui n’existe, avec la même intensité haineuse, dans aucun autre pays « colonisateur ».

C’est cette entreprise qui, entre autres,  condamne les Pieds noirs à être considérés, devant l’Histoire, comme de « riches colons ayant vécu de l’exploitation des Algériens ».

Il y a, dans cette « doxa », un centième de vérité.

Le reste n’est que contre-vérités ou mensonges par omission, et manipulation de l’Histoire à des fins idéologiques, qui ont servi, notamment, à masquer le fait que d’autres nations que la France ont poursuivi des objectifs identiques et se sont dotées, à la même époque, d’empires coloniaux que l’on passe sous silence, et où ils ont condamné les populations autochtones à une impitoyable soumission.

L’empire de la Russie soviétique n’étant pas le moindre : un empire qui s’est constitué postérieurement à celui des autres nations européennes et qui a perduré bien au-delà de celui de la France, puisqu’il a fallu attendre les suites de la « perestroïka » et la chute du mur de Berlin pour qu’il s’écroule, enfin. Dans toute ma jeunesse, je n’ai jamais entendu de réprobation de cet empire, de la part de ceux qui, communistes, non seulement condamnaient la France, mais étaient, en outre, capables de prendre les armes pour combattre ses soldats….

Cependant, les grandes migrations de cette époque, dans la foulée des conquêtes européennes, se sont étendues sur toute la planète.

L’Australie, la Nouvelle Zélande, dans les mers lointaines, peuvent être citées en exemple d’une colonisation dévastatrice pour les peuples autochtones. En Australie, il ne reste que quelques tribus d’aborigènes pour témoigner de ce qu’était le peuplement de ce pays-continent. Mais, avez-vous entendu, une seule fois accuser les Australiens ou les Nouveaux-Zélandais de génocide dans nos médias vertueux ???

Aux Amériques, la « colonisation » s’est traduite par l’extermination des populations autochtones et par la destruction des traces de leur civilisation.

En Amérique du Nord, la traque des « Indiens » s’est poursuivie longtemps après l’époque de l’immigration anglo-saxonne. Les « films de Cow-boys » relatant des épisodes de cette époque, – où des héros déguisés en cox-boys résistaient aux assauts furieux des indiens venus chercher leur « scalp »-, sont peu à peu éliminés des diffusions, au profit de films nouveaux aux scenarii « aseptisés », dans lesquels « les bons » sont indiens et « les méchants » sont blancs……

A la même époque, la population algérienne, qui avant l’arrivée de la France était évaluée à un petit million d’habitants, disséminés sur un territoire immense, souvent décimés par les épidémies de malaria, quand ce n’était pas par la famine ou par les guerres tribales et les « razzias » dévastatrices…. Elle atteignait les dix millions au moment du départ des Français….

Entre temps, la création de dispensaires, d’hôpitaux, d’écoles, de routes, ainsi que la « paix française », avaient accompli leur oeuvre, et ouvert la voie à une cohabitation paisible – et plus souvent chaleureuse qu’on ne le croit -, entre Algériens et Français, qui, malgré des différences notables, de culture, de moeurs et de religion a duré plus d’un siècle, avant d’être brisée par la terreur, par une guerre atroce, et souvent fratricide.

J’ai raconté dans  » https://berdepas.wordpress.com/2013/08/12/o-tempora-o-mores/ » quelques uns des souvenirs que j’en ai conservé.

L’article du Point qui m’a inspiré ce billet relate un des épisodes de la longue lutte menée contre les « Indiens » jusqu’à les refouler dans des « réserves » dont ils ne sont que depuis peu autorisés à sortir et à exister en tant que tels…..

Il faut relire et relire cet article et méditer sur la différence de traitement médiatique infligé aux colons d’Algérie et  à ceux « d’ailleurs »…..

http://www.lepoint.fr/c-est-arrive-aujourd-hui/22-avril-1889-le-jour-ou-les-fermiers-americains-volent-l-oklahoma-aux-indiens-22-04-2012-1453856_494.php

Ce 22 Avril 1889, correspond, à deux mois près, à l’époque où mes grands parents paternels quittaient le Sud de l’Espagne, pour fuir la misère.

Ouvriers agricoles, ils sont arrivés pauvres en Algérie, et ont contribué au défrichage et à la mise en valeur agricole de ce pays qu’ils ont fini par aimer.

Trois générations après eux, ma famille a quitté ce pays, fière d’être devenue française, mais sans s’être enrichie, et avec le sentiment d’avoir été frustrée d’un attachement à une terre qu’elle aimait et qu’elle avait contribué à fertiliser. Une terre où elle ne possédait rien…. ou pas grand chose, si ce n’est la dignité d’avoir échappé à la misère, par le travail.

Cette terre, ma famille l’a quittée en laissant derrière elle, ce qu’elle avait de plus précieux: ses souvenirs et ses morts….

Il y a des légendes qui ont la vie dure. Mais l’Histoire, la vraie, finira par avoir le dernier mot.

Il arrive que, de temps à autres, elle montre le bout de son nez ici ou là, au hasard d’un article et vienne perturber l’indifférence des mémoires sélectives ….

Garde des « sots » ???


On sait que l’un des plus beaux titres de gloire de Christiane Taubira, nouvellement nommée Ministre de la Justice par François Hollande, est d’avoir été à l’Assemblée Nationale, la  rapporteuse de la  » loi mémorielle » française concernant la reconnaissance des traites et des esclavages comme crimes contre l’humanité.

Le reproche qui lui a été fait par ses opposants, a toujours été d’avoir eu une mémoire infaillible au sujet des crimes commis, en matière d’esclavage, par les nations « blanches », et d’avoir consciencieusement occulté les mêmes crimes commis, en Afrique, par les Arabes à l’égard des populations noires.

Comme d’habitude, pour moi, la lecture du quotidien algérien « El Watan », est instructive, car ce journal aborde souvent des questions que les médias français se gardent bien d’évoquer, afin de respecter le cadre rigide de ce que l’attitude « politiquement correcte »leur permet de traiter.

Il se trouve qu’El Watan, à ma grande surprise aborde, avec un certain courage journalistique, ce sujet délicat dans un article qui vient de paraître. Il nous apprend, ce que nous savions déjà, que l’esclavagisme qui est une pratique qui n’est pas née en « Occident », a toujours cours, aujourd’hui dans certains pays arabes, dont fait partie la Mauritanie.

On aimerait connaître le point de vue de Madame Taubira sur ces pratiques, point de vue qui , à la lumière de son engagement personnel contre l’esclavage, aurait une portée encore plus significative, depuis qu’elle est devenue Ministre de la Justice de la « Patrie des Droits de l’Homme ».

Je cite « El Watan »:

http://www.elwatan.com/international/les-noirs-de-mauritanie-sont-victimes-d-un-racisme-orchestre-par-l-etat-27-05-2012-172311_112.php

«Les Noirs de Mauritanie sont victimes d’un racisme orchestré par l’Etat»

Biram Ould Dah Abeid, le président de l’IRA, a été arrêté le 1er mai dernier à son domicile. Avec dix autres militants anti-esclavagistes, il est accusé d’avoir brûlé des ouvrages de référence des sciences islamiques, reprochant à leurs auteurs d’avoir justifié la pratique de l’esclavage en Mauritanie au nom de l’islam. Selon eux, l’incinération visait à «débarrasser la Mauritanie d’ouvrages musulmans dépassés qui incarnent et soutiennent la légalité de la pratique de l’esclavage».

-Quelle est actuellement la situation des droits de l’homme en Mauritanie et particulièrement celle de la population noire que vous dites représenter ?

La situation des droits de l’homme en Mauritanie est actuellement très difficile.Le régime dictatorial en Mauritanie ne respecte pas les libertés démocratiques. Il empêche toute forme d’organisation et réprime systématiquement les manifestations pacifiques. Le droit à l’expression est également foulé aux pieds. La situation est intenable.

-Est-il vrai que la pratique de l’esclavage se poursuit en Mauritanie ?

C’est, malheureusement, la triste réalité. Actuellement, l’esclavage bat son plein en Mauritanie. 5% de la population en Mauritanie sont des esclaves domestiques.Ces derniers n’ont pas accès à l’éducation et n’ont pas le droit de posséder des pièces d’état civil. Ce qui fait qu’ils n’ont pas le droit à la propriété et ne peuvent pas voyager.
Il faut ajouter que ces personnes ne bénéficient pas de repos, encore moins d’un salaire. Ils subissent régulièrement des châtiments corporels. Pis encore, ils n’ont aucun droit sur leurs enfants et n’ont pas le droit au mariage. Et je vous informe que le phénomène s’est aggravé.

-Comment expliquez-vous cette aggravation ?

Et bien tout simplement à cause de la réactivation de la filière orientale de trafics d’esclaves de Mauritanie vers les pays du Golfe. La situation des Noirs est actuellement très difficile car ils sont victimes d’un racisme orchestré par l’Etat lui-même.

-Quel est, selon vous, l’objectif visé à travers le traitement infligé à la population noire ?

Le traitement infligé aux Noirs vise avant tout à dénégrifier davantage la Mauritanie. La majorité de la population mauritanienne est noire. Mais il y a une minorité arabo-berbère qui justifie son accaparement du pouvoir par un alibi démographique qui est faux.
C’est cet état de fait qui les pousse à sévir davantage et à rendre la vie impossible aux Noirs.

-Y a-t-il, en ce moment, des militants de votre mouvement en prison ?

Oui, il y en a plusieurs dizaines. Il y a des vagues de prisonniers qui se relayent dans les prisons du régime. Le pouvoir opère régulièrement des rafles. Les gens sont emmenés dans des lieux inconnus. D’autres ont dû fuir pour éviter de subir les exactions du régime.

-Et quel est le nombre de Mauritaniens noirs qui ont fui ?

Il y en a environ 220 000. Ils se répartissent entre le Sénégal et le Mali.

-Y a-t-il des Noirs qui ont été exécutés par le pouvoir ?

Oui. Entre 1986 et 1992, il y en a eu 6700.

-Les Mauritaniens noirs ont-ils le droit de créer des associations de défense des droits de l’homme ?

Pas du tout. Les associations qui ne sont pas parrainées par des arabo-berbères ne sont pas autorisées à activer.

-Quelles sont les principales revendications de l’IRA ?

Le départ de la dictature et la déconstruction totale de la gouvernance raciste et esclavagiste.   

-Vous accusez la Mauritanie d’avoir aidé les Arabo-Berbères (Touareg) du nord du Mali à créer un Etat ? Avez-vous des éléments de ce  que vous avancez ?

Oui, nous avons des éléments. Le MNLA est né à Nouakchott. Ce mouvement s’est armé dans la capitale mauritanienne. Nous connaissons leurs villas et les officiers qui les encadrent sur place. Nous savons aussi que l’Etat et l’armée ont mis à leur disposition des moyens.

-Y a-t-il d’autre pays de la région qui aident le MNLA ?

A ma connaissance non. Je n’ai pas d’autres éléments en ma possession. 

L’entretien a été réalisé à Dakar (Sénégal) le 24 avril 2012.

Une « interview » comme celle qui précède aurait-elle pu être publiée dans un journal français ???

Probablement pas, de peur de réveiller des passions qui couvent autour de la question de l’esclavage en Occident, lourdement culpabilisé par la mémoire d’un passé colonial que certaines minorités entretiennent avec des arrières-pensées « victimaires ».

Un passé que les nations coupables doivent assumer, certes, au nom de leur Histoire, ce qui ne signifie pas que les générations actuelles doivent être considérées comme indéfiniment coupables des actes commis par leurs ancêtres… Si tel était le cas, il est peu de pays au monde dont les générations actuelles seraient exemptées de ce genre de remords… 

En tout état de cause, notre « Garde des Sots » serait bien inspirée de nous livrer son point de vue d’Humaniste militante sur le sujet de l’article évoqué ci-dessus, qui demeure, hélas, dans l’actualité. 

Le « Marché aux Esclaves ».


Il m’arrive de lire « Le Monde ». Et il m’arrive assez souvent de me demander si la capacité d’indignation de ce journal est à la hauteur des faits qu’il dénonce.

Ainsi, dans son édition de ce jour, il évoque « le destin maudit d’Hadijatou Mani, une jeune Nigérienne de 24 ans, qui semblait tracé. Fille d’esclave du centre du Niger, elle l’était devenue elle-même dès l’âge de 12 ans, vendue 500 dollars à un maître qui ne l’exploitait pas seulement pour les travaux domestiques et agricoles mais également comme wahiya, une esclave sexuelle. Lundi 27 octobre, Hadijatou Mani est entrée dans l’histoire de son pays en le faisant condamner par la Cour de justice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) : première condamnation pour le Niger sur un tel sujet, premier cas de la sorte jugé par cette instance régionale. L’Etat nigérien est coupable de n’avoir pas protégé la jeune femme à laquelle il doit verser 10 millions de francs CFA (15 000 euros) de dommages et intérêts. Hadijatou Mani en réclamait cinq fois plus. »

Ainsi donc, l’esclavage existe encore au Niger ??? 

Dans un précédent billet, je mentionnais une émission d’Arte, dénonçant la subsistance de situations d’esclavage en Mauritanie, émission suivie d’un débat passionnant entre deux historiens africains de l’esclavage, qui n’hésitaient pas à affirmer que la culpabilisation systématique de l’Occident pour son indéniable passé esclavagiste, était un moyen utilisé dans beaucoup de pays africains pour masquer derrière un nuage de fumée leurs complicités passées et leurs pratiques actuelles dans ce domaine.(https://berdepas.wordpress.com/2008/06/26/arte-brise-le-tabou/ ).

 Les innombrables organisations qui font profession de défendre « Les Droits de l’Homme » dans le monde sont bien discrètes sur ces pratiques scandaleuses, qui semblent à ce point banalisées dans la « culture » de certains pays, que leurs ressortissants sont tentés d’étendre leurs usages jusque dans les pays européens, lorsqu’ils sont amenés à y séjouner.

L’Editorialiste du Monde aurait pu se fendre d’un billet d’humeur sur cette information. Mais le quotidien a probablement d’autres chats à fouetter à l’heure actuelle.

Esclavage à…Bruxelles !!!


Bruxelles a été, dernièrement, le théatre d’un vrai scandale commenté dans toute la Presse belge.

L’Hôtel CONRAD, l’un des Palaces de la ville, abritait depuis plusieurs mois, une Princesse et ses quatre filles, qui louaient à l’année, le 4 ème étage de cet hôtel . La veuve de l’Emir et ses quatre filles, des princesses, étaient accompagnées de « leur suite ». Le personnel de « service » qui en composait l’essentiel, était originaire notamment des Philippines, du Maroc, d’Inde, d’Egypte, de Turquie, d’Irak et de Syrie. Ce personnel « corvéable à merci », dormait dans les couloirs de l’étage, et avait l’interdiction de sortir de l’Hôtel.Il est surprenant que le personnel de l’Hôtel ne se soit apperçu de rien, pendant des mois…..

Malgrè les interdictions, l’une des femmes de service, d’origine marocaine, avait abandonné son travail il y a deux mois et s’était échappée.
Le mardi 24 juin, quatre autres femmes originaires de Philippines avaient tenté de s’échapper mais trois d’entre elles avaient été reprises par des membres du service de sécurité de la famille. Celle qui a réussi à prendre la fuite a été également auditionnée vendredi. Les employeurs auraient tenté de renvoyer vendredi les trois autres.

Les Services de l’Auditorat du Travail ont été alerté et ont ouvert une enquête, et ont procédé à l’audition de plusieurs des victimes de ces séquestrations.
L’une d’entre elles a été interceptée par la police à l’aéroport de Brussels Airport afin d’être entendue dans ce dossier. Elle a accepté de collaborer à l’enquête. Les deux autres servantes auraient été rapatriées. Samedi, deux autres servantes ont été envoyées de Paris à l’hôtel Conrad à Bruxelles. Selon l’Auditorat du travail, deux victimes présumées ont actuellement déjà été entendues. Les autres personnes, interpellées mardi matin, seront auditionnées dans le courant de l’après-midi. D’après le député Ecolo qui saisi par l’une des « plaignantes » a révélé ce cas d’esclavagisme moderne, l’ambassadeur des Emirats Arabes Unis était présent mardi à l’hôtel Conrad, sans doute pour prendre la défense de la « Princesse »….

Ce n’est pas la première fois que ce genre de situation se produit. Il y a quelques années, un Ambassadeur avait été inquiété, à Paris, pour avoir séquestré une « servante », qui ne percevait jamais le salaire qui lui avait été promis, et qui travaillait gratuitement 24heures sur 24, 7 jours sur 7. Il lui était interdit de quitter l’ambassade, et pour l’empêcher de s’évader, son passeport lui avait été confisqué.

Les défenseurs des Droits de l’Homme, prompts à faire la chasse aux dérives qui se produisent dans les pays occidentaux, sont bien silencieux sur ce qui se passe dans certains pays du Moyen et de l’Extrème Orient….Il y aurait pourtant beaucoup à faire pour mettre fin à des pratiques actuelles et plus répandues qu’on ne le pense. Mais il est tellement plus facile,…et moins dangereux peut-être, de remuer les poubelles de l’Histoire, en détournant son regard des réalités contemporaines.

Pour en savoir plus :

http://www.rtlinfo.be/rtl/news/article/145277/La+famille+dun+Emir+avec+leurs+esclaves+au+Conrad

Esclavagisme….


Voici le texte que je publiais sur mon ancien blog à l’adresse www.berdepas.blog. lemonde.fr, rendu innaccessible par les « modérateurs » de ce journal en raison de la tonalité « xénophobe », selon eux, de mes propos. Il est vrai que, de nos jours, le fait d’appeler « un chat, un chat »,confine parfois à la provocation xénophobe, tant les « tabous » entretenus sur certains sujets sont puissants……

Calpe le 20/9/2007.
Nous vivons une époque passionnante. Elle nous permet, enfin, d’assister à l’effondrement de nombreux tabous à propos de sujets sur lesquels pesaient de lourds interdits,imposés depuis un demi-siècle, par ce que Jean Sévilla décrit dans un ouvrage paru ( Editions Perrin, 2.000 ), il y a quelques années sous le vocable de « Terrorisme intellectuel »,par une « classe intellectuelle » adepte d’un langage « politiquement correct » et savamment aseptisé.
J’ai, quelques fois dénoncé dans mes premiers billets, sur ce Blog, ceux qui, jetant un voile discret sur les pratiques esclavagistes de nombreux Etats Musulmans, mêlaient leur voix à celles de ceux qui,-non sans raisons- accusaient la France et la mettaient en demeure de se repentir de son passé dans ce domaine, comme si elle avait, seule le privilège de justifier de telles accusations.
Malek Chebel,- encore lui !!!-, publie chez Fayard, un ouvrage intitulé « L’esclavage en terre d’islam », et à cette occasion, se prête, dans l’Hebdomadaire « Le Point » du 13 Septembre à un intéressant entretien.
Répondant à une question de Catherine Golliau, il n’hésite pas à affirmer, avec le courage qui lui est habituel, à propos de l’esclavage en terre d’islam:
« ….Mais en Islam, le sujet est tabou. L’esclavage est tellement intériorisé que les esclavagistes eux-mêmes refusent d’admettre qu’ils le sont. Même des islamologues occidentaux comme Vincent Monteil, Jacques Berque ou Louis Massignon, qui comptent parmi ceux qui ont le mieux connu l’Islam et qui disposaient des informations pour faire taire ce scandale ont préféré se concentrer sur la hauteur mystique des grands théosophes plutôt que de faire la lumière sur les réalités scandaleuses des marchands de chair humaine. Moi, je suis musulman. Ma parole a un poids différent. Mon étude est une enquête sur le terrain. J’ai visité tous les pays dont je présente la culture esclavagiste. Je suis allé sur place, à Zanzibar, en Mauritanie, au Maroc, en Egypte…. J’ai rencontré les victimes de l’esclavage. »……
Manifestement, Malek Chebel ne pratique pas l’autocensure. Son propos prend un relief saisissant, à une époque, où les traficants de chair humaine sont de retour.
Toute son oeuvre, passionnante, reflète ce souci de vérité et ce refus de se plier aux interdits et aux tabous, qu’il s’agisse de la situation de la femme dans l’Islam, des questions de sexualité et de tous les sujets qui donnent souvent lieu à des controverses concernant l’interprétation à donner au Coran.
Coup de chapeau à cet authentique intellectuel musulman.

A lire également ( vivement recommandé ):

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=38238