Les cérémonies qui ont marqué l’intronisation du nouveau « monarque républicain »se sont achevées, et nous allons pouvoir enfin respirer, après une overdose de « hollandisme » dégoulinant, au cours duquel nous avons eu droit à un festival d’adjectifs et de superlatifs flairant la flagornerie envers celui qui revendique une normalité qui est en train de tourner au ridicule.
Nous avons pu , jusqu’à satiété, contempler les efforts d’un François Hollande s’efforçant, à coups de postures post-mitterrandiennes, de se composer un nouveau personnage aux allures présidentielles, et d’endosser un costume qui pour l’instant, semble au dessus de sa taille.
Toute l’oligarchie du Parti Socialiste était là, pour « lui faire la claque »: toute la classe des hauts fonctionnaires militants ou sympathisants, de ceux qui vivent des prébendes d’un « modèle social » généreux, grâce à l’argent de ceux qui créent les richesses, des courtisans impatients de reconquérir les Palais de la République, tous ceux qui ont pu craindre qu’avec un Président de la « Droite décomplexée », les privilèges acquis en un demi-siècle s’éffondrent….
On a bien senti, tout au long de ces manifestations, et ce, malgré un enthousiasme de circonstance, que ce qui ferait défaut à ce nouveau Président dont la France s’est démocratiquement dotée, c’est, cette noblesse et ce soupçon de majesté que ce peuple, en perpétuelle contradiction avec lui même depuis qu’il est devenu « le peuple régicide », attend d’un Président de la République. Car la noblesse et la majesté ne font pas bon ménage avec la normalitude….
La noblesse lui a fait défaut, alors que prenant la parole après son ami Bertrand Delanoë qui le recevait à la Mairie de Paris avec un mélange de solennité et d’émotion sincère, il nous a gratifié d’un discours qui rasait les pâquerettes, comparé à celui du Maire de Paris.
Manifestement, pour cette circonstance là, Aquilino Morell a subi une baisse d’inspiration, compréhensible quand on songe à la cadence à laquelle il doit produire des discours remplis de belles phrases, mais sans contenu, depuis celui prononcé sur la place de la cathédrale de Tulle…..
La noblesse lui a fait défaut, lorsque, rendant un hommage justifié à Jules Ferry, pour son oeuvre en faveur de l’éducation populaire, il s’est cru obligé de nous infliger un petit couplet sur « l’oeuvre coloniale » de ce Ministre de la Troisième République.
Souligner « la faute morale » de Jules Ferry, adepte de la « politique de la cannonière » en Indochine, c’était, en démagogue, entonner le refrain stupide de ceux qui,- à l’époque où tous les pays européens se livraient une bataille planétaire pour conquérir de nouveaux territoires, en Afrique et en Asie-, considèrent que la France, alors à l’un des sommets de sa puissance, devait contempler tout cela du haut de sa « Tour Eiffel », en proclamant son attachement aux « valeurs universelles », et en laissant le terrain libre à l’Angleterre et à l’Allemagne, ses adversaires de toujours.
Mais n’est-ce pas là un travers auquel les socialistes nous ont habitués, tant ils portent avec difficulté le poids de leur implication constante dans la « politique coloniale » de la France, qu’ils ont souvent inspirée, au nom, précisément, des valeurs qu’ils prétendent défendre ???
N’ont-ils pas toujours tenté de « refiler cette patate chaude » à la Droite, qui, il suffit de compulser les manuels d’histoire de France pour s’en rendre compte, s’est toujours opposée, à cette époque, de Tocqueville à Charles Maurras, à cette politique d’aventure ???
Le petit couplet de Hollande devant la statue de Jules Ferry est à considérer dans ce contexte, en même temps qu’il est destiné à caresser dans le sens du poil tous ceux qui attendent la France au tournant et qui se préparent à nous ressortir le couplet de la « repentance »….
La noblesse lui a fait défaut lorsqu’au moment de la passation de pouvoirs au Palais de l’Elysée, il n’a pas su trouver l’attitude magnanime du vainqueur et du « rassembleur » en adoptant une attitude mesquine, hargneuse et sectaire vis à vis de son prédécesseur.
A ce moment là, je n’ai pu m’empêcher de penser que Hollande sera un « petit Président », et mon impression s’est accentuée lorsque, passant en revue la Garde d’Honneur allemande aux côtés de Madame Merkel, je l’ai vu tel un « petit garçon », se faire tirer par la manche par son hôtesse, pour lui éviter de se tromper de chemin sur le « tapis rouge »….
Les petits comptables du Parti Socialiste, si pointilleux sur les dépenses de son prédécesseur, lui épargneront, sans doute, d’avoir à assumer la facture de ses fantaisies s’il persiste à refuser d’occuper les appartements de l’Elysée- qu’il faudra bien entretenir avec leur personnel-,et à loger dans un appartement sécurisé « en ville » aux frais de la République….
Car les « fastes » et les « ors » de l’Elysée, un peu trop écrasants pour lui, ne semblent pas convenir à la « pointure » de ce Président, et il en a confusément conscience….
Mais soyons objectifs et reconnaissants à l’égard du geste magnanime qu’il vient de faire, en réduisant son salaire et celui de ses ministres de 30%.
C’est une contribution au redressement de la France qui n’échappera sans doute pas aux « marchés » !!! En même temps, en augmentant les effectifs des Ministres de 30%, il envoie un signal symbolique destiné à enseigner aux Français qu’avec François Hollande , ils gagneront moins mais ils seront plus nombreux pour faire le même travail….
Nous sommes au tout début du « renouveau » d’un quinquennat qui promet d’être passionnant…..