Cette thèse n’est pas nouvelle.
Dans un précédent billet, je faisais état d’une communication d’un économiste et universitaire espagnol qui soutenait l’idée que DSK aurait été victime d’un piège de la CIA, visant à l’éliminer de la direction du FMI, en raison de ses prises de position contre l’hégémonie du dollar dans les échanges mondiaux.
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DSK lui même, et bien avant que survienne sa « mésaventure » du SOFITEL, avait surpris ses « proches » au cours d’une rencontre destinée à un échange sur la stratégie électorale à mettre en oeuvre, à son retour en France, en vue de l’élection présidentielle. Au cours de cet échange, il avait évoqué, à la stupéfaction de ses « proches » l’hypothèse où il serait la cible de gens mal intentionnés à son égard….
Le quotidien de révérence « Le Monde » avait consacré un article à cet « échange »intitulé:
Quand DSK écrivait lui-même le scénario de sa chute
Je cite:
« Jeudi 28 et vendredi 29 avril, place des Vosges. Le patron du Fonds monétaire international (FMI) est de passage à Paris et prépare son entrée en campagne. C’est là, chez lui ou dans les salons d’hôtels alentour, qu’il reçoit sa garde rapprochée. A son agenda officieux, ces deux jours : François Pupponi, le maire de Sarcelles, Ramzi Khiroun, le porte-parole du groupe Lagardère et son conseiller de l’ombre, et Claude Bartolone, ex-fabiusien, ex-aubryste, une de ces voix chargées de prouver dans les médias que Dominique Strauss-Kahn peut rallier des troupes.
Voilà six mois déjà que François Pupponi trouve son ami « parano ». DSK, d’habitude si désinvolte, si imprudent – à Washington, il avait été capable d’envoyer des e-mails à la Hongroise Piroska Nagy ! -, se méfie désormais de tout et de tout le monde. Quand ils se rencontrent, il veut que le maire de Sarcelles « enlève la batterie » de son portable, comme le font « les gars du FLNC », lui fait remarquer François Pupponi, sidéré. « Enfin, Dominique, on ne va pas faire sauter la Banque de France, on va juste prendre l’Elysée ! », s’étonne le député sarcellois.
« IMPRUDENT »
Ce 28 avril, DSK baisse gravement la voix : « Le Russe du FMI veut me faire tomber avant que je ne démissionne. Poutine est derrière, à la manoeuvre. » Quelques heures plus tôt, il a déjeuné avec des journalistes de Libération, fascinés eux aussi de voir le futur candidat abandonner son téléphone privé au vestiaire, pour ne garder que le portable crypté du FMI dans sa veste : cette fois, il s’inquiète d’être écouté « par Claude Guéant« , le nouveau ministre de l’intérieur. Devant ces journalistes, il se met même à imaginer à voix haute une sombre histoire de « femme violée dans un parking à qui on promettrait 500 000 ou 1 million d’euros pour inventer une telle histoire ».
Le lendemain, pavillon de la Reine, place des Vosges, à quelques mètres de l’appartement des Strauss-Kahn. Cette fois, c’est Claude Bartolone qui a été convié à rencontrer le futur candidat à la présidentielle. « Je veux partir proprement du FMI », après avoir géré la crise grecque, dit DSK à son nouvel allié. « Faites attention à vos déclarations, insiste-t-il, et ne mets pas mon nom sur ton agenda. » Puis, de nouveau suspicieux, il confie au président du conseil général de Seine-Saint-Denis : « Certains ont intérêt à ce que je sois viré du FMI. Les Russes sont les plus intéressés par ça, et Poutine est proche de Sarko… »
« Traumatisé », « Barto » sort de l’hôtel habité de l’étrange sentiment d’être entré « dans une société secrète ». Pas davantage que Ramzi Khiroun ou François Pupponi, il ne sait que, la veille au soir, sur la même place, DSK a été pris en photo dans cette Porsche de fonction du groupe Lagardère, dans laquelle le patron du FMI voulait absolument faire un tour. Quand deux semaines plus tard éclate le « scandale » du Sofitel, le trio ressasse les impromptus de la place des Vosges, chacun comparant sa version à celle du voisin.
« C’est incroyable. Il nous avait quasiment écrit le scénario du film, soupire François Pupponi. Il nous avait raconté sa chute à l’avance. » Et Claude Bartolone ajoute : « Comment un type qui a tellement l’impression d’être surveillé peut-il être à ce point imprudent ? Comment peut-il y avoir un tel hiatus entre ce qu’on dit et ce qu’on vit ? »
Cet Article paru dans l’édition du 03.07.11, sous la signature de deux des meilleurs collecteurs de ragots du Journal, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, était passé presque inaperçu.
Il retrouve toute sa saveur après la crise de parano aigüe traversée par quelques uns de ses « fidèles lieutenants »depuis 48 heures…..
Ceci dit, complot ou pas complot, piège ou pas piège, cet homme qui connaissait ses faiblesses, qui savait qu’elles pouvaient être utilisées contre lui, est inexcusable d’être tombé dans le piège qui lui était tendu, si piège il y a eu.
Qu’un homme de cette envergure puisse se faire piéger aussi stupidement, cela le disqualifie pour occuper des fonctions à la tête d’un Etat, où les traquenards sont le lot quotidien qu’un Chef d’Etat doit savoir déjouer en étant constamment sur ses gardes.