A l’occasion de la visite d’Etat en France, le 4 novembre, du président chinois Hu Jintao, et dans le cadre des accords de coopération économique qui ont été conclus entre la France et la Chine, il a été convenu de l’implantation, à partir de 2012, de quarante entreprises chinoises sur un emplacement d’une ancienne bas militaire désaffectée. L’agglomération de Châteauroux « s’engage à fournir 850 hec­tares de terrain et les Chinois s’engagent à implanter des entreprises qui devront créer 4 000 emplois supplémentaires d’ici cinq ans.  » Ces emplois seront desti­nés à 80 % à des Français.

Selon « Valeurs Actuelles », »avec une première tranche de 500 millions d’euros d’investissements chinois, Châ­­teauroux devrait devenir la plus grande plate-forme économique entre la Chine, la France et l’Europe. Les entreprises assembleront des composants fabriqués en Chine dans le domaine de la haute technologie. Elles bénéficieront de la valeur ajoutée française en matière de recherche et développement. Les produits finis seront ensuite exportés vers l’Europe, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. »

« Le complexe se divise en trois parties : un ensemble industriel (industries de pointe, haute technologie, économies d’énergie…), une unité de recherche et une université sino-française. Un partenariat est envisagé entre l’université Tsinghua de Pékin, où a été formé Hu Jintao, et l’université d’Orléans. Le but est d’initier à la culture française les Chinois qui veulent travailler en France. Et inversement. »

Cette affaire est significative à plus d’un titre.

 La Chine n’est plus seulement « l’usine du reste du monde ». Elle forme maintenant plus d’ingénieurs que l’ensemble des pays européens réunis. Ses avancées dans les technologies de pointe sont spectaculaires, et sa maîtrise, dans certains domaines, tels que celui de l’électronique, fait qu’elle peut se permettre, non seulement de se passer du savoir faire des pays occidentaux , mais d’exporter ce savoir faire dans le cadre d’échanges du type de celui de Châteauroux.

Grâce à un excédent commercial qui lui permet de disposer d’un pactole impressionnant de réserves de change, la Chine manifeste un besoin d’expansion que rien ne pourra freiner dans les années à venir.

Suffisamment riche pour devenir la première créancière des Etats Unis, en attendant de s’intéresser à l’Europe où elle vient de prendre le contrôle du Port du Pirée en Grèce, elle envisage d’investir dans des entreprises européennes de haute technologie. Elle procède à des achats massifs de terres cultivables dans des pays encore à l’état de sous-développement. Elle finance des projets de développement dans toute l’Afrique, où elle implante ses cadres, et même son personnel dans les entreprises qui viennent travailler dans des secteurs où la main-d’oeuvre locale, est insuffisamment qualifiée, ou peu motivée pour travailler selon les normes chinoises.

Un peu partout, elle suscite des réactions de populations autochtones frustrées, voire révoltées par ce qu’elles assimilent à une forme de « neo-colonialisme »….

L’affaire de Châteauroux méritera d’être suivie attentivement à l’avenir, car elle en précède d’autres qui ne tarderont pas à se multiplier.

Elle méritera d’être observée avec curiosité, car, en effet, s’il est prévu que les implantations chinoises devraient permettre de créer 4.000 emlpois, ces emplois seront réservés, comme on l’a vu plus haut, pour 80% à des salariés français. Mais la Chine viendra à Châteauroux avec ses 800 cadres, qui dirigeront les entreprises qui seront créées.

La cohabitation de salariés français avec des salariés chinois peu habitués à renacler au travail, l’encadrement des salariés français par des Chinois, …tout cela laisse envisager de belles confrontations et un beau choc culturel en perspective.

La CGT négociant avec des apparatchiks du Parti Communiste chinois, ça promet !!!!