Lu, dans « lemonde.fr » de ce soir, le commentaire d’un article véhément de Bernard Henry-Lévy, évoquant » les erreurs » ( selon lui ) de Sarkozy, et notamment ses projets relatifs à la déchéance de la nationalité française, pour certains délinquants d’origine étrangère.
Ce commentaire, noyé dans une masse de commentaires plus ou moins laudateurs à l’égard de l’ex- nouveau « philosophe », est éminemment intéressant, car il évoque,- en passant-, une particularité méconnue des conditions dans lesquelles s’acquiert la nationalité française quand on a été citoyen de certains pays.
Je cite:
http://www.lemonde.fr/idees/reactions/2010/08/04/les-trois-erreurs-de-nicolas-sarkozy_1395439_3232.html
« nabses
04.08.10 | 17h56
Je suis fonctionnaire, français et d’origine marocaine. Lorsque la nationalité française m’ a été attribuée à 19 ans (j’en ai 35), j’ai demandé à ce qu’on me retire ma nationalité marocaine. Impossible : vous n’avez pas le choix, ce sont des accords bilatéraux entre Etats!! La nationalité d’origine est plus subie que choisie!! et cela reste un très bon moyen de contrôle politique des ressortissants de ces Etats sur nous. même fonctionnaires français, pour le Maroc je reste marocain!! »
Ce fonctionnaire, auquel on ne peut rien reprocher, et qui, manifestement aurait souhaité devenir « un Français à part entière », et manifester son attachement à la France en rompant ses liens de citoyenneté avec son pays d’origine, n’est pas le seul.
L’Administration, l’Armée, le monde du Sport et particulièrement du « haut-niveau », et bien d’autres secteurs de la vie nationale, sont truffés de Français, dont certains, tout comme ce fonctionnaire d’origine marocaine, sont Français au plus profond de leur coeur, et d’autres le sont « à la marge », car n’ayant jamais rompu le lien qui les rattache à leur ancienne communauté nationale, vivent en France, parfois écartelés et « le derrière entre deux chaises »,car ils sont Français pour les « avantages » que leur procure cette nationalité, mais demeurent au fond de leur coeur, définitivement attachés à leur pays d’origine, à sa culture, à ses moeurs et même parfois à ses Lois.
Ces derniers sont souvent ceux que l’on voit, les soirs de triomphe, ou de déconfiture sportive de leur pays d’origine, traverser les villes où ils vivent, à grands renforts de coups de Klaxon, toutes bannières aux couleurs qu’ils ont conservées au fond de leur coeur, spectaculairement déployées. Ce sont ceux qui, dans l’euphorie d’une noce, se présentent devant le Maire de leur commune,qui va les unir par les liens du mariage, entourés de drapeaux étrangers, ou ceux qui grimpent au fronton d’un bâtiment public, pour y décrocher le drapeau français et le remplacer par un drapeau vert et blanc orné d’un croissant et d’une étoile.
Et pour cause !!!
Rappelons, pour ceux qui l’ignorent, ou ceux qui font semblant de l’ignorer, que tous les algériens, nés, en France ou ailleurs, de parents algériens, sont….. algériens.
Que ses enfants, petits enfants, arrières petits enfants, et toutes les générations qui suivront seront….algériens.
Quel que soit le lieu de leur naissance.
Car l’Algérie, comme tous les pays musulmans, applique le droit du sang.
Et seulement le droit du sang.
Il en est de même pour le Maroc, ou la Tunisie.
Par ailleurs, il sera impossible à toutes ces générations d’Algériens ou de Marocains, de renoncer ou d’être déchus de leur nationalité, car la loi de leur pays d’origine interdit à ses ressortissants de renoncer à leur nationalité et ne prévoit pas la déchéance.
Par conséquent, tous les algériens, les Marocains ou Tunisiens qui naissent à l’étranger resteront algériens, de même que tous les marocains, tunisiens, et plus généralement tous les ressortissants de pays musulmans, resteront marocains, tunisiens, etc.
Quoiqu’il arrive
Quel que soit le pays où ils sont nés.
Ainsi que toutes les générations qui suivront, pour les siècles des siècles.
En ce qui me concerne, j’aurais tendance à suggérer, en toute modestie, à notre Président, s’il devait modifier le code de la nationalité française, de s’attaquer en priorité aux problèmes évoqués ci-dessus, quitte à renégocier certaines conventions bilatérales afin de mettre un peu d’ordre dans les conditions d’acquisition de la citoyenneté française, qui au fil du temps, ressemble à un « fourre-tout ».
Car peut-on parler d’égalité entre tous les citoyens, lorsque certains bénéficient d’une double nationalité, ce qui, pour ceux qui le souhaitent, leur ouvre de nombreuses perspectives comme celle d’obtenir deux passeports, alors que d’autres n’en ont qu’une seule, même si celle-ci est chère à leur coeur ????
Serions nous citoyens d’un pays où tous les citoyens sont égaux, mais où certains seraient plus égaux que d’autres ????
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