Voici le texte que je publiais sur mon ancien blog à l’adresse www.berdepas.blog. lemonde.fr, rendu innaccessible par les « modérateurs » de ce journal en raison de la tonalité « xénophobe », selon eux, de mes propos. Il est vrai que, de nos jours, le fait d’appeler « un chat, un chat »,confine parfois à la provocation xénophobe, tant les « tabous » entretenus sur certains sujets sont puissants……
Calpe le 20/9/2007.
Nous vivons une époque passionnante. Elle nous permet, enfin, d’assister à l’effondrement de nombreux tabous à propos de sujets sur lesquels pesaient de lourds interdits,imposés depuis un demi-siècle, par ce que Jean Sévilla décrit dans un ouvrage paru ( Editions Perrin, 2.000 ), il y a quelques années sous le vocable de « Terrorisme intellectuel »,par une « classe intellectuelle » adepte d’un langage « politiquement correct » et savamment aseptisé.
J’ai, quelques fois dénoncé dans mes premiers billets, sur ce Blog, ceux qui, jetant un voile discret sur les pratiques esclavagistes de nombreux Etats Musulmans, mêlaient leur voix à celles de ceux qui,-non sans raisons- accusaient la France et la mettaient en demeure de se repentir de son passé dans ce domaine, comme si elle avait, seule le privilège de justifier de telles accusations.
Malek Chebel,- encore lui !!!-, publie chez Fayard, un ouvrage intitulé « L’esclavage en terre d’islam », et à cette occasion, se prête, dans l’Hebdomadaire « Le Point » du 13 Septembre à un intéressant entretien.
Répondant à une question de Catherine Golliau, il n’hésite pas à affirmer, avec le courage qui lui est habituel, à propos de l’esclavage en terre d’islam:
« ….Mais en Islam, le sujet est tabou. L’esclavage est tellement intériorisé que les esclavagistes eux-mêmes refusent d’admettre qu’ils le sont. Même des islamologues occidentaux comme Vincent Monteil, Jacques Berque ou Louis Massignon, qui comptent parmi ceux qui ont le mieux connu l’Islam et qui disposaient des informations pour faire taire ce scandale ont préféré se concentrer sur la hauteur mystique des grands théosophes plutôt que de faire la lumière sur les réalités scandaleuses des marchands de chair humaine. Moi, je suis musulman. Ma parole a un poids différent. Mon étude est une enquête sur le terrain. J’ai visité tous les pays dont je présente la culture esclavagiste. Je suis allé sur place, à Zanzibar, en Mauritanie, au Maroc, en Egypte…. J’ai rencontré les victimes de l’esclavage. »……
Manifestement, Malek Chebel ne pratique pas l’autocensure. Son propos prend un relief saisissant, à une époque, où les traficants de chair humaine sont de retour.
Toute son oeuvre, passionnante, reflète ce souci de vérité et ce refus de se plier aux interdits et aux tabous, qu’il s’agisse de la situation de la femme dans l’Islam, des questions de sexualité et de tous les sujets qui donnent souvent lieu à des controverses concernant l’interprétation à donner au Coran.
Coup de chapeau à cet authentique intellectuel musulman.
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