Pour être tout à fait honnête, ce billet n’est pas celui que j’avais en tête d’écrire avant le match d’hier soir.
Car comme de très nombreux Français, je ne croyais plus cette « équipe » de « branquignols » capable de se dépasser pour atteindre un objectif qui ferait rêver n’importe quel pratiquant de ce beau sport : participer avec l’élite du Football mondial, à une Coupe du Monde, au Brésil, le pays où le Football est roi.
Car tout laissait penser qu’il n’y avait pas grand chose à en espérer : j’avais le sentiment que rien n’avait de prise sur ces mules du sport.
Ni les critiques justifiées qui ont poursuivi cette équipe fantôme, ni les encouragements venus de tous les horizons du pays, de ceux qui croient que les « bourricots grimpent aux arbres » !!!
« Sur le papier », nous avons l’une des meilleures équipes du monde. C’est eux qui le disent…
Mais sur le terrain, nous n’avions qu’une équipe sans relief, qui ne faisait plus trembler, même les adversaires les plus modestes.
Alors les commentateurs sportifs s’interrogaient.
Pourquoi la « mayonnaise » de cette équipe ne prend-elle pas ???
Pourquoi ces joueurs qui opèrent dans les plus grands clubs européens, ceux qui constituent le gratin du football de la planète, ces joueurs habitués à des rencontres de haut niveau, à affronter des défis aux enjeux décisifs, dans les compétitions européennes, étaient-ils incapables d’échapper au ridicule face à des équipes composées d’obscurs, mais courageux footballeurs ???
Pourquoi étaient-ils été incapables de battre des équipes modestes, mais qui étaient capables d’aller jusqu’au bout de leurs forces pour vaincre ???
Pour moi l’explication était évidente.
La Fédération française de Football est composée d’une « camarilla » d’ anciens profs d’éducation physique à la retraite, qui vit sur ce fromage opulent, qui brasse des sommes fabuleuses provenant de la « générosité » de sponsorts, et de celles, extravagantes, provenant des droits de retransmissions télévisées, que justifiait plus ou moins, jusqu’ici, l’engouement populaire que suscite ce beau sport.
Dans le panier de crabes qui se dispute les retombées de ce pactole, en termes de voyages planétaires, de réceptions dans les meilleurs hôtels, de participation à des Assemblées, à des « boards » qui manipulent des sommes colossales, où les soupçons de vénalité et de corruption sont monnaie courante, quelques « pseudo-humanistes »défenseurs démagogues de « valeurs universelles », des dirigeants influents, aux convictions douteuses, font la Loi, et imposent leur conception du sport de haut niveau à la piétaille de ceux qui vivent des miettes de ses retombées financières….
A leurs yeux, la sélection nationale ne doit pas être la sélection des meilleurs joueurs issus du championnat national, et, parmi ces joueurs, de ceux qui sont exemplaires par leur état d’esprit et par leur comportement sportif.
Peu importait, jusqu’ici pour « l’équipe nationale », la fierté de porter le maillot bleu que des générations de grands joueurs ont porté avant eux et que des générations porteront après eux, et pour qui l’appartenance à l’équipe de France est la consécration d’une ambition, le couronnement d’une carrière.
Pour les dirigeants du Football français, ce qui était primordial c’était que la sélection nationale soit, avant tout, « à l’image de la France ».
Elle doit être le reflet de la « diversité » française: elle doit se concevoir dans le respect de la doxa ambiante qui place au dessus de toutes valeurs celles d’un attachement à une société »multiethnique » qui a sombré dans un « multiculturalisme » de confusion, qui lui fait perdre les repaires de sa propre culture .
Il faut bien admettre que sur ce point, c’était une réussite !!! L’équipe de France de Football est bien à l’image de la France actuelle. Hélas …..
Une France qui ne sait plus tellement quelles sont ses valeurs tant elle se donne du mal pour assimiler celles qui sont « venues d’ailleurs », une France qui doute de son identité tant celle-ci est sommée de se fondre dans celle des « nouveaux arrivants », une France qui n’a plus de vrai projet rassembleur, ni d’ambition collective tant elle est rongée par les égoïsmes catégoriels et le culte du « chacun pour soi »…..
Cohabitaient au sein de cette « équipe fantôme », des joueurs de talent, modestes et besogneux, et des gloires capricieuses, artificiellement fabriquées par des médias propagateurs de la doxa évoquée ci-dessus, qui vivent sur l’illusion entretenue que pour être forte, la France doit être nécessairement « Black, Blanc, Beur »…..
Or, pour « faire une équipe », il faut, avant tout, créer les conditions d’une homogénéité, d’une entente solidaire et fraternelle entre des joueurs qui ont la même ambition : faire triompher les couleurs du maillot qu’ils portent.
Cela suppose des valeurs partagées, un niveau d’éducation comparable, voire un « niveau culturel » compatible, pour entretenir les conditions d’une bonne communication entre joueurs.
Et ceci n’est pas une question de couleur de peau. Car comme l’a dit, fort Justement Didier Deschamps à ses joueurs, après le match, dans les vestaires, « cela se passe dans la tête ».
Il est évident que dans cette « équipe de France » cohabitent des personnalités qui n’ont rien en commun « dans leur tête ».
Les incidents de Krysna, de même que de nombreuses enquêtes journalistiques ont mis en évidence des incompatibilités entre des joueurs issus de la « diversité », élevés dans des « banlieues sensibles », et les autres joueurs « trop bien élevés » pour mériter le respect de leurs « partenaires ».
Ces incompatibilités ont généré des conflits qui rendaient impossible la recherche d’une unité, et de cette homogénéité de comportements qui doit caractériser une véritable « équipe ».
Facteur aggravant de cette absence d’homogénéité, le statut de « stars » de certains joueurs qui gagnent dans leur club, des fortunes à côté desquelles les gains de ceux qui jouent dans des équipes françaises sont considérés par les « stars »du « bling-bling » comme peu valorisants.
Ce climat, mal perçu de l’extérieur, sauf de ceux qui sont familiers de ce milieu très fermé, a été longtemps couvert par le silence enveloppé dans la langue de bois des sélectionneurs qui considéraient à plus ou moins juste titre, que leur rôle était de « protéger les joueurs ».
Mais Didier Deschamps est un sélectionneur hors norme, après avoir été un grand joueur, de ceux qui ne baissent jamais les bras. Il n’a pas renoncé à transmettre sa « rage de vaincre »à ce que tout le monde considérait comme une « bande de mules » du foot.
Il a pris le risque de renouveler près de la moitié de l’équipe qui jouait hier soir. Il a probablement su trouver les mots pour exciter l’orgueil de ces enfants gâtés et probablement immatures, et susciter un réveil auquel plus personne ne croyait, à part quelques professionnels de l’optimisme .
Pour cela, il lui a fallu passer outre l’influence des dirigeants de la Fédération Français de Football évoquée plus haut, mais aussi, celle des « agents » des joueurs, dont certains abusent de leur influence pour exercer des pressions inopportunes, ainsi que celle des « sponsorts » qui « possèdent » certains joueurs sous contrat et qui influent sur leur sélection dans l’équipe nationale car celle-ci leur offre une « visibilité » qui rejaillit sur les marques qu’ils représentent.
Mais Deschamps a du caractère et il a su résister à toutes les pressions.
Hier soir, l’équipe de France qu’il a choisie a montré les qualités techniques qu’on lui connaissait et que personne ne lui a jamais contestée.
Mais elle a surtout montré des qualités morales, une volonté de gagner, une combativité, un engagement physique exceptionnels : ce , précisément, qui lui manquait jusqu’ici et qui nourrissait le « désamour » croissant de ses supporters.
Une large part du résultat, exceptionnel d’hier soir, revient donc à Didier Deschamps qui a su remettre ce groupe en ordre de marche, et lui redonner l’ambition d’une reconquête du statut de « grande Nation du Football » que la France a honoré dans un passé récent.
La tâche n’est pas insurmontable. En 1994, le Football français était au fond du trou. En 1998, la France devenait Championne du Monde.
Certes la route est longue, et cette Coupe du Monde sera férocement disputée, au Brésil. Ce que l’on attend de l’équipe de France, c’est qu’elle honore les couleurs qu’elle porte, et même si elle ne remporte pas cette coupe, qu’elle fasse « bonne figure » dans cette rude compétition.