La campagne présidentielle en cours , avec ses envolées démagogiques, et ses dérapages sémantiques, persiste à déverser des tombereaux d’illusions sur un peuple français qui ne sait plus très bien où il en est, mais qui pressent que l’avenir qui se profile, après « trente piteuses » années de fuite en avant et de « vie à crédit », est un avenir sombre.
Quand on entend parler, à longueur de journaux télévisés, de « la crise », et que l’on voit que les départs en vacances produisent les mêmes kilomètres d’embouteillage sur des routes encombrées de véhicules flambant neuf, et de quatre/quatre démesurés, que les stations de sports d’hiver ont fait le plein, et que l’on prépare déjà les prochaines vacances d’été, il est difficile, pour beaucoup de Français de mesurer l’ampleur de la crise à laquelle ils sont confrontés.
Même les files d’attente et l’affluence devant les « Restos du Coeur »submergés, ne parviennent pas à ouvrir les yeux de ceux qui croient encore que demain on pourra continuer à « raser gratis »….
Etonnamment, cette campagne présidentielle se déroule comme si « la crise », précisément, n’existait pas.
Faute d’avoir le courage d’aborder la question des vrais sacrifices qu’il va falloir consentir pour sortir de ce mauvais pas et laisser à nos enfants un héritage qui ne soit pas trop lourd à porter, les candidats à l’élection suprême se défaussent et transportent le débat sur le terrain des valeurs.
Or c’est précisément sur ce terrain que l’on constate le plus grand désarroi chez les Français.
Les « petites phrases » des uns et des autres, montées en épingle, servent à enfumer l’électeur, et à lui masquer les faiblesses d’un Etat qui n’a plus la force de se ressaisir.
La prétendue « tolérance », chère aux pseudo « grandes consciences », n’est plus qu’un habillage commode des lâchetés et des reculs de la République, qui a cessé, depuis longtemps d’être « une et indivisible », selon la formule apprise par coeur par toute une génération, sur les bancs de l’école.
La Gauche, qui fut à l’avant-garde de tous les combats qui ont accompagné l’avènement de la République a abandonné le terrain de ses combats d’antan.
Pour masquer sa fuite devant la lourdeur des défis auxquels « notre » République est confrontée, elle développe un discours lénifiant et peu mobilisateur, et pratique pour se dérober face aux menaces, un déni permanent de réalités: elle refuse de voir que la France est une vieille châtelaine criblée de dettes, héritière d’une vieille famille au passé illustre et parfois héroïque, et d’une fortune forgée par le travail de générations auxquelles « les 35 heures »étaient étrangères, dont le château, lourdement hypothéqué, déjà squaté par des intrus chaque jour plus nombreux, venus d’ailleurs, est entrain de changer de mains.
Il est significatif de constater qu’aujourd’hui, les médias eux-mêmes se fourvoient dans le piège des mots.
Ainsi, et à titre d’exemple, cet éditorial de RMC, qui révèle que la défense de la République et de ses valeurs n’est plus l’apanage de la Gauche qui tout en essayant, verbalement, de montrer ses muscles dès lors que ces valeurs sont menaçées, a ouvert la voie, par pur calcul clientéliste, et pour atteindre ses buts de conquête du pouvoir, -à court terme -, à la pire des menaces qui guettent le pays: celle du « communautarisme »désormais accepté à demi-mots.
« http://www.rmc.fr/editorial/233771/sarkozy-met-la-barre-a-droite-en-defendant-la-republique-forte/
BORDEAUX, Gironde (Reuters) – Nicolas Sarkozy a défendu samedi une vision de la « République forte » qui fait respecter l’autorité de la loi, sanctionne les délinquants, préserve l’identité nationale et combat le clientélisme. »
On comprend à la lecture presque indignée de cet éditorial, que la « République Forte », qui fait respecter son autorité et ses Lois, qui protège ses citoyens contre les voyous, et qui se préoccupe de préserver « l’identité nationale » (quel gros mot !!!) est devenue une « Valeur de Droite », presque « d’extrême Droite », que la Gauche combat en se reniant elle même.
Je laisse à chacun le soin de conclure.