Notre Hyperomni-Président rencontrait les Français l’autre soir, dans le cadre d’une émission sur TF1, une chaîne considérée comme amie, voire complaisante à l’égard du Chef de l’Etat.
Je ne reviens pas sur le contenu de l’émission qui, au cours des jours écoulés, a été largement commenté. Comme d’habitude, nous avons pu entendre tout et le contraire de tout, sur la prestation du personnage central, et chacun a pu se faire une opinion sur cet exercice oratoire, dans lequel il a pu donner la mesure de son talent d’avocat, sans pour autant parvenir à convaincre certains de ses interlocuteurs.
Mon propos concerne essentiellement les conditions dans lesquelles ce débat a été organisé.
Certes, les organisateurs avaient pris soin de composer un panel sensé être représentatif du nouveau visage de la population française, de manière à survoler , dans cette confrontation le maximum de problèmes parmi ceux rencontrés par les Français de toute condition.
( Entre parenthèses, quand aurons nous droit à une émission du même genre, avec un panel composé de Français qui réussissent malgré la crise ????).
Le souci d’éviter les reproches habituels concernant la composition de ces panels était marquant. A peu près toutes les couches de la « population qui souffre » étaient représentées, de même que grand soin était pris de ne pas oublier de donner la parole aux « minorités visibles ».
Ainsi, étaient présents dans ce débat, un Français d’origine Maghrébine, un Français de couleur noire, sensés être là pour évoquer les problèmes de discrimination ou de stigmatisation rencontrés dans les « cités sensibles ». Ce qui n’a pas manqué d’être fait.
Mais, à la réflexion, il m’est apparu qu’un oubli avait été commis, à l’égard d’une communauté singulièrement ignorée des médias, sans doute en raison de son comportement peu revendicatif, de ses pratiques religieuses discrètes , et ce malgré son intégration silencieuse, malgré sa réussite et la réussite de ses enfants notamment sur le plan scolaire.
Il s’agit, bien évidemment, de la communauté asiatique, dont on pourrait dire qu’en France, elle n’est ni discriminée, ni stigmatisée.
Elle est tout simplement ignorée, enfermée dans son propre silence, comme si elle ne méritait aucune attention particulière, puisqu’elle ne revendique rien.
J’ajoute que personne n’y voit le moindre mal, y compris les habituels défenseurs des Droits des minorités.
J’en déduis que les Asiatiques vivant en France, qu’ils soient d’origine Vietnamienne, Cambodgienne, Chinoise, Thaïlandaise ou autre, ont conquis un Droit auquel ils paraissent solidement attachés.
C’est, non pas le Droit à la différence, qu’ils seraient légitimement autorisés à défendre et que certaines communautés réclament à grands renforts de manifestations, mais plutôt le Droit à l’indifférence, ce Droit qui leur permet de vivre en paix et de donner libre cours à leurs qualités d’intelligence laborieuse.