
… »l’unique objet de mon ressentiment » ???
( Corneille, « Horace », acte IV, scène 5 ). Interprètes: Cécile Duflot, dans le rôle d’une « Vorace », et Manuel Valls dans celui du « Coriace » de service.
Dans l’affrontement cornélien qui oppose, dans le « microcosme politique », les « Voraces » et les « Coriaces », la place des « Roms » dans la République fait l’objet d’un vrai psychodrame.
En fait, la question des « Roms » révèle deux conceptions radicalement opposées de la République, dont les courants traversent aussi bien la Droite que la Gauche française.
D’un côté les « Voraces »,- ainsi nommés pour leur boulimie budgétaire -, ceux pour qui la France doit être un pays ouvert à tout vent, dans lequel peuvent s’engouffrer tous ceux qui, se sentant « mal dans leur peau » dans leur pays d’origine, veulent profiter des libertés, et des largesses de la République, de la générosité sans limite de ses habitants, prêts à s’endetter au-delà du raisonnable, pour satisfaire à la mission de terre d’accueil que ce pays s’est attribuée, au nom d’un « humanisme » débridé.
Il y a, chez les « Voraces », une part non méprisable de générosité, mais aussi une part de calcul: ils savent qu’en favorisant l’entrée massive de populations qui, en vérité, ne souhaitent pas réellement s’intégrer dans la République en acceptant ses Lois, ce qui devrait être la moindre des choses, ils finiront par mettre en minorité ceux des Français qui sont attachés à une autre conception de la République.
Car les minorités « importées » s’ajoutant les unes aux autres, finissent par « fabriquer », de bric et de broc, une majorité….électorale.
Les Français, que nous appellerons les « Coriaces »,- ainsi nommés parce qu’ils refusent de céder sur leurs valeurs devant les attaques des Voraces -, veulent préserver ce qui constitue un patrimoine commun, une somme de règles acceptées par tous et qui constituent le code de notre « vivre ensemble ».
Contrairement aux « Voraces », les « Coriaces » veulent bien accueillir ceux qui, dans des pays avec lesquels nous avons des liens anciens, souffrent ou sont martyrisés pour des raisons politiques ou confessionnelles, mais dans les limites de nos capacités d’accueil, et à condition que ceux qui sont attirés par la France, veuillent bien en respecter les Lois, et s’adapter aux modes de vie des Français, en évitant de choquer leurs habitudes, de remettre en question leurs traditions, de respecter leur identité.
Les « Voraces » ne sont pas exempts de calculs électoraux. En grossissant la troupe des « damnés de la Terre »sur notre sol, ils espèrent s’approprier une « clientèle électorale »captive, totalement dépendante de la « générosité humaniste »qui leur permet dans un premier temps de survivre, avant d’exiger plus…
Il suffit d’ouvrir les yeux, pour constater la place éminente qu’occupent les « derniers arrivants » dans tout ce que la France compte de syndicats, d’associations, de ligues, au premier rang de tous les contestataires qui défilent de temps à autres sur nos grands boulevards.
En général, ils ne défilent pas pour remercier la France de les avoir acceptés à sa table, mais pour « cracher dans la soupe », car notre soupe ne leur convient pas, et ils souhaiteraient bénéficier d’un menu plus conforme à la délicatesse de leur palais, et à la sainteté de leurs traditions culinaires.
Les « Roms », dernier avatar de l’histoire des peuples errants sont au coeur de cette controverse.
Il y a ceux, chez les « Voraces », qui au nom d’une générosité dont ils font rarement les frais, souhaitent que la République leur réserve un accueil digne de ses traditions et leur offre travail (?), gîte ou caravane, et si possible couvert, en fermant les yeux sur leurs « écarts de conduite »par rapport à nos Lois.
Il y a, par ailleurs, ceux, chez les « Coriaces », qui considèrent que la République n’a pas à « intégrer » des gens qui n’ont jamais pu s’intégrer dans leur propre pays, et qui, là-même où ils sont nés, sont considérés comme des « voleurs de poules » incurables.
Les mêmes considèrent que les « accords de Shengen » se révèlent être une énorme escroquerie qui profite avant tout à des populations errantes qui en franchissant les frontières, traînent, trop souvent, avec elles, des comportements et des moeurs incompatibles avec la culture du pays qui les accueille.
Dans cette scène de la tragédie de Pierre CORNEILLE, jouée en 1640,
Camille la Romaine crie sa haine pour son propre pays.
En effet, son amant Curiace, du camp ennemi, vient d’être tué par le propre frère de Camille.
Imprécations de Camille, v. 1301-1318:
Rome, l’unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant !
Rome qui t’a vu naître, et que ton coeur adore !
Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore !
Puissent tous ses voisins ensemble conjurés
Saper ses fondements encor mal assurés !
Et si ce n’est assez de toute l’Italie,
Que l’Orient contre elle à l’Occident s’allie;
Que cent peuples unis des bouts de l’univers
Passent pour la détruire et les monts et les mers !
Qu’elle même sur soi renverse ses murailles,
Et de ses propres mains déchire ses entrailles !
Que le courroux du Ciel allumé par mes voeux
Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux !
Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre,
Voir ses maisons en cendre, et tes lauriers en poudre,
Voir le dernier Romain à son dernier soupir,
Moi seule en être cause et mourir de plaisir !
On imagine sans peine, Cécile Duflot, en Camille, déclamant sa tirade à l’Assemblée Nationale sous les yeux stupéfaits d’une opposition qui baille aux…Corneilles. …..
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