Fin de la récréation…


 Hier, au cours de la « séance des questions » à l’Assemblée Nationale,François Fillon a sifflé la fin de la récréation.

 Il a imposé le silence dans les rangs en mettant fin à la polémique d’une opportunité douteuse soulevée par l’opposition, suite aux déclarations incongrues de MAM, proposant aux autorités tunisiennes le concours de la France dans la formation de policiers anti-émeutes.

Ces déclarations, surprenantes dans la bouche de la Ministre des Affaires étrangères, personnalité politique pourtant chevronnée, ont eu, grâce à l’agitation de l’opposition de gauche, bien plus de retentissement en France, que dans le pays concerné. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’opposition, en France, dessert bien plus l’image du pays, en exploitant outrageusement les défaillances du pouvoir, que les défaillances elles-mêmes.

 Les plaidoyers de l’opposition en faveur de la démocratie en Tunisie sont d’autant plus vibrants aujourd’hui qu’ils s’expriment tardivement.

Le « silence assourdissant » pointé par Martine Aubry n’est-il pas aussi celui des partis politiques de tous bords, à commencer par celui du Parti Socialiste, alors que les partis d’opposition ne sont  soumis à aucune des contraintes officielles et diplomatiques qui s’imposent au gouvernement ? Tout cela, c’est de la politique au raz des pâquerettes…

Mais François Fillon fait lui aussi de la politique.

L’allusion à l’accueil de Ben Ali à Matignon par Lionel Jospin ou à la distinction reçue par Dominique Strauss-Kahn, décoré grand officier de l’ordre de la République tunisienne par Ben Ali lui-même,et auteur d’un discours gratifiant pour celui qu’on ne désigne plus que sous le vocable de « dictateur », vise à dissuader la gauche de trop s’aventurer sur le terrain de l’indignation qui est en train, grâce à Stephane Hessel, de devenir un sentiment à la mode…

 

D’autant que l’Internationale socialiste, dont Ségolène Royal est une des vice-présidentes, a attendu lundi pour exclure de ses rangs le parti de l’ex-président tunisien.

 Fillon y est allé de son allusion aux compromissions douteuses de nombreuses personnalités du Parti Socialiste français avec le « Président »auto-désigné de la Côte d’Ivoire, qui ont calmé le petit jeu des déclarations tonitruantes de tous ceux qui volent au secours d’une victoire populaire qui est loin d’être acquise, en Tunisie.

Il était amusant de voir le sieur Emmanuelli se trémousser sur son banc pendant la « mise au point » du Premier Ministre.

 

Les « donneurs de leçons » vont avoir du pain sur la planche : car, pour la Tunisie, c’est maintenant que les difficultés commencent….

Reste pour la France, à trouver la solution élégante pour « revenir dans le jeu » et retrouver sa place aux côtés de ceux qui, dans ce sympathique petit pays, vont devoir se battre pour préserver les espoirs que cette « révolution » spontanée a fait naître chez les démocrates tunisiens…