Pédophilie et enfantillages….


 

Dans les couloirs du sommet de l’OTAN à Lisbonne, Nicolas Sarkozy s’est encore laissé aller à un dérapage verbal dont il est un incorrigible récidiviste.

 Etait-il « hors de contrôle », comme on l’a écrit ici ou là ??? En tout cas,  le Président s’est « lâché », qualifiant ( selon la Presse d’opposition) des journalistes de « pédophiles », lors d’une « conférence de presse » informelle. Du « off », dit-on dans le jargon des journaleux.

Le « off », c’est le terme journalistique qui désigne ces discutions informelles que l’on peut avoir inopinément avec des responsables politiques, discussions dont on n’est pas censé reproduire la teneur, dans l’éthique du journalisme traditionnel.

Relayé d’abord par L’Express.fr et Mediapart (qui ne loupe jamais une occasion d’enfoncer le Président), remis en contexte ensuite, dans l’émission  Arrêt sur Images et par Libération qui a diffusé le son intégral de cette sortie de Nicolas Sarkozy, le « off » est devenu « on ».

http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=9723

Deux remarques:

1.- Tout d’abord, on se rend compte à l’écoute de cet échange verbal malencontreux, qu’il faut une certaine dose de mauvaise foi de la part de ceux qui se sont livrés à l’exégèse des propos présidentiels, pour laisser entendre, comme l’a fait « Libération » que Sarkozy a traité des Journalistes de « pédophiles ». 

Certes, il s’est livré à un rapprochement incongru, en reprochant, en substance, aux médias, de diffuser, sans aucun travail de vérification, des rumeurs selon lesquelles il serait compromis dans l’affaire de l’attentat de Karachi sur laquelle il n’existe, selon lui, aucune preuve.

Un peu comme si, en désignant son interlocuteur, il lançait la rumeur, sans preuve, sur la base de son « intime conviction », selon laquelle il serait « pédophile », par exemple. 

Cela n’est pas très élégant de la part d’un Président de la République, au moment où il s’efforce de prendre un peu de hauteur dans sa communication avec la Presse. Mais on ne peut pas dire, sans une pointe de malhonnêteté intellectuelle, qu’il a accusé les journalistes de « pédophilie ».

2.- Cela pose le problème de la valeur que l’on doit attribuer à des propos « off ».

Il est certain que depuis une époque récente, les hommes politiques, et plus généralement les « peoples »font l’objet d’une « surveillance » de tous les instants de la part des médias avides de sensationnel, et plus soucieux de capter l’attention des « gogos » en diffusant  des « images volées » ou des » petites phrases », que de « faire de l’information » ou de l’analyse sur les questions de fond.

Les hommes politiques sont traqués par des « paparazzis » amateurs ou professionnels, qui opèrent à l’aide de téléphones portables ou de mini-caméras, et sont souvent trahis par leur imprudence ou leur naïveté. Ce fut le cas pour Rachida Dati ou pour Brice Hortefeux.

Il y a une contrepartie à ces excès: peu à peu les politiciens ,- aux quels les mêmes journaleux reprochent souvent la pratique de la « langue de bois »-, se cantonneront à des propos sans substance, et nourriront la Presse de banalités, fuyant toute familiarité avec des journalistes sur lesquels pèsera le soupçon de vouloir exploiter le moindre écart de langage, pour « faire vendre du papier » à bon compte.

La langue de bois a encore un bel avenir dans le monde de la politique.