Un bon filon….???


 

La Droite tient un bon filon avec…Fillon.

Malgré les réserves que j’entretiens sur l’homme, son discours de politique générale m’a convaincu. Dépouillé des saillies verbales aventureuses chères à Sarkozy, austère, rigoureux, ne manquant aucune occasion de rappeler à la Gauche ses errements, ses renoncements, ses dérobades devant les réformes vitales pour notre pays menacé de faillite ( il est le premier à avoir prononcé ce mot, alors que tout économiste, même de gauche, sait que notre pays vit avec une « épée de Damoclès » au-dessus de sa tête ).

Fillon, c’est en quelque sorte « l’anti-Sarkozy », non pas qu’il soit en opposition avec le Chef de l’Etat, mais parce que sa personnalité dégage ce qui manque à Sarkozy: une certaine distance, une froideur, un calme, autant de caractéristiques aux quels les Français sont sensibles. Car ce peuple n’a jamais tant idolâtré un Président que sous Mitterrand, monarque républicain par excellence, se servant de Rocard, son Premier Ministre comme d’une marionnette, Mitterrand qui avait su trouver le style et la hauteur qui conviennent, dans sa communication avec le peuple, et qui n’hésitait pas à rabrouer vertement les journalistes qui s’aventuraient à le « tirer vers le bas ».

 Ce peuple régicide et paradoxal, a conservé dans ses gênes le respect de symboles qui sont attachés à la majesté et au prestige de celui qui porte les destinées de la nation sur ses épaules.

Et les qualités de courage, de combativité, de détermination et de lucidité concourent au prestige et inspirent le respect.

En période de crise existentielle, où le destin de la Nation autant que sa souveraineté sont menacés, le peuple sent confusément qu’il n’y a plus de place » aux manettes » pour les démagogues bonimenteurs.

La barre doit être tenue d’une main ferme. Et puisque de barre il s’agit, l’Histoire montrera un jour que la France aura payé de l’un de ses plus graves reculs de l’époque contemporaine, le rejet d’un Raymond Barre aujourd’hui disparu, qui fit de la « rigueur » un « gros mot » imprononçable par ses successeurs peu désireux de connaître une destin politique comparable au sien.

 

Car nous traînons, depuis la « crise pétrolière » de 1973, annonciatrice de bien d’autres crises, le poids du refus d’accepter les sacrifices et les réajustements nécessaires ainsi que le refus de regarder en face les conséquences de la « fin des 30 glorieuses » et les menaces qui pesaient sur l’Etat Providence.

Les mêmes menaces qui pèsent aujourd’hui sur une Europe fragilisée par une crise sans précédent, et qui est loin d’être terminée, contraindront, dans les semaines et les mois à venir, les Français à réfléchir.

C’est pourquoi, il est prématuré de s’attarder sur des sondages qui font ressembler le paysage politique français à une sorte de tableau surréaliste : en tête de la course, DSK qui, s’il venait à être candidat et à être élu en 2012, ferait une politique qui ne serait pas tellement éloignée de celle défendue par Fillon devant l’Assemblée Nationale, une politique dont seul l’habillage sémantique lui donnerait l’apparence d’une « politique de Gauche ». Derrière lui, les candidats « chauffards » prêts à conduire la France droit dans le mur, juste pour satisfaire leur irrésistible envie de goûter aux « délices » de la vie dorée des Palais de la République.

D’ici à 2012, la France traversera bien des péripéties. Entre les menaces de crise financière qui continuent à roder, entre les « affaires » en tout genre qui vont émailler la vie politique, entre les discordes et les « batailles d’egos » qui secoueront autant la Droite que la Gauche, les « spectateurs engagés » que nous sommes auront du grain à moudre…..

Fillon va devoir tenir bon la barre pour éviter au navire de prendre les vagues de travers, car, des vagues, il en soulèvera, dans un microcosme habitué aux discours lénifiants.