Lu dans le Figaro International du 20 Mai 2008.
Une offensive antichrétienne en Algérie
« De notre envoyé spécial à Tiaret Arezki Ait-Larbi
20/05/2008 | Mise à jour : 23:03 | Commentaires 114 .
« Interpellée en possession de bibles et d’évangiles, Habiba Kouider est accusée de «pratiquer un culte non « musulman, sans autorisation». Notre correspondant a suivi son procès mardi.
« Le tribunal correctionnel de Tiaret a abrité, mardi, un procès surréaliste. L’accusée, Habiba Kouider, une « chrétienne de 37 ans, est éducatrice dans une crèche. Elle comparaît pour détention de livres religieux, un « délit passible de prison depuis l’adoption, en février 2006, de la loi qui réglemente «les cultes non « musulmans». Le 29 mars 2008, alors qu’elle se rendait en bus d’Oran, où elle fréquente l’école biblique, à « Tiaret, son lieu de résidence, elle est interceptée par des gendarmes. Dans son sac, ils découvrent les « pièces à conviction : des bibles et des évangiles. Ils l’arrêtent et la transfèrent à la police, qui la place en « garde à vue. Plusieurs officiers se relaient alors pour un interrogatoire humiliant de la «mécréante». Le « lendemain, elle est présentée au procureur, qui lui propose un curieux marché : «Tu réintègres l’islam, et je « classe le dossier ; si tu persistes dans le péché, tu subiras les foudres de la justice !» Réservée, presque « timide, Habiba Kouider a peur, mais elle refuse de renier sa foi.
« Trois ans de prison requis
« Mardi, face au juge qui la presse de questions ironiques, elle répond avec dignité. «Quelle est ta religion ?» « demande le magistrat. «Je suis chrétienne. Je me suis convertie en 2004 à l’église d’Oran», répond-elle « d’une voix presque inaudible. Avec un sourire méprisant, le juge reprend : «Les curés t’ont fait boire leur « eau bénite qui mène au Paradis.» Elle ne répond pas.
« En remarquant la présence de journalistes dans la salle, le juge les interpelle : «Avez-vous une autorisation « pour prendre des notes ?» Me Khelloudja Khalfoun, qui défend l’inculpée, intervient : «L’audience est « publique, les journalistes ont le droit d’être là.» Lorsque les robes noires de Tiaret, sollicitées pour « «défendre la chrétienne», se sont défaussées, les dignitaires de l’Église protestante se sont tournés vers « cette avocate du barreau de Tizi-Ouzou, rompue aux procès sensibles. Le juge perd son calme, menace de « «prendre des mesures», avant de confisquer les carnets des journalistes !
« Sous le regard de la presse, les magistrats perdent de leur arrogance. Sans conviction, le procureur rappelle « que «l’islam est religion d’État» avant de requérir trois ans de prison ferme. Me Khalfoun plaide «la liberté « de conscience garantie par la Constitution» et demande la relaxe de sa cliente. Un résumé de deux visions « antagonistes qui s’affrontent dans la société algérienne. Le verdict sera rendu le 27 mai. Le même jour, « devant le même tribunal, six autres chrétiens comparaîtront pour «distribution de tracts visant à ébranler « la foi des musulmans».
« Depuis janvier 2008, les procès pour «délit de chrétienté» se sont multipliés dans l’Ouest algérien, « notamment à Oran, Mascara et Bel-Abbès. Comme les militants d’opposition de la dictature du parti « unique, les néoconvertis sont contraints de vivre leur foi dans la clandestinité.
» Sans rire, le ministre « algérien des Affaires religieuses se veut rassurant : «La communauté « chrétienne jouit de tous les droits ; « mais nous luttons contre les sectes !»
« Le Figaro International. »
Mon commentaire:
Pendant ce temps, les Musulmans de France revendiquent le « droit » de vivre librement leur foi avec tous les attributs que cela comporte……
A-t-on déja entendu un Musulman Français s’élever contre les pratiques du Gouvernement algérien au nom de la « tolérance » et du « respect des convictions religieuses », dont on nous rabat les oreilles régulièrement, dès qu’une « victime de discrimination » nous est signalée par les médias complaisants ?????
Je dois préciser que si les « Musulmans français » sont restés silencieux, comme à l’accoutumée, une partie de la Presse algérienne a vivement réagi à ce « jugement d’inquisition » religieuse.
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