Le hasard a fait que j’ai eu l’occasion de regarder, la semaine dernière, les deux émissions de Télévision au cours desquelles Zemmour s’est « illustré » dans la présentation et la défense de son dernier livre « Le Suicide Français »: »On N’est Pas Couché » face à Aymeric Caron et Léa Salamé ou sur le plateau de « C A Vous » face à Anne-Elisabeth Lemoine.
J’ai assisté, médusé, comme beaucoup de Français, au « passage à tabac » télévisé de ce polémiste honni de la classe médiatique. Car Zemmour cristallise sur lui, tout ce qu’une certaine bobocratie déteste.
Dans l’émission « C A Vous », l’hôtesse du jour, Anne-Elisabeth Lemoine, qui n’avait manifestement pas lu le dernier brûlot de Zemmour, était en « service commandé » pour dénigrer son dernier livre , mais ne faisait pas le poids, face à l’assurance tranquille de son hôte et à ses réponses fortement argumentées à des questions qu’on avait préparé à l’avance, pour une « animatrice » habituée à traiter de sujets plus futiles que celui du « destin de la France ».
Pendant toute la durée de l’émission « On n’est pas couché », Zemmour avait dû affronter également l’ironie volontairement blessante d’un Aymeric Caron dans tous ses états, les attaques plus feutrées de Léa Salamé, et la verve gouailleuse de Daniel Cohn-Bendit s’efforçant de répondre aux dénonciations de l’héritage de Mai 1968, sous l’oeil rigolard de Ruquier qui sentait qu’il tenait là le « buzz » de la soirée….
Dans la Presse, les chroniqueurs, y compris parmi ceux qui font preuve, en général, d’une certaine indépendance d’esprit par rapport à la « pensée unique », se sont déchaînés : même Charles Consigny dans « le Point », après avoir reconnu les mérites éditoriaux de Zemmour, ne lui pardonne pas son propos sur le « régime de Vichy ».
Je le cite: « Le succès d’Éric Zemmour comme son aisance dans les médias sont le fruit d’un diptyque gagnant : il est sincère et cultivé, deux qualités qui font défaut à la plupart de ses interlocuteurs. À l’heure où tout le monde parle sans savoir et contraint son verbe par peur du « dérapage », l’éditorialiste du Figaro fait mouche auprès de téléspectateurs et de lecteurs qui ont le sentiment qu’enfin quelqu’un dit la vérité. »
Mais, plus loin, il ajoute : « Les affirmations polémiques sur la distinction faite par Vichy entre Juifs Français et non Français, quand bien même elles seraient basées sur une réalité, sont au moins maladroites, car elles donnent du grain à moudre aux négationnistes qui sévissent sur Internet et notamment dans les banlieues où leurs thèses rencontrent un certain écho, et qui pourront désormais brandir des « même Zemmour le dit ! ».
Ce qui équivaut, aux yeux de l’intelligentsia parisienne à une condamnation sans appel. Je n’ai lu, dans toute la Presse, aucune analyse critique objective et argumentée de ce livre qui soulève pourtant de réelles et graves interrogations sur le destin de notre pays qui glisse dangereusement sur les pentes de la médiocrité.
Par contre je n’ai lu que des articles traitant du passage de l’ouvrage traitant du sort des Juifs, sous Pétain, qui, pour ceux qui ont réellement lu le livre ne tente nullement de réhabiliter la « Collaboration » et le Régime de Vichy. Comme s’il s’agissait du passage principal du livre……
Zemmour inspire, à certains, une profonde détestation, car Zemmour dérange, dans le paysage journalistique français. C’est un homme cultivé, qui avance ses arguments en les étayant de références historiques difficilement contestables. Et cela irrite ses adversaires , car rares sont sur nos médias, les journalistes de talent, sachant écrire et s’exprimer dans une langue correcte, et disposant du « répondant culturel » à la hauteur des débats soulevés par le polémiste.
En outre Zemmour qui adore « appeler un chat, un chat », hérisse le poil de ceux qui sont habitués à envelopper leurs idées du « prêchi-prêcha »conformiste habituel, dont la pseudo-générosité hypocrite masque mal un déni récurrent de réalité, ainsi que l’égoïsme générationnel du « tout pour nous, ici, et maintenant » et « après nous la fin du monde »….
Mais, sans doute est-ce un signe des temps. Il faut croire que le discours « droitisant » de Zemmour choque de moins en moins de Français.
Car si le livre de Valérie Treirveiler s’est déjà écoulé à 450 000 exemplaires – et la barre des 700 000 pourrait bien être atteinte d’ici la fin de l’année,le pamphlet rageur et ravageur qui lui succède au palmarès est bel et bien « Le Suicide Français » d’Eric Zemmour.
Selon « Le Point », il se vend 5 000 exemplaires par jour de son dernier ouvrage, sorti le 1er octobre dernier : la première impression de 100 000 exemplaires pourrait ainsi être écoulée en seulement quelques semaines. Son éditeur Albin Michel pronostique un tirage final à 200 000 livres, si ce n’est plus : Zemmour est d’ailleurs passé devant Trierweiler sur Amazon ainsi que sur Datalib .
Je l’ai vérifié moi même, dans une grande Librairie de Bruxelles , chez « Filigranes », le livre se vend comme des petits pains et le libraire craint de ne pas disposer d’assez de stocks d’ici la fin du week-end : Zemmour est donc lu, et apprécié, au-delà de nos frontières….
Zemmour n’en est pas à son premier coup de maître. Ses précédents ouvrages ont été des succès de librairie, dépassant le plus souvent les 100.000 exemplaires.
C’est le signe le plus probant de la rupture intellectuelle qui s’est installée entre nos « zélites » et une fraction grandissante de Français.
Car ce livre, dont le succès éditorial est édifiant, ne fait que hurler, peut-être avec un brin de grandiloquence, ce que « le peuple » pense tous bas.
Ce déclin que Zemmour décrit, sans délectation, et même avec une certaine amertume, c’est ce que ressentent tous ceux qui se sont détournés de « l’Establishment », qui, sans succès, essaie de faire passer pour de la « modernité » ce qui n’est que rejet de valeurs dont nos « zélites » se sont détournées, et auxquels un vieux fond de sagesse populaire reste accroché.
A « les » entendre, la Famille, c’est ringard, la Patrie, n’en parlons pas, quand au Travail il est désacralisé…au profit des Loisirs.
Sans doute parce qu’un certain Pétain a eu une intention incongrue, – à un moment où les « zélites » avaient pour la plupart déserté la France laissant ce vieillard sénile, seul devant le désastre – l’intention de revaloriser ces valeurs si décriées aujourd’hui par la « bobocratie »….
Car pour les cervelles de colibri qui servent de « maîtres à penser »autoproclamés, il y a des mots qu’il est interdit, voire dangereux d’utiliser sous peine d’être traités de « nostalgiques » d’une époque révolue. Or, le Travail, la Famille, et surtout, la Patrie, sont devenus des mots « maudits »par nos « zelites » .
Or, Zemmour ne se prive pas d’en user, en esprit libre qui refuse de se plier aux dérives de « la pensée unique ».
C’est pourquoi, même si je trouve que parfois il en fait un peu trop, je considère que Zemmour est irremplaçable dans le paysage médiatique actuel, ne serait-ce que pour y laisser souffler un peu d’air frais…Car si le discours de Zemmour est qualifié de « rance », par « Libération », je n’ai aucun scrupule à proclamer que l’haleine de ceux qui le critiquent a un parfum de moisi….
Car on sait que l’idéologie est une passion française. Mais chez ceux chez qui elle remplace la foi religieuse, l’aveuglement interdit d’évoquer les réalités qui dérangent. Et Zemmour, c’est un électron libre qui dérange………… (http://www.causeur.fr/l%E2%80%99ideologie-une-passion-francaise-6053.html )