Pour les « petites blagues », c’est terminé!!!
L’heure de vérité approche. Dans quelques jours, Hollande sera « au pied du mur ».
Ses tentatives maladroites pour contourner l’obstacle allemand vont faire « pschitt !!! ». Ses contacts avec les sociaux démocrates allemands, en espérant jouer « l’échec de Mme Merkel » irritent de plus en plus cette dernière, ainsi que son Ministre des Finances.
En piétinant tous les usages diplomatiques, et les précautions nécessaires dans les relations avec le voisin allemand, en se rapprochant de l’Italien Mario Monti, en déployant le tapis rouge sous les pieds de trois responsables de l’opposition allemande, le chef du SPD , le président du groupe parlementaire, et l’ancien ministre des Finances, François Hollande a stupidement tenté d’isoler la chancelière comme s’il espérait que l’opposition allemande bloquera la ratification du pacte budgétaire ?
Sur ce plan, il risque d’être cruellement déçu, car il est puéril d’imaginer que le SPD s’il parvenait au pouvoir en 2013, jetterait aux orties la politique de rigueur, d’ailleurs mise en place dans les années 2000 par un socialiste, l’ancien chancelier Gerhard Schröder.
De même qu’il est puéril d’imaginer que l’Allemagne opérera, pour les beaux yeux de Hollande, un virage de bord en acceptant d’engloutir encore plus d’argent dans le puits sans fond de la Grèce sans que des règles de gestion aient été définies ? Car si quelques points restent à éclaircir entre Angela Merkel et le SPD – notamment à propos de la taxe sur les transactions financières -, il ne fait aucun doute que cette ratification interviendra avant le sommet européen de la fin juin.
Le prochain sommet risque donc bien d’être l’occasion, pour l’Allemagne, de siffler « la fin de la récré »….
L’hebdomadaire l’Expansion, dans un article révélateur, laisse entendre clairement que la stratégie de tension de François Hollande ne réussit pas à ébranler les convictions des Allemands, concernant les possibilités de trouver une sortie de crise:
Je cite:
« PARIS-BERLIN – La tension monte entre Angela Merkel et Francois Hollande ici au sommet de Bruxelles, le 23 mai 2012.
REUTERS
La tension monte entre la France et l’Allemagne. La chancelière allemande Angela Merkel a déploré vendredi un « manque de confiance entre les acteurs » de la zone euro et estimé qu’opposer la croissance à la rigueur budgétaire était « un faux débat ».
« C’est n’importe quoi » d’opposer ces concepts, a déclaré Mme Merkel à Berlin devant la fédération des entreprises familiales allemandes, martelant que l’Allemagne « ne se laissera pas convaincre par des solutions rapides comme les euro-obligations » ou l’introduction d’un fonds commun de garanties bancaires en Europe. « La médiocrité ne doit pas devenir l’étalon », a-t-elle averti.
« Le danger des propositions précipitées de mutualisation » de la dette est d’occulter les divergences de puissance économique entre les pays en nivelant les taux d’emprunt des Etats, a-t-elle averti. « Celui qui occulte cela finit dans la médiocrité. Et la médiocrité ne doit pas devenir l’étalon » en zone euro, s’est emportée Mme Merkel, très applaudie.
Elle a égratigné au passage la France, appelant à observer « l’évolution du coût du travail en France et en Allemagne », une manière de louer les efforts de réformes faits par l’Allemagne, et l’avantage de cette dernière en terme de compétitivité. « Il n’y aura pas de bonne union économique et monétaire sans union politique », synonyme d’abandon de souveraineté, a-t-elle par ailleurs affirmé, ajoutant: « je ne peux pas vouloir des euro-obligations et refuser tout contrôle » sur les budgets nationaux. » ( Fin de citation ).
Au lieu de s’épuiser dans une guéguerre dérisoire et dangereuse contre Angela Merkel, François Hollande ferait mieux de mettre en chantier avec l’Allemagne les fondements d’une Europe Fédérale, sans laquelle il est illusoire de croire que l’Euro retrouvera sa crédibilité.
Or, il est facile de comprendre l’embarras de Hollande : celui qui fut un proche de Delors n’est sans doute pas hostile à la perspective de faire un pas en direction d’une évolution fédéraliste de l’Europe, en tournant le dos à « l’Union d’Etats Nations »qui caractérise l’Europe d’aujourd’hui.
Mais les réticences sont nombreuses autour de lui, en commençant par Fabius, le Ministre des Affaires étrangères, qui fut dans le passé l’un des ténors du refus du projet de Constitution européenne.Sans parler des réticences de ceux qui n’ignorent pas que cet abandon de souveraineté au profit d’Institutions européennes aura pour corollaire la mise en oeuvre d’un plan de rigueur sévère, auquel ils se sont refusés jusqu’ici….
Et pourtant, la France n’a plus le choix. Les Socialistes ne pourront pas échapper à l’alternative :soit abandonner une part de souveraineté politique au profit d’une Europe Fédérale soit se placer sous la souveraineté des marchés.
Laissons passer la période électorale propice à l’enfumage des Français, puis viendra le moment de regarder les douloureuses réalités en face.
Et ce n’est pas une « petite blague » …..