L’Algérie et la France…..


 

Tableau d’Etienne Dinet

Dans quelques jours débuteront les « festivités » célébrant le 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.

Ce pays, est aussi un peu le mien.  Il m’est cher parce que j’y suis né, et en raison des souvenirs précieux que j’ai conservé , – souvenirs que le temps n’a pas altéré. Il m’est cher également parce que mon père, qui a laissé là-bas sa sueur et sa santé,  y est enterré, ainsi que plusieurs générations de mes ancêtres.

Ce pays, donc, reste une passion pour moi. Même si je n’y ai jamais remis les pieds depuis que je l’ai quitté en 1963, sauf pour y faire des incursions touristiques dans sa partie saharienne, que j’ai parcourue de long en large….

Je conserve un lien avec lui, à travers la lecture de quelques écrivains algériens, et de la Presse locale, et en particulier d’El Watan, le quotidien francophone dont j’apprécie souvent la qualité des articles, le plus souvent écrits dans un français parfait tel qu’on aimerait  le lire dans certains quotidiens français, parmi les plus « respectés »….

Ce quotidien n’hésite pas à traiter des évènements souvent attristants, et parfois tragiques qui marquent encore aujourd’hui, la vie de ce pays. Ces sujets sont traités avec un souci de vérité et d’objectivité qui honore ses journalistes.

De nombreux articles sont consacrés à la vie en France, qu’il s’agisse de la vie politique ou de questions sociales ou culturelles, et le point de vue d’El Watan est toujours intéressant, comme le sont les commentaires qui accompagnent certains articles.

Et je constate, toujours avec une certaine forme de contentement, que si rien de ce qui touche l’Algérie d’aujourd’hui ne m’est indifférent, il en est de même de beaucoup d’Algériens vis à vis de la France.

Cela constitue, pour moi, mais aussi pour bien des Français, une surprise, et cela démontre que les 130 années de passé commun avec les habitants de cette terre si proche, ont laissé, malgré les souffrances et les humiliations, malgré les tragédies vécues de part et d’autres, bien plus de traces que n’en ont laissé les Turcs et leurs janissaires, dont on oublie volontiers qu’ils ont été pendant 300 ans, avant nous, les « occupants » de ce territoire que les Arabes avaient, au nom de l’Islam, arraché aux berbères et aux juifs….

Il m’arrive, en parcourant le quotidien algérien de tomber sur des informations surprenantes, traitées, dans la Presse française, par le silence….

Ainsi dans le numéro d’El Watan d’aujourd’hui, on peut lire un article intéressant sous, je cite:

 http://www.elwatan.com/actualite/france-le-conseil-constitutionnel-va-se-prononcer-sur-l-heritage-de-la-nationalite-francaise-par-des-algeriens-28-06-2012-176505_109.php

 « Le Conseil constitutionnel ( Français) va dire   vendredi si les héritiers des Algériens ayant acquis la citoyenneté française   grâce à une ordonnance du 7 mars 1944 « relative au statut des Français   musulmans d’Algérie » sont Français, 50 ans après l’indépendance de l’ex-colonie. »

 « Le Conseil doit rendre sa décision après avoir été saisi d’une Question   prioritaire de constitutionnalité par un Algérien né en 1941, résidant encore   dans son pays et revendiquant la nationalité française.  »  

 « L’ordonnance du 7 mars 1944 a permis à 60.000 musulmans, selon un   représentant du gouvernement, d’avoir cette citoyenneté française. Mais, a-t-il   souligné, une admission au droit commun « suppose une demande de l’intéressé   impliquant une renonciation au droit local ».

Je ferai observer sur ce point, que la « renonciation au droit local » entraînait la soumission au code civil français, et le renoncement à la polygamie, et à bien d’autres particularités du droit « musulman »ce qui explique que peu de musulmans aient opté pour le statut de Français.

Et plus loin:    

 « Les demandes de reconnaissance de la nationalité française par les   Algériens, déposés dans les consulats, ont explosé depuis les années 1990,   quand le pays a plongé dans des violences de grande ampleur. Elles ont donné   lieu à des falsifications de documents. »    

 « L’année dernière, le tribunal correctionnel de Meaux, près de Paris, a   examiné le cas d’un homme accusé d’avoir falsifié son état civil il y a neuf   ans. »    

 « En Algérie, la presse a fait écho à de nombreux cas similaires jugés par   les tribunaux locaux.  » (Fin de citation).

On peut être surpris, alors que l’on entend reproduire, en permanence, un discours culpabilisateur ( à l’excès ) vis à vis de la France et de « ses oeuvres » en Algérie , de constater, cinquante ans après que ce pays ait accédé à son indépendance, qu’il y ait autant d’Algériens dont la préoccupation constante aujourd’hui encore, soit d’accéder à la nationalité française. Ce sont probablement ceux qui ont réussi à échapper au « génocide » dont on accuse les Français….et cela dénote un certain « mal de vivre » dans l’Algérie algérienne….

Ce qui est encore plus intéressant, après la lecture de cet article d’El Watan, c’est de parcourir les commentaires de lecteurs algériens…..

Il faut les lire ABSOLUMENT, car ils en disent long sur les sentiments de ce peuple sympathique, à l’égard de ceux qui, succédant à la France, leur ont confisqué tous les bénéfices d’une indépendance chèrement acquise.