Depuis quelques jours, un parfum d’automne flotte dans l’air.
Les ciels du soir retrouvent leurs teintes d’un rose violacé que je n’oserais pas reproduire dans mes aquarelles, tant elles semblent irréelles.
Hier soir, la Méditerranée était si calme que l’on aurait cru voir mouettes et goélands flotter sur un miroir.
Le seul baigneur qui fendait les flots s’éloignait vers le large, en provoquant des vaguelettes qui venaient mourir sur le sable de la plage désertée.
Ce matin, le rocher de l’Ifach a revêtu sa couronne de brume…
C’est une certitude:un bel été s’ achève: le temps qui s’enfuit ne reviendra pas.
Les oranges, lourdes de leur jus gorgé de soleil, sont en train de mûrir et passent progressivement d’un vert éclatant à une couleur qui n’est pas encore orangée.
Et les lauriers roses perdent leur fleurs, alors que les hibiscus se paient le luxe d’une nouvelle floraison.
Mais ce qui ne trompe pas, c’est le retour de étourneaux qui s’abattent bruyamment dans les pins après avoir tournoyé dans le ciel, en vols serrés, changeant brusquement, et tous ensemble, de direction, comme s’ils obéissaient à un ordre mystérieux.
Dans l’arrière pays, la végétation jaunit et semble épuisée d’avoir affronté le soleil brûlant de l’été. Les figues trop mûres tombent à terre mais continuent d’exister en dégageant un parfum douceâtre qui se mélange à celui des dernières fleurs de jasmin.
Les vignes se teignent en rousses, et on devine que sous le feuillage couleur de feu de belles grappes attendent d’être cueillies.
C’est aussi la saison des olives, à cueillir sur l’arbre, puis à casser avant de les plonger dans la saumure qui leur donnera une saveur définitive. Celle des asperges sauvages et celle des noix que l’on ramasse dans leur coque verte hérissée de piquants.
C’est le moment d’aller cueillir du serpolet en prévision des soupes aux lentilles de l’hiver.
Il faut essayer de trouver dans chaque journée d’ automne, une raison d’espérer.