Justice et société.


Puisque de Justice il est question dans mon précédent billet, je propose à l’appréciation des lecteurs fidèles de ce blog, un exemple de ce que peut être une Justice qui ne se donne plus pour mission de protéger les victimes en sanctionnant les coupables d’actes criminels, mais qui considère que son devoir est « d’accompagner les transformations de la société », au risque de choquer les justiciables et de réveiller des sentiments de révolte contre une Institution dont la politisation ne fait plus de doute…

Mon exemple est tiré d’un article paru dans Valeurs Actuelles.

Il est signé par un criminologue que l’on voit de temps à autres sur nos écrans de télévision, dans certaines émissions parmi les moins conformistes du « paysage audiovisuel ».

Je pense en particulier à « C’est dans l’air », une émission remarquablement animée par Yves Calvi, mais qui ne passe jamais aux heures de grande écoute.

Cet article mérite une lecture intégrale. Il met en évidence l’attitude des « zozos » du monde des « sociologues » et autres « psychologues », auxquels il est d’usage de se référer dès que l’on se trouve en présence de « faits de société » dont ils sont devenus les « experts » sentencieux et fortement marqués « idéologiquement ».

Il met également en évidence, la disproportion qui existe entre les sanctions judiciaires et l’énormité des dommages subis par la victime.

http://www.valeursactuelles.com/parlons-vrai/parlons-vrai/un-verdict-r%C3%A9voltant20110901.html

Extrait:

« Le verdict est tombé début juillet. On le craignait révoltant. Il le fut. Voici les faits.

En avril 2005, une fugueuse de 14 ans s’égare vers une cité hors contrôle de Carpentras. Happée par une meute, elle est, au long du mois d’avril, violée dans des caves ou des hôtels par environ 30 individus de 16 à 22 ans ; exhibée, filmée par les brutes, elle est même, au long d’une route, prostituée aux automobilistes de passage.

La malheureuse parle de « cauchemar ». Ces faits sont d’autant plus graves que la réitération des crimes et la préméditation y sont flagrants.

Le lecteur doit ici savoir ce qu’encourt tout condamné pour “viols en réunion sur mineure de 15 ans”, “séquestration”, “corruption de mineure” et “proxénétisme aggravé” : pour un mineur, de 10 à 15 ans de prison, le double pour un adulte.

Des arrestations adviennent enfin quand la gamine s’échappe. Finalement, un procès se tient en juin dernier, à Avignon, devant la cour d’assises des mineurs du Vaucluse.

Or, pour qui a encore les yeux ouverts, la lecture des articles consacrés à ce procès par le quotidien régional la Provence suscite d’abord l’incrédulité puis un dégoût toujours plus vif et enfin, même, un sentiment d’horreur. »

Un peu plus loin,

« Car ce qu’on expose au procès, c’est la Guerre des boutons ou une histoire de boy-scouts – et pas le massacre d’une jeune fille tel qu’évoqué ci-dessus.

Le psy, d’abord, caricature de gauchiste en chemise à fleurs.

Les violeurs ? Ils ont vécu ce passage à l’acte « comme un rite initiatique », s’inscrivant « dans un désir d’appartenance au groupe ».(!!!!)

Des jeunes certes « intolérants à la frustration » mais, hélas, pas « armés pour anticiper la relation avec cette jeune fille » : ils n’ont donc pas « perçu la contrainte situationnelle » – par groupes de dix dans une cave, à la lueur des téléphones portables : on goûtera l’artistique minimalisme du qualificatif.

Quant à la jeune fille – là, on se surprend à serrer les poings –, le psy insinue qu’elle a pu, durant son calvaire, « ressentir une forme de plaisir affectif ».(!!!!)

Mais demain ? interroge quand même un juge. Tout est au mieux, assure le psy, les violeurs « ne présentant aucun risque de récidive ». Dix lignes plus bas, on lit cependant que, lors du procès, deux des principaux prévenus sont « détenus pour une autre cause ».

Il faut lire la suite, pour comprendre que nous ne sommes plus dans un pays qui s’honore d’avoir une vraie Justice, efficace et équitable. L’aveuglement idéologique de certains juges conduit à des excès irréparables, proches du déni de justice, auxquels participent des pans entiers de l’appareil judiciaire.

Mais ce qui est encore plus confondant, c’est la complaisance des médias ( en l’occurence « La Provence ») vis-à-vis de « jeunes » voyous dont la perte de valeurs et de repaires a atteint des niveaux dramatiques.

Si vous ne craignez pas d’aller plus loin et au plus profond de l’écoeurement, alors lisez les comptes-rendus d’audience, tels que « la Provence » les a proposés à ses lecteurs:

http://www.laprovence.com/article/a-la-une-372

http://www.laprovence.com/article/france/la-cour-plonge-dans-la-tete-des-enfants-terribles-1

http://www.laprovence.com/article/a-la-une/carpentras-la-tournante-est-un-grand-mystere-selon-le-psychologue

http://www.laprovence.com/article/a-la-une/la-tournante-de-carpentras-vue-comme-un-rite-initiatique

 Bonne lecture,….et serrez les poings.

Pensez surtout que cela pourrait arriver demain à votre fille ou à votre petite fille….