Les riches, les pauvres….


Réédition.

Tiré du Diable Rouge (1), ce dialogue n’a jamais été autant dans l’actualité.

 Colbert: Pour trouver de l’argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus. J’aimerais que Monsieur le Surintendant m’explique comment on s’y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou…

 Mazarin: Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de dettes, on va en prison. Mais l’Etat…, lui, c’est différent. On ne peut pas jeter l’Etat en prison. Alors, il continue, il creuse la dette ! Tous les Etats font ça.

Colbert: Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent. Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ?

 Mazarin: On en crée d’autres.

Colbert: Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà.

Mazarin : Oui, c’est impossible.

Colbert: Alors, les riches ?

Mazarin: Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres.

Colbert: Alors, comment fait-on ?

Mazarin: Colbert, tu raisonnes comme un pot de chambre sous le derrière d’un malade ! Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches… Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres ! C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux là ! Plus tu leurs prends, plus ils travaillent pour compenser… c’est un réservoir inépuisable.

Lafontaine faisait dire au vieux paysan sur son lit de mort:

Travaillez, donnez-vous de la peine,

c’est le fond qui manque le moins.

Le fond…. Ce cher et regretté Lafontaine ne pensait pas, bien sûr, au tonneau sans fond des « Danaïdes » qu’est « l’Etat Providence »….

(1)Le Diable rouge est une pièce de théâtre écrite par Antoine Rault et mise en scène par Christophe Lindon. Cette pièce a reçu sept nominations aux mois Molière 2009.

Grèce, nous payons pour eux (suite)…


En Grèce, au Royaume des « borgnes », les aveugles sont Rois.

Sous l’oeil vigilant des Morts.

A l’heure où, en France, la « Droite Populiste » fait mine de s’émouvoir des énormes lacunes du système de contrôle de l’attribution des prestations sociales, l’article qui suit est intéressant.

Son auteur ne précise pas si les « bénéficiaires » de l’absence de contrôle dans le paiement des allocations en Grèce, sont des « riches » ou des « pauvres »…

Car en France, le fond du débat est là. Il ne s’agit pas  de savoir si les allocations sont versés à ceux qui y ont légitimement droit, ou si elles sont détournées par d’habiles fraudeurs qui ont appris à utiliser toutes les failles de notre système de protection sociale.

Car, pour certains,(suivez mon regard), si ce sont des « pauvres » qui détournent le système à leur profit, la chose est morale et même légitime !!!!

Curieuse conception de la morale, chez les « donneurs de leçons », pour qui, apparemment, il serait normal de frauder quand on est « pauvre ».

A partir du même type de raisonnement, il est légitime de casser, de voler, de piller puisqu’on est pauvre, à Londres ou…ailleurs.

Les mêmes se gardent bien de nous donner « leur » définition du pauvre, tout comme celle du « riche » d’ailleurs. « L’affaire DSK » leur a cloué le bec.

Mais revenons à cet article du « quotidien de révérence »:

http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/08/11/en-grece-meme-les-morts-ont-droit-a-la-retraite_1558702_3214.html

Je cite:

« La principale caisse de retraite grecque du privé (Ika) a dépensé 1,8 million d’euros en paiement de retraites à 1 400 personnes décédées depuis des années, a-t-on appris jeudi auprès du ministère de l’emploi et de la sécurité sociale.

L’Ika a découvert que ces retraites ont été versées à des personnes nées avant 1920 et décédées, a précisé l’agence de presse grecque Ana. Outre son engagement à mettre à jour les listes des retraités, l’Ika va lancer une enquête afin de récupérer les sommes versées, selon la même source.

L’enquête vise soit des familles qui n’avaient pas déclaré les décès aux services sociaux pour toucher les retraites, soit des comptes bancaires sur lesquels ces sommes avaient été versées mais jamais retirées. »

Et un peu plus loin:

« Ce nouvel incident de gaspillage d’argent, dû surtout à une comptabilité laxiste grecque, intervient dix jours après la révélation d’un nombre étrangement élevé d’aveugles, plusieurs centaines, qui touchaient des aides publiques sur une île grecque.

Le vice-ministre de la santé, Markos Bolaris, a alors ordonné une enquête sur plus de 600 habitants de cette île, dont le nom n’a pas été précisé, qui sont soupçonnés d’empocher des aides pour ce handicap.

Soumise à un plan de rigueur draconien depuis 2010 par ses créanciers, l’Union européenne et le Fonds monétaire international, la Grèce, qui croule sous une dette publique énorme, ne cesse de tenter de limiter les dépenses sociales. »

Tiens donc !!! Il aura fallu attendre que la Grèce soit à genoux devant ses créanciers pour qu’enfin, on s’y préoccupe de savoir si le fameux « tonneau des Danaïdes » a un fond !!!

Il serait temps que la France se réveille avant d’être à son tour humiliée par la Presse internationale….