Démence et clémence.


J’écrivais, hier matin, dans mon précédent billet intitulé « Cavale », en guise de conclusion: Un peu moins de compassion vis à vis des tueurs et un peu plus de considération pour les victimes ne nuirait pas à une conception généreuse de l’Humanisme.

Je ne pensais pas , à ce moment là, que dans la soirée je serais amené, à force de zapping afin de trouver une émission interessante, à tomber sur celle de Christophe ONDELATTE, « Faites entrer l’accusé », dont le thème concernait le jugement des criminels agissant en état de démence.

Le débat faisait suite à la reconstitution d’un fait divers qui a, selon l’expression consacrée, « défrayé la chronique », concernant l’assassinat dans des conditions atroces, de deux infirmières du Centre Psychiatrique de Pau, par un schizophrène en crise. L’une des deux infirmières avait été décapitée après avoir été poignardée.

Je me garderai bien de prendre position dans le débat extraordinairement difficile, qui opposait les parents de victimes de meurtres commis par des déments, et quelques spécimens de repésentants de l’appareil judiciaire, en la personne d’un Procureur ( représentant le Syndicat de la Magistrature ), d’un expert en Psychiatrie, d’un Avocat familier des médias télévisés. Entre les deux parties, un Parlementaire, lui même ancien Juge d’Instruction, s’efforçait de justifier les récentes disposition législatives prises sous l’impulsion du Président de la République.

Ce qui m’a frappé, dans ce débat, ce sont les arrières pensées idéologiques qui s’exprimaient à travers le discours « médico-juridique », tant du Procureur que du Psychanaliste, pour tenter de justifier l’impossibilité de faire comparaître un dément devant un Tribunal.

Mais ce qui m’a encore plus frappé, c’est, malgré quelques paroles d’apparente compréhension adressées aux parents des victimes, la distance qui sépare la douleur de ceux qui vivent les conséquences d’un drame atroce, et le « juridisme » ce ceux qui s’expriment au nom de principes sur lesquels on peut légitimement disserter, mais qui n’apportent aucun appaisement à ceux qui souffrent, au point de rendre le dialogue entre les deux parties proprement impossible.

Il suffisait de voir, entre deux passages furtifs de la caméra, le visage crispé des parents de victimes, dont la colère montait au fil de l’émission…..

Au fond , un débat peut en cacher un autre. C’était le cas pour celui d’hier soir .

Rendre la justice au nom du Peuple français, est-ce vraiment incompatible avec une attitude de compassion à l’égard des victimes ou de leurs proches ???? Et réclamer un peu plus de considération à l’égard de ceux qui souffrent est-ce seulement céder à une réaction « émotionnelle » et « populiste » ????

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