Il fait des bonds, il fait des bonds….


Chanson connue, qu’interprétait si bien le regretté Gilbert Bécaud:

Ho, regarde, Raymond, l’ami Pierrot,
Regarde, il fait des bonds.

Il fait des bonds, il fait des bonds,
Le pierrot qui danse.
Il fait des bonds, il fait des bonds,
Pleins d’impertinence,
Avec ses clochettes de cristal,
Son costume d’or et ses cymbales.

Il fait des bonds, il fait des bonds.
Moi qui le regarde
Faire des bonds, faire des bonds,
Je lui dis : Prends garde.
J’ai bien peur qu’un jour, ton bond soit à terre ;
Tu sais
Que tu te cogneras la tête,
Que tu te cogneras la tête,
Que tu te cogneras la tête
Au ciel.

Remplacez Pierrot par François et la chanson retrouve toute sa magie, dans l’actualité, …en même temps que toute sa signification.

Mais François ne se contente pas de « faire des bonds ».

Il ne cesse de nous faire des « eurobonds », tantôt en avant, tantôt en arrière…

Ainsi, il a entretenu l’illusion, tout au long de sa campagne, de sa capacité, fort d’une légitimité qu’il espérait moins discutable, sans doute, à faire reculer Angela et à la faire revenir sur sa détermination à s’opposer à l’émission par la Banque Centrale européenne, d’Euro-obligations garanties par l’ensemble des pays européens, réunissant, à la fois, les plus sérieux et les moins endettés, et les plus endettés et les moins sérieux….

Depuis, il nous a fait un eurobond en arrière !!! 

En faisant cet eurobond en arrière, il a renoncé à arracher au plus vite à l’Allemagne les fameuses euro-obligations, qui, selon lui devaient constituer la solution miracle pour sortir de la crise.

Il a aussi accepté que les crédits affectés à la croissance européenne, évalués à 130 milliards d’euros pour les prochaines années (une misère !!!) et qui sont sont  censées faire le pendant du « fiscal compact » dédié à la discipline budgétaire signé le 1 er mars dernier sous la pression d’Angela Merkel, soient mentionnés dans une simple « annexe » aux conclusions du Conseil européen de vendredi. Ce qui leur confère le caractère d’une mesure purement accessoire dans le « dispositif « anti-crise. 

On est loin de la « renégociation » du traité annoncé pendant la campagne et même d’un protocole additionnel, même si personne ne peut contester que François Hollande a placé le thème de la croissance au coeur du débat européen.

Mais les discussions se poursuivent et l’on attend les prochains bonds de François que l’on a du mal à suivre, tant il s’agite, un peu comme « l’ami Pierrot », sur une scène internationale où il s’efforce de tenir un rang à la hauteur de sa taille….

« Normal », puisque nous avons un Grand Président, « normal » de surcroît, comme on peut le constater sur toutes les photos où il essaie de prendre une pause « normale » sans être trop ridicule…

15 réflexions au sujet de « Il fait des bonds, il fait des bonds…. »

  1. Il n’y a pas de contradiction. J’ai écrit: il a renoncé à arracher « au plus vite » à l’Allemagne les fameuses euro-obligations ». C’est ce qu’il semble avoir fait, en effet, tout en continuant, en son fort intérieur, à croire à cette « solution miracle ».
    Si vous viviez dans un immeuble et que vos voisins, qui font la fête tous les jours, refusent de payer leur dettes envers la co-propriété, seriez-vous d’accord, au nom d’une pseudo-solidarité, pour « mutualiser » les dettes à la copropriété????

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  2. Vous aviez pourtant écrit ceci, emporté par votre élan, sans doute:

    « En faisant cet eurobond en arrière, il a renoncé à arracher au plus vite à l’Allemagne les fameuses euro-obligations, qui, selon lui devaient constituer la solution miracle pour sortir de la crise ».

    jf.

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  3. Je n’ai jamais pensé que dans son fort intérieur, Hollande avait abandonné les « Eurobonds ». Je pense par contre qu’il aura du mal, en période électorale allemande, à obtenir que la Allemands acceptent de mettre la main à leur poche pour nous aider à échapper à nos dettes….Mais, pour nous amuser, il continue à faire des bonds, tantôt en avant, tantôt en arrière. S’il continue ainsi, je crains que d’ici à la fin de son mandat, son nez s’allonge au point de devenir un handicap sérieux dans les réunions internationales…..

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  4. Contrairement à ce que vous croyez, M. Hollande n’a pas abandonné les « eurobonds ».
    Il vient de revenir à la charge dans une interview accordée au Monde , The Guardian, El Païs,
    Gazeta Wyborcza, La Stampa, Süddeutche Zeitung:

    « Mais l’union budgétaire doit être parachevée par une mutualisation partielle des dettes : à travers les eurobonds. »

    Et ce, juste avant un Sommet Européen….

    jf.

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  5. J’ai pris « Le Monde » comme source , car si j’avais pris « Le Figaro », vous m’auriez reproché d’avoir choisi un journal partisan….et j’ai pris Mélenchon, car si j’avais cité Juppe ou Coppé, vous m’auriez reproché d’avoir choisi des opposants pleins de rancoeur….
    Alors, il faudrait savoir…..

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  6. « A chacun ses sources », en effet…
    Vous Le Monde que vous exécrez…..
    Moi, Le Point, qui n’a jamais penché à gauche….
    Quant à M. Mélenchon que vous suivez à la trace depuis quelques jours, qui représente-t-il aujourd’hui, à part lui-même ????
    Déjà qu’il n’encensait pas Hollande avant les élections présidentielles, il n’exprime plus maintenant que sa rancoeur d’avoir été battu dès le premier tour des législatives et coiffé sur le poteau par le PS à Hénin-Beaumont.
    Et la rancoeur n’est jamais bonne conseillère.

    jf.

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  7. http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/06/29/francois-hollande-met-en-avant-son-role-dans-l-accord-europeen_1727270_823448.html#ens_id=1268560&xtor=RSS-3208
    Je cite:
    « Il n’y aura pourtant pas de renégociation du traité, un objectif que le candidat Hollande, pendant toute la campagne présidentielle, avait martelé, au point d’ériger cette question en l’un des points de clivage majeur avec Nicolas Sarkozy. M. Hollande, au terme d’une nuit de tractations et de pressions, n’a néanmoins pas manqué de se targuer d’avoir joué un rôle moteur dans l’adoption du « pacte de croissance, qui à mes yeux devait compléter le pacte budgétaire », a-t-il précisé. « J’avais annoncé que je voulais renégocier ce qui avait été décidé, au sens d’y mettre ce qui ne s’y trouvait pas, croissance et mesures de stabilité. Je considère que ce sommet a permis d’aboutir à cette renégociation. » De l’art de présenter les choses… »

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/06/29/pour-melenchon-la-france-a-fait-de-la-figuration-au-sommet-europeen_1727243_823448.html
    Pour l’eurodéputé, « c’est fini. Le nouveau Traité européen préparé par Merkel et Sarkozy s’imposera tel quel. François Hollande considère que les négociations ont abouti. C’est stupéfiant! ».
    Je cite;
    « Le nouveau pouvoir avalise ainsi la politique européenne du précédent. Le libéralisme va s’aggraver, la souveraineté des citoyens sur leur budget est réduite à rien.
    Tous les diktats des libéraux ont été avalisés. Ils forment dorénavant une nouvelle construction dont la cohérence satisfait pourtant également François Hollande. Il s’en réjouit et le présentera au nom de son gouvernement devant le Parlement », déplore l’ex-candidat à la présidentielle.

    A chacun ses « sources »….

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  8. Sommet européen : « Les Allemands n’ont rien vu venir »
    Le Point.fr – Publié le 29/06/2012 à 17:31 – Modifié le 29/06/2012 à 17:45
    Le scénario inattendu du sommet de Bruxelles a validé la stratégie de Hollande : contourner
    Merkel.
    Le scénario inattendu du sommet européen de Bruxelles a illustré la volonté du président français François Hollande de sortir, autant que possible, du traditionnel tête-à-tête franco-allemand pour faire avancer l’Europe, en s’appuyant sur l’Italie et l’Espagne. Le mouvement était transparent depuis plusieurs semaines déjà. Il a trouvé sa première manifestation, spectaculaire, dès le premier Conseil européen « ordinaire » du nouveau président français. Lorsque Rome et Madrid ont suspendu jeudi soir leur feu vert au pacte de croissance pour arracher à Berlin les mesures indispensables pour dissiper la menace des marchés.
    Pendant sa campagne électorale, François Hollande s’était fait fort de faire plier la chancelière allemande Angela Merkel sur la croissance, s’attirant les railleries de son rival Nicolas Sarkozy. Et dès son entrée en fonction, il s’est attaché à modifier le fonctionnement du couple franco-allemand. Si son prédécesseur avait fait de sa relation avec Angela Merkel le moteur incontournable de son action européenne, le nouveau président a cherché à contourner sa partenaire allemande avec des alliés « objectifs ».
    « Il n’y a aucune tension entre eux »
    Sur la croissance, il a joué du soutien de l’Américain Barack Obama, inquiet des menaces de récession en Europe en pleine campagne pour sa réélection. Et sur la zone euro, il s’est affiché face à l’intransigeance allemande avec l’Italien Mario Monti et l’Espagnol Marino Rajoy pour obtenir les mesures d’urgence capables d’apaiser la pression des marchés sur leurs pays. Au point de donner parfois l’impression d’une dégradation rapide des relations entre la France et l’Allemagne. « Il n’y a aucune tension entre eux », assure l’entourage présidentiel, « mais c’est vrai, il y a une méthode de travail différente de ce qui avait été fait auparavant ».
    Une stratégie largement approuvée par l’écologiste franco-allemand, et européen convaincu, Daniel Cohn-Bendit. « C’était l’erreur de Sarkozy de réduire le fonctionnement de l’Europe à une entente entre la France et l’Allemagne », a dit lundi le député européen vert à l’issue d’un entretien à l’Élysée avec François Hollande. « Si Mme Merkel se sent isolée en Europe, elle s’ouvrira. L’intelligence, c’est justement de ne pas se laisser enfermer dans un tête-à-tête », a-t-il commenté.
    Cette stratégie a donc connu son premier succès dans la nuit de jeudi à vendredi, lorsque l’Italie et l’Espagne ont fait plier l’Allemagne, qui refusait jusque-là que les fonds de secours européens puissent recapitaliser les banques ou racheter plus facilement de la dette souveraine. Si le président du Conseil européen, Hermann Van Rompuy, s’est montré agacé par ce coup de force, François Hollande a, lui, à peine retenu sa satisfaction. « Il y a une cohérence », a-t-il dit, « je les comprends ».
    « Les Allemands n’ont rien vu venir »
    Le chef de l’État français, qui s’est entretenu jeudi avec Mario Monti à son arrivée à Bruxelles, a même donné l’impression d’un complot en concédant avoir été mis dans la confidence par les Italiens et les Espagnols. « Ils m’avaient prévenu de leurs positions », a-t-il lâché. « Un coup de maître », a commenté en coulisse un diplomate européen, « les Allemands n’ont rien vu venir ». Pour ne pas froisser les Allemands, la délégation française a démenti tout coup monté. « On est dans la realpolitik, pas plus », y a-t-on souligné.
    Et François Hollande, qui a renoncé à la mise en place rapide d’euro-obligations et a finalement donné son feu vert à la ratification du pacte budgétaire européen, a tenu à rester modeste. « Personne ne doit dire j’ai gagné ou j’ai perdu. Ce qui était en cause, c’était l’Europe et c’est elle qui a gagné », a-t-il estimé au terme du sommet, « la France est un trait d’union, elle permet de rassembler (…), elle ne doit pas contribuer à l’affrontement ». Pourtant accusée dans son pays d’avoir reculé, Angela Merkel n’a pas semblé en tenir rigueur à la France. « J’ai une très bonne relation avec François Hollande. Il a un caractère différent (de Nicolas Sarkozy), chacun peut s’en rendre compte », a-t-elle dit, « c’était drôle ! »

    jf.

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  9. « La situation est sérieuse, nous avons l’obligation de construire l’Europe forte et stable de demain », a renchéri Angela Merkel devant la presse.

    « Nous avons fait des progrès significatifs sur le pacte de croissance, j’espère qu’il pourra être adopté demain, a poursuivi la chancelière, il nous faut plus d’Europe, il nous faut une Europe qui fonctionne, les marchés l’attendent, il nous faut une Europe dont les membres s’entraident les uns les autres. »

    Déclaration faite sur le perron de l’Elysée….

    jf.

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