J’ai regardé, l’autre soir, la fin du débat entre les « prétendants » socialistes à la candidature Présidentielle.
Je ne m’attendais pas à apprendre grand chose sur les « idées » et sur les « programmes » des uns ou des autres: je savais qu’on allait assister à un festival de « postures » longuement travaillées avec l’aide de « communicants », bien plus destinées à faire passer « une image fabriquée » de chacun des postulants qu’à permettre aux téléspectateurs de se faire une réelle opinion sur leur capacité à diriger un pays, qui depuis quelques temps, navigue sans boussole, dans une tempête que les Français regardent de derrière leurs fenêtres comme s’ils n’étaient pas concernés.
A vrai dire, je n’en ai trouvé aucun de franchement mauvais.
Mais j’ai trouvé qu’aucun des six acteurs ne s’imposait vraiment, en se détachant du lot et en donnant le sentiment d’avoir « l’épaisseur » nécessaire pour devenir un compétiteur convaincant.
En fait, il y a, évidemment, des différences entre eux, mais aucun ne fait la différence.
Si on veut être indulgent, on peut estimer que cela démontre que le PS a de bonnes réserves de compétence, ce qui, d’ailleurs, est indéniable.
Si on est plus critique, on est tenté de dire que ce numéro d’acteurs montre les limites de l’exercice : la « primaire » a été conçue à l’origine parce que le PS se cherchait un leader naturel.
Eh bien, à mon sens, ce « leader naturel », il ne l’a toujours pas trouvé, et on a du mal à concevoir que, dans moins de huit mois, l’un de ces six prétendants pourrait être le Président d’une France qui n’est pas encore parvenue au paroxysme de la crise économique qui nous menace.
Je sais bien qu’une campagne médiatique s’appuyant sur des sondages dont la crédibilité s’effrite d’une élection présidentielle à l’autre, fait de François Hollande LE candidat qui fera gagner la Gauche.
Ce ne serait pas la première fois que les sondages se trompent de pronostic sur le vainqueur de l’élection à venir.
Au risque de décevoir beaucoup de ses « aficionados », j’ai trouvé Hollande conforme à l’idée que l’on s’en fait lorsqu’on ne cultive aucune animosité particulière contre le Parti Socialiste: intelligent, plein d’humour, mais avant tout « tactitien », enveloppant ses arguments dans des périphrases qui lui permettent de dire en même temps une chose et son contraire, ce qui lui permet d’esquiver la contradiction.
Sa grande trouvaille, c’est d’avoir conçu la nécessité de « donner priorité à la Jeunesse ».
Son habileté, celle qui lui a permis de se maintenir si longtemps à la tête du Parti Socialiste, c’est celle d’user d’une qualité assez remarquable, qui lui permet de tirer parti des arguments de ses concurrents en les englobant dans une synthèse qui lui sert de conclusion, lui donne le dernier mot et laisse le téléspectateur sur sa faim.
Or, comme le souligne François-Olivier Gisbert dans un récent éditorial du Point:
« Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour penser que la campagne présidentielle ne se déroulera pas comme prévu.
Pour une raison bien simple : la France est en train de s’enfoncer dans trois grandes crises concomitantes. Politique, morale et financière.
Il règne aujourd’hui dans ce pays un climat délétère et crépusculaire qui ne peut que réserver, demain, de mauvaises surprises. »(Fin de citation).
Car il est vrai qu’ à « la crise « économique et financière qui menace le Pays, et dont nous ne vivons que les prémices, s’ajoute, dans « ce cher et vieux pays », une crise profonde des valeurs morales, et un déclin des grandes Institutions, dont aucune n’est épargnée par le déferlement de mises en accusations tous azimuts.
Elle frappe jusqu’au Conseil Constitutionnel, accusé d’avoir eu la faiblesse de valider des comptes de campagne électorale douteux, le Corps Judiciaire dévoré par les luttes intestines entre « juges de Droite » et Juges de Gauche », le Corps politique accusé de toutes parts et atteint par le soupçon savamment entretenu par ceux qui frétillent à l’idée de déstabiliser cette « République bourgeoise » qu’ils exècrent.
Même la Police et ses représentants les plus symboliques, se trouvent depuis peu, aspirés dans la spirale d’un ouragan dévastateur.
La perte pour la France du triple A des agences de notation nous pend au nez, sanction brutale de trente ans de laxisme budgétaire irresponsable.
Comme F-O Gisbert, je pense que si ce pays était une Entreprise, tous ses dirigeants, de droite ou de gauche, auraient dû, depuis longtemps, comparaître devant le tribunal de commerce avant d’être mis en redressement judiciaire ou de se faire dégommer par leurs actionnaires.
Mais les Français, inconscients, les ont systématiquement réélus !!!
Puissent ces mêmes Français ne pas écouter, lors de la campagne à venir, les imprécateurs et les charlatans qui leur promettront d’augmenter à la fois leur pouvoir d’achat et les dépenses publiques tout en luttant contre l’endettement national, en recrutant des « emplois jeunes » bidon, en augmentant le nombre de fonctionnaires revendicatifs et boulimiques, celui des enseignants cossards ou « déprimés » qui ne savent plus transmettre aux générations futures le goût du savoir, celui de l’effort, et de la réussite par le mérite(1), le tout en appliquant la « recette miracle » qui consiste à « faire payer les riches », qui depuis longtemps ont « fait leurs malles, en profitant de la liberté de circulation des personnes et des capitaux, dans une Europe ouverte à tous vents.
La crise, pronostiquée depuis longtemps par ceux que l’on a affublé du vocable de « déclinologues », la vraie grande crise, elle est devant nous….
(1) Selon le Monde:
« Un jeune sur trois souhaite effectuer une carrière de fonctionnaire. »
« C’est probablement une des conséquences des difficultés rencontrées par les jeunes générations sur le marché du travail français : 30% des 18-24 ans souhaitent principalement être fonctionnaires (+ 4 points par rapport à la moyenne nationale), révèle une enquête réalisée en ligne les 9 et 10 mai 2011 par l’institut Harris Interactive pour l’émission « Face aux idées », rendez-vous mensuel de la chaîne LCP-AN. »
Bonjour,
Hollande est le pire des incompétents que nous puissions avoir. En sortant de l’ENA comme Fabius en son temps, ils ont optés pour le parti socialiste comme on change d’épicerie. Ce qu’il nous faudrait c’est un bon républicain comme l’a été en son temps le De Gaulle pour ce qui concernait la France.
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